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D. Que dit et que pense la moitié qui reste ainsi encore au monde spirituel après le départ de son complément pour le monde matériel?

R. Ce que vous vous diriez vous-même si votre compagne partait pour aller voir ses parents; ne la voyant pas revenir de suite, vous auriez hâte d'aller la retrouver.

D. Qui empêche qu'on se retrouve sur la terre? R. Cela a licu quelquefois, mais on l'ignore; le saurait-on, qu'on n'en sentirait pas le prix, vu que l'état terrestre étant un état d'épreuves et de privations, on ne peut y connaître le bonheur comme dans l'état spirituel.

D. S'il arrive que celui qui s'est matérialisé le premier rentre dans l'état spirituel après un court intervalle de son départ de ce monde, et que celui qui le fait ultérieurement, vivent dans cet état jusqu'à une vieillesse, fort avancée, ce n'aurait été guerre la peine de courir ainsi l'un après l'autre pour se retrouver aussi tard.

R. Cela se voit très souvent et n'en affecte pas les Esprits; le premier passé dans l'état spirituel se trouve si heureux d'être débarrassé du besoin de connaître la terre, que le temps qui attend son complément lui semble très-court.

D... Cependant, vous avez dit qu'on ne se retrouvait pas toujours de suite en entrant au monde spirituel, vu que dans ce monde on y continuait

les liaisons matérielles qu'on avait contractées dans cet état, liaisons qui ne rapprochent guère les compléments les uns auprès des autres.

R... Cette existence est le fait des affections de ceux qui en jouissent; ceux qui rêvent après la possession de leur complément, le retrouvent plutôt que ceux qui se contentent de celle du premier venu: tout cela répond aux désirs des uns et des autres. ALP. CAHAGNET.

REVUE MAGNÉTIQUE.

Le Salut Public de Lyon, du 9 novembre, contient le récit des faits que voici :

« Rue Vieille-Monnaie, au fond d'une impasse, au premier étage, se trouve un atelier de dévidage appartenant au sieur C...., où se passent depuis un mois des choses singulières. Certain soir, à la grande stupéfaction des habitants, les roquets, les guindres, bagues de plomb qui servent à charger les roquets, se sont mis à danser sur les mécaniques. On peut juger de l'effroi des ouvrières sous lesquelles avait lieu cette danse surnaturelle. Toutes les recherches furent inutiles, et pendant l'espace d'une quinzaine de jours, six ou huit foist les mêmes phénomènes se reproduisirent. Un jour, une image s'est trouvée collée contre la porte par

un afficheur invisible; le lendemain, le dessin disparaissait également par suite d'une intervention mystérieuse.

>> Un autre jour, on lie un paquet de plomb et de roquets qui sont renfermés dans un tiroir; dans la soirée, les plombs et les roquets s'échappent du tiroir et viennent s'éparpiller au milieu de la chambre. Le lendemain c'étaient des pierres qui semblaient sortir du plafond, et étaient lancées violemment contre la paroi intérieure de la porte d'entrée qui porte encore la marque de leurs coups.

» Les voisins, les ouvriers sont accourus en foule. L'affaire a fait du bruit, la police s'est transportée sur les lieux. Des sergents de ville ont été mis en permanence. A la chute de plombs et de roquets est venue se joindre celle des comestibles parmi lesquels se trouvaient des noix. Un sergent de ville, voulant savoir si ces noix avaient un goût de roussi, en a mangé une et l'a trouvée excellente.

>> Ce dernier fait se passait il y a une dizaine de jours. A la même époque, un personnage s'introduisait mystérieusement chez la dévideuse, souffla sur les mécaniques, fit quelques signes cabalistiques, et assura aux habitants que tout était fini et que le diable les laisserait tranquilles.

>> Se trouvant sous la protection de la police, rassurés aussi par la promesse du visiteur mysté

rieux qui avait pris à leurs yeux les proportions de l'Esprit malin, le sieur C.... et ses ouvriers se crurent débarrassés de toute funeste influence, et, en effet, quelques jours s'écoulèrent, et il sembla que le farceur, comme l'appelaient les esprits forts, avait mis fin à ses mauvaises plaisanteries; mais voilà que la danse diabolique a recommencé. Les roquets voltigent des mécaniques au milieu de la chambre. Il y a trois jours, les amandes ont remplacé les noix, et la maison a été de nouveau mise sous la surveillance de la police.

>> Nous n'avons pas la prétention de pénétrer ce mystère; le diable qui se livre à de pareils ébats finira bien par montrer sa queue ou ses cornes, et on verra alors si l'on a à faire à quelque échappé de l'enfer, à quelque démon familier ou à quelque cerveau troublé.

>> Quoi qu'il en soit, le sieur C.... et ses ouvriers n'ont plus un moment de tranquillité d'esprit, et ne parlaient rien moins que d'abandonner leur domicile. Pourtant madame C...., qui se trouvait dans un état intéressant assez avancé, vient d'y faire ses couches; mais, malgré la présence de la garde, les phénomènes ont continué. >>

Le même journal, dans le numéro du 15 mai, dit que le lendemain, les scènes se reproduisaient sous forme de crachats, qui arrivaient à la figure et sur les vêtements des ouvrières.

Les faits de cette nature abondent encore assez fréquemment, les témoins ne manquent pourtant pas; mais les écrivains qui en rendent compte, et à qui l'on devrait supposer plus d'intelligence d'observations qu'aux autres personnages du vulgaire, n'emploient leur supériorité qu'à savoir et faire rire de ces faits, au lieu de chercher une explication dans les sciences connues, s'il peut en exister toutefois; ou alors d'entrer avec nous tous, spiritualistes, dans la connaissance des puissances occultes et dans l'étude du monde non tangible, dans l'état où nous nous trouvons douze heures sur vingt-quatre; alors, peut-être, nous entendrions-nous sur leur raison d'être.

Généralement, tous les savants, demi-savants et quart de savants nous répondent, sur le fait des déplacements de meubles et autres, que ce sont des éditions renouvelées de la fille Cottin, ce qui est loin de satisfaire les exigences. Mais dans cette nature de manifestations, s'il arrive des noix dans une chambre, et qu'il n'en existe aucunement dans le local fermé, d'où viennent-elles, si ce n'est du dehors? Ces crachats, où sont-ils pris, et d'où leur vient la force de projection? Que peut-on répondre ici? Rien. Aussi ne veut-on rien voir et rien admettre, ce qui est plus commode et ne demande pas beaucoup de génie pour arriver à cette conclusion; aussi l'imitation est-elle contagieuse.

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