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Si votre femme avait été vue de la même manière au dernier soupir terrestre de son enfant, le fait eut eu bien moins de prix à mes yeux. Je préfère la voir sur la tombe même de cet enfant, l'emporter sur son sein aux lieux qu'elle habite, afin de mieux vous prouver qu'à la terre n'appartient que le vêtement, et qu'aux espaces appartient l'être des espaces. Vous ne pouvez voir un tableau plus instructif et convaincant.

Vous semblez supposer que cette vision pourrait être une faculté créatrice de l'optique chez certains êtres. Vous touchez juste; cette faculté existe, mais elle ne détruit pas celle qu'a l'âme de se présenter en tout lieu et sous toute forme qui lui plaît. Si monsieur votre père avait créé lui-même ce tableau il eut fait expirer sa petite fille devant lui, au lieu de créer une colombe qui est le symbole de l'âme planant dans les sphères de liberté, poursuivie par un renard, symbole des mille ruses, et guet-à-pens terrestre.

Je crois que tout homme peut (son vêtement matériel soumis à des états spéciaux), entrer en rapport avec ses propres pensées comme avec celles d'autrui, et par ce fait voir très-facilement les choses de ses vœux; comme vous le savez parce que vous avez lu de mes ouvrages.--Je crois qu'il peut joindre à la pensée une forme; enfin une même somme d'existence que celle qu'a l'âme même qui

n'est qu'une pensée coordonnatrice. Cette faculté que j'accorde à l'âme est soumise et dépendante. cependant de la manière de voir, de grouper et d'admettre les choses terrestrement; je crois que les esprits dégagés du vestiaire terrestre, ont plus que nous la faculté de ces créations allégoriques, tant pour stimuler nos recherches à leur égard, que pour conserver sur nous une suprématie de faculté d'être. Je ne veux pas priver certains êtres encore dépendant du vestiaire terrestre de posséder cette faculté, mais elle se réduit à un petit nombre. Il est plus facile de permettre à un lucide de voir un ensemble de pensées comme nous avons l'habitude de les grouper, que de les grouper allégoriquement comme les esprits le font. Reportez-vous à tout ce que j'ai écrit sur cette matière, et vous ne douterez pas plus de la bonté des yeux de vos parents pour voir des choses réelles du monde spirituel que de leur justesse pour voir les choses de leurs conceptions.

Vous voyez donc, par ces études très-compliquées, que plus elles s'étendent en incompréhensibilité, plus elles acquièrent d'existence et de vrai aux yeux du penseur persévérant qui les étudie avec autant de calme que de peu d'exigence.

Voir un esprit et causer avec lui est moins concluant pour moi qne de raisonner toutes les possibilités de son existence. Ce n'est pas dans mon

cabinet nécromantique où je satisfais mieux les exigeances de ma raison, c'est dans l'observation de l'exister divisé de la nature, c'est dans les immenses combinaisons et relations de ses productions, c'est enfin dans son esprit méthodique de vie que je vois et que je sais ce que je désire voir et ce que je désire savoir.

Regardez un peu plus, de temps à autre, le ciel ainsi que la terre; dans le vide de ces deux extrémités de l'optique humain, il y a place pour une éternité d'observation, d'admiration et d'espoirs consolants.

Tout à vous de cœur,
Alp. CAHAGNET.

CORRESPONDANCE.-BIBLIOGRAPHIE

Angers, 8 juin 1860.

Mon cher Monsieur,

Il y a longtemps que je désire vous envoyer quelques articles pour votre Encyclopédie magnétique spiritualiste, mais j'ai été forcé de combattre ce désir par l'excès de mes travaux, lectures de plusieurs ouvrages reçus d'Amérique et d'An

gleterre et des journaux spiritualistes de ces pays, auxquels je suis abonné, et enfin par mes nombreuses correspondances, toujours dans l'intérêt du spiritualisme, tant à Paris qu'en province. J'aurais pu, il y a 3 jours, laisser tous mes travaux terrestres pour ne m'occuper que de ceux d'en haut, car j'ai été frappé d'une apoplexie foudroyante nerveuse. On m'a ramassé dans la rue. Un autre que moi, mais matérialiste ou chargé de crimes, aurait dit en avoir été quitte pour la peur. Quant à moi, la mort me paraîtra toujours un jour de fête; voilà l'effet que produit le spiritualisme bien connu. Toutefois, par précaution, j'ai exprimé chez moi le désir que, dans le cas de mon décès avant le vôtre, vous en soyez averti, et je tacherais de vous donner toute satisfaction si vous désiriez m'évoquer.

APPARITION D'UN MENDIANT,

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night side of nature, page 288. « Le docteur Kerner rapporte l'histoire suivante, qu'il dit lui avoir été apprise par la plus respectable autorité. Agnès B...., ayant alors 18 ans, était domestique dans une petite auberge à Undenheim. Ses maîtres, âgés, se couchaient habituellement à 8 heures, tandis qu'elle et le valet devaient veiller jusqu'à 10 heures et aller ensuite au lit. Un soir que le maître de la maison était devant sa porte, un men

diant vint lui demander la charité du coucher pour la nuit. Le maître refusa et lui conseilla d'aller chercher le repos nocturne dans le village, et cet homme se retira.

<< A son heure ordinaire le vieillard alla se coucher et les deux serviteurs se disposaient à en faire autant, lorsque le mendiant vint près d'eux renouveler sa demande de passer la nuit dans la maison, n'ayant pas été accueilli dans le village. Les domestiques refusèrent d'abord, n'étant pas autorisés à satisfaire à ses désirs; cependant ils finirent par lui donner une place dans la grange, à condition qu'il partirait le matin aussitôt qu'il serait appelé. Ils se levèrent à 3 heures, et lorsque le valet entra dans la grange, il fut consterné de l'y trouver mort. Fort inquiets de ce qu'allait dire leur maître, ils convinrent que l'un d'entre eux transporterait cet homme dans un fossé du voisinage, où l'on croirait qu'il serait mort naturellement. Ce cadavre, découvert, fut inhumé, et ils se crurent tirés de cet embarras; mais la nuit suivante cette jeune fille fut éveillée par ce MENDIANT qu'elle vit DEBOUT au pied de son LIT : il la FIXA et se retira par la porte. « J'étais heureuse, ditelle, de voir poindre le jour, et j'étais à peine sortie de ma chambre que je vis le garçon venir à moi, pale et TREMBLANT, et avant que j'eusse pu lui dire un mot de ce que j'avais vu, il me dit que

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