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Tous les caractères civilisés qu'on pourra indiquer se rattacheront à l'un de ces dix ordres, l'analyse du plus copieux, celui des permanens, n'a été qu'effleurée, j'y ai confondu les pivotaux qu'il eût fallu en distraire ; je n'ai voulu dans cette section, que faire entrevoir le travail très-étendu qu'exigerait une analyse intégrale de la civilisation, et signaler l'étourderie de tant de philosophes qui, se battant les flancs pour découvrir un sujet neuf, n'ont pas entrevu celui-là, le plus facile de ceux indiqués page 63 vol. 1er, et le plus homogène avec leurs connaissances; car il n'exigerait qu'un aveu de la vérité, un aveu des vices dominans pris pour voies de perfectionnement.

D'où vient cette stérilité des esprits modernes ? De ce que le monde savant manque d'un ressort nécessaire, une oppoSITION, un corps exerçant l'opposition en affaires scientifiques, et intervenant pour signaler les torts de la science, les lacunes qu'elle laisse de propos délibéré, dans les divers genres d'études. Les philosophes nous disent que l'opposition est le palladium des libertés; pourquoi l'excluent-ils du monde savant qui manque de ce ressort, et qui y a si peu songé, que nul savant ne saurait dire comment doit être organisé un corps d'opposition scientifique, régulièrement contre-balancé.

Les gouvernemens qui ont à redouter les abus de la presse, auraient dû aviser à cette création d'un corps d'opposition scientifique, employer contre leur

ennemi naturel, contre la philosophie, les armes qu'elle emploie contre eux, l'opposition et les lumières.

Si les corps savans inclinaient à l'équité, aux garanties de liberté, ils reconnaîtraient que la détraction est pire de nos jours qu'au siècle de Colomb, et qu'on ne veut prêter l'oreille à aucune nouveauté utile. Ce n'est point le gouvernement, ce sont les faux savans qui exercent cet obscurantisme; il faudrait donc pour contre-balancer leur influence, un corps d'opposition qui, rappelant au siècle les études à faire, assurerait protection et accès à quiconque apporterait des découvertes demandées.

Mais le monde savant ne désire que la confusion en études; il ne veut pas même qu'on s'oriente, que l'esprit humain reconnaisse le terrain qu'il parcourt, et fasse une analyse de la civilisation. C'est par-là qu'aurait débuté un corps d'opposition; il aurait provoqué cette analyse, et celle des périodes parcourues avant l'état civilisé, afin de reconnaître par un parallèle si on avait avancé dans la carrière du mal ou dans celle du bien; on aurait constaté par ce travail que la civilisation perfectionne l'industrie seulement, mais qu'elle déprave les mœurs en raison du progrès de l'industrie. On doit donc pour arriver au bien, découvrir un autre mécanisme social qui opère sur les mœurs et fasse naître la justice, la vérité, du progrès de l'industrie.

Au lieu de tendre franchement à ce but, la science

persiste à donner le change et prétend que « le sens » naturel du mot CIVILISATION est l'idée de progrès, de » développement; il suppose un peuple qui marche; » c'est le perfectionnement de la vie civile et » des relations sociales, c'est la répartition la plus » équitable de la force et du bonheur entre tous les » membres. >>

En réponse au professeur qui s'exprime ainsi dans une chaire de Paris où le sophisme est sûr de tout accueil, on peut l'inviter à aller voir à la manufacture de glaces et autres ateliers, de quelle répartition équitable, de quel bonheur jouissent les ouvriers qui servent les fantaisies des oisifs dont se compose l'auditoire du professeur. S'il est vrai selon lui que l'ordre civilisé embrasse toute perfection, tout progrès, tout développement, les barbares sont donc des civilisés, car ils ont beaucoup perfectionné l'industrie dans la Chine, le Japon, l'Indostan et la Perse; mais si on analyse les caractères de barbarie et ceux de civilisation, l'on reconnaîtra une prodigieuse différence entre les 2 périodes sociales. (ch. LII.)

Ce n'est pas seulement à l'industrie que la perfection doit s'appliquer, elle doit embrasser aussi les mœurs et le mécanisme social, deux relations que l'ordre civilisé ne sait que dépraver. Son emploi bien restreint est seulement de poursuivre dans les 3 carrières, sciences, arts, industrie, les études que les barbares ont commencées et poussées très-loin.

Cette tâche une fois remplie, la civilisation n'a autre chose à faire qu'à disparaître et faire place à d'autres sociétés qui perfectionneront le tout, les mœurs et la mécanique sociale, tout en raffinant l'industrie et les sciences que l'état civilisé ne peut pas élever à moitié du développement dont elles sont susceptibles. On a pu en juger par les tableaux du travail des séries passionnées.

Du reste si le mot civilisation suppose un peuple qui marche, d'où vient que notre siècle s'arrête si gauchement dans la carrière même de la civilisation, sans pouvoir arriver à la 4e phase? Cependant ce siècle se trémousse ; il fabrique à foison des constitutions et des systèmes; c'est l'écureuil qui galope dans sa roue sans bouger de place. Pauvre siècle! il vante l'esprit d'association, que ne cherche-t-il à associer son bel esprit, sa faconde inutile, avec le bon esprit de quelque génie inventif qui lui enseignerait l'issue du labyrinthe civilisé, et le chemin de sciences neuves où il trouverait la fortune et la gloire!

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ARGUMENT DE LA SECTION VII.

SYNTHÈSE GÉNÉRALE DU MOUVEMENT.

ARGUMENT DE LA XIII NOTICE.

PREMIER AGE DU MONDE SOCIAL.

CHAPITRE QUARANTE-NEUVIÈME.

Construction de la 4o phase civilisée et de son ambigu en garantisme.

C'EST ici la section des délassemens scientifiques: on y traitera, entr'autres sujets amusans, celui de la chute prochaine du colosse nommé COMMERCE. Quiconque n'est pas banquier ou marchand, se réjouit à cette idée; comment s'y prendrait-on pour écraser cet hydre qui épouvante les rois et les oblige à fléchir? Il est plaisant de penser qu'une petite opération qui ne coûtera qu'un décret, peut mettre les gouvernemens en possession du commerce, de la banque et de bénéfices plus énormes que n'en savent faire ces deux vampires qui se consument en frais parasites. Cette réforme aurait lieu, lors même qu'on tarderait à organiser l'harmonie.

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