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Il la pria de l'embrasser; mais, en raison de son état livide, il lui répugna de le faire, et cette scène la réveilla. Sa fille s'éveilla dans le même instant, disant : « Oh! je viens de faire un rêve affreux! Eh bien,

dit la mère, je viens

aussi d'avoir un songe fort peu gai: j'ai rêvé de mon beau-frère. C'est aussi de lui que j'ai rêvé, reprit mademoiselle C... Je me voyais assise dans le salon et il entrait portant un linceul décoré de rubans noirs, et, en s'approchant de moi, il me dit : « Ma chère nièce, votre mère a refusé de m'embrasser; mais j'espère que vous ne serez pas aussi incivile. »

Ces dames n'étant pas dans des habitudes de correspondance avec leur parent, elles pensèrent que le plus prompt avis qu'elles pussent recevoir de son décès, s'il était réellement mort, serait par les journaux d'Irlande, et elles attendirent avec anxiété le prochain mercredi, jour de réception de ce journal à Cheltenham. Au jour arrivé, mademoiselle C... se rendit au salon de lecture, où elle apprit ce que leurs songes les avaient préparées à attendre. Leur ami était mort, et postérieurement elles surent que le décès avait eu lieu la nuit même qu'elle l'avaient vu, et déclarèrent n'avoir pas pensé à lui assez longtemps avant qu'il succombât.

Il y a, dans ce cas, une particularité remarqua

ble, que le songe de la fille paraît être une continuation de celui de la mère. Dans l'un il est en vie, dans le second le linceul et les rubans noirs semblent indiquer qu'il est mort, et il se plaint du refus de lui donner le baiser d'adieu.

Excusez un peu de surcharges ou quelques corrections qui tiennent à ce que je suis très-pressé et que, dans les traductions, quand il faut analyser, écarter le superflu, on a besoin de liberté. Si je vis au printemps, et que rien ne nuise à mes projets, j'ai l'intention de retourner à Paris et de vous allez voir.

Tout à vous. Recevez mes salutations cordiales. SALGUES.

APPARITION DE MADAME SALGUES

Angers, le 29 novembre 1880.

Mon cher monsieur,

Dans votre dernière lettre, vous manifestez le désir d'avoir les détails de la séance que vous avez eu la complaisance de me donner dans les premiers jours du mois d'octobre dernier, et je me fais un plaisir de vous les rappeler, car j'y ai trouvé beaucoup d'intérêt.

C'est l'esprit de ma femme, que j'avais perdue le 27 septembre, que Mme Adèle a évoqué, et le signalement qu'elle m'en a donné était exact, et pour l'être moi-même, je vais rappeler les questions comme je les ai posées et reproduire les réponses. Toutefois, il y a peu de ces réponses qui puissent intéresser vos lecteurs, toujours intéressés, cependant, à reconnaître qu'il y a parfaite identité d'un esprit appelé. Le signalement en serait déjà une preuve. Enfin je lui ai fait demander si elle pourrait me nommer des personnes qui l'accompagnaient à sa dernière demeure: elle a dit: Marie et Joséphine, qui sont mes deux domestiques, et notamment M. Taxis, que je ne savais pas y être, et qui me l'a dit lui-même depuis. Je lui ai demandé si elle savait qui était venu me voir le lendemain de ses funérailles. Elle a dit que c'était un étranger qu'elle ne connaissait pas. En effet, un monsieur de Paris, que je n'avais jamais vu, ayant des affaires à Angers, vint me voir de la part de notre ami, M. Piérart, rédacteur de la Revue spiritualiste.

Je fis demander à ma femme si elle savait qui l'a ensevelie: elle dit que c'était une vieille femme dont elle ne se rappelait plus le nom, mais de nos environs. En effet, ce soin a été donné par une femme âgée que ma femme a vue quelquefois à la maison.

Ma femme a nommé un de ses frères, Jules, qu'elle voit fréquemment, et je ne pensais nullement à lui, que je n'ai pas connu, car il est mort jeune en Angleterre.

Enfin elle a dit qu'à sa mort, si terrible par la plus affreuse et la plus longue agonie, elle a été bien surprise de ne plus ressentir aucune souffrance. Elle a ajouté que, sachant les soins minutieux que je lui ai prodigués jusqu'à son dernier moment, elle ne me quittait pas, qu'elle était heureuse comme il y a vingt ans, l'époque à laquelle vivaient encore des dames ses amies, mortes depuis; qu'elle était bien placée et qu'elle pourrait monter plus haut, mais qu'elle attendrait pour cela le moment où j'irai la rejoindre, pour que nous montions ensemble, ajoutant qu'elle ne voulait pas quitter la sphère qui m'entoure pour être mieux avec moi; ce qui nous rappelle que des esprits nous ont quelquefois dit que les esprits voient d'autant moins la matière qu'ils sont plus élevés.

Enfin, ma femme a dit à Mme Adèle, sans que j'eusse provoqué cette explication, qu'elle n'aimait pas le grand monde. Il est certain que sur terre, elle n'a jamais aimé la société qu'en petit comité.

Veuillez disposer de ces détails, s'ils peuvent

vous convenir, et me croire, mon cher Monsieur, votre dévoué serviteur.

SALDUN.

CORRESPONDANCES MAGNÉTIQUES.

Ma chère sœur,

Argenteuil, 30 novembre 1860.

Que me dis-tu? Depuis trois mois tu ne fais plus que lire continuellement des brochures, revues, journaux et ouvrages traitant du magnétisme et du spiritualisme, et le tout, pour savoir ce qu'en pensent tous ces personnages savants et écrivains qui traitent de cette question. Tu me dis être moins avancée qu'avant cette triste occupation. Je le crois sans peine.

En effet, jusqu'alors, tu avais foi en mes études, en mes observations, et tes pensées étaient les miennes; tandis qu'à présent tu es dans la même position que ce voyageur qui, après avoir atteint la cime du mont Blanc, fait un faux pas, trébuche et perd le terrain qu'il avait gravi avec tant de fatigues.

A présent, tu veux recommencer le voyage, ton bâton ferré c'est moi, à qui tu dis: réponds à mes questions et débrouille si tu peux les idées confuses où m'ont jeté tous ces grands savants.

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