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vous vous trouvez attaqué de l'une, et engagé dans les autres, résistez, combattez, fuyez et recourez à NotreSeigneur avec confiance; 3o veillez, priez, humiliez-vous devant Dieu, et laissez-vous pénétrer d'une humble frayeur en sa présence, et d'une sainte défiance de vousmême, pour remettre toute votre force en Dieu, qui vous soutiendra contre les attaques des ennemis de votre salut.

Une ame vraiment chrétienne doit établir sa demeure sur le Calvaire, et dans les plaies de Jésus-Christ, pour souffrir avec patience, avec force et avec fidélité tous les maux qu'ils lui envoie. Car pour être un véritable chrétien, et pour remplir les devoirs de son état, il faut être toujours résolu de souffrir et de mourir pour son Dieu; puisque les chrétiens, comme dit saint Cyprien, sont les héritiers du crucifié.

PRIÈRE.

Vous savez, ô mon Sauveur! que rien n'est plus opposé aux inclinations naturelles de notre cœur que de souffrir et de mourir; mais vous pouvez et vous voulez nous aider à le bien faire. Donnez-nous donc le courage de vaincre les répugnances que nous ressentons aux maux, aux contradictions et à nos devoirs, et faites que ni le charme du plaisir, ni l'horreur de la peine, ne nous obligent jamais de manquer de fidélité et de soumission pour vous. Ainsi soit-il.

CHAPITRE XXXVI.

Contre les vains jugemens des hommes. JÉSUS-CHRIST. Mon fils, établissez solidement votre cœur dans le Seigneur, et ne craignez point le jugement des hommes, lorsque votre conscience vous rend témoignage de votre piété et de votre innocence. C'est un avantage et un bonheur que de souffrir de cette sorte; et cela ne sera point rude à l'humble de cœur, qui se confie plus en Dieu qu'en lui-même.

La plupart des hommes disent beaucoup: c'est pour cela qu'il ne faut pas y ajouter graude foi. De plus, il n'est pas possible de contenter tout, le monde; et bien que saint Paul ait tâché de plaire à tous selon Dieu, et qu'il se soit fait à tous, il s'est mis néanmoins fort peu en peine d'être jugé au tribunal des hommes. 1. Cor. 9. 22. Ibid. 4. 3.

2. Il a fait avec soin tout ce qui était en lui de pouvoir faire pour l'édification et le salut des autres et il n'a pu empêcher qu'ils ne l'aient ou condamné ou méprisé quelquefois. C'est pourquoi il a remis tout à Dieu, à qui tout est connu; et il ne s'est défendu que par la patience et l'humilité, contre les langues injustes, et contre les jugemens vains et faux de ceux qui parlaient au gré de leur caprice.

Il s'est pourtant justifié quelquefois, de peur que son silence ne fut un sujet de scandale pour les faibles.

3. Qui êtes-vous pour craindre un homme mortel? Is. 51. 12. Il est aujourd'hui, et il ne paraît plus demain. Craignez Dieu, et vous n'appréhenderez point les menaces des hommes.

Que peut faire un homme contre vous, par des paroles ou des outrages? Il se fait plus de tort qu'à vous; et quel qu'il soit, il ne pourra éviter le jugement de Dieu.

Ayez Dieu devant les yeux, et gardez-vous de contester et de vous plaindre.

Que si vous paraissez succomber pour un temps, et souffrir quelque confusion que vous n'ayez point mérité, ne vous en fâchez pas, et ne diminuez point votre couronne par votre impatience; mais

plutôt levez les yeux au ciel vers moi, qui ai le pouvoir de délivrer de toute confusion et de toute injure, et de rendre à chacun selon ses œuvres. Rom. 2. 6.

PRATIQUE.

Un chrétien qui se trouve en butte aux traits de la calomnie et de la malice des hommes, peut bien regarder ces épreuves de bon œil, puisqu'elles le mettent dans l'heureuse nécessité de recourir à Dieu, et de ne prendre que lui pour témoin de sa conscience. Car bien que nous soyons persuadés que l'estime ou le mépris, le bon ou le mauvais jugement des hommes envers nous, ne nous rend ni plus heureux ni plus malheureux, nous n'aspirons cependant qu'à nous attirer leur approbation. Que ne tâchons-nous plutôt de nous établir dans l'esprit et dans le cœur de Dieu, qui est l'arbitre de notre éternité ?

PRIÈRE.

Seigneur, qui avez sacrifié pour moi votre vie à une mort cruelle et honteuse, et votre cœur à une tristesse et à une amertume perpétuelles, puis-je refuser de vous sacrifier les sensibilités de mon cœur, ému par Jes discours et les jugemens désavantageux que l'on fait de moi? Faites, ô divin Jésus! qu'à la vue des opprobres que vous avez endurés pour moi, mon cœur se reproche de si peu souffrir pour vous, et de souffrir si mal. Et puisque les blessures, que l'on fait à la réputation du prochain, tombent toujours, dans cette vie ou dans l'autre, celui qui fait l'injure, pour votre gloire, Seigneur, et non pour la mienne, tirez mes ennemis de leur aveuglemeat, en leur pardonnant leur malice, et les échauffant d'un rayon de charité. Ainsi soit-il.

CHAPITRE XXXVII.

sur

De la pure et entière résignation de soi-même pour obtenir la liberté du cœur.

JÉSUS-CHRIST. Mon fils, quittez-vous vousmême, et vous me trouverez. Demeurez sans

choix et sans propriété d'aucune chose, et vous gagnerez toujours beaucoup.

Car dès que vous serez résigné sans vous reprendre, ma grâce vous sera donnée avec plus d'abondance.

2. LE CHRÉTIEN. Seigneur, combien de fois m'abandonnerai-je, et en quoi me quitterai-je moi-même?

3. JÉSUS-CHRIST. Toujours, à toute heure, dans les petites choses comme dans les grandes. Je n'excepte rien, je veux en toutes choses vous trouver dégagé de tout. Autrement, comment pourrez-vous être à moi, et moi à vous, si vous n'êtes au-dedans et au-dehors dépouillé de toute volonté propre?

Plus tôt vous serez dans ces dispositions, plus vous vous en trouverez bien; et plus votre renoncement sera parfait et sincère, plus vous me serez agréable; et plus vous y gagnerez.

4. Il y en a qui se donnent à moi, mais c'est avec quelque réserve; car, comme ils ne se confient pas pleinement en Dieu, ils ne perdent point de vue ce qui les regarde.

Il y en a d'autres d'abord qui s'offrent entièrement à moi: mais pressés ensuite par la tentation, ils retournent vers eux-mêmes; ce qui fait qu'ils n'avancent pas dans la vertu.

Ceux-là n'acquerront point la véritable liberté d'un cœur pur, et ne parviendront pas à la grâce de gouter les douceurs de ma familiarité, qu'auparavant ils ne soient tout-à-fait résignés, et qu'ils ne s'immolent eux-mêmes chaque jour, sans quoi l'union intime avec moi ne subsiste point, et ne saurait subsister.

times, selon l'ordre de Dieu et les desseins de ce souverain ouvrier, qui n'a rien laissé de déréglé dans ses œuvres.

2. Que si vous demeurez ferme en tout événement, sans vous arrêter aux apparences extérieures, et sans examiner avec des yeux charnels ce que vous voyez et ce que vous entendez; mais qu'en quelque rencontre que ce soit, vous entriez aussitôt dans le tabernacle avec Moïse, pour consulter le Seigneur, vous y entendrez quelquefois sa divine réponse, et vous sortirez instruit de beaucoup de choses présentes et futures.

Car Moïse recourut toujours au tabernacle, pour résoudre ses doutes et ses difficultés et il mit son refuge dans le secours de la prière, pour remédier aux dangers et à la malice des hommes. C'est ainsi que vous devez vous retirer dans le secret de votre coeur, pour y implorer avec plus d'instance le secours de Dieu.

Car ce que nous lisons de Josué et des enfans d'Israël, qu'ils furent trompés par les Gabaonites, c'est parce qu'ils ne consultèrent pas auparavant l'oracle de Dieu, Josué 19. 14; et qu'étant trop crédules à des paroles flatteuses, ils se laissèrent abuser par une fausse passion.

PRATIQUE.

Les occupations extérieures tirent souvent l'ame audehors, et l'empêchent de se recueillir et de se tenir présente à Dieu; surtout lorsqu'on s'y donne tout entier, sans conserver son cœur libre et attaché à Dieu. Mais quand on ne fait que se prêter à ses emplois extérieurs, pour se livrer, en les faisant, à la volonté de Dieu, qui nous y applique, alors on n'y est point dissipé, et l'on n'y fait, en divers emplois qu'une chose,qui est de cher

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