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La cour récompensa ses talens en 1685 par l'évêché de Lavaur, et en 1687 par celui de Nimes. Louis XIV lui dit en le nommant au premier évêché: Ne soyez pas surpris si j'ai récompensé si tard votre mérite ; j'appréhendais d'étre privé du plaisir de vous entendre. Le diocèse de Nîmes était plein d'hérétiques; il se conduisit avec eux en bon pasteur. Il les instruisit tous par la solidité de ses discours, et plus encore par la régularité de ses mœurs. Il mourut à Montpellier le 16 février 1710, à soixante dix-huit ans, regretté de ses diocésains catholiques et huguenots, et laissant plus de 20,000 écus aux pauvres. L'académie française s'était associé Fléchier après la mort de Godeau. C'est sur le modèle de. cette compagnie qu'il forma celle

de Nîmes, dont il fut le mentor ct le père. On a de lui : 1° des OEuvres mélées, in-12, en vers et en prose. On a loué avec raison ses vers français et latins. Les pensées en sont délicates, les expressions heureuses, les termes bien choisis, la cadence harmonieuse. 2°. L'Édition d'un ouvrage fort curieux d'Antoine-Marie Gratiani: De casibus illustrium virorum in-4°, avec une préface en latin. Le style en est aussi pur qu'élégant. 3° Des Panégyriques des saints, mis au rang des meilleurs ouvrages de ce genre, Paris, 1690, en 1 vol. in-4°, et en 2 tom. in-12. 4° Un recueil

d'Oraisons funèbres, en 1 vol. in-4o, et in-12. Il y a moins d'élégance et de pureté de langage dans celles de Bossuet; mais on y trouve

une

éloquence plus forte, plus

mâle, plus nerveuse. Le style de Fléchier est plus coulant, plus arrondi, plus uniforme. Celui de Bossuet, moins égal, moins soutenu, est rempli de ces traits hardis, de ces figures vives et frappantes qui caractérisent le génie. Fléchier est plus heureux que lui dans le choix et dans l'arrangement des mots; mais son penchant pour l'antithèse repand une sorte de monotonie sur son style. Il devait autant à l'art qu'à la nature; Bossuet devoit plus à la nature qu'à l'art. 5o Des Sermons en 3 vol. in-12, qui ne sont pas de la même force que ses Oraisons funèbres et ses Panégyriques. On y trouve de belles périodes, et trèspeu de raisonnement. Il avait cherché de bonne heure dans nos vieux prédicateurs des traits d'éloquence

X

et des pensées ingénieuses, dont il faisait un usage plus ingénieux encore aussi lui trouve-t-on quelquefois, quant au fond des choses, un air antique, l'air du commencement de son siècle. Il prêchait avec un vieux goût et un style moderne. 6o Histoire de l'empe

reur

Théodose le-Grand Pa

ris, 1679, in-4°, estimée pour l'élégance du style autant que pour l'intérêt de la narration. Ceux qui ont cru qu'il flattait son héros n'ont pas rendu justice à cet empereur, qui, dans le vrai, était grand homme et grand prince à tous égards. 7o La Vie du cardinal Ximenès, en 2 vol. in-12, et 1 in-4°. Il peint ce cardinal comme un saint: l'abbé Marsollier, dans une histoire de Ximenès, publiée vers le même temps que celle de

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Fléchier, en fit un politique; ce grand ministre avait été l'un et l'autre; mais Marsollier était un esprit trop mobile pour peindre dignement un homme d'un caractère si ferme. 80 Des Lettres, 2 vol. in-12. On y trouve des détails affligeans sur les excès des calvinistes qui dès-lors répandaient l'effroi partout, et préludaient aux scènes affreuses qui ont désolé Nîmes en 1790 et 1791. 9° Des OEuvres posthumes, en 2 vol. in-12; elles contiennent ses Mandemens et ses Lettres pastorales, où la philosophic chrétienne et la tendresse épiscopale se font sentir avec tous leurs charmes. On y a ramassé différens discours, complimens et harangues. L'auteur du Dictionnaire critique, en 6 vol., lui attribue un recueil manuscrit, formant

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