Obrazy na stronie
PDF
ePub

Les chapitres concernant l'apostolat des Prêcheurs, leur action sur la société ecclésiastique et civile et l'évangélisation lointaine révèlent la puissance vraiment extraordinaire de la fondation de Saint Dominique.

Reconnue par Honorius III, en décembre 1216, elle comptait un siècle plus tard, rien que dans sa filiale : les Frères Péréginants d'Orient, un archevêché à Soltanieh en Perse, et six évêchés suffragants embrassant l'Arménie, la Perse, les Indes, et l'Ethionie. L'invasion de l'Islam détruisit, hélas ! cette admirable œuvre d'évangélisation. A part trois frères, tous les Péréginants de la Perse périrent. Ce désastre ne découragea pas l'activité des Prêcheurs en Orient ; ils réussirent au XIVe siècle à ramener une grande partie de la nation arménienne à l'unité catholique. FR. D. G.

ABBÉ P. NICOL. Madeleine Morice. Paris, Beauchesne, 1922. 1 Vol. in-12, p. 501. Prix: 10 F.

Cette vie est celle d'une mystique bretonne : simple couturière de campagne devenue institutrice, Madeleine Morice nous est connue par nombre de documents contemporains, comme ayant été favorisée de grâces surnaturelles très élevées. En but aux obsessions diaboliques et aux souffrances intérieures, elle vécut néanmoins toujours attentive aux besoins de son prochain. Par un recueillement constant elle s'unit profondément à son Dieu. Sa vie offre de beaux exemples d'abnégation, d'obéissance et de force chrétienne parfaitement imitables. Elle mourut âgée de trente-trois ans, à Guer, au diocèse de S. Malo, l'année 1769. Le travail de M. l'abbé Nicol est consciencieux; il atteste un réel souci de fidélité aux témoignages fournis par les notes et les pièces d'archive du temps. D. I. R.

Mgr NETZHAMMER, O. S. B. Arch. de Bukarest, Die Verehrung des hl. Menas bei den Rumänen. Bukarest. Socec & C°. 1922. (64 p. avec 16 illustr.)

S. Menne est vénéré non seulement dans les Églises d'Orient mais aussi dans l'Église latine au 11 novembre. Renvoyant aux savants ouvrages de Mgr Kaufmann qui nous ont révélé la forme de cette dévotion en Egypte aux premiers siècles, l'A. nous fait faire le pèlerinage des sanctuaires de la Roumanie où notre saint est l'objet d'un culte particulier: églises dédiées à s. Menne et autres lieux où sa mémoire attire les fidèles. Il décrit avec complaisance les icones du Saint richement ornées à la manière orientale; il nous dépeint au vif les manifestations souvent touchantes de la piété populaire.

Une question se pose: la dévotion à s. Menne remonte-t-elle bien haut en Roumanie? La plupart des églises et des icones décrites par Mgr Netzhammer ne sont que du XIXe siècle; un seul sanctuaire dédié au Saint est du XVIII, et quelques images à peine de son catalogue remontent à la même époque. Cette constatation semble confirmer l'hypothèse citée par l'A. (p. 57), suivant laquelle le culte de s. Menne serait une importation grecque relativement récente. Espérons que des monuments nouveaux seront bientôt découverts et publiés qui donneront à ce problème une solution définitive.

D. J. OSTROWSKI.

FRAGMENTS PÉLAGIENS INÉDITS

DU MANUSCRIT 954 DE VIENNE.

Le manuscrit 954 de la Bibliothèque nationale de Vienne se compose de 15 feuillets non reliés, qui ont attiré de longue date l'attention des érudits. Ces feuillets mesurent om 190 x 0,127; dix d'entre eux sont palimpsestes, et ont fait partie d'un vol. in-4° en onciale du ve/vIe siècle, dont il reste des fragments des Proverbes (ch. II. III. IV, 1-23. XIX, 7-27), et un débris presque illisible d'une légende de s. Georges. Il paraît que le texte biblique accuse une origine africaine; une page en a été reproduite par Sickel dans ses Monumenta graphica. Pour ce qui concerne la description générale du manuscrit, on peut voir le Mémoire de Detleffen, dans les Sitzungsb. der k. k. Akademie der Wissenschaften de Vienne t. 27,383 suiv. ; A. Vogel Beiträge zur Herstellung der alten latein. Bibelübersetzung, Wien 1868, p. 57 suiv. (avec une table); P. Lehmann, à la fin du tome 1er des Vorlesungen de Traube (München, 1909), p. 255, no 369, etc.

Je ne m'occuperai ici que de l'écriture supérieure, en caractères insulaires, allongés et pointus, des environs de l'an 800. D'après les paléographes que je viens de citer, nous aurions là « des lettres de s. Jérôme ». En réalité, le contenu se partage ainsi : fol. 1-6. Admonitions relatives à la vie chrétienne: elles sont frustes du début et de la fin, adressées à un homme (Non i. ambigo te electurum, etc. lignes 92 suiv.), et, autant que je puis voir, encore inédites.

Après ces six feuillets, écrits d'une façon remarquablement correcte, il en manque six autres, pour le moins. Ce qui suit est d'une autre main, également insulaire, mais moins ferme, et aussi un peu moins exacte, au point de vue de la correction: les lettres sont plus larges, les lignes plus espacées. De plus, chose regrettable, deux feuillets ont disparu, à une date relativement récente, l'un entre les ff. 8 et 9, l'autre entre les ff. 9 et 10; ils ne sont plus représentés actuellement que par la copie très consciencieuse, quoique pas toujours très sûre, que Eichenfeld a prise du tout, alors que les dits feuillets étaient encore dans la farde.

Ces ff. 7-8, 8bis, 9, 9bis et 10-11 contiennent un autre opuscule, lui aussi sans commencement ni fin, lui aussi inédit, semble-t-il, adressé à une femme sur les devoirs d'une matrone chrétienne.

Revue Bénédictine.

18

Viennent ensuite deux feuillets (12-13), qui ne portent rien que l'ancien texte biblique en onciale, lavé, mais non recouvert d'écriture plus récente. Celle-ci ne reprend qu'au bas du f. 13 avec le titre Hieronimi prb. ad Iulianum diac. Aquileiae de epistulis frequentandis. De cette épître 6 de S. Jérôme, il ne subsiste que la seconde moitié, et encore représentée seulement par la copie de Eichenfeld; c'est pour cela sans doute que Hilberg n'en a pas fait usage pour son édition faisant partie du CSEL de Vienne. Eichenfeld a encore pu transcrire sur le ms. l'épître 7 tout entière ; mais les seuls feuillets subsistants (14-15) n'en ont conservé que la dernière portion (no 3 fin — no 6), utilisée par Hilberg, qui accepte comme date le VIIIe siècle.

Je me propose seulement d'éditer ici les deux fragments ascétiques des foll. 1-6 et 7-11 d'après le ms. original, complété par la copie de Eichenfeld, en les faisant suivre de quelques brèves suggestions sur leur provenance, ou du moins la place approximative qu'il convient de leur assigner dans la littérature chrétienne latine des premiers siècles.

10

FRAGMENT 1.

f. I eripere et uirtutibus tantum seruire perficeret, sicut et beatus apostolus Paulus ostendit dicens: Apparuit enim gratia dei saluatoris nostri omnibus hominibus, erudiens nos, ut abnegantes impietatem et saecularia desideria sobrie et iuste et pie uiuamus in hoc 5 saeculo, expectantes beatam spem et inluminationem gloriae magni dei et saluatoris nostri Iesu Christi, qui dedit semetipsum pro omnibus hominibus, ut nos eriperet ab omni iniquitate et mundaret sibi populum acceptabilem, sectatorem bonorum operum. Item beatus Petrus : Christus, inquit, passus est pro uobis, relinquens exemplum, ut sequamini uestigia eius, qui peccatum non fecit, nec dolus inuentus est in ore eius; qui cum malediceretur non maledicebat, cum pateretur non minabatur, tradebat autem iudicanti se iniuste; qui peccata | 1o | nostra ipse pertulit in corpore suo super lignum, ut peccatis mortui iustitiae uiueremus. Ecce cur dei filius nasci secundum hominem uoluit, ecce cur per diuersarum genera passionum ad mortem usque descendit, ut uos ab omni iniquitate liberatos eriperet, ut peccatis mortificaret, et soli nos faceret uitam exhibere iustitiae. Dignationis beneficiis non simus ingrati, nec contemnamus eum qui de morte nos reuocauit ad uitam, nec irritum nobis eius faciamus aduentum : 20 irritum namque eum quodammodo facimus, si adhuc peccatis uiuere uoluerimus, quibus ille nos mortificaturus aduenit. Fugienda itaque nobis est, ut saepius diximus, si non in solo nomine christiani esse uolumus, omnis malitia, omnis pompa, omnisque superbia; | 2 | et sectanda Christi bonitas, sectanda humilitas, sectanda paupertas.

15

35

25 Neque enim ille, ut nudum nobis id est absque uirtutibus christianitatis nomen conferret, ad crucem usque descendit, sed ut secundum qualitatem nominis etiam actus existeret. Quid, inquam, facit sub tam sancto nomine uita uulgaris et misera? quid sub pietatis uocabulo conuersatio crudelis et impia ? quid sub humilitatis titulo 30 superbia adhuc et gloriosa grassatur elatio? Quid sub paupertatis disciplina locum sibi adhuc cupiditas multis farta iam copiis et numquam satianda defendit? Si recte christiani appellamur, doceamus nos non aliud esse quam dicimur, et ita se unusquisque nostrum exhibere contendat, ut illum christianum non tam uocabuli sermo quam uitae actus ostendat. Dignitatis nostrae decus ac gloriam prae oculis semper habere debemus: nempe dei filii esse perhibemur, | 2 | ut beatus Iohannes ait: Karissimi, nunc filii dei sumus. Item sanctus apostolus Paulus: Ipse autem spiritus testimonium reddit spiritui nostro, quod simus filii dei. Ergo si dei filii sumus, nihil nisi quod dei filiis dignam est exercere debemus iuxta illud eiusdem apostoli: Omnia facite sine murmuratione et haesitatione, ut sitis inreprehensibiles sicut filii dei inmaculati in medio nationis prauae ac peruersae, inter quos lucete sicut luminaria in mundo; id est, tanta inter uos, hoc est, dei filios et filios hominum, quanta inter lucem et tenebras, debet esse discretio.

40

45

50

55

Spei quoque nostrae praemium diligenter considerare nos conuenit, ut secundum spei ipsius qualitatem uitae etiam qualitas praeparetur. Speramus certe nos post mortem, post cineres et fauillas, non in 3 pristinum tantum, sed in multo etiam meliorem statum esse reparandos: speramus nos de mortuis immortales fore, de corruptis incorruptos, de temporalibus sempiternos. In ueritate haec nobis prouentura credimus, an in sola uerborum pollicitatione esse censemus? In ueritate, inquies Ergo quia in ueritate est quod speramus, in ueritate debet esse quod uiuimus: nam qui fieri potest, ut uerum praemium non uerum dignumque meritum consequatur? Deinde magna certe et diuina illa sunt, quibus munerari nos posse credimus: magno ergo studio uiuere diuinoque debemus, ut magna consequi et diuina mereamur. Numquid commune uel omnium est, quod nos percepturos esse confidimus? Quis hoc 60 dixerit, inquies, cum certum sit iustis tantum praemium caeleste deberi? Ergo si non commune est quod speramus, cur uolumus commune esse quod uiuimus? Dicit namque scriptura: Quam lata et spatiosa est uia | 3 | quae ducit ad mortem, et multi sunt qui intrant per eam. Quam arta et angusta uia est quae ducit ad uitam, et pauci sunt qui inueniunt eam; paucorum nempe aeternae uitae praemium esse contestans, illorum scilicet qui inlecebrosam uitam cupiditatibus et ambitionibus plenam atque omnibus saeculi uoluptatibus affluentem execrando deuitant, seseque ad illam quae solis uirtutibus patet et quae paucorum intellegitur esse conuertunt. Et nos si credimus, nihilominus qui per multorum spatiamur uiam, contra Christi sententiam praemium audemus sperare paucorum.

65

70

75

80

90

95

Certe super hominem, id est, super hominis naturam, uel immortalitatis incorruptionem consequi, uel caelestis regni gloriam promereri. Si super hominem est quod in futuro consequi gratulamur, cur non supra hominem putamus debere esse quod gerimus? Supra hominem est, ut ita dixerim, uita illa, quae quidquid humana cupiditas 4 pro magno nititur possidere conte (m)nit, et solam sibi per uirtutem animi caelestem possessionem sufficere posse persuadet. Stultissimum namque est, super hominem aliquid expectare, et infra hominem uiuere. Grande praemium grandis uita percipiet, et caeleste bonum non nisi caelestis conuersatio consequetur. Et licet omnibus in commune metuendum sit, ne qua eos ab ineffabili illa beatitudine excludat culpa peccati, nulli tamen hoc ita formidare debent, ut illi, quos aut nobilitate aut opibus hic 85 gloriosos esse contigerit. Nam nihil noui uidebitur accidisse ei, qui nullam habuerit huius saeculi gloriam, si ibi uilior forte consistat; illis uero, ut de gehennae ignibus taceam, ut nullam poenam perferant, certe ista sufficiet, cum inglorios se esse uiderint, qui se fuisse meminerint gloriosos. Quippe cum aspexerint eorum aliquos, quos aliquando inriserant, et quos forte et ignobiles fuisse et pauperes 4 nouerant, nobilitari diuinis honoribus, et caelestium atque incorruptibilium opum possessione ditari, tunc uere inter se illud Salomonis loquentur et dicent: Hi sunt, quos habuimus aliquando in derisum et in similitudinem improperii; nos insensati uitam illorum putabamus insaniam, et finem illorum sine honore: quomodo ergo conputati sunt inter filios dei, et inter sanctos sors illorum est? Ergo nos errauimus a uia ueritatis, et iustitiae lumen non luxit nobis: lassati sumus in iniquitatis uia et perditionis, et ambulauimus solitudines difficiles, uiam autem domini non cognouimus. 100 Quid nobis profuit superbia, aut quid diuitiarum iactatio contulit nobis transierunt omnia ista tamquam umbra. Quocirca quanto quis in praesenti caeteris superior fuerit, tanto magis elaborare debet, ne in futuro inueniatur esse inferior. Si quis tibi, cum primum coepisti, condicionem huiusmodi detulisset, quo diceret, Necesse est te mediam uitae | 5 tuae partem erumnosam habere uel pauperem, ac diuersorum laborum asperitate durissimam, mediam uero beatam semper ac diuitem atque omnium rerum ubertate laetantem: utrum uis elige, an in primis annis medii temporis debita felicitate uti desideres, et post alterius medii aeui aetatem habere in 110 miseriis angustiisque ac calamitatibus coartandam, an certe asperitatem illam uice prima suscipere, ut subsequenti beatitudine atque laetitia omnis afflictio anterior bonorum successione pellatur; numquid non magis eligendum esse censeres, ut ante potius quam postea laborares? eo quod satius esset, de paupere diuitem, de misero felicem, quam aut de diuite pauperem, aut de felice miserum fieri; quam miseriam leuius ferre poterit, qui nullam deliciarum aut prosperarum rerum expertus fuerit uoluptatem. Et nunc quid tibi magis conueniat intuere, ut bonis perfruaris praesentibus, ter

105

115

« PoprzedniaDalej »