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tité de bons livres que nous avons en France; je le crois encore très-capable de diffiper la prévention où nous fommes, qu'on ne s'attache en Italie qu'à l'écorce de la Religion; je puis certifier que les lumières, les livres folides, les bons exemples n'y manquent pas plus que dans le refte de l'Europe; & là, comme ailleurs, la fuperftition n'eft que le partage des ignorans, ou des gens qui veulent fe tromper.

La vie d'un homme tel que Muratori, ne peut offrir beaucoup de faits capables de piquer la curiofité; le cabinet d'un favant eft un féjour tranquille, où règnent le filence & la paix; cependant je vais indiquer quelques traits de fa vie pour ceux qui feroient jaloux de le connoître.

Muratori naquit de parens ob

fcurs dans le Duché de Modène, à la fin d'Octobre 1672. D'excellentes études, l'amour de la retraite, & le goût pour toutes les fciences, fervi par une mémoire prodigieufe, le portèrent à embraffer l'état Eccléfiaftique; il s'étoit d'abord deftiné à la jurifprudence, mais il s'en dégoûta bientôt, & fut nommé Bibliothécaire à Milan. C'eft dans la bibliothèque ambroifienne, le dépôt de toutes les fciences, & pendant le cours d'une vie longue & laborieufe, que Muratori a puifé ces grandes connoiffances, dont il a donné des preuves dans tous les genres: littérature, philosophie, morale hiftoire, religion, politique, tout a été de fon reffort. Rappelé depuis à Modène par fon fouverain, il fut fon Bibliothécaire, & nommé à la Cure de Sainte Marie de

Pompofa. Il y remplit la fonction de Pasteur pendant 17 ans, & le fruit de fes inftructions dure encore, ainfi que les établissemen's utiles qu'il y fit pour le foulagement des pauvres. Une incom. modité, furvenue à Muratori, l'ò-. bligea de quitter la Cure, & le temps qu'il rècouvra par fa démission, fut employé à cette foule d'ouvrages qu'il donna fucceffivement; leur nombre eft incroyable, puisqu'il ne monte pas à moins de 1-20 vol. prefque tous in-4°. fans compter une grande quantité de lettres & de differtations, foit manufcrites, foit imprimées dans des recueils. Muratori étoit trop jaloux de fon temps pour l'employer à répondre à des critiques dictées par la jalousie ou l'efprit de parti. Telle fut celle du livre dont

donne la traduction, & qui ne

pouvoit partir que de cafuiftes relâchés, dont les principes étoient directement contraires aux fiens. Après avoir joui long-temps d'une fanté confervée par la fobriété, Muratori mourut en 1750, âgé de 77 ans, dans les fentimens de piété & de réfignation qu'il avoit pratiqués toute fa vie. Il fut enterré à Sainte Marie de Pompofa, & les louanges fi fouvent prodiguées, dans les épitaphes, ne font dans la fienne que l'expreffion de la vérité. Elle porte qu'il fut conftamment l'ami des pauvres, auffi modefte que favant, & qu'il édifia plus encore par fes vertus, qu'il. n'éclaira par fes ouvrages.

DE

DE

LA VÉRITABLE

DÉVOTION.

CHAPITRE PREMIER.

De la dévotion que Dieu exige de nous, pour que nous foyons de vrais Chré

tiens.

DU MOMENT que, par la grâce de Dieu, nous fommes régénérés dans les faintes Eaux du Baptême, nous portons le nom de Chrétiens, & nous devons fuivre l'excellente Religion de J. C. Mais les devoirs qu'elle impofe font-ils bien connus? On n'en contracte

A

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