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jeune officier avoua n'y rien comprendre; il a bien senti la table se soulever, il est certain qu'il n'y avait aucunes personnes qui servaient de compère ; que la table s'est bien mise au-dessus de sa tête et qu'il n'en sentit aucunement le poids, mais que l'X ou la force intelligente qui l'a mise en mouvement reste à chercher.

En effet, c'est là que doit s'arrêter l'observateur qui veut étudier. - Car ici, comme dans d'autres circonstances, ce n'est pas une force électrique ordinaire et privée de direction. C'est donc bien une puissance, et une puissance intelligente; telle est notre opinion du moins dans tous ces faits si variés dont on est témoin aujourd'hui. Dire à présent qu'il n'y a pas des imitateurs qui cherchent à suppléer parfois aux moyens occultes,

oui, nous le croyons sans peine, mais l'évidence des faits se manifestant en dehors des lois connues de la pesanteur et des autres lois physiques, n'en sont pas moins d'une grande réalité.

Dans cette soirée, nous avons entendu raconter par un témoin oculaire une expérience qui eut lieu chez un directeur d'un de nos grands théâtres subventionnés. Nous ne croyons pas commettre d'indiscrétion en la racontant très-brièvement. On pourrait presque dire de ce fait, que c'était un jeu d'enfants.

Le directeur de ce théâtre donnait une soirée;

M. T..., un acteur connu et estimé du public, y assistait. On vint à parler médium et desmanifestations dont ils sont parfois les promoteurs. M. X.., qui a la direction du théâtre, est quelque peu initié à ces phénomènes. Il proposa donc à M. T... de vouloir bien s'asseoir, de ne rien craindre de ce qui pourrait arriver, et pria ses deux jeunes enfants de se mettre chacun d'un côté latéral de la chaise et de poser un doigt sur un des bâtons qui se trouvent au-dessous du siége.Au bout d'un instant on vit la chaise et M. T... transportés au-dessus des visages et retomber ainsi sans secousse.

Sans entrer dans de plus grands détails, nous sommes ici encore obligés d'admettre une puissance intelligente, invisible (nous ne mentionnons pas laquelle), mais à coup sûr c'en est une, qui sait ainsi prendre aussi adroitement la chaise pour la soulever et la conduire ensuite jusqu'à terre sans brutalité. Nous ne pouvons adme'tre une force brutale privée de volonté qui puisse se comporter aussi convenablement en société. Notre opinion est telle jusqu'à preuve du contraire.

Nous extrayons du Monde illustré du 15 décembre les anecdotes qui suivent, extraites du Courrier de Paris de M. Jules Lecomte.

- Voici un fait auquel ni vous ni moi ne saurions rien comprendre.

Il y a quelques semaines la bellissime baronne Alphonse de Rothschild suivait une chasse, en famille, dans les dépendances du château de Ferrières. En retirant un de ses gants de peau de daim, elle laisse glisser de son doigt une bague en diamant qui tombe sur le chemin sans qu'elle s'en aperçoive. Plus tard, en rentrant au château, la perte éclate, et comme le bijou a non-seulement une importante valeur matérielle, mais surtout une grande valeur d'affection, la jeune baronne est désolée. On affiche dans les cours et jardins que 500 francs seront donnés à quiconque rapportera la bague, et on n'ose guère espérer.

La nuit s'écoule. Aux premières clartés du jour, la fille d'un des gardes du pare sort du pavillon et se met en marche avec une expression de physionomie étrange. Où va-t-elle? chercher la bague! Quoi, à travers le parc, la forêt, trois ou quatre lieues de parcours par des chemins plus ou moins frayés, des halliers, la fange, les feuilles sèches, les terres détrempées de la saison ? Oui..- C'est insensé, croyez-vous ? Mais, je vous le répète, regardez son visage: c'est celui d'une inspirée. Que se passe-t-il ? Eh bien, le voici :

L'événement avait été le sujet de toutes les conversations du soir, sous tous les toits des dépen

dances du château. La fille du garde avait pris une vive part au chagrin de la jeune baronne, si excellente pour toutes les femmes de Ferrières, et elle n'avait réussi que difficilement à s'endormir tout agitée. Vers la fin de la nuit, elle rêva... car comment dire autrement? Une figure inconnue, étrange, imposante, lui apparut et lui dit : « Au lever du jour, va au carrefour... à X..., et sur le grand chemin, au bord du fossé, au pied d'un hétre, tu trouveras la bague. »

Et la vision évanouie, la jeune fille s'etait réveillée dans une indicible émotion; elle avait attendu le petit jour, s'était habillée, et sans rien dire à personne, elle était partie, pleine de foi, pour chercher la bague!

Une demi-heure après, elle était à..... au carrefour de.... près du fossé, au pied du hêtre... et dans une cavité formée par un petit tas de feuilles rouillées...

Elle apercevait la bague, comme un ver luisant! Accourir au château, crier à travers les jardins, les cours, les vestibules: « J'ai la bague! j'ai la bague!» demander à voir la baronne Alphonse, tout cela fut un élan, une joie, un transport! Quelques instants après, la belle jeune femme, dont l'apparition dans la loge de famille à l'Opéra est toujours la soirée, tenait son cher bijou et la fille du garde avait une petite dot.

Mais comment l'avez-vous retrouvée ? - lui

demanda-t-on de toutes parts.

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Alors elle raconta ce que je viens d'écrire... Qu'ajouter à cela? il y a un fait : la bague perdue dans les bois et retrouvée par une jeune fille qui n'était pas à la chasse! — on ne saurait sortir de là. Toutes les femmes de la maison Rothschild acceptent très-sincèrement le miracle, parce que la noble et pieuse personne qui domine la famille morale, la baronne James, est une âme croyante autant qu'un cœur charitable, en restant un esprit supérieur. Quant aux hommes... ils ne veulent contrarier personne et se taisent, en réprimant peut-être un sourire. Les gardes, les domestiques du château, un peu jaloux sans doute, font cent contes plus absurdes que ne semble le miracle aux yeux des esprits forts, pour essayer de démontrer comment la jeune fille aurait pu savoir, tout autrement que par une révélation, un rêve, l'endroit où trouver le bijou... Quant au baron James, si on l'interroge, il se borne à répondre finement :

-La bague est retrouvée..., c'est le principal..., ne nous occupons pas du reste!

- Comme on nous racontait cette histoire (et non pas ce conte) l'autre soir dans un dîner, quelqu'un y offrit un pendant. Mais placé un peu loin du narrateur, nous n'en avons pu saisir que l'ensemble et non les menus détails. Il s'agissait de la

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