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Lyon. Lyon, Audin, 1921, 8o, XII-81 pp. Mentionnons encore : Le Tableau des éminentes vertus de Madame de Sacy, religeuse de l'ordre de SaintBenoist, dans l'abbaye de Vignals en Normandie exposé au jour par Thomas Lany. Caen, Massienne, 1659, 8o, puis Le trône de Dieu dans une âme juste ou l'idée d'une parfaite religieuse et d'une sainte abbesse dans la vie de Magdeleine de Sourdis, abbesse de N.-D. de St Paul-les-Beauvais par le P. Joseph de Dreux, capucin. Paris, Thierry, 1672, 8°. Et peut-être Catherine de Bar, la célèbre mère Mechtilde du St-Sacrement, dont l'influence fut si considérable, mérite t-elle aussi une mention.

D. U. BERLIÈRE. BEATI PETRI CANISII, S. J. Epistulae et Acta. Collegit et adnotationibus illustravit O. Braunsberger, S J. Vol. VII. (1572-1581). Fribourg, Herder, 1922. In-8, LXXXVIII, 905 p. Prix: 56.70 fr.

Le P. Braunsberger, après une interruption forcée de plusieurs années, nous livre le VII volume des œuvres du Bienheureux Canisius. La R. Bén. en rendant compte des précédents volumes (T. 24, p. 570 ; T. 25, p. 137 ; T. 28, p. 241; T. 30, p 375), a signalé l'utilité de ce travail au point de vue de l'histoire ecclésiastique Rappelons-en le caractère général : édition scientifique des oeuvres du Bienheureux au cadre plutôt large: toute sa correspondance puis une série de documents, « Monumenta canisiana >, illustrant son histoire, le tout largement annoté ; l'auteur joint un tableau chronologique des événements de la vie de C., une bibliographie abondante et un index des matières très soigné.

Ce VII vol. contient 314 lettres (ou sommaires de lettres) dont 172 écrites par Canisius, 141 à lui adressées, et 182 actes ou documents qui le concernent. Les correspondants qu'il eut durant l'époque 1572-1581 sont principalement le Pape Grégoire XIII, le Cardinal Secrétaire Gallius, les Card. Truchsess, Hosius, Morone, etc.; les princes de l'Empire, surtout: Albert V, duc de Bavière et le duc Guillaume V qui lui succéda, Ferdinand II archiduc d'Autriche; ensuite de nombreux évêques, nonces et autres personnages éminents.

En parcourant cette volumineuse correspondance, on peut se faire une idée de l'activité extraordinaire du Bienheureux: durant l'époque qu'embrasse le présent volume le mouvement de contre-réforme apparait dans son plein élan ; Canisius anime et règle pour ainsi dire ce mouvement; on le voit attirer l'attention du St-Siège sur le choix des Évêques, intervenir auprès des princes pour hâter la réforme des chapitres de cathédrales, rappeler aux prêtres les devoirs de la prédication ; il s'intéresse même à la réforme des monastères, il fonde des séminaires, des collèges pour le recrutement du clergé, institue des sodalités de la Ste Vierge ; enfin, ancien provincial de son ordre, consulteur du Provincial de la Haute-Allemagne, sans cesse mêlé aux affaires de la compagnie, il continue à exercer sur celle-ci une influence prépondérante Durant ces années, il est nommé prédicateur ordinaire à la cour de Guillaume V et à celle de Ferdinand II à Insbruck : c'est ainsi que la Bavière et le Tyrol deviennent les centres de son action; cela ne l'empêche pas de donner près de 300 sermons dans les principaies églises de l'Empire. En 1573, Grégoire XIII le charge d'une

mission auprès des princes; il vient à Rome en rendre compte au Pape, et c'est à la suite de ces entretiens que sont prises des mesures d'une extrême importance pour l'avenir du catholicisme en Allemagne ; il obtient des privilèges considérables en faveur du collège germanique à Rome et des collèges d'Allemagne. En 1576, il doit accompagner le Cardinal Morone, légat du Pape, à la diète de Ratisbonne. En septembre 1578, le nonce apostolique Castagna et le Cardinal Gallius, envoyés aux princes de la Basse Allemagne pour conférer avec eux sur les moyens d'apaiser les troubles de Belgique, viennent d'abord à Insbruck prendre conseil auprès de Canisius. La lettre de Canisius (1 octobre 1578) au général de son ordre, le P. Mercurian, nous fournissant ce renseignement, contient un bel éloge des jésuites belges d'alors expulsés de leur patrie par les Calvinistes, Canisius aurait souhaité les faire venir en Allemagne aider et soutenir leurs frères dans les collèges, où l'on comptait malheureusement plusieurs défections la fermeté dans la foi et le zèle apostolique des ces Belges, affirme Canisius, l'emporte en effet sur celui des Allemands qui l'entourent. Il faut noter aussi l'influence de Canisius en Suisse : à la demande de Bonomio, nonce apostolique, il fut désigné pour fonder un collège à Fribourg : c'est à ce pays qu'il consacra les dernières années de sa vie et de son apostolat.

Enfin, disons un mot des principaux écrits du Bienheureux à cette époque : au moins 55 éditions nouvelles de son catéchisme virent le jour ; plusieurs d'entre elles sortirent des presses de Christophe Plantin d'Anvers, un de ses principaux imprimeurs, et l'une ou l'autre des presses de Morberius à Liége. Chargé par Pie V de réfuter les centuriateurs de Magdebourg, Canisius avait fait paraître en 1571 le 1er volume de son œuvre De corruptelis Verbi Dei; ce n'est qu'en 1577 qu'il put donner le 2d volume De Maria Virgine incomparabili. Il projetait d'ajouter un 3° volume et peut-être d'autres encore à la série, mais son provincial le lui interdit. Pour avoir une idée de la vertu du Bienheureux, il faut lire la lettre (24 janvier 1578) qu'il écrivit au Général de son ordre pour lui faire part de cette décision. Il n'est pas sans intérêt de remarquer, en passant, qu'il eut bien d'autres difficultés et contradictions à surmonter et l'on peut saisir un des traits caractéristiques de la sainteté de Canisius dans cette réflexion de Dom du Bourg à propos de S. Odon de Cluny et que le P. B. applique au Bienheureux : « L'austérité d'un religieux, son ardeur pour le travail, ses supériorités intellectuelles excitent contre lui les antipathies de de tous ceux qui ne veulent pas ou ne peuvent pas le suivre dans cette voie ». Les qualités dominantes de l'œuvre du P. B. se retrouvent en ce VIIe volume recherche infatigable et consciencieuse, soin minutieux, documentation abondante, précise. L'auteur fournit un instrument de travail de premier ordre pour l'histoire ecclésiastique de l'Allemagne et de la Suisse.

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D. A. SCHYRGENS.

M. ASIN PALACIOS. La Escatologia Musulmana en la Divina Comedia. Madrid, Maestre, 1919, in-8° 403 pp. Prix: 15 pes.

M. Asin Palacios prétend que Dante a imité, génialement il est vrai, la littérature eschatologique musulmane.

Cette littérature est représentée avant tout par le Livre du voyage nocturne de Mahomet vers la Majesté du Très Haut, un chapitre des Révélations de la Mecque, intitulé l'alchimie du bonheur, du Murcien Abenarabi, mort 25 ans environ avant la naissance de Dante. Ajoutez-y l'imitation purement littéraire du Voyage nocturne par le poète Abulala el Maarrî.

Le point de départ de ces légendes serait un simple verset du Coran, XVII, 1, qui loue Allah de ce que durant la nuit il fit voyager son serviteur du temple sacré (de la Mecque) jusqu'au temple lointain (de Jérusalem), pour lui montrer ses merveilles. Autour de ce verset l'imagination populaire aurait groupé 3 cycles de légendes. Le premier comprend les légendes qui ont trait au voyage nocturne terrestre du prophète, l'isrâ. Les légendes du 2me cycle se rapportent à l'ascension proprement dite du prophète, le mi'râdj; celles du 3me enfin constituent la fusion de l'isrâ et du mi'râdj. Au IXe siècle toutes ces légendes sont déjà répandues au loin. Aussi les théologiens, les mystiques et les philosophes s'en emparent-ils dès lors et leur font-ils subir des adaptations allégoriques, dont celle d'Abenarabi a paru la plus intéressante à M. Asin.

Voilà les modèles musulmans de Dante. M. Asin montre, pendant 80 pages de son livre les multiples rapports entre l'isrâ et le mi'râdj d'une part et la Divine Comédie de l'autre.

On ne saurait nier, en face de tant de ressemblances, de concordances, d'affinités, l'existence d'une relation concrète et multiple entre les deux productions littéraires. Tel est le jugement sage et mesuré du professeur G. Gabrieli, guide sûr dans l'élucidation d'un problème qu'il a tentée par deux fois déjà 1.

D'autres orientalistes, se livrant à des recherches par rapport aux éléments constitutifs de la plus vieille forme du mi'râdj, sont arrivés à des conclusions différentes de celles de M. Asin. D'après eux, l'amplification de la rouya, ou simple vision contenue dans le 1. verset du 17. chapitre du Coran, s'est produite sous des influences hétérogènes. La transformation en isrâ ou voyage nocturne est une œuvre composite où entrent des motifs arabes préislamiques, des récits d'hagiographie juive, des évangiles apocryphes, des traces de paganisme buddhiste et zoroastrien, mais avant tout des éléments chrétiens ou non-chrétiens, ayant pénétré d'une façon quelconque dans le christianisme oriental. Or tout cet ensemble de légendes eschatologiques peut bien avoir passé de l'Orient chrétien syrien et byzantin dans l'Occident latin, aux siècles immédiatement antérieurs à Dante, par une voie plus proche et des agents plus naturels et plus appropriés que les élaborations mystiques du mi'râdj musulman. Du coup, on entrevoit une autre explication du rapport de la légende musulmane avec l'œuvre de Dante que celle donnée par M. Asin.

Cette dernière idée ne vous abandonne pas, lorsque vous voyez le savant espagnol relever avec complaisance l'identité mathématique et géométrique des trois royaumes des peines, de la purification et de la gloire chez

1. Intorno alle fonti orientali della Div. Comm. 1919; Dante e l'Islam dans Scritti varî publiés à l'occasion du centenaire de Dante 1921, p. 97-139.

Abenarabi et Dante. De part et d'autre le cercle et la sphère fournissent les éléments architecturaux des trois royaumes, avec une légère différence quant au nombre qui est uniformément 7 pour Abenarabî, 7, 9 et 10 pour Dante. L'abbé Asin Palacios en conclut que le poète chrétien a imité les Musulmans. Mais on peut parfaitement admettre que les représentants des deux civilisations chrétienne et musulmane ayant à écrire sur un même sujet, les royaumes d'outre-tombe, aient utilisé d'une façon analogue les données que leur avaient léguées à l'un et à l'autre l'antiquité gréco-romaine et la tradition sémitique.

La topographie « morale » de l'eschatologie musulmane et de la Divine Comédie présente de même un nombre considérable de ressemblances. Toutefois la plupart d'entre elles sont incomplètes et superficielles. Les châtiments ont bien une certaine analogie, mais les crimes punis sont différents. De plus, les peines sont relativement peu nombreuses et la loi du «contrapasso», rapport intime entre la faute et la peine, rend suffisamment compte de beaucoup de ces concordances. Et si les expressions des textes arabes et de la Divine Comédie se placent d'elles-mêmes, en regard les unes des autres, la clef de ces correspondances est donnée par le fait que des conceptions et des représentations analogues se traduisent nécessairement, par des moyens stylistiques similaires. Encore ne faut-il pas exagérer ces similitudes, plutôt fragmentaires, vagues et approxi matives.

Les joies du Paradis de Dante ont, elles aussi, leur pendant dans les Révélations de la Mecque d'Abenarabi. Il faut l'avouer, ici encore, l'affinité est grande, au moins sous le rapport philosophique et théologique, et la coïncidence des idées va parfois jusqu'à entraîner celle de l'exposé litté raire. Cependant on sait la part considérable que la théologie chrétienne a eue dans l'évolution de l'idéal paradisiaque de l'Islam, du grossier matérialisme coranique vers la pureté et l'élévation des grands théologiens et mystiques musulmans de Perse et particulièrement d'Espagne. Nous voilà derechef ramenés à un fond d'idées commun aux deux civilisations.

D'autres analogies sont signalées par M. Asin: Virgile est le guide de Dante, comme Gabriel a été celui de Mahomet, Lucifer est la réplique de l'Iblis musulman, la rencontre de Dante et de Béatrice rappelle singulièrement celle du bienheureux et de sa fiancée céleste, la houri.

Un voyage dans les régions mystérieuses de l'Outre-tombe ne se fait pas sans conducteur. Dante n'a pas eu besoin d'un Abenarabi ou d'un Musulman quelconque pour le lui apprendre et de lui-même il se choisit un guide idéal pour la re partie de son voyage, Virgile, symbolisant admirablement la connaissance naturelle que l'homme a de Dieu. Plus tard, Béatrice et S. Bernard prendront sa place, représentant la connaissance révélée ou théologique et la connaissance intuitive ou mystique de Dieu. Non sans peine et en recueillant divers traits épars dans toutes sortes de documents musulmans l'arabisant espagnol construit son Iblis. Pareille méthode est trop artificielle pour qu'elle puisse inspirer confiance. Encore l'attitude de l'Iblîs enchaîné dans l'Enfer musulman, trahit-elle son origine chrétienne : les bras, l'un en avant, l'autre en arrière, ne doivent à aucun prix se croiser et reproduire ainsi le signe de salut.

Mettre en parallèle Béatrice de Dante et la houri céleste de certains mystiques musulmans est plus que hardi et ne repose sur aucune donnée sérieuse. L'Islam se refuse absolument à admettre aucune médiation sensible pouvant aider l'homme à parvenir à la vision de Dieu. En conséquence, les quelques rares apothéoses de femme tentées vainement par les mystiques musulmans ne peuvent avoir servi de modèles à l'immortelle conception de la Béatrice dantesque.

Le professeur G. Gabrieli reproche à M. Asin, de ne pas avoir étudié parallèlement et à fond l'eschatologie musulmane et l'eschatologie chrétienne dans toute la littérature médiévale antérieure à Dante. Ce travail fait, il aurait dû examiner tout ce qui dans la Divine Comédie ne se laisse pas rattacher aux doctrines et aux légendes latines avant Dante et en établir la provenance musulmane directe ou indirecte.

Au lieu de cela, le savant espagnol, consacrant son travail, d'ailleurs magistral, uniquement à la défense d'une thèse si séduisante par sa nouveauté, ne note que les analogies, les coïncidences, les ressemblances entre la Divine Comédie et les légendes eschatalogiques musulmanes. Les nombreuses dissemblances, les contrastes, les oppositions des deux œuvres comparées lui échappent ou n'existent pas à ses yeux. Son coup d'oeil en perd toute sérénité et son jugement est nécessairement partial.

Malgré la faillite de sa thèse l'ouvrage hardi et abondamment documenté de l'abbé Asin Palacios a le très grand mérite d'élargir singulièrement le milieu intellectuel qui a vu naître la Divine Comédie, puisqu'il ne le restreint plus au seul monde chrétien, mais l'étend encore au monde musulman, en montrant leur affinité profonde et leur compénétration mutuelle.

D. M. LANG.

LIVRES REÇUS.

R. P. J. LINTELO S. J. Le saint Cœur de Marie. 3o éd. Paris, Beauchesne, 1922. 168 p. Prix: 2.75 fr.

Soyons apôtres. Source et pratique de l'apostolat par une servante du SacréCœur ; 3° éd. Bruges, Desclée. In-18, XIV-149 p. Prix: 2 fr.

Mgr H. DELASSUS. Les pourquoi de la guerre mondiale, t. III. Lille, Desclée, 1922. In 8°, 424 P.

MARIE-THÉRÈSE. De l'ombre à la lumière. 2° éd. Paris, Lethielleux. In-12, 304 p. Pr: 6 fr.

G. SCHREIBER. Deutsche Kulturpolitik u. d. Katholizismus (Schr. z. deutschen Politik H. 1 u. 2). Fribourg, Herder, 1922. In-8° 108 p. Prix 5 fr.

L. BAUER U. K. RIEDER. Päpstliche Enzykliken u. ihre Stellung z. Politik (Schr. z. d. Pol. H. 5). Frib. Herder, 1923. In-8° VIII-92 p. Prix : 5 fr.

J. VERDUNOY. Sur les pas de nos Saints. 2o série. Paris, Bonne Presse, 104 p. Prix: 3 fr.

D. BUZY. Les symboles de l'Ancien Testament. Paris, Gabalda, 1923. In-12, VI424 p. Prix: 8.50 fr.

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