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quelle aurait été l'origine de ce quelqu'un? Il n'aurait pas commencé. Ainsi il faut toujours en arriver à quelqu'un qui n'aurait pas eu de commencement. Une constatation indirecte de la naissance de Dieu ne pourrait être reconnue que d'après les traces qu'en aurait conservées quelque chose de palpable, la matière, traces qu'un être quelconque aurait relevées depuis. Or, pour que ces traces aient jamais existé, il faudrait que la matière, née avant Dieu, eût été affectée en quoi que ce soit par cette naissance; mais si elle avait existé, elle se serait créée seule et on serait forcé de la déifier. Mais elle est inerte. On aurait donc un Dieu inerte, ce ne serait pas un Dieu! En outre, supposer que la matière soit pour quelque chose dans la naissance de Dieu, revient à admettre qu'on peut enfanter ce dont on n'a pas le germe, car, si la matière avait eu en elle le germe de l'esprit, ce dernier lui étant évidemment supérieur, l'eût absorbée. La matière fût devenue l'esprit, ce qui ne peut se comprendre. Donc Dieu n'a pas eu de commencement.

Dieu n'aura pas de fin, car supposer une fin à Dieu, c'est admettre qu'il s'anéantira devant une cause quelconque; or cette cause qui l'anéantirait serait par cela même plus puissante que lui, et il ne peut y avoir quelque chose de plus puissant que Dieu. Donc Dieu n'aura pas de fin. Donc, en résumé, Dieu, qui n'a pas eu de commencement et qui n'aura pas de fin, est éternel.

Dieu est immuable, car l'absence d'immutabilité entraînerait, avec des changements d'essence, des

changements de volonté qui troubleraient l'harmonie de la création.

Dieu a créé toutes choses. Cette affirmation résulte de ce fait que, du moment où une chose n'aurait pas été créée par lui, et qu'il n'y a qu'un Dieu, ou cette chose se serait créée toute seule, ce qui est impossible, le parfait pouvant seul le faire, ou cette chose préexistait à l'effort de volonté dont l'univers est né; alors elle se serait trouvée en dehors de l'action comme de la puissance de Dieu.

Dieu gouverne toutes choses. En effet, quelque minutieuses qu'aient été ses études, l'homme n'a jamais prouvé qu'un seul des objets que comprend la nature fût en dehors des lois établies par une volonté suprême. Nous espérons ici en donner de nouvelles preuves.

Cette prérogative d'agir sur toutes les choses qu'il a créées est l'attribut bien réel de Dieu et entraîne des conditions sans lesquelles aucune action gouvernementale n'est possible: c'est d'être présent instantanément partout, pour tout voir, tout comprendre. Cette action gouvernementale nécessite en outre la faculté d'une infinie divisibilité sans pour cela qu'aucune des parties perde quoi que ce soit des qualités du tout. Par cette divisibilité, Dieu assiste à tout ce qu'il a créé, crée ou crééra, et constate les effets de son œuvre. Comme le passé, comme le présent, l'avenir est à lui, et si les harmonies se forment ou se déroulent régulièrement dans l'ensemble, c'est qu'il veut qu'il en soit ainsi. Sans cette faculté de division infinie, Dieu ne pourrait être présent partout et tout gouverner, qu'en étant tout à la fois le Créateur et

l'objet créé. Or, quelque infiniment petit qu'on suppose l'atome primitif, il faut toujours le concevoir comme le terme excessif de l'impénétrabilité; Dieu même, substance essentiellement spirituelle, ne peut être dedans. Il n'est donc pas là où cet atome est; et, du moment où il existe un point où il n'est pas, sa substance, par sa volonté même qui a créé l'objet impénétrable, subit une division.

Un jour Dieu a créé ce qui n'existait pas; un jour viendra où la spiritualité absorbera ce qu'elle a créé. C'est là l'infinie puissance!

Par l'énumération de ces perfections, il est donc répondu à cette grande question: Qu'est-ce que Dieu ?

Maintenant, si l'on veut essayer de se rendre compte, non de la forme, car une spiritualité n'a pas de forme, mais de la nature, de la composition de l'essence divine, il faut chercher dans l'ensemble des phénomènes naturels ou dans les spéculations les plus hardies de l'imagination, s'il n'est pas de principe spirituel visible pour nous et dans lequel on retrouve les qualités dont les grands traits viennent d'être esquissés. Ou bien, en d'autres termes, s'il n'existe pas un principe qui soit à la fois purement spirituel, tout-puissant, parfait, éternel, immuable et dont on puisse dire qu'il est une manifestation de l'acte créateur et conservateur de tout. Or le Juste, physiquement et moralement, jouit seul de ces prérogatives; car ne pouvant varier quelque peu que ce soit, sous peine de n'être plus lui, il est la perfection dans toutes ses acceptions, et,

comme il est démontré que ce qui est la perfection ne peut être que Dieu, il en résulte que l'expression de Juste est l'appellation même de Dieu ou du principe conscient, omnipotent, libre de toutes entraves, invariable, créateur et conservateur de tout.

Dans cet ordre d'idées Dieu n'échappe plus si complètement à nos sens, tout en restant matériellement insaisissable. Lorsque, prenant une balance nous maintenons par des poids égaux les deux plateaux à des hauteurs égales, nous avons, dans la constatation du Juste placée sous nos yeux, une manifestation physique du principe immatériel qui a créé et gouverne tout ce qui est, une manifestation de Dieu.

C'est dans la différence entre le Juste physique que donne la balance et le Juste spirituel, dont le Juste physique représente l'image, qu'est la différence absolue entre la spiritualité et l'effet physique le plus petit qu'on puisse concevoir. Le Juste spirituel crée le Juste physique, qui est presque matériel et qui n'est qu'un effet de sa volonté. Autrement dit, c'est la pensée absolument parfaite de Dieu créant d'un seul jet l'ensemble des lois; or les lois ne sont lois que lorsqu'elles s'appliquent à quelque chose, et la volonté divine étant forcée par elle-même à cette application, la matière est faite.

Une loi ne s'applique que si elle est sentie; or, il faut quelque chose pour sentir, et ce quelque chose, c'est la matière. C'est ce qui prouve que la matière universelle née, c'est l'accomplissement de la volonté divine. La matière diffère essentiellement

de Dieu; mais essentiellement aussi elle ne vit que de son souffle. Donc Dieu est bien, par son émanation du Juste, le Créateur et l'Ordonnateur de tout ce qui existe.

Le Juste, considéré dans sa naturé comme dans ses conséquences, jouit de toutes les prérogatives qui sont les attributs de Dieu; et la suite de cette étude démontrera qu'il est une personnalité, que toute puissance, toute indépendance lui incombent; qu'il est immuable dans son essence, sans quoi le monde ne serait qu'un épouvantable chaos; et que du moment où l'univers existe et vit, c'est qu'il a créé toutes choses et qu'il les gouverne toutes; que son essence est réellement, indéfiniment extensible où divisible; que le Vrai, le Bien et le Beau constituent son essence, rien n'étant Vrai, Bien ou Beau en dehors de ce qui est juste.

Au commencement donc existait Dieu ou le Juste. Les temps eux-mêmes n'étaient pas nés, la matière non plus. Le calme régnait seul dans l'espace infini, un immense silence glorifiait le recueillement du Seigneur.

Cependant Dieu, par cela même qu'il est au-dessus de tout, indépendant de tout, inséparable cependant du Vrai, du Bien, du Beau, renfermait en lui la somme de l'immense besoin d'aimer que chacune de ces qualités, autant aimable qu'aimante, ressentait pour les autres; et c'est dans cet amour, conséquence si douce de sa nature, qu'il faut chercher la principale raison de l'enfantement de l'univers. Dans le tout intime qu'il formait à l'origine, Dieu,

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