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L'Oraison est la Collecte de la Messe, page 310.

A LA MESSE.

A Messe est composée de divers passages de L'P'Ancien et du Nouveau Testament. L'Eglise, disent les auteurs. liturgistes, veut ainsi nous rappeler que Jean forme le trait d'union des deux alliances et participe de chacune. Il est l'agrafe précieuse qui fixe le double manteau de la loi et de la grâce sur la poitrine du Pontife éternel.

L'Introit est d'Isaïe; nous retrouverons plus au long, dans l'Epître, le texte d'où il est tiré. Le Psaume qui se chantait autrefois avec lui est le Xci, dont le premier verset reste seul maintenant en usage, quoique la raison primitive du choix de ce psaume se trouve dans le suivant et le treizième : Il est bon d'annoncer au matin votre miséricorde, et de manifester votre vérité dans la nuit !... Le juste fleurira comme le palmier; il se multipliera comme le cèdre du Liban.

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OS

nomine meo: et posuit de ma mère; il a fait de ma ut gladium langue un glaive acéré; il acutum sub tegumento m'a protégé sous l'ombre manus suæ protexit me, de sa main; il m'a mis en et posuit me quasi sagit- réserve comme une flèche tam electam. choisie.

Ps. Bonum est confiteri Domino: et psallere nomini tuo, Altissime. Gloria Patri. De ventre.

Ps. Il est bon de louer le Seigneur, et de chanter des psaumes à votre nom, ô Très-Haut! Gloire au Père. Le Seigneur

La Collecte rassemble les vœux du peuple fidèle, en ce jour devenu si grand par la naissance du Précurseur. Elle implore l'abondance des joies spirituelles, qui sont la grâce propre de cette fête, ainsi que l'avait annoncé Gabriel; et, rappelant le rôle du fils de Zacharie qui consiste à redresser les sentiers du salut, elle demande que pas un des chrétiens ne s'écarte des voies de l'éternelle vie.

COLLECTE.

avez

EUS, qui præsentem DIEU, qui nous Die problem rendu ce jour glorieux nobis in beati Johannis par la naissance du biennativitate fecisti: da heureux Jean, donnez à populis tuis spiritua- votre peuple la grâce des lium gratiam gaudio- joies spirituelles, et conrum; et omniun fide-duisez toutes les âmes fidèlium mentes dirige in les dans la voie du salut viam salutis æternæ. Per éternel. Par Jésus-Christ Dominum. notre Seigneur.

ÉPÎTRE.

Lectio Isaiæ Prophetæ. | Lecture du Prophète Isaïe.

CAP. XLIX.

UDITE insulæ, et atten

A dite populi de longe
Dominus ab utero voca-

CHAP. XLIX.

COUTEZ, îles; et vous,

E :

peuples éloignés, soyez attentifs: Le Seigneur m'a

appelé dès le sein maternel; vit me, de ventre matris meæ recordatus est nominis mei. Et posuit os meum quasi gladium acutum : in umbra manus suæ protexit me, et posuit me sicut sagittam electam in pharetra sua abscondit me.; Et dixit mihi: Servus meus es tu, Israel, quia in te gloriabor. Et nunc dicit Dominus, formans

me ex utero servum

dès le ventre de ma mère il s'est souvenu de mon nom. Il a fait de ma langue un glaive acéré; il m'a protégé sous l'ombre de sa main, et il m'a mis en réserve comme une flèche choisie: il m'a caché dans son carquois. Et il m'a dit : Vous êtes mon serviteur, Israël; je me glorifierai en vous. Et le Seigneur, qui m'a formé dès le sein de ma mère pour être son servi- sibi: Ecce dedi te in teur, dit maintenant : Voici lucem gentium, ut sis que je vous ai donné pour salus mea usque ad exlumière aux nations; vous tremum terræ. Reges êtes le salut que j'enverrai videbunt, et consurgent jusqu'aux extrémités de la principes, et adorabunt terre. Les rois vous verront propter Dominum, et et les princes se lèveront Sanctum Israel, qui eledevant vous, et ils se pros- git te. terneront à cause du Seigneur et du Saint d'Israël qui vous a choisi.

SAÏE, dans ces quelques lignes, a directement en vue d'annoncer le Sauveur; l'application qu'en fait l'Eglise à saint Jean-Baptiste, nous montre une fois de plus l'étroite union du Christ et de son Précurseur dans l'œuvre de la Rédemption. Capitale de la gentilité, devenue la mère de l'univers chrétien, Rome s'est plue à faire entendre, dans ce grand jour, aux fils que l'Epoux lui a donnés, la prophétie consolante qui s'adressait à eux, avant même qu'elle ne fût fondée sur les sept collines. Huit siècles avant la naissance de Jean et du Messie, une voix s'élevait de Sion, et, franchissant les limites de Jacob, retentissait sur tous les rivages où la nuit du péché retenait l'homme

asservi à l'enfer: Ecoutez, îles; et vous, peuples éloignés, soyez attentifs! C'était la voix de Celui qui devait venir et de l'ange chargé de marcher devant lui, la voix de Jean et du Messie, exaltant la commune prédestination qui faisait d'eux, comme serviteur et Maître, l'objet des mêmes décrets éternels. Et la voix, après avoir célébré le privilège qui les désignerait, quoique si diversement, dès le sein maternel, aux complaisances du Tout-Puissant, formulait l'oracle divin qui devait être promulgué en d'autres termes, sur leurs berceaux, par le ministère de Zacharie et des anges. Je me glorifierai en vous, qui êtes vraiment pour moi Israël; c'est peu de Jacob, qui ne vous écoutera point et dont vous ne me ramènerez qu'un petit nombre1 : voici que je vous ai donné pour lumière aux nations, vous êtes le salut que j'enverrai jusqu'aux extrémités de la terre; pour peu d'accueil que vous aura fait mon peuple, les rois se lèveront et, à votre parole, ils adoreront le Seigneur qui vous a choisi comme négociateur de son alliance 2.

le

Enfants de l'Epouse, entrons dans ses pensées; comprenons quelle reconnaissance doit être la nôtre, à nous gentils, envers celui à qui toute chair devra d'avoir connu le Sauveur 3. Du désert, où sa voix stigmatisait l'orgueil des descendants des patriarches, il nous voyait succéder à l'altière synagogue; sans rien diminuer des divines exigences, son austère prédication avait, pour les futurs privilégiés de l'Epoux, des ménagements de langage qu'il ne connaissait point avec les Juifs. « Race de vipères, disait-il à ceux-ci, qui donc vous montre à fuir le châtiment qui s'avance? Faites de

1. ISAI. XLIX, 4-6. 2. Ibid. 8. 3. Ibid. XL, 5.

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dignes fruits de pénitence, et n'allez pas dire : Nous avons pour père Abraham; car je vous dis, moi, que Dieu peut faire sortir de ces pierres des fils d'Abraham. Pour vous, déjà la cognée est à la racine, et l'arbre stérile sera jeté au feu '. » Mais au publicain méprisé, au soldat détesté, à tous les cœurs arides de la gentilité, trop comparables en effet aux rochers du désert, Jean-Baptiste annonçait la grâce qui désaltérerait et féconderait dans la justice leurs âmes desséchées : « Publicains, ne dépassez pas les exigences du fisc; soldats, contentez-vous de votre solde 2. Moïse a donné la loi; mais meilleure est la grâce, œuvre de celui que j'annonce : c'est lui qui ôte les péchés du monde, et nous donne à tous de sa plénitude * ».

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Quels horizons nouveaux pour ces délaissés, que le dédain d'Israël avait si longtemps tenus à l'écart! Mais pour la synagogue, pareille atteinte au privilège prétendu de Juda était un crime. Elle avait supporté les invectives sanglantes du fils de Zacharie; elle s'était montrée prête à l'acclamer comme le Christ ; mais l'inviter à marcher de pair, elle qui se proclamait pure, avec l'impure gentilité, c'en était trop: Jean, dès ce moment, fut jugé comme le sera son Maître. Jésus, plus tard, insistera sur cette différence de l'accueil fait à son Précurseur par ceux qui l'écoutaient; il en fera la base de sa sentence de réprobation contre les Juifs : « En vérité, je vous le dis, les publicains et les femmes perdues vous précéderont dans le royaume de Dieu; car Jean est venu à vous dans la voie de la justice et vous ne l'avez point écouté, tandis que les publicains et les femmes

1. Luc. III, 7-9. 2. Ibid. 12-14. 3. JOHAN. 1, 15-17. 4. lbid. 29.

5. Ibid. 16. - 6. Ibid. 19.

LE TEMPS APRÈS LA PENTECOTE. - T. III.

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