Obrazy na stronie
PDF
ePub

tendance dès l'analyse de Mc 12 (notamment xai éyéveto); l'analyse prend parfois les allures d'un roman. A signaler aux amateurs les traces que l'auteur découvre çà et là, dans le corps du récit lui-même, en faveur de l'hypothèse d'un ministère prolongé du Sauveur (p. 271-273; 301-303). Présenté de façon soignée, avec des tables suffisantes, l'ouvrage, bien que traité au point de vue rationaliste, aidera l'exégète.

D. B. CAPELLE.

V. WEBER. Gal. 2 und Apg. 15 in neuer Beleuchtung, Würzburg, Becker, 1923-36 p.

Avec une patience in lassable M. Weber défend depuis 25 ans la thèse que l'épître aux Galates est antérieure au concile de Jérusalem dont parlent les Actes des Apôtres ch. 15. Dans la présente brochure il soumet les chapitres respectifs de l'épître et des Actes à un examen serré pour aboutir à la même conclusion. Tous ceux qui s'intéressent à ce problème important liront ces pages avec fruit. A remarquer p. 36, n. 3 une série de questions secondaires sur lesquelles M. W. a changé d'opinion.

D. D. R.

F. J. DÖLGER. Der heilige Fisch in den antiken Religionen und im Christentum. Münster, Aschendorff, 1922, t. II, XVI-656 p., t. III, xvIII p. 104 planches. Prix : 400 M. L'histoire des religions est une science jeune qui exige des connaissances très variées, qui a à résoudre des problèmes aussi importants que compliqués et pour laquelle beaucoup de gens professent une défiance qui n'est pas sans excuse. Trop souvent on y a appliqué les méthodes les plus fantaisistes, on a fait les rapprochements les plus hasardeux. Aussi nous nous réjouissons de voir quelques catholiques savants, parmi lesquels M. D. professeur à l'université de Münster occupe une place distinguée, prendre une part active et remarquable à ces travaux.

=

Les volumes Sphragis, Die Sonne der Gerechtigkeit et Sol salutis, parus à quelques années de distance, ont éclairé quelques aspects de l'histoire du baptême. Aujourd'hui M. D. poursuit les recherches commencées en 1910 sur le poisson sacré 1. Après avoir montré que le symbole du poisson était usité chez les Égyptiens, les Syriens, les Babyloniens, les Carthaginois, etc., l'A. passe à l'influence de ce symbole dans la religion chrétienne. A bon droit il admet que l'acrostiche Ixor Ιησούς Χριστος Θεου Υιος Σωτηρ est d'origine postérieure à l'usage du symbole. Diverses inscriptions célèbres, p. ex. celles d'Abercius et de Pectorius, sont minutieusement discutées. L'historien de la liturgie trouvera, lui aussi, plusieurs remarques intéressantes au sujet de la communion en viatique répétée plusieurs fois le même jour, et des messes des morts au troisième jour et à l'anniversaire. Il faut avouer cependant que la lecture de ce gros volume est pénible: on ne voit pas l'ordre logique dans la suite touffue des 37 chapitres ; le livre finit assez brusquement sans résumer les conclusions acquises et la préface qui devrait poser le problème, expliquer la méthode et jalonner la voie, nous donne quelques jeux de mots de mauvais goût, « l'A. n'a pas l'intention d'enseigner aux poissons à nager

etc.

1. Le tome I a paru comme supplément au Röm. Quartalschrift en 1910 et est épuisé.

Peut-être certaines lacunes que l'on regrette seront elles comblées dans le quatrième et dernier voiume qui est achevé. Puisse-t-il paraître malgré les difficultés économiques dont les Allemands ne sont pas seuls à souffrir.

D. DONATIEN DE BRUYNE.

F. I. Dölger. Die Eucharistie nach Inschriften frühchristlicher Zeit. Münster, Aschendorff, 1922. In-8o, XII-212 pp. et 4 pl. Prix: 3.75 M. (Gz 1).

Cet ouvrage est un extrait du volume analysé plus haut: laissant de côté ce qui regarde les religions païennes, il reproduit les dix derniers chapitres qui concernent le poisson comme symbole de l'Eucharistie dans les plus anciens documents et particulièrement dans les inscriptions. Nul doute que ce livre ne trouve un excellent accueil dans les séminaires et auprès du clergé. Tout le monde ne peut pas se livrer aux recherches très difficiles de l'histoire comparée des religions; mais tous les prêtres peuvent s'intéresser aux origines de notre culte et aux premiers échos des croyances chrétiennes.

D. D. B.

Dr A. BAUMSTARK, Geschichte der syrischen Literatur. Bonn, Marcus u. Weber, 1922, in-8°. VIII-378 p. Prix 150 M. (ou 18 fr. suisses).

La préface nous dit au milieu de quelles difficultés l'auteur a composé son travail. Il fallait une énergie peu commune pour les vaincre, et le mérite de l'ouvrage n'en est que plus grand.

Sa disposition est simple.

Une introduction retrace à grands traits l'histoire de la littérature syriaque et nous donne un aperçu sur ces sources: manuscrits, éditions, textes arabes, études modernes.

L'auteur envisage ensuite la littérature de la période préislamique et celle de la période islamique. La première est marquée par les luttes christologiques, le mouvement nestorien et le mouvement monophysite. La seconde voit le recul progressif du syriaque devant l'arabe, allant jusqu'à l'extinction chez les Jacobites. Elle voit aussi la renaissance du XIIIe siècle, suivie de la décadence irrémédiable.

Les siècles islamiques assistent encore au développement d'une littérature syriaque de moindre importance chez les Melchites et les Maronites. Chaque paragraphe commence par des généralités sur le sujet à traiter, pour s'occuper ensuite des détails. Une critique consciencieuse et avertie préside à leur appréciation et de nombreuses notes accompagnent le texte, en bas des pages, donnant toutes les indications désirables par rapport aux manuscrits, aux éditions, aux études et aux traductions.

L'ensemble constitue un travail imposant par la multitude des renseignements sûrs et précis et dont plusieurs sont neufs et inédits. C'est le répertoire le plus complet et le plus exact sur la matière. P. 48, l. 8, lisez Votiv au lieu de Volio.

D. M. LANG.

1. Désormais nous indiquerons par G: le Grundzahl des livres allemands. Pour connaître le prix de librairie, il faut multiplier ce Grundzahl fixe par un Schlüsselzahl ou multiplicateur fixé par l'association des libraires. Le 17 décembre 1922 ce multiplicateur était 600.

ISENKRAHE. Waffen der Apologetik u. ihre Handhabung. I. Der Apologet als Padagoge. II. Geysers Philosophie im Dienste der Apologetik. III. Zur Elementaranalyse des Kosmologischen Gostesbeweises. Bonn, A. Marcus

et E. Webers, 1922. In-8, 56, 78, 43 p. Prix: 6 fr.

Le Prof. C. Isenkrahe, connu par plusieurs écrits concernant les relations des sciences exactes et de la philosophie, est en outre un apologiste de méthode originale. Sincèrement catholique, il admet les preuves classiques de l'existence de Dieu, mais pour étendre son action aux non catholiques et aux incrédules il imagine un argument qui, d'après lui, a l'avantage d'exiger moins de concessions préalables de la part des philosophes qui n'admettent pas le principe de causalité. Il formule donc son argument cosmologique comme suit: «Rien ne peut commencer (entstehen) s'il n'existe quelque chose auparavant. ▸ Il critique en outre plusieurs termes et concepts familiers aux Scholastiques, p. ex. ‹ Ens a se » qui lui déplaît particulièrement.

Le Prof. I. ne se contente pas d'émettre des opinions singulières, il est en outre fort sensible aux critiques qu'on lui oppose : la première des trois brochures citées semble promettre les règles de bonne tactique auxquelles l'apologiste doit se conformer, ou en peut approuver l'énoncé, mais l'application n'a d'autre but que de rappeler à l'ordre les contradicteurs. Le principal de ceux-ci, le Prof. Geyser de Fribourg, est indiqué par le titre même du 2a fascicule et la 3 brochure s'en prend surtout au P. Sladeczek, S. J., qui ne goûte pas la méthode nouvelle. Nous n'entrerons pas dans le détail des attaques et réponses, d'autant plus que la mort de l'A. (+ août 1921), a mis fin aux controverses. Il nous suffit ici de signaler sa personnalité, qui a rencontré beaucoup de sympathies, et que ses adversaires eux-mêmes, tels les distingués philosophes que nous avons nommés ci-dessus, ont toujours respectée. Les 3 opuscules posthumes sont publiés par le Dr Schippenkötter, ami de l'A. et de ses idées, qui rend ainsi un hommage de piété à la mémoire du défunt.

[ocr errors]

D. R. PROOST.

KORS O. P. La justice primitive et le péché originel d'après S. Thomas (Bibliothèque Thomiste II). Le Saulchoir, Kain, 1922. In-8, 176 p.

Le présent travail est divisé en deux parties. La première expose le développement de la doctrine sur la justice primitive et le péché originel chez les principaux théologiens qui ont traité ce sujet avant S Thomas; d'abord S Augustin, S. Anselme, Abélard, puis les auteurs du XIIe siècle, enfin les précurseurs immédiats de S Thomas. La seconde partie est consacrée à la doctrine thomiste, étudiée d'abord dans les premiers écrits du Docteur Ang-lique, ensuite dans la Somme théologique où elle a reçu sa forme définitive.

Cette seconde partie révèle une connaissance approfondie de la théologie et de la philosophie thomistes. Sur les questions qui font l'objet du livre, il y a une évolution, un perfectionnement dans la théorie du S. Docteur. La Somme théologique ajoute aux Livres des Sentences certaines déterminations importantes, telles la causalité de la grâce sanctifiante par rapport à la justice originelle, et surtout la notion du volontaire dans le pécé originel. La doctrine des Sentences, écrit l'A., faisait bien voir que nous héritons d'Adam une nature coupablement corrompue, mais non une nature coupable (p. 148). Dans la Somme, S. Thomas ajoute qu'il n'y a pas seulement propagation d'une nature corrompue, mais participation à la volonté qui la corrompit: telle est la raison de notre culpa

Revue Bénédictine.

3

bilité. «En conséquence, nous ne sommes pas coupables par notre volonté personnelle, mais par une volonté participée, en tant que nous appartenons à ce corps total dont la volonté d'Adam était le moteur premier. » (p. 151) On ne saurait mieux rendre compte de la doctrine de S. Thomas, qui, dans ce lumineux exposé, se révèle comme la seule complète et pleinement satisfaisante concernant le péché originel. Les considérations que l'A. développe sur l'état de nature pure, sur l'identité entre l'intégrité et la justice originelle, dont la grâce est cause efficiente, non formelle, nous paraissent inspirées par une critique philosophique pénétrante et une appréciation bien fondée de la pensée de S. Thomas 1.

La partie historique du travail pourra prêter à des divergences d'avis. Le péché originel, d'après S. Augustin, serait la concupiscence, pour S. Anselme ce serait la privation de la rectitude originelle (p. 22, 23): cette opposition nous semble exagérée, et au lieu d'une différence essentiel'e nous préférerions y voir deux aspects d'une même doctrine, qui a trouvé chez S. Thomas sa formule adéquate. Le soupçon de réalisme exagéré ne doit pas s'attacher à S. Anselme du fait de quelques locutions concernant l'unité de nature dans les hommes, la manière dont ce Docteur explique l'immunité du péché chez le Christ suffirait à l'excuser de cette imputation. En fait de bibliographie, l'A. ne relate qu'un nombre restreint de théologiens contemporains. Nous ne le désapprouvons pas, de n'avoir pas inutilement allongé sa liste, comme c'est assez l'usage à présent; il y a toutefois des ouvrages qu'il eût pu prendre avantageusement en considération, tels par ex. la Somme théologique (t. VIII) de Mgr Janssens, ou encore la « Déchéance originelle » de Mgr Laminne.

D. R. PROOST.

VERMEERSCH, S. J. Theologiae moralis - Principia - Responsa Consilia. Tom. I. Theologia fundamentalis. Bruges, Ch. Beyaert, 1922. In-8, XVI-456 p. Prix: 14.50 fr.

La publication d'un ouvrage complet de morale par un Auteur qui a déjà traité avec maîtrise presque toutes les parties de sa matière, depuis l'ascétique jusqu'à la sociologie, ne pourra manquer d'attirer vivement l'attention des théologiens. Ils seront certains d'avance d'y trouver une doctrine aussi sûre dans ses principes que bien documentée au point de vue actuel et contemporain. D'ailleurs le P. V. énumère lui même (p. 37) les qualités que doit présenter de nos jours une théologie morale » : 1° il faut que l'étude rationnelle et philosophique des doctrines y soit poussée aussi loin que possible et qu'on ne se borne pas par conséquent à l'argument théologique et aux raisons d'autorité ; 2° la science morale ne doit pas se limiter à l'étude des obligations strictes et des péchés, elle doit donner une part notable à la considération des vertus et de la perfection chrétiennes ; 3° enfin les difficultés suscitées par les questions psychologiques, sociales, politiques propres à nos temps doivent être examinées et

1. On sait que ce point a fait l'objet d'une controverse récente. M. le Chan. VAN DER MEERSCH, notamment, dans un article remarquable des Coll. Brug. (t. XXIV), cite plusieurs textes de S. Thomas selon lesquels la grâce sanctifiante apparait comme élément intrinsèque de la justice originelle.

résolues avec une compétence adéquate à la gravité du sujet. L'Auteur, qui joint au savoir une conception aussi élevée du but qu'il veut atteindre, offre à son lecteur la meilleure des garanties.

Quatre volumes nous sont promis: 1, Theol. fundamentalis, 2. De officiis virtutum, 3. De praeceptis Ecclesiae et Sacramentis, 4. De Castitate. Dans celui que nous annonçons ici, et qui a pour objet la théologie fondamentale, les principes généraux de la science morale, c'est évidemment la première condition, l'investigation philosophique, qui réclamait principalement l'attention. Aussi le P. V. soumet-il à une critique précise la notion même et la méthode de la théologie morale, ses relations avec l'ascétique et le droit canon : le point de vue Kantien est bien mis en lumière sur la nature du droit. Il ésquisse ensuite en grands traits l'histoire de la théol. morale, puis entrant dans le cœur de son sujet, il développe cette série de traités 1o de subjecto cui th. mor. scribitur, 2° de actibus humanis, 3° de legibus, 4o de conscientia, 5° de peccatis, 6° subsidia humanae libertatis.

Le premier de ces traités est fort court, deux pages en tout, et semble déjà inclus dans la définition de la morale, science des actes humains; c'est une vue synthétique destinée à montrer que la morale embrasse toutes les actions de l'homme, le conduit à la perfection et à la béatitude éternelle.

Le traité des actes humains, outre les questions classiques du volontaire et des causes qui influent sur l'acte volontaire, des sources de la moralité, de l'imputabilité des actes, contient des aperçus très intéressants sur les obstacles à l'acte volontaire chez l'homme anormal, et donne des instructions très judicieuses sur la manière dont le confesseur doit se comporter à l'égard des personnes dont la vie psychologique est plus ou moins troublée. Ces difficiles sujets sont discutés avec une pondération remarquable, les solutions sont bien nuancées selon les cas. Au point de vue psychologique, nous eussions aimé une étude plus complète de l'influence des passions sur la volonté, et sur la manière dont la volonté peut agir sur celles-ci; cela nous renseignerait davantage sur des questions telles que la ligation de la volonté dans le sommeil et la demi-veille; et puis, plus loin, quand il s'agira de la sanction éternelle du péché mortel, la théorie thomiste de l'action des passions sur le jugement pratique aiderait à faire comprendre pourquoi l'âme séparée ne peut plus changer son inclination (p. 366): il est de grande importance, même au point de vue apologétique, de montrer par des arguments rationnels, que la damnation définitive est comme naturelle à l'âme constituée en état de péché à l'heure de la mort.

La question, discutée, de la nature de l'obligation morale est placée en tête du traité de Legibus. Avec beaucoup d'auteurs modernes, le P. V. explique le concept d'obligation par la perception confuse d'une autorité supérieure à laquelle est due l'obéissance, et n'admet pas que la dépendance à l'égard de la fin dernière suffise à en rendre compte : on ne se juge pas libéré d'une obligation par le fait qu'elle contrarie notre félicité, dit-il; un matérialiste, par exemple, qui ne croit pas à la vie future, sera prêt à donner sa vie pour la patrie. La réponse

« PoprzedniaDalej »