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tiente qu'il s'est imposée et dont les fatigues ont sans doute causé l'hallucination que nous venons de raconter. »>

On lit dans le Salut public, de Lyon :

«M. Neyret-Sporta, dont la mort a provoqué de si sympathiques regrets dans toute la presse, avait publié il y a quelques temps, dans un journal littéraire, un compte-rendu du dernier ouvrage de Victor Hugo.

« A la suite de ce compte-rendu, l'illustre poëte adressa à Neyret-Sporta une lettre des plus affectueuses; il vient d'en adresser une nouvelle à la mère du jeune écrivain dont l'avenir s'ouvrait sous de si brillantes espérances.

« Voici cette lettre, qui, dans quelques lignes, en dit plus que tous les éloges qu'on a pu faire de Neyret-Sporta :

« Hauteville-Housse, 5 juillet 1860.

<< Madame,

<< Permettez-moi de mettre ma douleur aux pieds de la vôtre. Je n'avais jamais vu votre fils, mais je le connaissais; son visage n'avait point passé devant moi, mais j'avais vu son âme. C'était un noble et généreux esprit ; il avait en lui la plus

féconde des muses, l'enthousiasme; il était grand par le cœur, c'était un poëte. La renommée l'attendait, la tombe l'a pris. Inclinons-nous devant ces profonds secrets de la mort; peut-être n'a-t-il fait que changer de lumière la gloire est une clarté, le ciel est une splendeur. Ne le plaignons pas d'avoir échappé à la gloire, puisqu'il s'est réfugié au ciel !

« Vous, madame, vous pleurez et vous n'écouterez pas les consolations. Aussi je n'essaye point de vous en apporter. Le jeune talent de votre fils eût, en grandissant, été votre couronne. Sa vie était votre joie. Hélas! que dire? Je vous apporte, madame, mes larmes et mon respect.

« VICTOR HUGO. >>

Nous avons pensé être agréable aux lecteurs de l'Encyclopédie magnétique, en leur présentant cette lettre d'un littérateur et poëte célèbre à tant de titres et qui, pour consoler une mère de la perte de son fils, vient répandre le beaume de l'espérance dans cette âme attristée, en lui faisant entrevoir l'immortalité de celui qu'elle pleure.

Nous voudrions communiquer cette foi, basée pour nous sur l'étude, à toutes les âmes qui pleurent un absent, et leur faire comprendre ces trois vérités que nous empruntons à la lumière des morts, savoir :

1° Que la vie terrestre, est un drame inconnu; 2o La mort en est l'intermède:

2o Et l'immortalité, le dénouement.

L. LECOCO.

MÉDITATIONS SPIRITUALISTES

SUR LE MOI ET LA PENSÉE.

Mon Dieu! suis-je le créateur de mes pensées ou suis-je une pensée active matérialisée dans les pensées à matérialiser? Si je ne suis ni l'un ni l'autre, que suis-je ? un semblant de raison qui ne se comprend pas? mais non, je ne peux croire. qu'une raison qui se condamne ne raisonne pas : aussi je me dis qu'une raison qui discute, qui raisonne est une lumière, et une lumière d'où découle la raison des mauvaises raisons, est comme le soleil qui dissout les brouillards et les nuages, la pensée mère motrice, qui fait agir les autres pen sées qui composent mon exister.

Si je suis une pensée directrice des autres pensées sorties de mon créateur, pensées déposées par lui dans cet Eden que les philosophes ont nommé

terre.

Je vous en dis merci, mon Dieu, merci pour cette impérissable pensée qui me forme et me meut. Mais j'oserai vous demander qu'elle est l'utilité de cette matérialisation que je subis? Si j'étais heureux avant que je vienne sur ce globe, ne sachant pas si je suis coupable, il m'est permis de me récrier contre mes souffrances! Aussi, malgré la foi que j'ai en vous, et ne connaissant pas les fins de votre œuvre vis-à-vis de vos enfants, ai-je besoin de débrouiller un peu mes pensées en invoquant les bons esprits que vous avez commis à cet effet, afin de m'éclairer sur toutes ces nécessités de successions et d'états où nous passons? Tous les chefs d'école semblent avoir raison, au premier abord, dans leurs définitions de cette question, parmi lesquels je remarque les orientalistes, les athés, les croyants à la métempsycose, mais aucun ne démontre clairement, comme l'auteur des Arcanes de la vie future dévoilés, tome I, p. 200, l'utilité de l'incarnation comme moyen de progression, de succession et de libre comparaison. Nous voyons, par les propositions que contient cet ouvrage, que chaque être, pensée a délibéré, chaque unité a consenti à venir passer un temps déterminé sur cette planète. Nous étions tous heureux, nous dit encore cet ouvrage, mais ne pouvant apprécier cet heureux état sans contrastes, le créateur ennuyé des plaintes de ses enfants, leur infli

gea

cet état, dirons-nous, afin de les distraire de la lassitude des joies éternelles.

Nous ne connaissions pas alors l'ombre de la lumière, ni la haine, l'envie et la colère, trois méchantes sœurs qui sont bien l'ombre de l'amour fraternel au lieu du calme si doux de cet amour calme qui est un des souvenirs de la vie primitive de l'âme. Par les propositions auxquelles nous nous rattachons, nous nous trouvons toujours poussés en avant dans cette marche active, par des idées qui ne peuvent rester stationnaires ni passer à l'état d'habitude. En les fouettant sans cesse nous ne recueillons que fatigues! Quel panorama effrayant se déroule intérieurement et extérieurement par le fait de leur passage à notre vue! comment retrouver du calme au milieu de leur agitation? Si nous étions fatigués du paradis, c'est qu'il est à supposer que nous en avions goûté les charmes. Les joies comme les peines de la terre ne sont pas en retours de fatigues et enfantent bien le regret d'avoir désiré la connaître. On tient cependant à cette existence! les mortels semblent être heureux, eux esclaves en tout point, de vouloir commander sur la terre; ne serais-ce pas là leur peur de la quitter sans pouvoir se l'expliquer.

Pour ce qui me concerne je suis toujours prêt à quitter ce semblant de dictature pour être admis si cela se peut dans les sphères ou règnent la sim

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