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qui en sont la substance, en dessinent les formes et les choses.

Au fond de cette maison de Dieu, du lever du soleil à son coucher brillerait une lumière électrique concentrée, masquée par un verre prismatique aux sept couleurs, qui projetterait par un mouvement rotatoire dans l'enceinte des flots d'une lumière, qui donnerait un faible aperçu de celle de l'univers et qui inviterait à l'admiration divine.

Un jeu d'orgues sans cesse en action mécaniquement, sous la surveillance d'un organiste, inviterait par des morceaux d'une musique aussi mélodieuse que religieuse, à la méditation et à l'expansion du cœur. Des gardes veilleraient au placement et au maintien du silence et du respect absolu de ce lieu.

Ceux qui voudraient y venir implorer l'Éternel à la naissance de leurs enfants, au mariage ou à l'inhumation des leurs, le pourraient en s'approchant le plus près possible de la lumière précitée, afin d'être enveloppés de ses rayons; et là humblement en famille et en société des leurs, prieraient selon leurs vœux le dispensateur de tous les biens terrestres et spirituels.

Le père de l'enfant pour le baptême, l'époux pour le mariage, ou le chef du convoi funéraire pour l'inhumation suspendraient cette invocation, la leur terminée, en se levant, et donnant le signe de se retirer.

Il suffirait d'avertir les gardes du lieu pour obtenir

d'eux les renseignements nécessaires à ce genre de cérémonie; comme se soumettre à tour de rôle au lieu assigné pour la faire, afin qu'aucun trouble ne soit apporté, ni qu'aucune contestation n'ait lieu sur la priorité de l'heure ou de l'endroit.

Un gouvernement juste et digne protégeant et subvenant aux frais de construction comme d'entretien de telles maisons de Dieu, ferait marcher le progrès religieux à pas de géant, et d'ici quelques siècles, les prêtres seraient disparus du globe; puis avec eux, tous les troubles qui paralysent la civilisation philosophique et sociale.

Il se trouve en nos jours, en 1861, 69 millions 493,000 âmes, se disant être des penseurs libres, raísonnant et épurant les choses, ne voulant être en rapport qu'avec la vérité et la logique; âmes qui à cet effet ont fait scission avec les catholiques romains pour conserver pure et digne mieux que ces derniers — la triste histoire du Christ, afin de dépouiller le dogme chrétien des absurdes cérémonies et dépendances dont des spéculateurs avides d'honneurs et de fortune l'ont entouré... Ces âmes, disons-nous, possèdent dans leurs rangs des Guizot, des Gasparin, des Delessert, esprits de premier ordre. Hommes de tout honneur, guides et défenseurs au besoin des droits de tous.

Ces millions d'êtres ont pu créer une société biblique, qui en cinquante-six années a — pour la grande gloire du Christ et pour le salut du genre humain,

croient-ils distribué 57 millions 500,000 bibles (1) traduites en cent soixante langues ou dialectes.

Le budget des cultes protestants s'élève en France pour l'année 1860 à la somme de 1 million 461,456 francs.

106 consistoires de ces cultes existent en France, et sont desservis par 948 pasteurs français.

Ces religieux plus vrais dans leur charité que dans leur prétendu droit à sauver les âmes, au moyen de l'acceptation de la triste histoire que nous avons lue, disposent de 1 million 500,000 francs pour œuvre de charité matérielle et spirituelle, sans compter les fonds distribués aux pauvres. Ne serait-il pas à désirer que ces hommes rest assent ce qu'ils sont dans leur libre manière d'adorer Dieu, dans leur amour de la liberté de conscience, dans leur fraternelle attention envers les pauvres, et rayassent ce qui est à rayer, augmentassent ce qui est à augmenter dans leurs croyances religieuses, afin de suivre le progrès qu'ils aiment, rendre hommage aux études et aux découvertes en tous les genres des hommes de nos jours, et d'allier le raisonnable, l'admissible, le prouvable à la religion.

Prier et ne pas DÉFINIR DIEU. La religion vraiment universelle est là.

(1) Voir le Manuel des protestants, par M. le pasteur Emile Frossard, 1858, dans lequel nous avons puisé ces renseignements. (Note de l'auteur).

Laissons les géologues et les physiciens écrire l'histoire des cieux, des terres et des êtres terrestres; et nous écrivons à nouveau par de semblables études et expériences spirituelles, l'histoire des cieux, des terres et des êtres spirituels.

Les instruments ne manquent pas dans nos temps; que la moralité, la science humble et l'amour du vrai s'en servent.

Le protestantisme est le premier banc placé dans cette école universelle et éternelle de liberté religieuse; qu'il n'en détourne pas les méditations au profit de sujets d'études innadmissibles. Il aura le premier donné l'exemple d'une vraie et libre religion.

Hélas! que désirons-nous là de quelques millions d'hommes dans la grande famille de 977 millions 550,000 âmes dont elle est formée ?

Les 449 millions 559,000 catholiques qui en font partie, le bout du nez appuyé sur les sandales de leur pape, voudraient-ils plus digne posture ?

Les 70 millions 511,080 descendants de Socrate, rejetons de l'antique Grèce, pourraient-ils, sans rougir de honte, remonter l'échelle de la grandeur humaine qu'ils ont descendue à la suite d'une rêvasserie ?

Les 2 millions 767 mille Arméniens plus ou moins mahométans auraient-ils le courage de regarder un peu plus les cieux et d'arracher l'erreur de leur cœur? Les 120 millions de disciples de Mahomet pourraientils rabaisser leur sublime orgueil jusqu'à plus prou

vées révélations, qui sans être celles du prophète, n'en sont pas moins dignes de ces enfants d'Ève?

Les 4 millions de juifs, non moins adorateurs du veau d'or que du grand Jéhova, ne voudraient pour quoi que ce soit quitter le vieux Moïse pour l'éternelle jeune raison? Les 561 millions d'idolâtres qu'on suppose exister seraient peut-être plus susceptibles de changer leurs dieux animaux, de pierre, de métaux ou de bois, pour un Dieu unique, aussi éloigné des passions humaines que des erreurs des hommes. Mais une telle religion ne ferait pas l'affaire de tant de moitiés et de quarts de dieux, qui encaissent avec tant de bonheur les deniers de la douleur de leurs créatures.

Il y aurait quelque chose sur la terre comme de l'honnête religion, ce qui ne peut convenir aux âmes corrompues et corruptrices.

Ce qui fut n'a pas changé, et ce qui est sera! concurrence d'autels comme concurrence de boutiques... Chacun pour soi et Dieu pour tous!... Pour sortir de cette ignare et pénible position, loin d'abattre des autels, élevons-en de nouveaux: Que chaque foyer domestique en soit un, et que chaque père de famille nous le répétons- en soit le pasteur. La sécurité de tous est là. De la dignité; de la dignité du commencement à la fin de ce séjour terrestre, voilà ce que nous désirons; et nous terminons ces Évangiles en répétant ces nobles paroles de Paul. Actes des Apôtres chapitre 17.

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