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ouvertement profession de la foi catholique. On élut1 à sa place Mennas, que le Pape consacra de sa main dans l'Église de SainteMarie. Mennas recevait le concile de Chalcédoine, il était catholique, et connu par son savoir et l'intégrité de ses mœurs. Le Pape avait tenu un concile à Constantinople pour juger Anthime. Il en marqua le résultat à Pierre, évêque de Jérusalem, par une lettre synodale où il dit qu'Anthime ayant usurpé le siége de Constantinople contre les canons, et refusé de quitter l'erreur d'Eutychès, il l'avait déclaré indigne du nom de catholique et d'évêque, jusqu'à ce qu'il reçût pleinement la doctrine des Pères. « Vous devez, ajoute-t-il, rejeter de même les autres que le Saint-Siége a condamnées. Nous sommes surpris que vous ayez approuvé l'injure faite à Église de Constantinople, au lieu de nous en avertir; nous l'avons réparée par l'ordination de Mennas, qui est le premier de l'Eglise Orientale depuis saint Pierre, qui ait été ordonné par les mains de notre Siége. » Agapet relève cette circonstance comme capable de donner de l'éclat à la dignité à laquelle Mennas avait été élevé, non-seulement aux désirs des sérénissimes empereurs; mais du consentement unanime du clergé et du peuple. Le Pape, pendant son séjour à Constantinople, reçut diverses requêtes qui

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furent lues dans le concile que Justinien fit tenir en cette ville le second jour de mai 536. Agapet, après les avoir reçues, les communiqua à l'Empereur. Il y en avait une de la part des évêques d'Orient et de Palestine qui se trouvaient à Constantinople et une de Marien, tant en son nom que des autres abbés de Constantinople, et de ceux de Jérusalem et d'Orient qui étaient venus en cette ville. L'une et l'autre contenaient des plaintes contre les acéphales. Mais, avant qu'on eût pu les examiner, il tomba malade et mourut le 22 avril 536. Il s'était préparé quelques jours auparavant à retourner en Italie, ayant déclaré le diacre Pélage, son Apocrisiaire auprès de l'Empereur. Son corps fut transporté de Constantinople à Rome, où il fut enterré à Saint-Pierre. La lettre à Anthime qu'on lui attribue est visiblement supposée. Le commencement est tiré d'une lettre d'Hormisdas, et presque tout le reste de la lettre quatre-vingt-dix-septième de saint Léon. Elle est datée des calendes de mai, sous le quatrième consulat de Justinien et celui de Théodat, c'est-à-dire, du premier mai 534, auquel le pape Jean II, prédécesseur d'Agapet, vivait encore. [Les lettres du pape saint Agapet se trouvent reproduites dans Mansi, tome VIII, col. 845-60 et dans le tome LXVI de la Patrologie latine, col. 31.]

CHAPITRE VIII.

Denys surnommé le Petit.

[Écrivain latin, 540.]

1. Denys, surnommé le Petit à cause de sa taille, était moine de profession, et prétre de l'Église romaine. Quoique scythe de nation, il avait les mœurs et la politesse des romains. Peut-être était-il venu à Rome étant encore jeune avec les moines de Scythie, au sujet de la proposition: Un de la Trinité a souffert. Il savait le grec et le latin, possédait si parfaitement ces deux langues qu'il traduisait également, en lisant, le grec en latin et le latin en grec. Son application à

Tom. V Concil., pag. 14, et Lib. in Brevario, cap. XXI. 2 Tom. V Concil., pag. 47.

Et hoc dignitati ejus additum esse credimus, quod a temporibus Petri apostoli, nullum alium

l'étude de l'Écriture sainte lui en avait acquis une si grande intelligence, que, lorsqu'on lui demandait l'éclaircissement de quelque difficulté, il répondait sur-le-champ, quelqu'embarrassée que fut la question. Mais ce qui lui faisait le plus d'honneur, c'est qu'il réprésentait dans sa vie toute la perfection qu'il avait apprise dans les livres saints. Entre ses vertus on remarquait surtout son affabilité à l'égard de tout le monde, ne refusant point de se trouver dans les conversations des

unquam orientalis Ecclesia suscepit episcopum manibus nostræ sedis ordinatum. Ibid., pag. 50. Liberat. in Breviario, cap. XXII.

5 Cassiodor., lib. Div. instit., cap. XXIII.

Son Code.

personnes du siècle; mais il s'y faisait admirer par sa modestie, par sa retenue et par sa douceur. Son humilité était si grande, qu'il aurait cru faire un crime de se préférer aux derniers des serviteurs, quoiqu'il fût digne d'être honoré de la familiarité des princes. Il avait coutume de verser des larmes, lorsqu'il voyait les gens du monde s'abandonner à des joies indiscrètes; mais il était mortifié sans singularité, jeùnant sans faire des reproches à ceux qui ne jeùnaient point. Lorsqu'il mangeait, c'était toujours avec sobriété, usant des mets les plus communs. Sa doctrine était pure et conforme en tout aux règles des Pères. Cassiodore, qui connaissait son mérite, l'engagea à enseigner avec lui la dialectique, à quoi ils employèrent l'un et l'autre plusieurs années. Mais cette occupation n'empêcha pas Denys de travailler à divers ouvrages qui ont été très-utiles à l'Église. Bède le Vénérable, le qualifie abbé de la ville de Rome; mais ce n'est pas une preuve qu'il ait été supérieur d'une communauté monastique: car on peut lui avoir donné ce nom ou cette qualité, comme on la donnait en Orient aux simples moines, lorsqu'ils s'étaient rendus recommandables par leurs vertus et par leurs mérites; au lieu que ceux que nous appelons abbés et supérieurs étaient connus chez les Grecs, et distingués par le titre d'archimandrites ou d'hégumènes. Il mourut en odeur de sainteté vers l'an 540. Cassiodore, de qui nous avons pris ce que nous venons de dire de Denys, témoigne espérer d'être aidé de ses mérites et de ses prières auprès de Dieu.

2. Le plus considérable des ouvrages de Denys le Petit, est le Code des canons qu'il composa tant des conciles d'Orient que d'Occident. On avait déjà quelques traductions des conciles tenus chez les Grecs; mais elles étaient fort défectueuses. Denys en fit une nouvelle renfermant les canons apostoliques et ceux des conciles que l'on avait insérés dans le Code de l'Église grecque, qui comprenait cent soixante-cinq chapitres. Il y joignit les canons du concile de Chalcédoine, et ceux des conciles de Sardique et d'Afrique qui étaient dans les anciens Codes de l'Église romaine. Il fit plus : afin qu'il ne parùt point avoir négligé quelques monuments intéressants pour la discipline ecclésiastique, il fit entrer dans son Code les Décrétales des pa

1 Beda, De Tempor. rat., cap. XLV.

pes depuis Sirice jusqu'à Anastase II. Sa raison de commencer à Sirice, fut qu'il ne trouva aucune lettre décrétale des Papes avant son pontificat. Le Code de Denys fut adopté par l'Église romaine aussitôt qu'il parût, et il y fut regardé comme une règle de la discipline ecclésiastique. Mais il fut quelque temps sans être reçu généralement dans toutes les Églises d'Occident. On continua en France de se servir de l'ancienne Collection des canons, à laquelle on avait ajouté des canons tirés des conciles des Gaules. Dans l'affaire de Contuméliosus, les évêques ne trouvaient dans leur Code sur le sujet de la déposition d'un évêque accusé de crimes, qu'un canon du concile de Nicée et quelques canons des conciles particuliers qui s'étaient tenus en France. Mais le pape Jean II, consulté sur cette affaire, en 534, par saint Césaire d'Arles, joignit à sa réponse des extraits du concile d'Antioche, des Canons apostoliques et des lettres du pape Sirice, qui étaient pris du Code de Denys le Petit. Dans l'affaire de Prétextat, le roi Chilpéric envoya aux évêques un Recueil de canons, auquel on avait ajouté ceux qui portent le nom des apôtres. Ce Recueil n'était donc point celui de Denys le Petit, autrement il aurait été inutile d'y joindre les canons attribués aux apôtres, puisqu'ils y étaient insérés. Mais, en 805, le pape Adrien ler envoya à Charlemagne le Code de Denys le Petit, et depuis ce temps-la il fut reçu dans tout le royaume avec force de loi. Il est à remarquer que ce code était plus ample que celui de Denys, parce qu'on y avait ajouté les Épitres décrétales des papes Hilarus, Simplice, Hormisdas et Grégoire. Ce Code ainsi augmenté fut imprimé à Mayence en 1525, et à Paris en 1609, sous le titre de Code de l'Église romaine. Nous l'avons encore dans la bibliothèque canonique de Justel, imprimée à Paris en 1661; mais on y a distingué ce qui appartient au Code de Denys le Petit d'avec les Décrétales qu'on y a ajoutées depuis. [Les frères Ballérini, De Antiq. collect. canon, t. III Opp. Leonis, ont donné une description détaillée de la collection de Denys le Petit, d'après des manuscrits. Galland, t. I, Sylloye a publié cette collection.] Le Code de Denys est précédé d'une préface en forme de lettre adressée à Étienne, évêque de Salone, à qui il rend compte de son travail, marquant qu'il l'avait entrepris à sa sollicita

1 Cassiodor., ubi supra.

tion, et à celle du prêtre Laurent, son ami. Le Code commence par les canons des apôtres; suivent ceux de Nicée, d'Ancyre, de Néocésarée, de Gangres, d'Antioche, de Laodicée en Phrygie, de Constantinople, de Chalcédoine, de Sardique, de Carthage, et de divers conciles d'Afrique. On trouve après cela la lettre du Concile général d'Afrique au pape Boniface, celle de saint Cyrille d'Alexandrie au sujet des exemplaires authentiques du Symbole de Nicée; la lettre d'Atticus de Constantinople, sur le même sujet, avec le Symbole de Nicée et les canons de ce concile; et la lettre du concile d'Afrique au pape Célestin. L'édition de Justel met après cela la lettre de saint Cyrille d'Alexandrie contre Nestorius, celle de ce même évêque à Nestorius avec les douze anathématismes, parce que Denys le Petit les avait l'une et l'autre traduites du grec. Il donne ensuite les Épîtres décrétales de Sirice, d'Innocent, de Zosime, de Boniface, de Célestin, de Léon Ier, de Gélase et d'Anastase. Elles se trouvaient toutes dans le Code de Denys; en sorte qu'il contenait les Décrétales des Papes depuis l'an 385 jusqu'en 498. Denys adressa cette collection particulière des décrétales à Julien, prêtre du titre de Sainte-Anastasie, par une préface dans laquelle il fait l'éloge du pape Gélase, comme étant d'un grand mérite devant Dieu.

3. Nous avons déjà remarqué que Victorius avait trouvé que le cycle lunaire des dix-neuf ans, dont se servaient les Grecs, était plus sûr que ceux des Latins, et que le multipliant par le cycle solaire de vingt-huit ans, il en avait fait un canon pascal de cinq cent trente-deux ans. Les Grecs avaient1 un semblable cycle longtemps avant Victorius, comme on le voit par George le Syncelle qui en attribue un de cinq cent trente-deux ans à un moine égyptien nommé Anien; et par Photius qni parle d'un cycle de cinq cent trente-deux ans, composé par Métrodore, le même, comme l'on croit, que la Chronique de saint Jérôme met sous le règne du grand Constantin. Ainsi il faut ou que Victorius ait pris son cycle sur celui des Orientaux, ou qu'il se soit

1 Vide Pagi Dissert. de Periodo græco-romana, tom. I, pag. 4, 5, 6.

Hoc monemus quod cyclus iste nonaginta quinque annorum, quem fecimus, non per omnia in seipsum revertitur: et ideo post expcdilionem nonaginta quinque annorum, non ad quintum cyclum sancti Cyrilli, qui incepit cyclos suos ab anno centesimo quinquagesimo tertio Dio.

rencontré avec eux dans la composition de ce cycle. La plupart des chronologistes ont cru que Denys le Petit n'avait fait que retoucher au cycle pascal de Victorius, et qu'il en avait fait un autre de quatre-vingt-quinze ans pour continuer celui de saint Cyrille d'Alexandrie, qui finissait à l'an 531, de JésusChrist. Il paraît, par une de ses lettres, qu'il avait fait deux cycles, l'un pour continuer celui de saint Cyrille, qu'il commençait où ce Père avait fini, c'est-à-dire en 532 inclusivement, celui de ce saint évêque finissant à 531, comme on vient de le dire. Mais, en continuant ce cycle, il en changea l'époque; et au lieu du nom odieux de Dioclétien, qui avait été un cruel persécuteur, il aima mieux mettre le nom de Jésus-Christ, et compter par les années de l'Incarnation. Et parce que ce cycle de quatre-vingt-quinze ans ne suffisait pas pour qu'après la révolution de ce nombre d'années, toutes les nouvelles lunes et toutes les fêtes mobiles tombassent au même jour du mois et de la semaine, et qu'après l'écoulement du cycle de quatre-vingt-quinze ans, il aurait fallu en faire toujours un nouveau d'un pareil nombre d'années, Denys le Petit en composa un autre de cinq cent trentedeux ans, que l'on peut regarder comme un cycle perpétuel, parce qu'en effet, après sa révolution, toutes les nouvelles lunes et toutes les fêtes mobiles se rencontrent aux mêmes jours du mois et de la semaine, auxquels elles se rencontraient à la première année de ce même cycle. Denys le commence à l'ère de l'Incarnation. Mais on croit qu'il y a faute dans son calcul, et qu'il a prévenu de quatre ans la véritable année de l'Incarnation.

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rille d'Alexandrie avait mis au sien, suivant la coutume de son temps et de son pays. Il dit dans la même lettre, qu'il s'attachera inviolablement au statut du concile de Nicée, qui porte qu'à l'avenir, pour trouver plus aisément le premier jour de la lune, et en suite son quatorzième, l'on se servira du cycle de dix-neuf ans, nommé en grec : Ennea decateride, comme le plus commode de tous les cycles, parce qu'au bout de ce terme les nouvelles lunes reviennent, à quelque chose. près, aux mêmes jours de l'année solaire. Il regarde ce statut comme l'effet de l'inspiration de Dieu, et remarque que tous les catholiques qui ont depuis écrit sur la Pâque, s'y sont attachés, sans s'en éloigner en aucune façon. Denys remarque ensuite que la Pâque devant, selon l'ordre de Dieu, se célébrer dans le cours du premier mois, il est important de savoir en quel temps commence ce premier mois, et en quel temps il finit. Comme la loi de Moïse ne s'explique pas nettement sur ce point, les Pères de Nicée ont fixé le commencement du premier mois au renouvellement de la lune depuis le huitième des ides de mars jusqu'au jour des nones d'avril, et le quatorzième de la lune depuis le douzième des calendes d'avril jusqu'au quatorzième des calendes de mai; en sorte que le premier mois ne devait jamais commencer avant le huitième des ides de mars, c'est-à-dire avant le huitième de ce même mois; et que le quatorzième de la lune, en laquelle on devait faire la Pâque, ne devait point se trouver avant le douze des calendes d'avril, c'est-à-dire avant le 21 mars: parce que le mois, dont le quatorzième de la lune se trouverait avant le 21 mars, devrait être regardé comme le dernier de l'année, et non pas comme le premier. La remarque que fait ici Denys se réduit à dire, que le premier mois est celui dont le quatorzième de la lune arrive après l'équinoxe du printemps, c'est-à-dire le 21 de mars; et que si ce quatorzième de la lune arrive avant l'équinoxe, on doit faire la Pâque après le quatorzième de la lune du mois suivant, qui sera alors le premier mois selon la disposition de la loi. C'est pour cela que la Pâque ne doit jamais être célébrée ni avant le 22 mars, ni plus tard que le 25 avril. Denys ajoute, que si le

tiani) inchoantes, noluimus circulis nostris memoriam impii et persecutoris innectere: sed magis elegimus ab Incarnatione Domini nostri

quatorzième de la lune tombait un samedi, ce qui, dit-il, arrive une fois dans quatrevingt-quinze ans, alors on doit faire la Pâque le lendemain, dimanche; c'est-à-dire le onzième des calendes d'avril, ou le 22 de mars, qui sera le quinzième de la lune. Il rapporte le canon de Nicée et celui d'Antioche, qui défendent de célébrer cette fête avec les Juifs, qui la célébraient toujours le quatorzième de la lune, en quelque jour de la semaine que ce fût et un passage de la lettre de saint Léon à l'impératrice Pulchérie, où toutefois il n'est point question du décret de Nicée sur la Pâque, mais sur les limites des diocèses. Il fait mention de la lettre de saint Protère sur la Pâque, qu'il avait, dit-il, traduite du grec, et insérée dans son ouvrage avec plusieurs arguments qu'il avait empruntés des Égyptiens qui ont travaillé sur la même matière.

1

5. Outre les lettres de saint Cyrille à Nestorius et contre Nestorius, celle de saint Protère au pape saint Léon, et les canons du Code de l'Eglise grecque, Denys traduisit en latin le livre de saint Grégoire de Nice, intitulé De la Formation de l'homme. Il dédia cette traduction au prêtre Eugippius, par une lettre que nous avons encore, où il fait en peu de mots l'éloge de saint Grégoire, et où il se plaint de la presse où le mettaient les fréquentes conférences qu'il était obligé d'avoir avec les savants de Rome. Cette version fut imprimée à Cologne, en 1573. Elle l'avait été à Bâle dès l'an 1562. Mais on ne trouve, ni dans l'une ni dans l'autre de ces éditions, la lettre à Eugippius, ni la Préface de saint Grégoire de Nice sur son traité de la Formation de l'homme. Dom Mabillon a inséré ces deux pièces parmi ses Analectes. Denys traduisit encore la Vie de saint Pacôme, abbé. Rosweide lui a donné place dans son Recueil des vies des Pères, imprimé à Anvers en 1615 et 1628. Les deux discours de saint Proclus, évêque de Constantinople, l'un à la louange de la Mère de Dieu contre les blasphèmes de Nestorius, et l'autre pour la défense d'Athanase de Perrha, furent aussi traduits en latin par Denys, de même que sa lettre ou tome aux Arméniens. Ces deux discours se trouvent parmi les OEuvres de saint Proclus, imprimées à Rome en 1630; et la lettre aux

Jesu Christi annorum tempora prænotare. Ibid. 1 Mabillon. Analecta, pag. 59.

P

Arméniens dans la Bibliothèque des Pères, à Paris, en 1575, et encore ailleurs. Denys dédia cette dernière traduction à Félicien. La dernière que nous connaissions de lui est celle de l'histoire de l'invention du chef de saint Jean-Baptiste, écrite par l'abbé Marseil

les. Denys l'adressa à l'abbé Gaudence. Ducange la fit imprimer à Paris en 1665, in-4°, à la suite du traité historique du chef de saint Jean-Baptiste. [Tous les ouvrages de Denys le Petit se trouvent au tome LXVII de la Patrologie latine, col. 9 et suiv.]

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ARTICLE IT.

CHAPITRE IX.

Saint Césaire, évêque d'Arles.

HISTOIRE DE SA VIE.

[Père latin, 542.]

1. Ce saint, né dans le territoire de Châlons-sur-Saône en 470, d'une famille distinguée par sa vertu, la pratiqua lui-même dès sa plus tendre jeunesse. N'étant âgé que d'environ sept ans, il se sentait déjà tant de compassion pour les pauvres, que lorsqu'il en rencontrait de mal vêtus, il leur donnait ses habits, disant, lorsqu'il retournait à la maison paternelle, que les passants l'avaient dépouillé. A l'âge de dix-huit ans, il pria saint Sylvestre, son évêque, de lui couper les cheveux, et de lui changer d'habit pour l'engager au service de Dieu. Ce que l'évêque lui accorda, l'admettant en même temps dans son clergé. Saint Césaire, après y avoir passé deux ans, poussé par le désir d'une plus grande perfection, se retira secrètement au monastère de Lérins, pour y vivre sous la conduite de l'abbé Porcaire. Il s'y distingua par ses austérités et par son exactitude à remplir les devoirs de l'état monastique. L'abbé le jugeant capable d'emplois, lui donna celui de cellérier de la maison. Quelque temps après il l'envoya à Arles pour le faire traiter d'une maladie que ces mortifications lui avaient causée.

2. Éonius, qui avait succédé à saint Sylvestre dans le siége de l'Église d'Arles, était parent de saint Césaire. L'évêque le demanda à l'abbé Porcaire, l'ordonna diacre, puis prêtre, et le chargea ensuite de la conduite. du monastère d'une île voisine, qui se trou

1 Tu cæteros velut solis magnitudine astris minoribus comparata transgrederis. Eunod., lib. IX

Num. 8.

9.

vait dépourvu d'abbé. Il le gouverna pendant trois ans, au bout desquels Éonius, qui sentait approcher sa fin, déclara à son clergé et à son peuple qu'il avait jeté les yeux sur saint Césaire pour son successeur, afin de rétablir la discipline ecclésiastique qui s'était relâchée. A la mort d'Eonius, saint Césaire, sachant qu'on voulait le mettre sur le siége d'Arles, se cacha dans des sépulcres. Il en fut tiré et ordonné évêque de cette ville étant âgé de trente ans. Ennode de Pavie qui Anna, lib. 1, vivait alors, dit1 que saint Césaire brilla sur le chandelier de l'Eglise, entre les évêques de son siècle, comme le soleil brille entre tous les astres du firmament. Il fut en effet le rèstaurateur et le soutien de la discipline, le père et le protecteur des orphelins, le nourricier des pauvres. Sa vie fut un modèle de vertus.

Mabillon.

num. 48.

Sa conduite pendant

son

Num. 10. Append.

3. La première chose qu'il régla fut l'Office divin. Il ordonna que les clercs chanteraient episcopat. tous les jours l'office de tierce, sexte et none dans l'Église de Saint-Étienne, afin que les pénitents et les autres laïques pussent y assister. A l'égard de l'office de prime, on ne le Caesar. V ta. disait que le dimanche, le samedi et les fêtes solennelles. Il obligea aussi les séculiers à chanter comme les clercs des psaumes, des Reg. Caesar, cantiques et des hymnes pour les empêcher de causer dans l'église. Les uns chantaient en grec, les autres en latin, soit à cause des étrangers, soit parce que le grec fût encore en usage dans ce pays où les Grecs avaient fondé Marseille et tant d'autres colonies. Mais il exhortait ses peuples à ne pas seulement chan- Serm. 284, in ter de bouche, mais à conformer leurs pen

Epist. 33, pag. 1591.

Fleury, lib. XXXI, pag.143, tom. VII.

Num. 11.

Cæsare

Append. Aug. et serm. 253.

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