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la conquête et de l'établissement des Normands en Neustrie. Rouen, 1851; in-8 de 253 pag. et 4 fig. br. 2- » Avec une vue générale de Caudebec.

1283. LA BUTTE. Histoire des ducs de Normandie, par La Butte, préface par H. Martin. Paris, 1852; t. Ier, in-8 de 351 pag. br.....

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Les premières et formidables crises de la révolution n'ont interrompu qu'un petit nombre d'années le vaste monument d'études qui, depuis la renaissance, embrassoit à la fois notre histoire générale et nos histoires particulières, qui avoit élevé durant le siècle dernier, de si imposants monuments. On a repris de nos jours la série des histoires de villes et de provinces commencée, sous l'ancien régime, par tant d'hommes laborieux, sortis pour la plupart des monastères de l'ordre de Saint-Benoît ou des corps de magistrature, et l'on a surtout joaté aux travaux de nos devanciers une étude nouvelle et pleine d'attrait. Les fastes de nos principales provinces, à quelques exceptions, ont été traités par des plumes érudites et savantes. La Normandie, si riche en souvenirs, en chroniques, en vicilles poésies, en moniments de tous les arts, attend encore un historien; elle a bien quelques essais très anciens, plusieurs excellents travaux nouveaux de M. Cheruel et de M. Floquet, mais personne n'a encore tenté de tracer l'ensemble des annales de cette province. M. La Butte avoit depuis longtemps déjà conquis une place honorable parmi les écrivains voués à l'élucidation des annales normandes pour plusieurs travaux et esquisses sur des localités importantes dans le passé, tels que ses études sur Yvetot, annoncées plus haut. Cette fois encore il ne s'est pas décidé à embrasser dans son plan l'histoire entière de la Normandie; il ne traite que l'histoire de cette province sous ses ducs, c'est-à-dire l'époque de l'indépendance normande, où le génie propre de la population a été livré à lui-même et a débordé largement au dehors. C'est encore un beau cadre à remplir. Les trois siècles écoulés entre l'établissement de Rollon et l'expulsion de Jean-Sans-Terre, renferment un des grands tableaux de l'histoire. La rivalité tantôt sourde, tantôt éclatante de Paris et de Rouen, des rois de l'Ile de France et des ducs normands et angevins devenus rois d'Angleterre, est un long drame plein de surprenantes péripéties. La grandeur même des fils de Rollon sauvant leurs rivaux, la Normandie s'épanchant, s'épuisant dans ses conquêtes d'outre-mer, comme plus tard fera l'Espagne, et jetant sur l'Angleterre et la Sicile cette surabondance de force qui eut dominé la France; durant les vastes conquêtes des Normands, la torpeur des premiers Capets s'éveillant peu à peu, les petites et obscures conquêtes de Louis-le-Gros, grandissant à leur tour, d'année en année; la race tragique des Plantagenets succédant aux premiers rois anglonormands; la lutte entre les deux dynasties avec toutes ses alternatives de succès, de revers, de transactions, jusqu'à Richard Coeur-de-Lion et Philippe-Auguste; enfin la catastrophe du roi Jean et la réunion de la Normandie (moins les îles, destinées à rester démembrées du continent normand, comme un débris vivant de la monarchie féodale du vainqueur de Hastings); la moyenne Seine l'emportant sur la Seine-Inférieure; la région centrale sur la maritime, qui s'étoit presque transformée en une simple province de sa conquête d'outre-mer, et qui se rejoint à ses affinités naturelles, à la Gaule devenue France: telles sont les lignes les plus générales du tableau que M. La Batte s'est proposé de retracer.

On ne sauroit trop encourager les études qui ont pour objet d'éclairer le présent par le passé; mais ces études n'ont pas toujours autant d'attrait que d'utilité; ici, l'écrivain n'a point à lutter, comme certains de ses confrères, contre l'aridité de son sujet, et la mine féconde dans laquelle il est appelé à puiser, lui fournira d'abondantes ressources pour intéresser à son œuvre les hommes qui conservent le goût de l'histoire, au delà même des limites de la province à laquelle il a consacré sa plume.

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1284. VIE (la) DE Jean d'Orléans, DIT LE BON, comte d'Angoulême, aïeul de François 1er, par Jean Du Port, sieur Des Rosiers, publiée par Eusèbe Castaigne. 1852; in-8, avec un tableau généalogique...

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La vie dont nous donnons une nouvelle édition, fut imprimée pour la première fois à Angoulême, en 1589, par Olivier de Minières, en un pet.'in-4 de 151 pages de texte, précédées de quatre fenillets préliminaires contenant, entr'autres pièces, une dédicace au duc d'Espernon, et suivies d'une généalogie en forme de tableau.

En 1602, l'auteur supprima les quatre feuillets préliminaires des exemplaires qui lui restoient, et les remplaça par quatre autres dans lesquels figurent une nouvelle dédicace à Marguerite de Valois. Dans la présente édition se trouvent imprimées les préliminaires de 1589 et 1602. Quant à la Généalogie, elle a été remaniée sous le titre de Tableau généalogique, en lui donnant plus d'étendue et meilleure disposition. Cette publication accom pagnée de notes est due aux soins vigilants et actifs de M. Eusèbe Castaigne, bibliothécaire de la ville d'Angoulême.

1285. VOYAGE DE JACQUES LE SAIGE, de Douai à Rome, Notre-Dame-de-Lorette, Venise, Jérusalem et autres saints lieux, publié par H. R. Duthilloul. Douai, 1852; in-4, br., deux gr. plans....

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Cette réimpression devenue nécessaire par la rareté des deux premières éditions originales, faites à Cambrai, par Bonaventure Brassart, vers 1520, n'a été tirée qu'à 120 exemplaires, plus un sur peau de vélin, appartenant aujourd'hui à M. le conseiller Bigant, de Douai. Il reste maintenant, en effet, si peu de traces des deux éditions antérieurement connues, que M. DuthilHeul croit même avoir été précédées d'une autre que l'on n'a pas retrouvée jusqu'ici, qu'il falloit bien remettre en lumière ce voyage réellement introuvable d'un pieux pélerin douaisien, plein de foi, de naïveté et de courage. Le laborieux éditeur, bibliothécaire de la ville de Douai, a soigneusement compulsé les cinq ou six exemplaires qui restent; il donne la description exacic de l'exemplaire de la première édition appartenant à M. Charlesde Godefroy de Menilglaise, dont nous avons cu l'avantage de lui révé'er l'existence, et il signale les trois exemplaires de la seconde qui reposent à Tournai et à Douai à la bibliothèque publique de la première de ces villes, chez M. le conte Romain de Guerne, et chez M. le consei ler Bigant; si bien que la Flandre, pays natal du marchand de drap de soie voyageur, possède aujourd'hui à elle seule, la bonne moitié de tout ce qui reste de sou pélerinage imprimé de son vivant,

Les plans qul accompagnent le texte, éclairé aussi par de courts éclaircissements et une table des noms de lieux et de personnes, rétablis selon la géographic et l'histoire, représentent : 1o la Cité sainte telle qu'elle étoit à la fin du xvIe siècle, selon G. Hoefnagle; 2o la vue de Jérusalem à la fin du *vin®, selon Volney, lors de l'expédition des François en Syrie.

L'auteur nous apprend qu'il est parti le 9 mars 1518 (avant Pasques); il est rentré le 14 décembre suivant et il a fini d'écrire le 11 juillet 1523. IL n'est pas sans intérêt de suivre pas à pas un voyageur au commencement du XVIe siecle, de comparer l'état des villes et des pays d'alors avec ce qu'ils sont aujourd'hui, et de voir surtout avec quelle difficulté on parvenoit, il y a trois siècles, à sortir de l'Europe que l'on parcourt si facilement et si lestement aujourd'hui. M. Duthillœul a rendu un véritable service aux géographes et aux bibliophiles en donnant une nouvelle vie à ce curieux ouvrage. Il n'en reste plus que quelques exemplaires, ARTHUR DINAUX.

DU

BIBLIOPHILE,

REVUE MENSUELLE

PUBLIÉE PAR J. TECHENER,

AVEC LE CONCOURS

DE MM. L. BARBIER, CONSERVATEUR A LA BIBLIOTHÈQUE DU LOUVRE ; AP. BRIQUET; G. BRUNET; J. CHENU; DE CLINCHAMP, BIBLIOPHILE; V. COUSIN, DE L'ACADÉMIE FRANÇOISE; DESBarreaux-Bernard, BIBLIOPHILE; A, DINAux ; G. Duplessis; A. Ernouf, bibliophile; FERDINANDDENIS, CONSERVATEUR A LA BIBLIOTHÈQUE Sainte-Geneviève; J. de GAILLON; J. DE GAULLE; CH. GIRAUD, DE L'INSTITUT; ALFRED GIRAUD; GRANGIER DE LA MARINIÈRE, BIBLIOPHILE; P. LACROIX (BIBLIOPHILE JACOB); J. LAMOUREUX; C. LEBER; LEROUX DE LINCY; P. DE MALDEN; MONMERQUÉ; PAULIN Paris, de l'InsTITUT; LOUIS PARIS; J. PICHON, PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ DES BIBLIOPHILES FRANÇOIS; RATHERY, BIBLIOTHÉCAIRE AU LOUVRE; ROUARD; SAINTEBEUVE, DE L'ACADÉMIE FRANÇOISE; le baron de Stassart; CH. WEISS ; YEMENIZ, DE LA SOCIÉTÉ DES BIBLIOPHILES FRANÇOIS; etc., etc.;

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CONTENANT DES NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES, PHILOLOGIQUES, HISTORIQUES, LITTÉRAIRES, ET LE CATALOGUE RAISONNÉ DES LIVRES de l'éditeur.

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Sommaire du 19° numéro de la dixième série du

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-Un livre de classe de Lafontaine, quelques dé

tails biographiques et bibliographiques à cette oc-
casion, par E.-J.-B. Rathery..

NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES. OLIVIER MAILLARD.
L'épitaphe d'Olivier Maillard, livret inconnu

imprimé à Toulouse en 1502.....

Quelques mots sur une seconde édition de la

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MÉLANGES DE LITTÉRATURE.

MADEMOISELLE DE GOURNAY.

Les premières années du xvII° siècle en France virent s'élever une guerre grammaticale et littéraire, dont mademoiselle de Gournay fut comme l'héroïne, héroïne malheureuse, il est vrai, puisque les exploits de cette autre pucelle ne rendirent point au gentil roi Ronsard le sceptre qu'on lui arrachoit. Mais avant de raconter les combats qu'elle a livrés, parlons de sa vie, dont elle-même nous a conservé les principales circonstances.

Marie de Jars naquit à Paris, en 1565 : elle étoit encore bien jeune et montroit déjà d'heureuses dispositions pour l'étude, lorsque son père, trésorier du Roi et gouverneur de plusieurs châteaux, vint à mourir; sa mère, qui ne prenoit point à cœur d'encourager ses goûts littéraires, se hâta de l'emmener avec sa famille, composée de cinq autres enfants, à Gournay-surAronde, dans les environs de Compiègne, un des châteaux dont Guillaume de Jars avoit eu le gouvernement. « En ce lieu reculé des commodités d'apprendre les sciences par enseignement ni par conférences, » la jeune Marie suppléa par sa volonté de s'instruire, aux ressources qui lui manquoient et parvint à apprendre le latin par la seule confrontation des textes avec les traductions; elle se mit aussi au grec, qu'elle abandonna bientôt, trouvant la tâche trop difficile; le latin d'ailleurs lui suffisoit pour l'intelligence de notre langue et de nos poètes;

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