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tion de pièces historiques concernant Anvers; elle provient de la. bibliothèque des Jésuites de cette ville. se compose de 9 gros vol. in-4° et renferme 294 pièces qui datent de 1555 à 1599. C'est un curieux assemblage d'édits, d'ordonnances, de traités, mêlés à des caricatures, des complaintes et des poésies burlesques. En conservant à son pays ce précieux monument de son passé, M. de Wilde a fait acte de patriotisme : nous prenons ce mot dans son acception la plus noble et la plus vraie.

J. T.

CORRESPONDANCE INÉDITE DE CH. NODIER.

Mon cher maître,

Un peu incommodé à la suite d'un travail de nuit, je prends la liberté de prolonger encore mes vacances puisque vous n'y voyez aucun inconvénient. Quelques heures de sommeil me mettront probablement en état de reprendre une vie plus active. En attendant il faut que je vous rappelle que je suis allé hier chez vous pour vous demander si votre sériosité s'effrayeroit du bavardage poétique de quelques amis qu'il me reste à vous faire connoître dimanche. Nous aurons à déjeuner à onze heures du matin Victor Hugo, Guiraud, de Vigny et autres romantiques profés, qui seront enchantés de faire votre connois. sance. Puis-je leur promettre qu'ils vous trouveront chez inoi? Faites-moi le savoir par un mot. J'ai fort à cœur que toutes les personnes qui m'aiment entrent en rapport avec vous. Il me semble que c'est un moyen encore de multiplier des liens qui ne seront jamais à mon gré ni assez forts ni assez nombreux. Je suis avec le plus sincère attachement,

Votre dévoué

CHARLES NODIER.

A Monsieur de Pixérécourt.

Je vous remercie bien, cher ami, du délicieux cadeau que vous m'avez fait. C'est le plus précieux diamant de mòn écrin; mais je vous prie de l'enchasser de deux lignes de votre main, écrites sur petit papier.

Il faut que je vous dise qu'il se présente une heureuse occasion de placer votre exemplaire non relié du Chevalier aux Dames. On m'assure que l'autre est passé dans les mains du prince d'Essling. Je trouve pour le second une offre de quatre cent cinquante francs, qui pourroit bien s'élever à cinq cents. Si C..... vous en offre moins, faites-moi le dire, et votre affaire sera baclée en un clin-d'œil, mais ne parlez pas à C........... de ma médiation dans cette affaire.

Je vous embrasse de cœur.

Vendredi, 8 février 1839.

CHARLES NODIER.

P. S. C'est merveille que le nombre des bons mots qui vivent sous un nom célèbre, et qui n'étoient, quand ils fûrent dits en dernier lieu, que la répétition d'un bon mot suranné. Voltaire avoit recueilli à Ferney un vieux jésuite nommé Adam, qui n'étoit bon qu'à faire sa partie d'échecs, et qu'il annonçoit aux nombreux visiteurs du château, en disant : « je vous présente « le père Adam, qui n'est pas le premier homme du monde.. Cette plaisanterie avoit été faite cent ans auparavant par madame Du Moulin, à l'occasion d'un jésuite du même nom, qui l'ennuyoit en, voyage, et elle est imprimée depuis l'an 1698 dans l'Ancilloniana. Or, madame Du Moulin la devoit au prince de Guémené, qui la tenoit, dit-on, de Benserade ou de Bautru, les bouffons de la vieille cour, et qui l'appliquoit, en présence d'Anne d'Autriche, à un méchant prédicateur, homonyme de ces deux-là. Je crois qu'on auroit beau jeu à parier qu'il s'en falloit de beaucoup alors qu'elle fût nouvelle. Voilà un quolibet de Voltaire qui est presque aussi vieux qu'Adam.

CH. NODIER.

A Monsieur G. de Pixérécourt.

Mon cher Shakspirécourt,

Francis a demain avec vous un rendez-vous auquel l'éloignement de ma province ne. me permet pas d'assister, mais dont je connois le motif, et ce motif m'inspire un très vif intérêt. Je vous prie donc d'accueillir, ou pour parler plus positivement, de subir ma recommandation impérieuse en faveur du compatriote qui va offrir son zèle, son admiration et ses applaudissements au théâtre qui a l'honneur d'être dirigé par votre irritabilité non Serénissime. C'est un homme de bonnes mœurs et de bonnes manières, qui ne peut souffrir aucune espèce de comparaison avec ses concurrents, et qui mériteroit votre suffrage, même quand il n'auroit pas le mien, que je regarde ici comme une grande autorité. Faites donc ce que j'exige de votre amitié, et ce que Francis vous demandera certainement avec la même chaleur.

Celle-ci n'étant pas à autre fin, je prie Dieu qu'il vous ait en sa sainte garde et qu'il vous préserve des tremblements de nerfs, de l'encre épaisse et des mauvaises plumes avec les→ quels j'ai l'honneur d'être

Mon cher Shakspirécourt,

Votre très humble et très affectionné

CHARLES NODIER.

P. S. Je vous aime de tout mon cœur.

VARIÉTÉS BIBLIOGRAPHIQUES.

Tout le monde sait que l'édition originale des pensées de Pascal est celle de 1670 (1). Mais, sous cette date, on trouve, sinon plusieurs éditions, au moins plusieurs impressions différentes. M. Faugère, dans la préface de son édition des Pensées de Pascal, en avoit déjà fait la remarque : « Nous avons trouvé, dit-il, sous le même millésime de 1670, trois éditions « princeps, identiques quant au format et quant au texte, mais << n'ayant pas le même nombre de pages, et provenant évidem«ment de trois impressions successives, ou peut-être simul«<< tanées..

J'ai moi-même sous les yeux en ce moment un exemplaire de chacune de ces trois impressions; je ne dis pas de ces trois éditions, car les changements ne sont pas assez grands pour que ce soient des éditions différentes, et c'est pourtant quelque chose de plus, comme on va le voir, que de simples tirages successifs de la même édition. De ces trois exemplaires deux m'appartiennent; le troisième appartient à M. Techener. Tous les trois sont de format in-12; tous les trois portent la date 1670, et à la fin du privilége la même mention : achevé d'imprimer le 2 janvier 1670. On trouve dans tous les trois les mêmes approbations, la même table. Deux ont, en outre, la même pagination; mais tous les trois diffèrent entre eux par la forme et par la grosseur du caractère. Quelle est de ces trois impressions celle qui a paru la première et qui a servi de modèle aux deux autres ?

La question seroit assez indifférente si le moyen, à l'aide du

(1) On nous apprend à l'instant que la Bibliothèque royale vient de faire l'acquisition d'une édition portant la date de 1669.

quel on peut, je crois, décider de la priorité n'étoit puisé dans certaines corrections de style, révélées par un curieux erratum, qui ne se trouve que dans l'un de ces trois exemplaires. Un autre de ces volumes, celui qui appartient à M. Techener, porte bien aussi un erratum, mais cet erratum n'a pour but que de rectifier de simples fautes d'impression. L'erratum dont je parle indique des scrupules survenus, après l'impression, dans l'esprit des éditeurs sur le fond des choses; il a pour but de corriger, non pas des fautes échappées au prote, mais le style même de Pascal, et d'éclaircir ou de compléter ce qui sans doute, l'impression achevée, n'aura pas paru aux amis de Pascal assez clair ou assez exact. En un mot, c'est Pascal lui-même qui est l'objet de l'erratum, et aussi j'avoue que ces corrections me paroissent, en général, malheureuses; elles éteignent l'énergie du style. Pascal n'y regardoit pas de si près. Il exprimoit sa pensée avec plus d'audace, en homme sûr de lui-même, et trop au-dessus des petits scrupules pour s'arrêter à ces minuties. Ainsi Pascal dit: Voilà ce que c'est que la foi: Dieu sensible au cœur. L'erratum avertit d'ajouter au mot la Foi l'épithète de : parfaite. Les autres cor- . rections, en petit nombre d'ailleurs, sont du même genre. Je ne les cite pas parce que les travaux de M. Faugère et de M. Cousin ont suffisamment établi à quel point les premiers éditeurs de Pascal se sont crus les maîtres de changer et d'altérer le texte qu'ils avoient entre les mains.

Des deux autres exemplaires que j'ai sous les yeux, l'un n'a pas d'erratum du tout. Les corrections ont été introduites dans le texte même. L'autre a un erratum, mais cet erratum, comme je l'ai déjà remarqué, ne rectifie que de pures fautes d'impression.

Voici donc, à mon avis, l'ordre dans lequel il faut ranger ces trois impressions: La première, et par conséquent la véritable édition originale, est celle dans laquelle se trouvent, en erra tum, les corrections que les éditeurs, non contents des changements qu'ils avoient déjà fait subir au texte de Pascal, ont

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