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AVERTISSEMENT

SUR LES PIÈCES SUIVANTES.

L'IMPRESSION de la deuxième classe des OEuvres de Bossuet étoit entièrement achevée, quand la mort enleva M. l'abbé Hémey d'Auberive, éditeur de cette collection. Nous n'avons point trouvé dans ses papiers le détail du plan qu'il se proposoit de suivre pour les autres classes. Il s'étoit borné à faire le dépouillement de ce que contient chacune des éditions déjà existantes, avec des remarques sur leurs défauts : le reste se compose de notes volantes, renfermant des observations sur certains endroits ou certains ouvrages de Bossuet. Nous n'y avons rien vu que M. le cardinal de Bausset n'ait dit amplement dans son Histoire.

Chargés de continuer le travail de cette édition, sans avoir de route fixe tracée d'avance, nous eussions désiré employer quelque temps à une étude approfondie des OEuvres de l'évêque de Meaux, afin de les ranger dans une classification plus exacte. Mais pressés par l'Imprimeur, qui avoit à cœur de remplir ses engagemens envers le public, nous avons dû mettre de suite la main à l'œuvre, ne pouvant faire nos remarques qu'à mesure que les matières passoient sous nos yeux, et que l'impression s'avançoit.

En mettant en ordre les classes suivantes, nous avons découvert diverses pièces, qui doivent nécessairement faire partie de la seconde classe, comprenant les écrits composés par Bossuet, soit pour son diocèse, soit au nom du Clergé de France. Elles auront sans doute échappé à l'attention de M. l'abbé Hémey. Mais nous n'avons point hésité à faire une addition au tome vii, auquel elles appartiennent par l'ordre des matières; d'autant plus que ce volume étoit très-inférieur aux autres pour le nombre des pages.

Le premier de ces écrits a pour titre : DE DOCTRINA concilii Tridentini circa Dilectionem in SACRAMENTO POENITENTIÆ REQUISITAM. Voici à quelle occasion Bossuet le composa. Des théologiens prétendoient qu'un acte de contrition uniquement formé ou par la honte du péché, ou par la crainte des peines de l'enfer, suffisoit pour être réconcilié avec Dieu dans le sacrement de Pénitence. Quelque opposition que ce sentiment paroisse avoir avec la doctrine du concile de Trente, il étoit cependant soutenu par des auteurs assez graves.

Bossuet, pour effacer les impressions que de telles autorités pouvoient faire sur l'esprit de son clergé, invita ses ecclésiastiques à des conférences qu'il tint assidûment pendant quelques années : ce grand évêque y traita amplement les différentes questions qu'on pouvoit faire sur l'amour de Dieu, et il s'appliqua plus particulièrement à les instruire sur la nécessité de cet amour dans le sacrement de Pénitence. Les leçons d'un aussi grand maître, jetèrent de profondes racines dans le cœur de ses disciples; mais afin qu'ils ne fussent pas les seuls qui profitassent des lumières qu'il leur avoit communiquées, ils lui demandèrent avec instance d'écrire ce qu'il avoit enseigné de vive voix, parce que lui seul étoit capable de mettre l'ordre, la force, et la clarté dans une ma› tière aussi importante.

Bossuet se rendit à leur désir; et dès qu'il eut quelques momens libres; il exécuta ce qu'on exigeoit de lui. Cet ouvrage, comme il le dit lui-même au com.. mencement, n'est que l'esprit des conférences qu'il avoit tenues avec ses curés sur cette importante matière.

On peut le regarder aussi comme une esquisse d'un traité plus ample que ce prélat se proposoit de donner, et dans lequel il comptoit faire entrer toute la tradition de l'Eglise. Bossuet se borne dans celui-ci à expliquer les décrets du concile de Trente; et c'est d'après la doctrine de ce concile, qu'il entreprend de

montrer la part que l'amour de Dieu doit avoir dans la justification du pécheur, et surtout dans le sacre'ment de Pénitence.

: Il n'a pas publié cet écrit de son vivant. L'évêque de Troyes, son neveu, le fit imprimer pour la première fois en 1736, avec une traduction française. En revoyant le texte, nous y avons corrigé plusieurs fautes qui le déparoient.

La seconde pièce est une ORDONNANCE donnée en 1685, pour réformer des abus scandaleux qui s'étoient introduits à l'occasion d'une foire qui se tenoit chaque année, auprès du couvent de Cerfroid, chef-lieu de l'ordre des Mathurins, et dans laquelle on se livroit à toute sorte d'excès, qui troubloient le service divin. C'est un monument du zèle épiscopal de Bossuet. Cette Ordonnance est imprimée dans l'Histoire de l'église de Meaux, par D. Toussaint Duplessis, tom. 11, pag. 414 et 415. Nous avons tenté tous les moyens pour nous procurer d'autres pièces du même genre; mais nos recherches ont été infructueuses.

Nous plaçons à la suite un Extrait du procès-verbal de l'assemblée du Clergé de 1700, qui contient un RÉGLEMENT adopté par cette assemblée, portant que tout Régulier, de quelque ordre que ce soit, qui voudra une approbation pour prêcher ou pour confesser dans un diocèse, devra être muni d'un certificat, signé de son Provincial, qui rendra témoignage de ses vie et mœurs. Ce Réglement fut envoyé à tous les évêques du royaume, avec une LETTRE circulaire de l'Assemblée. Bossuet, en qualité de chef de la commission chargée de ce travail, avoit rédigé ces deux pièces, et fait le rapport à l'Assemblée.

Le dernier écrit est une ORDONNANCE ET INSTRUCTION PASTORALE de M. de Noailles, archevéque de Paris, en date du 20 août 1696, dans laquelle il condamne le livre intitulé: Exposition de la Foi de l'Eglise romaine, touchant la grâce et la prédestination. L'auteur de ce livre étoit l'abbé de Saint-Cyran, Martin de Barcos, qui avoit succédé dans cette abbaye, au

fameux Jean du Verger de Haurane, son oncle. Non moins zélé que lui pour la doctrine de Jansénius, il avoit composé cet ouvrage pour l'établir de plus en plus. La première des cinq propositions s'y trouvoit même en termes exprès, présentée comme une vérité de foi. L'archevêque de Paris ne pouvant supporter un tel excès, qui tendoit à remettre en question ce que l'Eglise avoit décidé depuis long-temps, et à exciter de nouveaux troubles, condamna l'Exposition avec les qualifications les plus fortes. Mais en même temps ce prélat, pour prémunir son troupeau contre les nouveautés, joignit à son Ordonnance un Précis du dogme de l'Eglise sur les matières de la Grâce. Les manuscrits de l'abbé Ledieu nous apprennent que l'évêque de Meaux étoit l'auteur de cette partie dogmatique, quoiqu'il n'en ait pas voulu convenir publiquement dans le temps; mais il en fit l'aveu quelques années après en présence de cet abbé; et on voit par sa correspondance (*) qu'il mettoit un grand intérêt à ce que cette Instruction fût approuvée à Rome. Cette pièce devoit nécessairement être insérée dans les OEuvres de Bossuet, puisqu'il est avéré qu'il y a eu la plus grande part.

Nous ne parlerons point de l'éclat auquel cette Instruction pastorale donna lieu, deux ans après, par la publication du fameux Probléme ecclésiastique. On en trouve le détail dans l'Histoire de Bossuet, tom. iv, liv. xi, n. xш, et dans les Mémoires du chancelier d'Aguesseau sur les affaires de l'Eglise de France, depuis 1697 jusqu'en 1710, tom. xш de ses OEuvres.

(*) Lettres des 3 et 4 septembre, 27 octobre, 5 et 18 novembre 1696: tom. x1, ci-après.

Ce 1. Mai 1819.

DE

DOCTRINA CONCILII TRIDENTINI

CIRCA

DILECTIONEM

IN SACRAMENTO POENITENTIÆ

REQUISITAM.

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