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tête tranchée, ils rendirent ainsi à Jésus-Christ un illustre témoignage.

RASMUS,

ous l'empire de Dioclétien Set de Maximien, dans la episcopus, imperatoribus DioCampanie, l'évêque Eras- cletiano et Maximiano,in me fut battu avec des fouets Campania plumbatis et garnis de plomb et avec des fustibus cæsus, resina bâtons; on employa contre quoque, sulphure, plumlui la résine, le soufre, le bo liquefacto et ferventi plomb fondu, la poix ar- pice, cera oleoque perdente, la cire et l'huile fusus, inde tamen intebouillante; mais toutes ces ger et inviolatus evasit. tortures n'eurent aucune Quo miraculo multi se prise sur lui, au point que ad Christi fidem converbeaucoup de gens, témoins terunt. Verum is, iterum du prodige, se convertirent detrusus in carcerem, au Christ. On le ramena à constrictus ferreis grala prison, où il fut accablé vissimisque vinculis, inde lourdes chaînes de fer; mais un ange vint le délivrer d'une façon miraculeuse. Transporté à Formies, il fut, par ordre de Maximien, appliqué à divers tourments nouveaux; on le revêtit entre autres d'une tunique d'airain rougie au feu, mais une force divine lui fit surmonter toutes ces épreuves. Enfin, après avoir confirmé dans la foi et converti à cette même foi un grand nombre de personnes, il obtint la palme d'un illustre martyre.

de ab angelo mirabiliter ereptus est. Deinde Formiis a Maximiano variis affectus suppliciis, tunicaque ærea candenti indutus, illa etiam tormenta divina virtute superavit. Denique, plurimis et in fide confirmatis et ad fidem conversis, insignem martyrii palmam adeptus est.

ous avez tous trois, ô saints martyrs, confessé VOUS Jésus-Christ dans la plus effroyable tempête qu'il ait permis au démon de susciter contre son Eglise. A des degrés divers de la hiérarchie, vous avez été les modèles et les guides du peuple chrétien, l'entraînant à votre suite par rangs pressés dans l'arène du martyre, et comblant par des conversions plus.

nombreuses encore les vides qu'eût laissés sur terre le départ pour le ciel des compagnons de votre victoire. C'est pourquoi, en ce jour, l'Eglise de la terre joint ses hommages reconnaissants aux félicitations de l'Eglise triomphante. Soyez propice toujours aux maux qui accablent le genre humain dans cette vallée de l'épreuve. L'excès de sa misère morale fait qu'il en est arrivé jusqu'à oublier, dans le besoin, ses puissants protecteurs. Par des bienfaits nouveaux, ranimez en lui votre souvenir

Protégé du ciel autrefois, protégez maintenant vous-même, ô Erasme, ceux qui luttent sur les flots contre les éléments déchaînés. Dans votre force d'âme, à l'heure suprême, vous livrâtes aux bourreaux jusqu'à vos entrailles; soyez secourable à ceux qui vous invoquent en des souffrances rappelant de loin les tourments que vous avez endurés pour le Christ.

Pierre, Marcellin, unis dans le labeur et dans la gloire, jetez sur nous les yeux : un seul de vos regards fait trembler l'enfer ; il éloignera de nous. ses ténébreuses phalanges. Mais combien elle aussi la société civile, combien le monde visible a besoin de votre aide! L'ennemi que vous aviez si puissamment contribué à faire rentrer dans l'abîme, redevient maître. Sommes-nous au temps où, reprenant la guerre avec les saints, il lui sera donné de les vaincre ? C'est à peine, maintenant, s'il se cache encore. Non seulement il conduit le monde par mille ressorts que les sociétés autrefois secrètes ont ostensiblement remis en ses mains: on l'a vu chercher à s'introduire dans les réunions de toutes sortes, au sein des familles, comme l'hôte de la maison, le compagnon de divertisse

1. Apoc. XIII, 7.

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ments ou d'affaires, avec ses tables tournantes et tous les procédés de divination que Tertullien dénonçait de son temps et du vôtre. L'expulsion des démons par le christianisme avait été si absolue, qu'il en était résulté chez nous jusqu'à l'oubli le plus complet de ces funestes pratiques. Si pour cette fois, dans les familles chrétiennes, les avertissements des pasteurs l'ont emporté sur l'attrait d'une curiosité malsaine, une secte pourtant s'est formée à la suite, dont Satan est devenu le guide et l'oracle. Les spirites, comme ils s'appellent, préparent de concert avec la franc-maçonnerie l'invasion dernière du monde extérieur par les bandes infernales; l'Antechrist, avec sa puissance usurpée et ses vains prestiges, sera le produit commun des loges politiques et de la secte où l'on se donne à tâche de ramener sous une forme nouvelle les anciens mystères du paganisme. Vaillants soldats de l'Eglise, rendez-nous dignes de nos pères. Si l'armée chrétienne doit s'amoindrir en nombre, que la foi grandisse en elle d'autant plus ; que son courage, ni ne défaille, ni ne s'égare; qu'elle soit trouvée faisant toujours face à l'ennemi, à l'heure suprême où le Seigneur Jésus tuera d'un souffle de sa bouche l'homme de péché 2, et replongera pour jamais les hordes de Satan dans le puits de l'abîme.

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A

LA suite des lignes consacrées dans son Martyrologe au triumvirat glorieux dont nous venons d'honorer la puissance, l'Eglise romaine, mère des Eglises, insère en ses fastes la mention émue des héros que le sol gaulois produisit pour le ciel, dans ce même jour et les suivants. Car il ne s'agit point ici du combat d'un seul jour. Pothin, l'évêque, mourant dans la prison épuisé d'ans et de travaux, marqua cette journée comme devant être celle de la fête qui comprendrait à la fois les soldats et leur chef. Mais si le 2 juin paraît avoir été pour celuici la date de la victoire, les quarante-sept martyrs, ses compagnons et ses fils, n'obtinrent que successivement leurs couronnes; jusqu'à ce qu'enfin Blandine, au mois d'août, fermant la marche triomphale, rejoignît dans les cieux la troupe vaillante au milieu de laquelle elle brille d'un éclat si pur.

Mais avant de rappeler quelques traits de l'immortelle campagne où Satan vit tourner si pleinement à sa confusion les efforts de sa haine, jetons nos yeux sur la terre prédestinée devenue dès lors le champ de bataille du Christ en ses martyrs. Nous ne sommes qu'au second siècle chrétien, et déjà la munificence de Dieu envers cette région du monde révèle ce qu'il attend de la nation dont elle

sera l'héritage. Au soin, en effet, avec lequel le laboureur trace les sillons dans le sol dont il a entrepris la culture, à la qualité de la semence qu'il confie à la terre, on peut juger de l'espoir qu'il met en celle-ci. La semence du salut, c'est la parole des messagers de l'Evangile ; le sillon divin, c'est la voie mystérieuse par où l'Esprit-Saint les conduit. Combien donc la parole ne fut-elle pas abondante et pure en la bouche de ces disciples de Pierre et de Paul, que l'on voit, dès le milieu du premier siècle, parcourir en tous sens les provinces gauloises ! Quel dessein merveilleux amène à ces lointains rivages la famille amie de l'HommeDieu : Lazare, dont la mort attira ses pleurs ; Marthe, l'hôtesse fidèle, qui par les soins rendus à sa personne sacrée figurera jusqu'à la fin des temps les travaux du ministère actif; Madeleine enfin, l'apôtre des apôtres eux-mêmes, la pénitente sublime dont l'amour continue, sur les rochers de Provence, cette vie de divine contemplation qui doit être la meilleure part pour les élus, la seule éternelle? Encore quelques années, et la terre celtique, formée par les vieux Druides au culte de la Vierge qui devait enfanter, aura vu le sourire de Marie porter la lumière dans ses plus sombres forêts; la dispensatrice de toute grâce inspire à Clément, successeur de Pierre, l'envoi de Denys à Lutèce et quel choix de la Reine des Apôtres aurait pu mieux marquer la terre de sa prédilection, que celui du sublime Aréopagite apportant à la Gaule le secret des divines hiérarchies et des mystiques faveurs, trésor des parfaits!

Véritablement donc, le premier siècle de l'évangélisation du monde suffit à nous montrer dans la future patrie des Francs le royaume aimé du Christ. Un élément toutefois semble manquer en

LE TEMPS APRÈS LA PENTECÔTE. - T. III,

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