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Jésus-Christ, en prenant le pain et le vin, n'a pas dit: Ceci est la figure de mon corps et la figure de mon sang. Il a dit positivement, en parlant du pain :

Ceci est mon corps » ; et en parlant du vin : ceci est mon sang. Il eût induit en erreur ceux qui l'écoutaient, si ces paroles eussent dû être entendues dans un autre sens que celui qu'elles présentent naturellement. Il faut donc croire, comme l'enseigne l'église catholique, d'après l'Écriture et une tradition non interrompue, que, dans le sacrement de l'eucharistie le pain et le vin sont changés réellement et substantiellement au corps et au sang de notre Seigneur Jésus-Christ, quoique les espèces ou apparences ne présentent à nos yeux que du pain et du vin. En effet, s'il n'y avait dans l'eucharistie que du pain et du vin, comment Jésus-Christ pourrait-il dire, comme il l'a fait, que ce pain est descendu du ciel (1); que celui qui en mange vivra par lui, comme lui-même (2) vit par son père; que ce pain est supérieur à la manne tombée dans le désert miraculeusement; que ce pain empêche de mourir; que celui qui en mange vivra éternellement (3) ? Assurément, tous ces caractères ne peuvent convenir au pain ordinaire, et conviennent parfaitement au pain eucharistique, devenu le corps et le sang de Jésus-Christ.

Il est donc clair que, le jour de la cène, dans le sacrifice de la messe, le pain et le vin ont éprouvé et éprouvent tous les jours, par les paroles eucha

(1) Jean, VI. 33.

(a) Ibid. 58.

(3) Ibid. 49 et 50.

ristiques, une transmutation admirable qui en change la nature, et lui communique le pouvoir d'agir sur notre âme, de la nourrir spirituellement, d'y maintenir la vie et d'y fortifier la grâce.

Il est, au reste, d'autant plus important de faire attention aux principes établis et aux paroles dont se servent saint Jean et saint Paul dans l'épître et l'évangile de ce jour, que c'est sur ces paroles que sont fondées, et toute l'économie du sacrement de l'eucharistie, et la croyance de l'église catholique au sujet de cet ineffable mystère. Soyons fermes dans cette foi, qui est celle de l'Église. Plaignons ceux de nos frères qui l'ont perdue, et prions Dieu qu'ils la recouvrent. Oui, Jésus est vraiment présent sous les espèces eucharistiques après la consécration. Avec quel respect ne devons-nous pas nous prosterner devant ce divin sacrement! et quel tribut d'adoration ne mérite pas ce saint et incompréhensible mystère !

POUR

LE II DIMANCHE APRÈS LA PENTECOTE.

ÉPITRE.

7. ép, de saint Paul aux Corinth., ch. X, v. 16.

Mes frères, n'est-il pas vrai que le calice de bénédiction que nous bénissons est la communion du sang de JésusChrist, et que le pain que nous rompons est la communion du corps du Seigneur ? Car, étant plusieurs, nous ne sommes tous

qu'un seul pain et un seul corps, nous qui participons tous à un même pain. Considérez les Israélites selon la chair. Ceux qui mangent parmi eux de la victime immolée ne prennentils pas ainsi part à l'autel ? Est-ce donc que je veuille dire que ce qui a été immolé aux idoles en reçoive quelque impression, ou que l'idole soit quelque chose? Nullement; mais que ce que les païens immolent, ils l'immolent aux démons, et non pas à Dieu. Or, je désire que vous n'ayez aucune part avec les démons. Vous ne pouvez pas boire le calice du Seigneur et le calice des démons. Vous ne pouvez pas être faits participans de la table du Seigneur et de la table des démons.

C'EST encore du sacrement de l'eucharistie qu'il est question dans cette épître. L'Apôtre y répète que le calice est la communion du sang de JésusChrist, et que le pain est la communion de son corps, c'est-à-dire que les fidèles se nourrissent en commun de ce corps et de ce sang, voilés sous les espèces. Ce sont des vérités dont il est extrê→ mement important de se pénétrer pour bien concevoir toute la profondeur de ce grand mystère et y conformer notre croyance. Toutes les fois qu'il est parlé de l'eucharistie dans les saintes Écritu tures, il y est manifestement et clairement exprimé que ce pain devient véritablement et réellement le corps de Jésus-Christ, et que le vin devient son sang. Au témoignage des saintes Écritures se joint celui d'une constante tradition, qui de siècle en siècle nous montre la même doctrine crue et enseignée dans l'église catholique jusqu'à nous. Enfin cette tradition est appuyée de la décision des conciles. Le dogme de la transubstantiation, c'est-àdire de la transformation du pain et du vin au corps

et au sang de notre Seigneur Jésus-Christ, est donc un article de foi dont il n'est pas permis de douter.

Mais de ce dogme l'Apôtre tire une vérité morale bien digne d'être remarquée. C'est que, comme tous les chrétiens participent à la même communion, ils ne font aussi tous qu'un seul corps entre eux par Jésus-Christ; d'où il suit que le propre du christianisme est de resserrer encore les liens de fraternité et de charité qui unissent tous les hommes. Dieu ne distingue point dans ce festin mystique entre le riche et le pauvre, entre le grand et le petit, entre l'heureux selon le monde, et celui que le monde regarde comme malheureux. Il préfère au contraire la vertu sous la livrée de l'indigence au vice revêtu de riches habits, et entouré de tout l'éclat de l'opulence. Jésus-Christ fait une part égale de son corps et de son sang à tous ceux qui approchent de sa table, quelle que soit leur condition. Il n'y a de différence qu'entre ceux qui en approchent avec un cœur contrit et rempli de l'amour de Dieu, et ceux qui, séduits par de trompeuses vanités, tiennent plus au néant des choses humaines qu'à la substance solide des choses de Dieu. Et combien durent ces biens qu'on estime tant ? Quelques années, qui, réduites à leur juste valeur, forment dans la chaîne des siècles à peine quelques momens; et dans ces années mêmes de combien de peine et d'amertume la jouissance n'est-elle pas mêlée ! Quelque prix qu'on attache à l'opulence, elle n'a pas le pouvoir de rendre tous

les jours sereins, et d'écarter pendant la nuit l'affliction, du chevet des riches. Apprenez donc de bonne heure, enfans chrétiens, à apprécier les biens de ce monde ce qu'ils valent, et à leur préférer ceux que la religion promet aux fidèles observateurs de ses préceptes et aux amis de la vertu.

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ÉVANGILE.

Saint Luc, ch. XIV, v. 16.

N ce temps-là, Jésus dit à l'un de ceux qui étaient à table avec lui, dans la maison d'un des principaux pharisiens, cette parabole Un homme fit un jour un grand souper, auquel il invita plusieurs personnes; et, à l'heure du souper, il envoya son serviteur dire aux conviés de venir, parce que tout était prêt. Mais tous commencèrent, comme de concert, à s'excuser. Le premier lui dit : J'ai acheté une terre, et il faut nécessairement que j'aille la voir; je vous supplie de m'excuser. Le second lui dit : J'ai acheté cinq couples de bœufs, je m'en vais les éprouver; je vous supplie de m'excuser. Et le troisième lui dit: J'ai épousé une femme, et je ne puis y aller. Le serviteur, étant revenu, rapporta tout ceci à son maître. Alors le père de famille se mit en colère, et dit à son serviteur : Allezvous en vitement dans les places et dans les rues de la ville, et amenez ici les pauvres, les estropiés, les aveugles et les boiteux. Le serviteur lui dit : Seigneur, ce que vous avez commandé est fait, et il y a encore des places de reste. Le maître dit au serviteur : Allez dans les chemins et le long des haies, et forcez-les d'entrer, afin que ma maison se remplisse; car je vous assure que nul de ceux que j'avais conviés ne goûtera de mon souper.

La parabole contenue dans cet évangile est une image fidèle de ce qui se passe journellement à l'égard de nous tous dans l'affaire de notre salut.

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