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plus sombres encore, les temps calamiteux de la prétendue Réforme où François, comme tant d'autres, avait prouvé par ses œuvres et sa vie l'indéfectible sainteté de l'Eglise. « L'Epouse de Jésus-Christ, disait l'auguste Pontife, l'Eglise est habituée maintenant à poursuivre la carrière de son pèlerinage, au milieu des persécutions du monde et des consolations du Seigneur. Par les saints que sa toute-puissance ne cesse de susciter dans tous les temps, Dieu, comme il l'a promis, fait d'elle jusqu'à la fin la ville placée sur la montagne, le flambeau dont l'éclatante lumière frappe tous les yeux qui ne se ferment pas de parti-pris pour ne point voir. Pendant que ses ennemis s'unissent, formant pour la détruire de vains complots, pendant qu'ils disent: Quand donc mourrat-elle ? quand périra son nom ? couronnée d'un éclat nouveau par les triomphes récents des soldats qu'elle envoie aux cieux, elle demeure glorieuse, annonçant pour toutes les générations à venir la puissance du bras du Seigneur 1. »

Le seizième siècle avait entendu à son début le plus effroyable blasphème qu'on eût proféré contre l'Epouse du Fils de Dieu. Celle qu'on appelait la prostituée de Babylone prouva sa légitimité, en face de l'hérésie impuissante à faire germer une vertu dans le monde, par l'admirable efflorescence des Ordres nouveaux sortis de son sein en quelques années, pour répondre aux exigences de la situation nouvelle qu'avait créée la révolte de Luther. Le retour des anciens Ordres à leur première ferveur, l'établissement de la Compagnie de Jésus, des Théatins, des Barnabites, des Frères de saint Jean de Dieu, de l'Oratoire de saint Philippe

1. Homil. in canoniz.

Néri, des Clercs réguliers de saint Jérôme Emilien et de saint Camille de Lellis, ne suffisent pas au divin Esprit ; comme pour marquer la surabondance de l'Epouse, il suscite à la fin du même siècle une autre famille, dont le trait spécial sera l'organisation parmi ses membres de la mortification et de la prière continues, par l'usage incessant des moyens de la pénitence chrétienne et l'adoration perpétuelle du Très-Saint-Sacrement. SixteQuint reçoit avec joie ces nouveaux combattants de la grande lutte; pour les distinguer des autres Ordres déjà nombreux de clercs joignant aux obligations de leur saint état la pratique des conseils, et en preuve de son affection spécialement paternelle, l'illustre Pontife donné au monde par la famille franciscaine assigne à ces derniers venus le nom de Clercs réguliers Mineurs. Dans la même pensée de rapprochement avec l'Ordre séraphique, le saint que nous fêtons aujourd'hui, et qui doit être le premier Général du nouvel Institut, change le nom d'Ascagne qu'il portait jusque-là en celui de François.

Le ciel, de son côté, sembla vouloir lui-même unir François Caracciolo et le patriarche d'Assise, en donnant à leurs vies une même durée de quarante-quatre ans. Comme son glorieux prédé cesseur et patron, le fondateur des Clercs réguliers Mineurs fut de ces hommes dont l'Ecriture dit qu'ayant peu vécu ils ont parcouru une longue. carrière. Des prodiges nombreux révélèrent pendant sa vie les vertus que son humilité eût voulu cacher au monde. A peine son âme eut-elle quitté la terre et son corps fut-il enseveli, que les foules accoururent à une tombe qui continuait d'attester

1. Sap. IV, 13.

chaque jour, par la voix du miracle, la faveur dont jouissait auprès de Dieu celui dont elle renfermait la dépouille mortelle.

Mais c'est à la souveraine autorité constituée par Jésus-Christ dans son Eglise, qu'il est réservé de prononcer authentiquement sur la sainteté du plus illustre personnage. Tant que le jugement du Pontife suprême n'a point été rendu, la piété privée reste libre de témoigner à qui la mérite, dans l'autre vie, sa gratitude ou sa confiance; mais toute démonstration qui, de près ou de loin, ressemblerait aux honneurs d'un culte public, est prohibée par une loi de l'Eglise aussi rigoureuse que sage dans ses prescriptions. Des imprudences. contraires à cette loi, formulée dans les célèbres décrets d'Urbain VIII, attirèrent, vingt ans après la mort de François Caracciolo, les rigueurs de l'Inquisition sur quelques-uns de ses enfants spirituels, et retardèrent de près d'un siècle l'introduction de sa cause au tribunal de la Congrégation des Rites sacrés. Il avait fallu que les témoins des abus qui avaient attiré ces sévérités disparussent de la scène ; et comme, par suite, les témoins de la vie de François ayant disparu eux-mêmes, on dut alors s'en rapporter aux témoignages auriculaires sur le chapitre des vertus héroïques qu'il avait pratiquées, Rome exigea la preuve, par témoins oculaires, de quatre miracles au lieu de deux qu'elle réclame autrement pour procéder à la béatification des serviteurs de Dieu.

Il serait inutile de nous arrêter à montrer que ces précautions et ces délais, qui prouvent si bien la prudence de l'Eglise en ces matières, n'aboutissent qu'à faire ressortir d'autant mieux l'évidente sainteté de François. Lisons donc maintenant le récit de sa vie.

RANCISCUS, dictus antea Ascanius, ex nobili familia Caracciolo in oppido sanctæ Mariæ de Villa in Aprutio ortus, a primis annis eximio enituit pietatis cultu. Adolescens graviter ægrotans, statuit sese prorsus Dei, proximique

RANÇOIS, appelé d'abord Ascagne, naquit de la noble famille de Caracciolo à Villa Santa-Maria dans l'Abruzze. Dès ses premières années il brilla par sa piété; il était encore dans son adolescence, lorsque pendant une grave maladie il prit la résolution de s'attacher entièrement au ser- mancipare servitio. Neavice de Dieu et du prochain. polim profectus, sacerIl se rendit à Naples, y dotio initiatus, sacroque fut ordonné prêtre, et ayant adscriptus sodalitio, condonné son nom à une pieuse templationi, lucrandisconfrérie, il se livra tout que animabus se totum entier à la contemplation et devovit, ac extremo supau salut des pécheurs; il plicio damnatis hortatos'adonnait assidûment à la rem se præbuit assiduum. fonction d'exhorter les cri- Contigit autem ut episminels condamnés au der-tolium alteri destinatum, nier supplice. Il arriva un ei per errorem reddejour qu'une lettre destinée retur; quo a piissimis à un autre lui fut remise par viris Joanne Augustino erreur de nom; on y invi- | Adorno et Fabricio Catait le destinataire à prendre racciolo ad novi religiosi part à la fondation d'un instituti fundationem nouvel institut religieux, et vocabatur. Rei novitate l'invitation venait de deux captus et divinæ voluntapieux personnages, Jean tis demiratus consilia, Augustin Adorno et Fabrice alacri animo sese illis Caracciolo. Frappé de la adjunxit. Conditis aunouveauté du fait et admi- tem in Camaldulensium rant les conseils de la vo- eremo, quo secesserant, lonté divine, François se novi joignit à eux avec allégresse. Ils se retirèrent dans une solitude des Camaldules pour y arrêter les règles du nouvel Ordre, et se rendirent ensuite à Rome où ils en obtinrent la confirmation de Sixte-Quint. Celuici voulut qu'on les appelât tatibus voto. Clercs Réguliers Mineurs. Ils ajoutèrent aux trois

ordinis legibus, inde Romam simul profecti, confirmationem a Sixto Quinto impetrarunt, qui eosdem Clericos regulares minores appellari voluit, addito ad tria consueta altero de non ambiendis digni

vœux ordinaires celui de ne point rechercher les dignités.

OLEMNI emissa profesSsione, ob singularem ejus in divum Francis- prit le nom de François à cum Assisinatem cultum cause de sa dévotion_parFrancisci nomen as- ticulière envers saint Fransumpsit. Adorno biennio çois d'Assise. Adorno étant post vita functo, ipse toti venu à mourir deux ans religioni quamquam invi-après, il fut mis, malgré lui, tus præficitur: quo in à la tête de tout l'Ordre, et, munere virtutum om- dans cet emploi, il donnales nium præclara præbuit plus beaux exemples de exempla. Instituti ampli- toutes les vertus. Zélé pour ficandi studiosissimus, le développement de son id assiduis orationibus, institut, il demandait à Dieu lacrymis et jugi corporis cette grâce par des prières maceratione, enixe a Deo continuelles, des larmes et postulabat. Quamobrem de nombreuses mortificatertio in Hispaniam se tions. Il fit trois fois dans ce contulit peregrini habitu but le voyage d'Espagne, indutus, victumque ostia- couvert d'un habit de pèletim mendicans. În itine- rin et mendiant sa nouriture re asperrima quæque de porte en porte. Il eut perpessus, Omnipotentis dans la route grandement à auxilium mirum in mo- souffrir, mais éprouva aussi dum expertus, navim, d'une façon merveilleuse quam conscenderat, ab l'appui du Tout-Puissant. imminenti naufragio ora- Par le secours de sa prière, tionis præsidio servavit il arracha au danger immiincolumem. Ut in regnis nent du naufrage le navire illis voti compos fieret, sur lequel il était monté. plurimum laboravit, sed Pour arriver aux fins qu'il ejus sanctitatis fama præ- s'était proposées dans ce lucente, amplissimaque royaume, il dut peiner Catholicorum regum longtemps; mais la renomPhilippi Secundi et Phi- mée de sa sainteté et la lippi Tertii munificentia, très large munificence dont adversariorum conati- il fut favorisé par les rois bus singulari animi for- Catholiques Philippe II et titudine superatis, plura Philippe III, l'aidèrent à sui Ordinis domicilia fun- surmonter avec une force davit: quod pari eventu d'âme singulière l'opposiper Italiam præstitit. tion de ses ennemis, et il

LA suite de sa profession

A solennelle, notre saint

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