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SECTION QUATRIÈME.

MÉCANISME ET HARMONIES DE L'ATTRACTION.

SEPTIÈME NOTICE.

ENGRENAGE DES ATTRACTIONS INDUSTRIELLES.

CHAPITRE VINGT-CINQUIÈME.

Initiatives d'attraction individuelle et collective en industrie sériaire.

DISTINGUONS en deux séries les classes qu'il faudra attirer au travail productif; ce sont :

La série de 3 sexes, hommes, femmes et enfans. La série de 3 fortunes, riches, moyens et pauvres. Parmi les sexes, le faible entraîne le fort, (voyez le Traité de l'Association domestique-agricole). Il faut donc séduire d'abord les enfans ; ils entraîneront les mères à l'industrie, puis les mères et les enfans réunis entraîneront les pères, plus rétifs par effet des défiances qui règnent entre civilisés audelà du jeune âge. Parmi les classes, la plus for

tunée entraîne les inférieures; il faudra donc se mettre en mesure de séduire les riches, car la bourgeoisie et le peuple travailleront assez, quand ils verront les grands s'entremettre passionnément à l'ouvrage. Examinons si les travaux sociétaires séduiront de prime abord les enfans et les gens riches.

La 1re amorce pour les enfans sera la gourmandise, une cuisine spéciale pour eux, et la libre manifestation de leurs goûts qui seront suivis en toute fantaisie, dès qu'il y aura demande formée par un groupe de 7 enfans, pour tel mets, tel accommodage à déjeuné, diné, goûté, soupé. Lorsque la phalange sera au complet, on souscrira aux fantaisies d'un groupe de 3 enfans. Dès les premiers jours on les exercera à former des partis sur chaque mets, bien classer leurs goûts sur chaque sorte de préparation, cette nouvelle sagesse leur semblera si délicieuse qu'ils seront autant de Séïdes pour la phalange.

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On a vu quelles seront les autres amorces industrie en miniature, petits ateliers, petits outils, courtes séances, manœuvres chorégraphiques, etc.

La classe riche hésitera d'abord, elle s'engagera peu à peu dans quelques minuties, nommées travaux parcellaires; examinons cet effet sur une culture vulgaire, le chou.

La nature a donné à Mondor du goût et de l'aptitude pour la parcelle du travail agricole qu'on nomme GRENETERIE, cueillette et conserve des graines. Mondor aime le chou rouge, il en a vu de beaux car

reaux à la phalange, et les a trouvés très-bons à table: il demande à voir les graines de ce chou, il disserte sur leur tenue, et donnne de bonnes idées au groupe des grainistes. Ce groupe complimente Mondor dont l'amour-propre est très-satisfait de briller sur cette bagatelle. Il prend parti avec les grainistes du chou, mais non pas avec les autres groupes qui vaquent à cette culture; sa passion en ce genre étant parcellaire et bornée aux graines, il s'enrôlera plutôt dans la série de greneterie générale, que dans les divers groupes qui soignent le chou rouge.

Le lendemain de ce premier engagement, Mondor voit, à la parade matinale, s'avancer vers lui la fanfare enfantine, âgée de 8 à 10 ans; elle bat le ban des promotions; puis une héraute de la série des choutistes proclame Mondor, bachelier du chou rouge; dispensé de noviciat, vu l'étendue de ses connaissances; ensuite la vestale de parade qui distribue les insignes de promotion, embrasse Mondor en lui présentant un bouquet de fleur de chon artificielle, puis il reçoit les félicitations des chefs, accompagnées d'une salve de la fanfare enfantine. (Cette réception est le contraire de la coutume civilisée qui ne fait que du barbouillage en cérémonial, et ferait embrasser une jeune bachelière par un municipal de 80 ans).

Mondor au bout de la Ire quinzaine aura déjà plusieurs trophées de cette espèce; il ne voudra plus quitter la phalange, il y aura noué des intrigues et

pris parti dans les prétentions de, divers groupes. Ainsi chaque personnage riche, homme ou femme, après avoir parcouru quelques jours les travaux de la phalange, sera fort étonné de voir éclore en lui-même vingt attractions industrielles dont il ne se savait pas doué, mais qui seront attractions parcellaires et non pas intégrales, car elles ne s'appliqueront point à l'ensemble du travail, comme l'exigerait le mécanisme civilisé contraire en tout sens au vœu de la nature.

C'est par influence de l'exercice parcellaire qu'on verra les 7/8 des femmes se passionner pour les fonctions de ménage qu'elles répugnent aujourd'hui : telle femme qui n'aime pas le soin des petits enfans, prendra parti dans un groupe affecté à quelque branche de couture; telle autre qui dédaigne le pot au feu, se passionnera pour la préparation des crêmes sucrées, y excellera et deviendra présidente de ce groupe, quoiqu'étrangère aux autres branches de cuisine. L'écumoire et le pot trouveront de même des sectaires passionnées, quand ce travail n'astreindra pas à en exercer vingt autres dont on surcharge les ménagères civilisées, non moins rebutées par le défaut d'argent que par la complication de travaux; car les maris et la morale donnent aux ménagères beaucoup de conseils et peu d'argent. Les femmes ne trouvent dans le ménage que tracasseries et privations, les hommes ne trouvent à la culture que friponnerie et dégoûts, faut-il

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