Obrazy na stronie
PDF
ePub

sensation lumineuse, il faut qu'elle dure au moins quelques centièmes de seconde. C'est donc plusieurs billions d'ondes pour donner la sensation lumineuse. D'après le révérend père Secchi (1), les particules matérielles peuvent osciller jusqu'à présenter cette incroyable vitesse de 946,000,000,000,000 vibrations par seconde. Cette vitesse caractérise l'onde chimique extrême du spectre. Ici-bas, en moins de deux secondes, au moyen de l'électricité, le mouvement atomique peut revenir à son point de départ si le fil télégraphique n'est pas interrompu; c'est-àdire qu'en moins de deux secondes il aurait, sur la voie donnée, fait le tour du monde. Eh bien, chacun de ces atomes est un total de matière aussi faible que possible; que sera donc la portion entière et indéfiniment petite de la spiritualité, de celle qui permet qu'en un temps si court, qu'on ne peut le citer, on envoie sa pensée analyser le spectre lumineux de Sirius ou de tout autre ensemble stellaire? Quelle force cela montre dans l'indéfiniment petit intellectuel !

L'idée d'une matière unique et tellement simple qu'elle puisse être l'expression du pouvoir de Dieu, n'a donc rien qui doive étonner; et l'on est forcé d'admettre que si celte matière existe, elle est représentée par l'éther, ce corps invisible, impondérable, inodore, insipide pour l'homme, mais dont partout on constate l'existence et qui est la base même de l'univers.

(1) Unité des forces physiques, p. 194, 195.

CHAPITRE III

LE MOUVEMENT.

Du moment qu'une matière existe, quelque ténue, quelque impondérable qu'on la suppose, elle est sous l'empire d'une volonté créatrice qui a ordonné qu'elle soit inerte, et cette inertie ne peut cesser qu'au moment où cette volonté veut qu'elle cesse et dans le sens seulement qu'elle le veut. C'est-à-dire qu'elle autorise qu'une force s'en empare et en fasse ce que cette volonté a préalablement décidé qu'elle deviendrait. La force qui s'empara de l'éther, la seule force qui existe, celle qui est avec et à la suite de la matière, la création primordiale, que Dieu eût pu ne pas faire si son dessein n'eût pas été de créer l'univers, mais qu'il a voulue comme le moyen du grand œuvre, c'est le mouvement.

Le mouvement, quand il obéit à la loi, n'exclut pas l'ordre, il est au contraire la condition du progrès; mais le mouvement agissant sur la matière ne passe pas de l'obéissance à une loi, à l'obéissance à une autre loi, sans causer à cette matière des ébranlements, des déchirements, que le Créateur connaît seul, et dont seul il peut compenser les suites.

Ces cataclysmes, il ne les a pas ordonnés, mais ils sont une conséquence du grand œuvre; il ne les a pas ordonnés parce qu'en maintes circonstances, ces ébranlements, ces déchirements, sont causes de souffrances et qu'essentiellement bon, il ne peut ordonner la souffrance.

La stabilité, l'équilibre existent en Dieu; lui seul est invariable s'il le veut. Tout peut changer sans qu'aucun changement l'atteigne. L'immutabilité est une des facultés de son essence; l'ordre est son domaine; sa volonté, c'est la loi ou l'ensemble des lois qui maintiennent l'ordre ou qui y ramènent; aussi, lorsque la réalisation de ses insondables desseins, dont le but est toujours un épanouissement de perfections, demande qu'une partie quelconque de l'équilibre soit rompue, est-il nécessaire que sa permission autorise cette rupture! Mais, sa volonté étant présente et partout et toujours, il se réserve de l'imposer à cette mobilité, ne lui laissant de liberlé que ce qui est nécessaire pour atteindre le but qu'il s'est proposé.

Ses desseins réclamaient donc la création; mais lorsqu'on suppose, comme cela doit être effectivement, que les atomes les plus simples possible ont été les premiers créés et qu'on sait que chacun d'eux, quelque petit qu'on le croie, est forcément impénétrable, sous peine de n'être pas ce qui existe de plus simple, on se rend facilement compte qu'il était impossible que deux de ces atomes fussent créés en un point du vide qui fût exactement le même.

Il y eut donc là, pour que les desseins du Créateur eussent une entière satisfaction, l'absolue nécessité qu'en faisant les atomes, il ordonnât que ces atomes fussent animés d'un mouvement de translation qui, les poussant tout droit ou les faisant biaiser dans tous les sens, lors de leurs premières rencontres, les conduisait jusqu'aux limites indéfinies où ce mouvement cessait de se faire sentir. Le Créateur, pour que la loi soit la maîtresse de cette incommensurable quantité d'atomes identiques devant se précipiter en masses inouïes avec des forces incompréhensibles pour produire les cataclysmes immenses dont l'univers est né, voulut aussi, comme conséquence indélébile de leur existence, comme résultante de l'attouchement violent des atomes, qu'ils conservassent une sorte d'individualité, qu'animés d'un mouvement de rotation sur eux-mêmes, ils se maintinssent à distance les uns des autres, gardant entre eux cet équilibre, origine d'un calme relatif et d'un ordre parfait.

De quelle admiration l'homme ne doit-il pas être pénétré devant cette conception si puissante et si simple, qui, du même coup qu'elle créa l'atome et lui imposa le mouvement, fit l'univers avec toutes. ses lois, avec toutes ses conséquences et n'avait plus qu'à laisser, en certains points de l'incalculable étendue, par suite de mouvements contraires, deux de ces atomes se rapprocher, pour que des myriades d'autres vinssent les joindre et que le grand œuvre commençât. Ces mouvements de la matière ont cependant d'autres noms sous une forme générale et

plus particulièrement, sous forme de rotation, il se nomme chaleur; sous forme d'ondulation, lumière ; sous forme de translation, électricité. Or, comprendon ce que c'est que la concentration de mouvements rolatoires égaux en nombre à d'incommensurables quantités de myriades d'atomes créés par Dieu? comprend-on ce que va être le mouvement résultant de la réunion de ces mouvements, en admettant que le mot mouvement soit synonyme du mot chaleur, quelles températures vont se produire? C'est ce qui dépasse l'imagination, c'est ce que la Bible a nommé le chaos, c'est ce que nous pouvons appeler la trituration de la matière.

Deux explications sont ici nécessaires : il faut montrer quel est l'effet du groupement de deux atomes et prouver que la chaleur, la lumière et l'électricité ne sont que le mouvement sous ses différentes formes.

la

Bien qu'on ne puisse savoir à quel moment et dans quelles conditions le Créateur a jugé que le cadre qu'il avait départi dans l'espace à l'univers fût suffisamment rempli d'atomes matériels, bien qu'on ignore même si la volonté divine ne continue pas création des atomes, leur masse étant animée d'un mouvement général de translation, indépendant des mouvements relatifs qui peuvent s'y produire, nous devons regarder le champ de l'univers comme borné à l'étendue que notre imagination peut concevoir dans ses élans les plus hardis. Il sera donc fait abstraction, dans cette étude, de tout mouvement de translation commun à la masse éthérée, mouvement

« PoprzedniaDalej »