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PREMIÈRE SEMAINE DE CARÊME.

I. DIMANCHE.

Messe. La messe est chantée à dix heures et demie, à la chapelle Sixtine, par un Patriarche, ou, à son défaut, par un Evêque assistant au trône. Le sermon latin est prêché par le Procureur-général des Dominicains qui promulgue l'indulgence de dix ans et dix quarantaines. Le motet de l'Offertoire est de Gabriel Galvex: Emendemus in melius quæ ignoranter peccavimus, ne subito præoccupati die mortis quæramus spatium pœnitentiæ et invenire non possimus. Attende, Domine, et miserere, quia peccavimus tibi.

Station. La station a lieu à S. Jean de Latran, où l'on gagne une indulgence de 10 ans et 10 quarantaines. Les vêpres se chantent à 4 heures et on y découvre les têtes de S. Pierre et de S. Paul. La chapelle des reliques est ouverte à la dévotion des fidèles. On y distingue entr'autres:

Du sang et de l'eau qui coulèrent du côté percé de J. C., après sa mort.

Un morceau du bois et du titre de la croix.

Le Suaire qui enveloppait la tête de N. S. dans le sépulcre. Le voile, encore taché de sang, dont la Ste. Vierge couvrit la nudité de J. C. sur la croix.

Un morceau de l'éponge qui fut trempée dans le fiel et le vinaigre pour apaiser la soif de J. C. sur la croix.

Le vêtement de pourpre, encore taché de sang, dont J. C. fut habillé par dérision.

Une épine de la sainte couronne.

Du linge avec lequel J. C. essuya les pieds de ses apôtres.

Du linge avec lequel J. C. s'essuya les mains à la dernière Cène.

Des cheveux et du vêtement de la Ste. Vierge.

Partie du menton de S. Jean Baptiste.

Une partie de la chaîne qui liait S. Jean évangéliste, lorsqu'il fut amené d'Ephèse à Rome et emprisonné là où est actuellement la confession de la basilique.

Coupe dans laquelle S. Jean dut boire, sans qu'il lui fît mal, le poison auquel le condamna l'empereur Domitien.

La tunique avec laquelle S. Jean ressuscita les ministres de l'empereur morts subitement pour avoir goûté à ce même poison.

Chef de S. Pancrace.

Du sang de S. Charles Borromée.

Chef de S. Zacharie.

Un doigt de Ste. Catherine de Sienne.

Un bras de Ste. Hélène.

Je ne puis passer ici sous silence un monument fort intéressant qui corrobore un fait cité par les fresques de SaintPierre in Montorio.

Dieu se sert fréquemment du sommeil et des songes qui l'accompagnent pour révéler ses desseins et prédisposer l'esprit à leur prompte réalisation. François d'Assise avait inutilement supplié le Pape de vouloir bien approuver l'Ordre nouveau qu'il désirait fonder dans l'Eglise. Repoussé, mais non découragé, il se tenait humblement sous les galeries du palais de Latran, attendant une occasion favorable pour reparaître devant Sa Sainteté. Mais Innocent III, ayant aperçu en songe François qui soutenait sur ses épaules la basilique voisine prête à s'écrouler, comprit de quel secours serait pour l'Eglise un auxiliaire si puissant.

Or, Nicolas IV, sorti des rangs des Frères-Mineurs, entreprit la reconstruction de la basilique de Latran. Il data son œuvre et motiva la rénovation entreprise sur le signe donné au commencement du siècle. La basilique allait crouler, si les épaules et les mains de François ne l'eussent soutenue. Innocent III prit le côté moral du songe et fonda l'ordre des Frères-Mineurs. Nicolas IV en envisagea le côté matériel et restaura, en reprenant aux fondements, l'église mère et maîtresse de toutes les églises. François avait édifié un temple spirituel à Dieu; un

de ses disciples, franciscain, consommait le projet en élevant l'édifice matériel.

Nicolas IV, pour perpétuer le souvenir de cette double entreprise, fixa sur le mur de clôture du chœur, en cubes d'émail doré, se détachant sur un fond d'azur, cette charte en vers latins:

+Tertius Ecclesie pater Innocentius hora
qua se se dederat sompno nutare ruine

hanc vidit eclesiam : mox vir pannosus et asper
despectus que humerum supponens sustinet illam.
At pater evigilans Franciscum prospicit atque
Vere est hic, in quid, quem vidimus; iste ruentem
ecclesiam que fidem que feret. Sic ille petitis
cunctis concessis liber letusque recessit.
Francisci proles, primus de sorte Minorum,
Hieronymus quarti Nicolai nomine surgens
Romanus presul partes circumspicit huius
ecclesie certa iam dependere ruina,

ante retro que levat, destructa reformat et ornat
et fundamentis partem componit ab ymis.
Postrema qua prima Dei veneranda refulsit
visibus humanis facies hec integra sistens
qo. fuerat steterat que situ relocatur eodem (1).
Presulis ecce tui, Deus, hec amplectere vota
que tibi persolvit domus huius amando decorem:
serva, vivifica celo terra que beatum

(1) Nicolas IV a en effet replacé au centre de l'abside de la nouvelle basilique la figure du Christ qui, suivant la tradition et le Bréviaire romain, aurait une origine miraculeuse. « Cujus consecrationis (de Saint-Sauveur) celebratur hodierno die (9 novembre) quo primum Romæ publice ecclesia consecrata est et imago Salvatoris in pariete depicta populo Romano apparuit. (Breviar. Rom.) Malgré ce triple témoignage, il est difficile de voir dans la tête nimbée du Sauveur, dite achérotype, autre chose que la figure qui ornait jadis l'abside de Saint-Jean de Latran, que façonna grossièrement en mosaïque un artiste du ve ou du VIe siècle et que par respect conserva le pape Nicolas IV.

effice nec manibus tradas hunc hostis iniqui.
Ingrediens populus devotus munera sumat
que bonus hic pastor dedit indulgendo benigne
et larga pietate pater peccata remittens.
Anno ab incarnatione domini nri
ihu, xpi M. CC. XCI. pontificatus eius-
dem dni Nicolai pp. IIII. anno III.

Exposition de la Ste. Colonne. ·

A Ste. Praxède, la colonne

de la Flagellation de N. S. est exposée, dans sa chapelle, à la vénération des femmes seules.

Oratorio.

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Une demi-heure après l'Ave Maria, dans l'oratoire voisin de la Chiesa Nuova, commence un Oratorio de musique sacrée.

Les oratorios ont pris leur nom de l'oratoire où ils s'exécutent, sous la direction des Oratoriens. Les hommes seuls y sont admis.

Chaque oratorio se compose de deux parties, Dans la première on entend successivement le chant des Litanies de la Ste. Vierge et du Salve Regina en musique avec accompagnement d'orgue, une courte homélie sur l'évangile du jour récitée par un enfant et soit le commencement d'un mélodrame sacré avec orchestre, soit plusieurs compositions musicales distinctes. La seconde partie débute par un sermon prêché par un oratorien et se termine soit par la fin du mélodrame, soit par divers morceaux de musique vocale et instrumentale. Exposition du S. Sacrement. A Ste. Praxède et à S. Augustin, à quatre heures, on expose le saint-Sacrement et l'on fait des prières pour les besoins de l'Eglise.

II. LUNDI.

Il y a station, avec indulgence de dix ans et dix quarantaines, aux églises de S. Pierre in Vincoli et de S. Jean della Pigna.

A S. Pierre in Vincoli, la grand’messe se chante à onze heures et est suivie des vêpres. On vénère, au maître-autel, les corps des sept frères Machabées. Les reliques suivantes sont ex

posées les chaînes de S. Pierre apôtre, la partie supérieure des chefs de Ste. Constance et de Ste. Emérance, la mitre brodée de S. Ubald évêque de Gubbio, des morceaux insignes des croix de S. Pierre et de S. André, des ossements de S. Valentin m., de S. Vincent m., de S. Marcel m., (dans un chef de bois), de S. Hippolyte m., (id.), des onze mille vierges, (id.), de Ste. Marguerite reine d'Ecosse, de S. Hyacinthe m.; de la chair du B. Archange, du bras de Ste. Agnès v. m. (dans un bras de bois), un doigt de Ste. Agnès v. m. (dans un doigt d'or).

A S. Jean della Pigna, on expose le crâne de S. Basilée m., le crâne de S. Fidèle m., un os de Ste. Candide m., un os de S. Urbain m., un os de S. Innocent m., un os de Ste. Colombe m., le chef de S. Castule m., un os de S. Fortunat m., un os de Ste. Claire m., le crâne de S. Justin m., un fragment de l'épine dorsale de Ste. Aurélie m., une jambe de S. Faustin m., un os de Ste. Bonose m., un os de S. Prosper m., une jambe de S. Vincent m., un os de Ste. Sévère m., et un os de S. Aurèle m.

A la Ste. Trinité, via Condotti, à quatre heures, se fait l'exercice de la bonne mort. On y gagne l'indulgence plénière.

III. MARDI.

La station se fait à Ste. Anastasie: on y gagne une indulgence de dix ans et de dix quarantaines.

On y vénère, au maître-autel, les corps des Stes. Fauste et Anastasie, et les reliques suivantes qui sont exposées :

De l'étendard de soie rouge de S. Georges m.; un bras de Ste. Maxime m., un bras de Ste. Marie m., un bras de S. Crescentien m., un bras de S. Mergure m., des ossements de S. Saba abbé, de Ste. Anastasie m., des Quatre Couronnés, de S. Fabien et de S. Sébastien m., le corps de S. Successus, enfant m., (1) avec son épitaphe; le calice de S. Jérôme qui célèbra dans

(1) Son nom SUCESSUS est encadré d'une couronne surmontée d'une palme.

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