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encore voulu y ajouter après coup, et pour prévenir peut-être certaines objections.

La seconde est l'exemplaire qui appartient à M. Techener. Ce n'est même, je crois, qu'une contrefaçon de la première. La troisième se reconnoît à ce signe qu'on n'y remarque aucun erratum, et que le texte y est rectifié conformément à l'erratum de la première impression. Elle est d'ailleurs imprimée en plus petits caractères.

Ces remarques n'ont pas une grande importance. Peut-être même ont-elles été déjà faites par d'autres. Je les donne pour ce qu'elles valent. La bibliographie a cela de bon que les minuties même y ont leur place. On a manié des livres, on croit avoir fait une découverte, on est content.

S. DE SACY.

NOTICES

BIBLIOGRAPHIQUES.

EVANGELIAIRE SLAVE, dit Texte du sacre, de la bibliothèque de Reims, fac-simile par J.-B. Sylvestre, traduction latine du texte par Kopitar, éclaircissements historiques par Louis Paris, anc. bibliothécaire de Reims.

Le manuscrit dont nous annonçons la reproduction calligraphique, n'a pas besoin, pour exciter l'intérêt, que son éditeur se mette en grands frais d'imagination.

En effet, ce précieux volume, dont on a déploré la perte pendant quarante ans, et que l'on croyoit avoir été la proie du vandalisme révolutionnaire, exercé sur les trésors de l'église de Reims, étoit enfoui sous des monceaux de livres mis au rebut.

On a pu d'autant mieux le croire à jamais perdu, que dès les premiers jours de la révolution on le voit offert en holocauste à la fureur du vandalisme. L'inventaire du mobilier de la cathédrale, dressé le 4 janvier 1790 par les officiers municipaux de la ville, l'indiquoit en ces termes : Un texte d'évangiles, à deux caractères, servant pour le sacre. Et le procèsverbal du pillage auquel Notre-Dame fut livrée en vertu du décret du 14 septembre 1793, mentionne aussi le poids des ornements arrachés à sa couverture et livrés aux agents nationaux : les couverts d'un texte d'évangiles en deux langues, pesant trois marcs sept onces quatre gros.-Notez qu'ici il n'est point question des reliquaires, des cristaux, des pierres précieuses qui décoroient sa reliure. La vérité est que le désinté⚫ressement des patriotes, une fois satisfait de cette dépouille opime, le surplus, le texte, fut avec d'autres parchemins, paperasses et bouquins, livré aux frères et amis pour en être fait, quoi?... des gargousses (1)!

L'arrêt, nous nous hâtons de le dire, ne reçut point son exécution, quant au Texte du sacre. Une main amie sut le soustraire, et, comme quelques autres monuments du fanatisme et de la superstition, il échappa aux autodafés républicains. Ce qu'il y a de certain, c'est qu'aujourd'hui il est en la garde du bibliothécaire, et porté au catalogue des manuscrits sous la rubrique A 29/31.

Voici la description fidèle de son état actuel : c'est un volume petit in-4o, sur vélin, de quarante-sept feuilles, écrites

(1) Sur la couverture en parchemin d'un manuscrit fort curieux de la bibliothèque de Reims, manuscrit retrouvé dans une armoire d'un des clubs! révolutionnaires, on lit encore cette note significative: « Vieux bouquin donné à la Société populaire pour faire des gargousses. Signé Troyon. » Ce manuscrit a pour titre le Rosier des nymphes illustres, par Jean Dagoneau, Maconois. C'est ce Dagoneau, en són temps fougueux huguenot, qui écrivit le pamphlet connu sous le titre de Légende de Claude Guise, abbé de SaintNicaise. Le Rosier des nymphes illustres, sorte de biographie des femmes célèbres, n'a rien du style haincux de ce libelle atroce.

des deux côtés et à deux colonnes sur chaque page, rélié en deux ais de chêne, recouvert de cuir rose foncé, et ci-devant orné comme on va voir. Deux écritures très distinctes partagent le volume en deux parties: la première, composée seulement de seize feuillets, la deuxième de vingt-un. Les têtés de chapitres et les initiales sont simplement ornées et coloriées pour la première partie; elles sont historiées, coloriées et rehaussées d'or pour la seconde, et le travail, assez grossier, a le caractère byzantin. Dépouillé des saintes reliques et des précieux ornements qui surchargeoient sa couverture, il est encore, pour une partie de son texte, un hiéroglyphe proposé aux paléographes du nord. La plus ancienne description que nous ayons de ce manuscrit se trouve dans un Inventaire des reliquaires, châsses, images, joyaux... de l'église et fabrique de Notre-Dame de Reims, fait et renouvelé en 1669 sur les anciens inventaires desdits reliques, ornements, etc. On y lit :

Item un livre dans lequel sont écrits les évangiles en langue grecque et syriaque, selon d'autres en esclavonique, du don de mondit seigneur cardinal de Lorraine, fait la veille de Pâques 1574, icelui couvert d'argent doré d'un costé, avec plusieurs pierres et cinq cristaux, sous lesquels sont plusieurs reliques, savoir une croix du bois de la vraye croix, et des reliques de Saint Pierre, de saint Philippe, apôtre, de saint Silvestre, pape, de saint Cyrille, de sainte Marthe, sainte Marguerite, de l'esponge et de la ceinture de Notre Seigneur; aux quatre coings sont les figures d'argent émaillé de l'aigle, de l'homme, du lion et du bœuf, symboles des quatre évangélistes. Ledit livre provient du trésor de Constantinople, et on le tient venir de saint Hiérosme, et pèse six marcs six onces. »

Le texte slavon, dit texte du sacre, de la bibliothèque de Reims, est divisé en deux parties bien distinctes. L'une, de seize feuillets, c'est l'autographe incomplet de saint Procope, premier abbé du monastère de Sazava et l'un des patrons de la Bohême. Exécuté vers 1030, en caractères cyriliens ou méthodiens, il est aujourd'hui le plus ancien monument de la litté-, rature slave.

La seconde partie, de trente feuillets, écrits en caractères glagolitiques, dits de saint Jérôme, fut exécutée en 1395 par

les ordres de l'empereur Charles IV, qui, possesseur de l'autographe de saint Procope, réunit sous la même couverture les deux textes, et les offrit, suivant l'explicit, aux moines d'un monastère de Bohême.

Le volume semble être passé depuis cette époque aux mains du patriarche de Constantinople, d'où, au xvie siècle, il fut envoyé en don au cardinal de Lorraine, qui le laissa en 1574, époque de sa mort, à son église de Reims. On peut supposer que la couverture de ce manuscrit fut ornée d'or, d'argent et de pierreries aux frais de Charles IV, mais avec la conviction que le cardinal de Lorraine ajouta quelque chose à son lustre. En effet, d'après la description que fait de cette couverture l'inventaire de 1669, cité plus haut, nous voyons au nombre des choses saintes qui l'enrichissoient, des reliques de saint Philippe, de saint Pierre, du bois de la vraie croix, de l'éponge et de la ceinture de Notre-Seigneur, toutes reliques conservées au trésor de l'église de Reims, et dont le cardinal aura distrait quelques fragments pour la plus grande décoration de l'évangéliaire de saint Procope, que l'on croyoit venir de saint Jérôme. Aussi le cardinal de Lorraine attachoit-il un grand prix à ce texte, puisque divers récits établissent que, dans les processions solennelles, il le portoit sur sa poitrine, suspendu à son cou par une chaîne d'or, et que dans la solennité de leur sacre, François II et Charles IX, qui reçurent l'onction de ses mains, Henri III, Louis XIII et Louis XIV, posèrent la main sur son texte en prononçant la formule du serment.

Le bruit qu'avoit fait autrefois ce célèbre évangéliaire et la polémique qu'en ces derniers temps il venoit encore de soulever, devoient appeler l'attention de l'habile auteur de la Paléographie universelle. Aussi, M. Sylvestre n'eut-il garde de l'oublier dans son grand et magnifique ouvrage. Deux fac-simile furent exécutés : l'un reproduisant une page de la partie cyrilienne, l'autre une page de la partie glagolitique; et à ces deux fac-simile, M. Champollion-Figeac joignit une notice dont l'intérêt devoit plus que jamais réveiller la curiosité publique.

Le monde savant s'émut de rechef, et S. M. l'empereur de Russie chargea M. Sylvestre d'exécuter, au profit de la science, et des musées bibliographiques de l'empire, un fac-simile complet du double texte de Reims.

L'entreprise offroit plus d'un genre de difficulté. La première étoit d'obtenir de l'administration municipale de Reims l'autorisation de livrer à la publicité, par la voie du calque et de la gravure, le précieux monument dont se glorifioit sa bibliothèque. M. Sylvestre, que ses remarquables travaux calligraphiques ont fait connoître, pouvoit seul solliciter une telle faveur. Sur l'avis du bibliothécaire, l'administration municipale de Reims consentit au calque, et c'est la gravure de ce calque, travail de plusieurs années don't nous annonçons la publication aujourd'hui.

Deo auspice. Pro Divo Maximi. Ro Re. Se. Aug. Hieronymi Vehi vulgo feus adulescentuli Badensis Boemicus Triumphus. Sans lieu ni date, pet. in-4°, de 22 feuillets, musique gravée, lett. rondes (1).

Cet opuscule, non cité par les bibliographes et de la dernière rareté, me paroît être l'apologie du grand Maximilien, empereur d'Allemagne, archiduc d'Autriche et roi des Romains en 1486. Le but du poème est de célébrer à l'instar d'un triomphe, Boemicus Triomphus, un épisode fort peu connu, il est vrai, de la vie de Maximilien, mais qui, comme tel, a autorisé l'auteur, Vehus de Bade, à rimer sans contradiction et plus à l'aise les louanges de son héros..

Aussi, historiquement parlant, ce n'est point pour ce triomphe peut-être apocryphe ou parce que Maximilien fut le plus

(1) On voit au dernier feuillet que l'ouvrage a été imprimé à Strasbourg par Gruninger, celui auquel nous devons la bible de 1483 et qui imprimoit ncore vers 1510,

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