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De nombreux miracles firent éclater sa gloire après comme avant son trépas, et la preuve régulière en ayant été faite, Alexandre VIII le mit au nombre des Saints.

ous méritiez, bienheureux Saint, d'apparaître au

ciel de l'Eglise en ces semaines qui relèvent immédiatement de la glorieuse Pentecôte. Longtemps à l'avance, Isaïe, contemplant le monde au lendemain de l'avènement du Paraclet, décrivait ainsi le spectacle offert à ses yeux prophétiques : « Qu'ils sont beaux sur les montagnes les pieds des messagers de la paix, des porteurs du salut disant à Sion: Ton Dieu va régner1! » C'étaient les Apôtres, prenant pour Dieu possession du monde, qu'admirait ainsi le Prophète; mais leur mission, telle qu'il la définit dans son enthousiasme inspiré, ne fut-elle pas aussi la vôtre? Le même Esprit qui les animait dirigea vos voies; le Roi pacifique vit par vous son sceptre affermi dans une des plus illustres nations formant son empire. Au ciel où vous régnez avec lui, la paix qui fut l'objet de vos travaux est aujourd'hui votre récompense. Vous éprouvez la vérité de cette parole que le Maître avait dite en pensant à ceux qui vous ressemblent, à tous ceux qui, apôtres ou non, établissent du moins la paix dans la terre de leurs cœurs : « Bienheureux les pacifiques; car ils seront appelés fils de Dieu ! » Vous êtes entré en possession de l'héritage du Père; le béatifiant repos de la Trinité sainte remplit votre âme, et s'épanche d'elle jusqu'à nos froides régions en ce jour.

Continuez à l'Espagne, votre patrie, le secours qui lui fut si précieux. Elle n'occupe plus dans la

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chrétienté cette place éminente qui fut la sienne après votre mort glorieuse. Persuadez-la que ce n'est pas en prêtant l'oreille toujours plus aux accents d'une fausse liberté, qu'elle retrouvera sa grandeur. Ce qui l'a faite dans le passé puissante et forte, peut toujours attirer sur elle les bénédictions de Celui par qui règnent les rois '. Le dévouement au Christ fut sa gloire, l'attachement à la vérité son trésor. La vérité révélée met seule les hommes dans la vraie liberté 2; seule encore, elle peut garder indissolublement uni dans une nation. le faisceau des intelligences et des volontés : lien puissant, qui assure la force d'un pays en dehors de ses frontières, et au dedans la paix. Apôtre de la paix, rappelez donc à votre peuple, apprenez à tous, que la fidélité absolue aux enseignements de l'Eglise est le seul terrain où des chrétiens puissent chercher et trouver la concorde.

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LE MÊME JOUR.

SAINT BASILIDE ET SES COMPAGNONS,

MARTYRS.

RÈS de Jean de Sahagun apparaît sur le Cycle un groupe de martyrs ; à la suite de l'apôtre de la paix se présentent quatre guerriers des armées du Seigneur. C'est qu'en effet la guerre et la paix se donnent la main et ne font qu'un, dans le royaume du Fils de Dieu. La paix que le Christ a prêchée, la paix de l'homme avec Dieu, avec lui-même, avec ses frères de la cité sainte, est au prix des combats avec Satan, avec la chair, avec le monde et la cité maudite. Unissons donc, ainsi que l'Eglise, en un même hommage, le glorieux confesseur du xve siècle et les athlètes du temps des persécutions.

BASILIDE, Cyrinus, Nabor et Nazaire, soldats romains, nobles par la naissance et illustres par la vertu, ayant embrassé la religion chrétienne, prêchaient le Christ Fils de Dieu. C'était sous l'empire de Dioclétien. Le préfet de la Ville Aurélius les fit saisir, et les mit en demeure de sacrifier aux dieux; ils méprisèrent ses ordres,et furent jetés en prison. Pendant qu'ils priafent, une lumière éclatante remplit soudain ce lieu à la vue de tous ceux

ASILIDES, Cyrinus,

Nabor et Nazarius, romani milites, nobiles genere et virtute illustres, christiana religione suscepta, cum Christum Dei Filium, Diocletiano imperatore, prædicarent, ab Aurelio præfecto Urbis comprehensi, et ut diis sacra facerent admoniti, ejus jussa contemnentes, missi sunt in carcerem. Quibus orantibus, cum subito clarissima lux oborta omnium oculis qui ibidem essent

et

carcerem collustrasset, qui s'y trouvaient; touché illo cœlesti splendore par cette splendeur céleste, commotus Marcellus le geôlier Marcellus, custodiæ præpositus, beaucoup d'autres avec lui, multique alii Christo crurent au Seigneur JésusDomino crediderunt. Christ. Cependant les conVerum postea e carcere fesseurs, sortis ensuite de la emissi, ab imperatore prison, y furent jetés de nouMaximiano, cum, ejus veau par l'empereur Maxietiam neglecto imperio, mien qui les fit auparavant unum Christum Deum battre avec des scorpions, et Dominum in ore pour avoir, sans égard à son haberent, scorpionibus commandement, reconnu cruciati iterum conjici- hautement Jésus-Christ untur in vincula, unde comme le seul Dieu et Seiseptimo die educti et gneur. Ramenés sept jours ante pedes imperatoris après devant l'empereur, ils constituti, perstiterunt persévérèrent à tourner en in irrisione inanium dérision les fausses divinités deorum, Jesum Chris- et à confesser intrépidement tum Deum constantissi- le Christ Dieu. Condamnés me confitentes. Quam- par suite à mort, ils furent obrem damnati, securi frappés de la hache. On jeta feriuntur. Quorum cor- leurs corps aux bêtes; mais pora feris objecta, nec ils furent respectés par elles, ab illis tacta, a christia- et les chrétiens les ensevenis honorifice sepulta lirent avec honneur.

sunt.

OLDATS de Jésus-Christ, vous nous faites com

S prendre la nature de la paix. qu'il est venu

apporter sur terre aux hommes de bonne volonté. Son prix est celui de Dieu même, qui se communique, à qui en est digne, avec elle et par elle. Sa fortifiante suavité surpasse tout sentiment, même celui des tortures que tout chrétien doit, comme vous, être prêt à subir pour garder ce trésor unique. C'était elle qui, pendant vos tourments et sous le coup de la mort, tenait en haut, libres et dégagés, vos intelligences et vos coeurs ; c'est elle

1. Philip. IV, 7.

qui, en présence de l'indivisible et pacifique Trinité, fait maintenant votre béatitude. Quelles que puissent être les conditions variées de notre vie sur la terre, conduisez-nous, saints martyrs, par la voie de cette paix pleine de vaillance et d'amour, au repos de la fin bienheureuse.

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