Obrazy na stronie
PDF
ePub

s'étonner que tous prennent en aversion ces travaux qui sont leur destination naturelle.

Quoique l'exercice parcellaire soit la principale source d'initiative en attraction industrielle, on la verra naître de beaucoup d'autres amorces; telles seront les intrigues de contact, et la domesticité passionnée.

L'intrigue de contact enrôle à un travail tel individu qui n'y aurait jamais songé. Chloé, après avoir servi plusieurs fois à table les sectaires de la lutherie, dans leurs dinés cabalistiques, finit par s'intéresser à leurs intrigues dont ils confèrent avec chaleur; elle prend fantaisie de visiter les ateliers de cette compagnie, elle y trouve de menus travaux, ou sur bois ou sur ivoire et nacre, qui lui plaisent ainsi que la société; elle s'engage dans quelque fonction parcellaire, et n'y aurait pas pris parti si elle eût visité l'atelier sans s'être mise en contact d'intrigue avec les sectaires.

auparavant

Bientôt la lutherie entraînera Chloé à d'autres fonctions qui lui étaient indifférentes, et qui seront stimulées par ce contact d'intrigues dont on n'a aucune connaissance en civilisation: chaque classe d'ouvriers étant insouciante et railleuse sur les intrigues des autres classes.

La domesticité indirecte est un des plus brillans effets d'harmonie passionnée et un puissant ressort d'attraction industrielle. Tel qui aujourd'hui est réduit, pour subsister, à servir autrui, essuyer les

rebufades et les vexations d'un maître, se trouvera tout-à-coup pourvu d'une cinquantaine de serviteurs passionnés, travaillant pour lui par préférence affectueuse, et sans aucun salaire de sa part.

Bastien jeune homme sans fortune a déchiré par un accroc son plus bel habit. Le lendemain, le groupe des caméristes, en faisant la chambre de Bastien, emporte cet habit à l'atelier des repriseuses, présidé par Céliante, dame opulente âgée de 50 ans, et passionnée pour le travail des reprises perdues où elle se prétend incomparable.

Céliante affectionne Bastien qu'elle rencontre souvent dans divers groupes où il excelle; c'est lui qui, au colombier des faisans, soigne les faisans favoris de Céliante, et ses œillets à parfum de girofle, au groupe chargé de cette variété; elle est empressée de s'en reconnaître, et voyant un habit étiqueté Bastien, elle s'en empare et exécute la reprise avec une haute perfection.

Dans ce travail, Bastien a eu pour ouvrière une dame millionaire qui l'a servi par passion et très-gratuitement, car c'est la phalange qui paie chaque service par un dividende alloué au groupe. Nul ne reçoit de salaire individuel, ce serait déshonneur.

On verra que Bastien, quoique très-pauvre, est partout servi de même. Les fonctions de faire le lit, battre l'habit, cirer les chaussures, seront toutes remplies par des femmes ou enfans qui, dans les groupes de caméristes, batteuses et décroteuses,

auront choisi de préférence les vêtemens de Bastien et de tels autres qu'elles affectionnent. Tout travail domestique roulant sur un groupe libre, chacun choisit à volonté les personnes qu'il veut servir, et les quitte de même. Celui dont l'habit n'est choisi par personne, sera servi par les complémentaires qui, à tour de rôle, exercent pour la masse non choisie.

Sur cet aperçu, il reste à prouver que chacun, vieux ou jeune, pauvre ou riche, trouve des serviteurs passionnés en tout genre, et a réellement une cinquantaine de domestiques affectionnés, souvent cent fois plus riches que lui. Le travail de domesticité qui en civilisation désole les valets et parfois les maîtres mêmes, devient dans la phalange une source de liens innombrables, souvent en amour; car le jeune Bastien, pour se reconnaître envers Céliante qui l'a obligé dans divers services, ne manquera guères de lui offrir la preuve de gratitude qu'un jeune homme de 20 ans peut offrir à une dame de 50.

Il arrive en régime sociétaire que toute la vieillesse d'un et d'autre sexe a quantité de ces bonnes fortunes, par suite des nombreux services qu'elle rend dans divers groupes à la jeunesse peu experte, mais passionnée pour des travaux où les vieillards excellent.

Ce ralliement amoureux des deux âges extrêmes, en doit faire pressentir un autre plus précieux

encore, c'est celui de l'éducation qui est toute passionnée: chaque enfant pauvre est entraîné à une trentaine de fonctions et même une centaine dans le cours de sa jeunesse ; partout il trouve des vieillards qui, zélés pour la continuation de ces travaux, se plaisent à instruire tel enfant pauvre en qui ils entrevoient un héritier de leur travail favori; de là vient que souvent un petit garçon sans fortune devient l'un des adoptifs d'une femme âgée, qui a reconnu en lui le continuateur de quelqu'un de ses travaux favoris, et lui fait un legs à ce titre.

C'est pour ménager ce beau ralliement, que la nature donne aux enfans des penchans différens de ceux des pères qui s'en plaignent amèrement en civilisation. Bientôt ils admireront la sagesse du créateur dans les harmonies sublimes que l'état sociétaire fait naître de cette diversité de goûts en même lignée. (5 sect.)

En opposition à ces brillans accords, l'industrie morcelée n'aboutit en tous sens qu'à brouiller les âges opposés et les classes opposées; le salaire y devient un sujet de querelles interminables, et le commandement individuel un sujet de haines. Tout commandement arbitraire est humiliant pour celui qui obéit. L'individu en harmonie n'est jamais commandé que pour discipline convenue, collective, et consentie passionnément; dans ce cas il n'y a rien d'arbitraire dans l'ordre donné, rien d'offensant dans l'obéissance: tandis que la méthode civilisée ou

régime de domesticité individuelle et salariée crée toujours double et souvent quadruple discorde, là où la méthode sociétaire produit double et quadruple charme, liens et accords de toute espèce. Passant aux initiatives en attraction collective, je comptais en décrire 3 ressorts.

L'emploi des passions ambiguës, (Traité de l'Association domestique-agricole)

Les relations galantes aux armées,

L'échelle d'amour maternel: Je me borne au premier.

On appelle groupes d'ambigu, Séries d'ambigu, les réunions mues par des goûts bâtards et méprisés parmi nous où l'on n'en a aucun emploi. Démontrons l'utilité de ces prétendus vices, précieux en exercice combiné.

Je suppose qu'il s'agisse d'entreprendre un travail difficile, comme la plantation d'une forêt, pour couronner ou meubler une montagne nue qui dépare le canton: l'on ne trouvera guères à former une série qui veuille se charger passionnément de l'ensemble du travail; il faudra mettre en jeu une série d'ambigu, en rechange successif.

D'abord on fera agir la cohorte de salariés, pour les premiers transports de terre et le dégrossissement du travail. (Je parle de la phalange d'essai, car au bout de 3 ans on n'aura plus besoin de cohorte salariée).

Ensuite on fera intervenir les initiateurs, gens qui

« PoprzedniaDalej »