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D'autres préfèrent expliquer ainsi la division de la proposition au point de vue de l'unité. La proposition est est une ou multiple. La proposition est une simplement ou une conjointement avec d'autres. La proposition une simplement affirme une chose d'une autre seule (c'est notre proposition simple). La proposition une conjointement affirme plusieurs choses d'une seule ou exprime une connexion entre plusieurs propositions; par ex. : Si vous voulez, partez. Enfin la proposition multiple résulte de plusieurs propositions qui ne se ramènent pas au même concept.

On distingue ensuite diverses sortes de propositions au point de vue de leur matière, de leur quantité, de leur forme et de leur qualité.

Au point de vue de la matière, c'est-à-dire des termes et de leur rapport, la proposition est dite nécessaire, ou contingente, ou possible, ou impossible: nécessaire, si l'attribut est de l'essence du sujet ; par ex. Dieu est juste; contingente, si l'attribut peut convenir au sujet et lui convient en effet ; par ex. : L'homme existe ; possible, si l'attribut peut convenir au sujet, mais de fait ne lui convient pas par ex. : Vous mourrez demain ; - impossible, si l'attribut répugne au sujet ; par ex. : L'être est le néant. Il est évident que les propositions contingentes et les propositions possibles sont synthétiques; les autres sont analytiques (cf. n. 118).

128. Propositions universelle, particulière. Remarques. - En raison de la quantité, c'est-à-dire de l'extension du sujet, la proposition est dite universelle, ou particulière, selon que le sujet est pris dans toute son extension ou non. La proposition singulière se rapporte ici à la proposition universelle plutôt qu'à l'autre, et tombe sous les mêmes lois, parce que le sujet y est pris sans limitation. La proposition déterminée peut être universelle ou particulière ; il en est de même de la proposition indéterminée, indéfinie. Les propositions universelles et les propositions

particulières embrassent donc toutes les sortes de propositions.

Remarquons ici 1o que si la proposition est indéfinie et en matière nécessaire, elle équivaut à une proposition universelle. Ex. L'homme est raisonnable, c'est-à-dire tout homme. Si elle est indéfinie et en matière contingente, elle équivaut d'ordinaire à une proposition particulière. Ex. L'homme est menteur, c'est-à-dire certains hommes sont menteurs.

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2o La proposition universelle est plus ou moins rigoureuse et à l'abri des exceptions. En d'autres termes, sa certitude est métaphysique, ou physique, ou morale. Ex. : Tout cercle est rond (certitude métaphysique). Le feu brûle (certitude physique). - Le fils aime son père (certitude morale).

3o Au sujet de l'extension et de la compréhension de l'attribut, nous remarquerons que dans les propositions affirmatives, l'attribut est pris dans toute sa compréhension, mais non dans toute son extension. Ex.: L'homme est mortel, c'est-à-dire l'homme a tous les caractères de la mortalité, mais il n'est pas tout être mortel. Dans la proposition négative, au contraire, l'attribut est pris dans toute son extension, mais non dans toute sa compréhension. Ex. L'homme n'est pas un ange, c'est-à-dire l'homme n'est pas une espèce d'ange, mais il peut avoir et il a en effet certaines facultés communes avec l'ange, à savoir l'intelligence et la volonté libre.

129. Propositions affirmative, négative; vraie, fausse. Au point de vue de la forme, c'est-à-dire du verbe, la proposition est affirmative ou négative. Nous disons au point de vue de la forme; car la négation doit affecter le verbe et non l'un des termes. Par ex. cette proposition: Cet homme est sans dévouement ou non dévoué est en réalité une proposition affirmative. De même cette autre : Ne pas aimer la vertu est une folie. On appelle ces sortes de propositions indéfinies (ou même infinies) quant au sujet ou

quant à l'attribut. Plusieurs ajoutent même qu'elles participent et de l'affirmative et de la négative: ainsi Kant et Sanseverino. Mais cette manière de voir paraît peu fondée. A ce compte, en effet, ces propositions seraient doubles ; et il en serait de même de toutes les propositions négatives, qui impliquent toujours quelque affirmation. Quelques-uns sont allés plus loin: ils ont prétendu que toute proposition négative se résolvait en une proposition affirmative; si bien que toutes les propositions négatives n'existeraient que pour la forme et la variété du discours. Par ex. cette proposition: Paul n'est pas méchant, se résoudrait en celle-ci : Paul est non méchant. Mais il semble que ces propositions affirmatives dont l'attribut est négatif sont postérieures, de leur nature, aux propositions négatives qui leur correspondent. Par exemple, nous voyons l'opposition de l'idée de Paul et de l'idée de méchant avant de voir la convenance de l'idée de Paul avec celle de non méchant.

Quoi qu'il en soit, absolument parlant, l'affirmation est avant la négation elle la précède, soit au point de vue verbal, soit au point de vue de l'idée, soit au point de vue de la chose, c'est-à-dire à tous égards (1). Au point de vue verbal, les expressions affirmatives sont plus simples que les négatives. Ex.: fini, infini; content, mécontent, etc. Au point de vue de l'idée, il est clair que l'affirmation, qui est une composition d'idées, est avant la négation, qui est une division; car on ne divise que les choses composées. — Enfin, au point de vue de la chose, il est clair que l'être est avant le néant, le positif avant le négatif.

En quatrième et dernier lieu, au point de vue de la qualité, c'est-à-dire de la conformité avec la chose exprimée, la proposition est vraie ou fausse. Comme d'autre part, au point de vue de la forme, la proposition peut être affirmative ou négative, nous aurons quatre sortes de pro

(1) Cf. S. Th. In lib. I Perih., lect. VIII.

positions au double point de vue de la qualité et de la forme des affirmations vraies, des négations vraies, des affirmations fausses et des négations fausses.

130. Espèces de propositions composées. Revenant maintenant aux propositions composées, nous distinguerons: 1o La proposition purement conditionnelle ou hypothétique, où la condition est exprimée par la particule si ou quelque autre expression équivalente pourvu que, à moins que, etc. Ex.: Si le monde est, Dieu existe. Le premier membre est la condition ou l'antécédent; le second, c'est le conséquent ou le conditionné. La vérité de ces sortes de propositions ne dépend pas de la vérité de l'une ou de l'autre des propositions composantes, qui peuvent être toutes les deux vraies ou toutes les deux fausses ; mais elle dépend du lien de l'une avec l'autre. Si ce lien existe, la proposition sera soumise aux règles suivantes : 1o Si on affirme la condition, il faudra affirmer le conditionné qui en découle nécessairement ; mais on pourra affirmer le conditionné sans être fondé à affirmer la condition. - 2o Si on nie le conditionné, on devra nier aussi la condition; mais si on nie la condition, on ne sera pas fondé pour cela à nier le conditionné, qui peut avoir une

autre cause.

2o La proposition disjonctive, sorte de proposition hypothétique, dont les membres sont opposés en même temps que réunis par la particule disjonctive ou, ou bien. Ex.: La substance est corporelle ou spirituelle. Pour que cette proposition soit vraie, il faut que l'un de ses membres le soit et exclue la vérité de l'autre. Elle peut être exposée sous la forme d'une proposition hypothétique, de cette manière par ex.: Si la substance n'est pas corporelle, elle est spirituelle, ou bien : Si la substance n'est pas spirituelle elle est corporelle. C'est même le moyen de reconnaître sa vérité. Mais il est à remarquer que si la proposition disjonctive peut toujours être exposée sous forme d'une proposition purement hypothétique, la réciproque n'est pas vraie.

Il ne faudrait pas confondre la proposition disjonctive dont nous venons de parler, avec une autre proposition de même apparence, mais dont les membres ne s'excluent pas, comme dans cet ex. : Ou Pierre ou Paul est mort à Rome, c'est-à-dire au moins l'un de ces deux apôtres est mort à Rome.

3o La proposition conditionnelle conjonctive. Elle contient plusieurs propositions simples qui ne peuvent être vraies ensemble et entre lesquelles il faut choisir. Ex.: Personne ne peut servir deux maîtres (Dieu et l'argent). Cette proposition se résout en cette proposition hypothétique: Si l'on sert un maître (Dieu), on ne sert pas l'autre (l'argent).

4o La proposition copulative, qui a plusieurs sujets ou plusieurs attributs unis entre eux. Ex.: L'homme est doué de sensibilité et de raison. Pour que cette proposition soit vraie, il faut qu'elle ne contienne rien de faux. La proposition suivante serait donc fausse L'homme est raisonnable et immortel. On peut comprendre par là que l'Eglise condamne des propositions qui, d'ailleurs, renferment plus d'une vérité. Il en est du vrai comme du bien : il doit être ex integra causa.

50 La proposition causale, qui assigne la cause. Ex.: L'âme est immortelle parce qu'elle est spirituelle. La vérité dépend du lien des deux membres.

6o La proposition relative ou comparative, qui consiste à affirmer une chose par manière de comparaison. Ex. : Comme le phénix renaît de ses cendres, ainsi renaîtront les corps des élus. La vérité de cette proposition ne dépend pas de la vérité du fait supposé dans la comparaison, mais de la justesse de la comparaison elle-même. Les Pères, les Docteurs, saint François de Sales notamment, ont emprunté des comparaisons à des fictions ou à des faits que la science a reconnus pour faux, sans que leur doctrine soit pour cela ébranlée.

70 La proposition à membres opposés (discretiva, adversativa), dont les membres sont reliés par la particule mais

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