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vous vous êtes engagé par promesses de vous donner à lui.

4. Que vous donnerai-je pour ce nombre infini de grâces? Que ne puis-je vous servir tous les jours de ma vie ! Que ne puis-je au moins vous rendre pendant un jour un service digne de vous.

Vous êtes vraiment digne de tout service et de tout honneur, et d'une louange éternelle. Vous êtes vraiment mon Seigneur, et moi je suis votre pauvre serviteur, obligé de vous servir de toutes mes forces, et de chanter vos louanges sans dégoût et sans relâche.

C'est ce que je veux, c'est ce que je désire faire: daignez suppléer pour ce dessein; à tout ce qui me manque.

5. Il y a beaucoup d'honneur et de gloire à vous servir, et à mépriser toutes choses pour vous. Car vous comblerez de grâce ceux qui se seront soumis de bon cœur à votre bienheureuse servitude.

Ceux qui, pour votre amour, auront rejeté tous les plaisirs de la chair, trouveront les douces consolations du Saint-Esprit.

Ceux qui, pour votre Nom, seront entrés dans la voie étroite, et qui auront quitté tous les soins du monde, acquerront une grande liberté d'esprit.

6. O agréable et douce servitude de Dieu, par laquelle l'hommedevient véritablement libre et saint! ô état sacré de la servitude religieuse! qui fait l'homme égal aux anges, le réconcilie avec Dieu, le rend terrible aux démons, et recommandable à tous les Fidèles! O service digne d'être embrassé et souhaité sans cesse! qui nous fait mériter un bien souverain, et une joie qui ne finira jamais.

PRATIQUE.

Se juger indigne de toute grâce, correspondre à toutes celles qu'on reçoit de Dieu, lui rapporter toute la gloire de la fidélité qu'on a pour lui, le remercier souvent de ce qu'il a eu la bonté de nous rechercher dans nos égaremens, et de nous recevoir après tant de péchés; espérer tout de sa miséricorde, et se remettre tout entier entre ses mains; c'est ce que doit faire une ame vraiment chrétienne, qui connaît ce que Jésus-Christ lui est, et ce qu'elle lui doit être.

Qu'on est heureux de ne rien trouver en soi qui puisse donner un sentiment de vanité et de complaisance, et qui n'oblige une ame de sortir d'elle-même, que pour ne subsister qu'en Dieu! Ah! que le sentiment de ses misères est capable de l'établir dans le cœur d'un Dieu de miséricorde, et que l'expérience qu'on a de l'impuissance à tout bien, et du penchant à tout mal, nous oblige, de ne tenir qu'à Dieu, et de recourir incessamment à lui.

PRIÈRE.

Comment, Seigneur, pourrai-je vous oublier, vous qui m'avez tant de fois préservé de l'enfer où j'étais près de tomber par le déréglement ou l'inutilité de ma vie! Guérissez en moi cette vaine complaisance, et cette enflure de vanité qui me fait croire qu'il y a quelque bien en moi. Il est en vous, Seigneur, il est de vous; et sans vous je ne suis capable que de vous offenser et de me perdre. Ne souffrez pas que je m'élève devant vous par un sentiment volontaire d'orgueil, qui pourrait m'attirer le malheur dont le premier Ange a été frappé. J'aime bien mieux me voir méprisé des hommes, et être bien avec vous que d'avoir leur estime, et d'être réprouvé de vous. Faites que je vous rende justice, en vous rapportant tout le bien que je fais; et que je me la rende à moi-même, en m'imputant tout le mal dont je suis coupable, pour en obtenir le pardon. Ainsi soit-il.

CHAPITRE XI.

Il faut examiner et modérer les désirs du cœur.

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JÉSUS-CHRIST. Mon fils Vous avez, encore beaucoup de choses à apprendre, que jusqu'ici vous n'avez pas bien sues.

LE CHRÉTIEN. Quelles sont-elles, Seigneur? JÉSUS-CHRIST. C'est que vous assujétissiez entièrement votre volonté à mon bon plaisir, que vous ne vous aimiez point vous-même, mais que vous suiviez ma volonté avec ardeur.

Vos désirs vous enflamment souvent et avec violence mais prenez garde si c'est ma gloire, ou votre intérêt propre qui les excite.

Si c'est moi qui les cause, vous serez très-satisfait, de quelque manière que j'en dispose; mais si vous y mêlez secrètement quelque recherche de vous-même, c'est ce qui vous jettera dans l'embarras et dans la peine.

2. Gardez-vous donc de ne point trop vous appuyer sur les désirs que vous aurez conçus sans me consulter; de peur que vous ne vous en repentiez ensuite, et que ce qui vous plaisait au commencement, et que vous recherchiez pour le meilleur, ne vienne à vous déplaire.

Car il ne faut pas suivre tout d'un coup toutes les affections qui paraissent bonnes, comme il ne faut pas fuir dès l'abord toutes celles qui semblent mauvaises.

Il est bon quelquefois d'user de retenue, même dans les bonnes résolutions et dans les bons désirs; de peur que par trop d'empressement, vous

ne tombiez dans les distractions de l'esprit, ou que par un zèle mal réglé vous n'apportiez du scandale, ou que la résistance que vous trouverez dans les autres, ne vous trouble et ne cause votre perte.

3. Il faut aussi quelquefois user de violence, et s'opposer courageusement aux désirs des sens, sans avoir égard à ce que la chair veut ou ne veut pas, et travailler surtout à l'assujétir à l'esprit même contre son gré.

Et vous ne devez point cesser de le châtier et de le soumettre, jusqu'à ce qu'elle soit prête à tout, qu'elle ait appris à se contenter de peu, et à se plaire aux choses les plus simples, et à ne murmurer jamais de quelque inconvénient qui lui arrive.

PRATIQUE.

les mo

Il faut régler ses désirs sur la volonté de Dieu, dérer par le mouvement de sa grâce, et les rapporter tous à lui plaire. La vraie pénitence du cœur est de réprimer l'activité de ses désirs, d'en tourner toute la vivacité contre soi-même, et de les réunir tous dans le seul désir de contenter Dieu. La pratique sainte du renoncement à soi-même, qui est absolument nécessaire au salut de tous les Chrétiens, et qui fait l'esprit de l'Evangile, et le poids de notre Baptême, est l'obligation indispensable d'un Chrétien; cette pratique, dis-je, consiste toute à réprimer ses désirs déréglés, à élever ses désirs indifférens et naturels, à une fin surnaturelle, et à assurer les désirs pour le salut, par l'exécution des bonnes résolutions; puisqu'une vie surnaturelle et de mérite, où l'on joint le désir à l'effet, est récessaire au salut.

PRIÈRE.

Quand sera-ce, Seigneur, que lassé comme je le dois être, du déréglement ou de l'inutilité de mes désirs, je

commencerai à les régler sur votre volonté sainte, et à pratiquer le bien que je désire de faire? Faut-il que je me contente de dire incessamment: Je voudrais bien être tout à vous, et vous servir avec fidélité, sans le faire constamment, et sans le vouloir efficacement? Hélas ! mon Dieu, je sais que l'enfer est rempli de désirs inutiles, et de ces je voudrais bien me sauver, et qu'ils ne laissent pas d'être en enfer. Puis-je me convertir et faire mon salut, en ne le voulant que comme tous les Chrétiens damnés l'ont voulu, et le veulent encore? Arrachez-moi, Seigneur, cette inutilité de désirs pour mon salut, laquelle est capable de ne perdre; et faites que je joigne toujours la pensée, le désir et l'effet des moyens que vous donnez de vous plaire et de me sauver. Ainsi soit-il.

CHAPITRE XII.

De la manière de se former à la patience, et du combat 'contre la sensualité.

LE CHRÉTIEN. Seigneur mon Dieu, je m'aperçois que la patience m'est très-nécessaire dans cette vie, où il arrive tant de choses contraires. Carquelque mesure que je prenne pour avoir la paix, ma vie ne peut être sans guerre et sans douleur.

2. JÉSUS-CHRIST. Cela est ainsi, mon fils; mais c'est ma volonté que vous ne cherchiez point une paix exempte de tentations ou de contrariétés ; mais que vous croyiez avoir trouvé la paix quand vous aurez été exercé par diverses tentations, et éprouvé par plusieurs choses contraires.

Si vous dites que vous ne pouvez pas beaucoup souffrir, comment pourrez-vous supporter un jour le feu du Purgatoire?

De deux maux il faut toujours choisir le moindre. Afin donc d'éviter les supplices éternels de l'avenir, appliquez-vous à souffrir patiemment pour Dieu les

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