Obrazy na stronie
PDF
ePub

des dictionnaires populaires japonais, les ont accompagnées des formes chinoises régulières, et les ont classées en deux séries, l'une d'après le nombre des traits chinois, l'autre d'après l'aspect que donne à chaque signe le pinceau des Japonais1. On s'orientera avec plus ou moins de facilité dans cette écriture, selon que l'on a fait des études plus ou moins solides en chinois, études indispensables à ceux qui veulent acquérir une connaissance profonde de la langue et de la littérature du Japon.

JULES MOHL, de l'Institut.

'A Manuel of chinese running-head writing, especially as it is used in Japan compiled from original sources by R. J. de Saint-Aulaire and W. P. Groeneveldt. Amsterdam, 1861; in-4° (iv-1 13 et 60 pages lithographiées).

Va SÉRIE. TOME IV. — No 24; 1864. (63a vol. de la coll.) 30

Compte rendu à nos abonnés.

Importante décision de la Congrégation du Saint-Office, condamnant sept propositions de philosophie Ontologique.

Nous allions, selon notre coutume, résumer ici les travaux insérés dans ce volume, lorsque nous avons reçu la Revue des Sciences ecclésiastiques, recueil dirigé par M. l'abbé Bouix, sous le patronage de Mgr l'évêque d'Arras, dans laquelle nous avons lu une décision d'une importance majeure pour la question philosophique qui se débat à notre époque, entre les Traditionalistes et les Rationalistes chrétiens, comme ils s'appellent eux-mêmes. Cette décision a pour but la condamnation de diverses propositions Ontologiques, concernant la connaissance immédiate de Dieu, les idées innées, l'être, les universaux, la création, etc.; toutes questions souvent traitées dans les Annales. En voici le texte et la traduction :

Décision du Saint-Office romain.

« Il a été demandé à la Congrégation de la Sainte-Inquisi>>tion Romaine et Universelle d'inquisition, si les propositions » suivantes pouvaient être enseignées en sûreté.

Ire Proposition.

» La connaissance immédiate de Dieu, au moins habituelle, » est essentielle à l'intellect humain, de telle manière que, » sans elle, on ne peut rien connaître, puisqu'elle est la lu»mière intellectuelle elle-même.

II. Proposition.

» Cet Être qui est en tous et sans lequel nous ne compre» nons rien, est l'Étre divin.

A Sanctæ Romanæ et Universalis Inquisitionis Congregatione postulatum est, utrum sequentes propositiones tutò tradi possint:

Propositio Ia. Immediata Dei cognitio, habitualis saltem, intellectui humano essentialis est, ita ut sine ea nihil cognoscere possit: siquidem est ipsum lumen intellectuale.

Propositio II. Esse illud, quod in omnibus et sine quo nihil intelligimus, est Esse divinum.

IIIe Proposition.

» Les universaux, considérés à parte rei, ne sont point dis» tingués réellement de Dieu.

IV Proposition.

» La notion innée de Dieu, en tant que simplement Etre, » renferme d'une manière éminente toute autre connaissance, » de manière que, par elle, tout Être nous est implicitement >> connu, sous quelque aspect qu'il soit connaissable.

Ve Proposition.

>> Toutes les autres idées ne sont que des modifications de » l'idée, par laquelle Dieu est compris simplement comme » Être.

VI Proposition.

>> Les choses créées sont en Dieu comme la partie dans le » tout, non point dans un tout formel, mais dans un tout in» fini, très-simple, qu'il pose hors de soi comme ses parties, » sans aucune division ou diminution de lui-même.

VII Proposition.

» La création peut s'expliquer ainsi : Dieu, par l'acte même » spécial, par lequel il se comprend et se veut, comme dis» tinct d'une créature déterminée, par exemple l'homme, » produit la créature.

Propositio IIIa. Universalia, a parte rei considerata, a Deo realiter non distinguntur.

Propositio IVa. Congenita Dei, tanquam entis simpliciter, notitia omnem aliam cognitionem eminenti modo involvit, ita ut per eam omne Ens, sub quocumque respectu cognoscibile est, implicite cognitum habeamus.

Propositio Va. Omnes aliæ ideæ non sunt nisi modificationes ideæ, qua Deus tanquam Ens simpliciter intelligitur.

Propositio Vla. Res creatæ sunt in Deo tanquam pars in toto, non quidem in toto formali, sed in toto infinito, simplicissimo, quod suas quasi partes absque ulla sui divisione et diminutione extra se ponit.

Propositio Vlla. Creatio sic explicari potest: Deus ipso actu speciali, quo se intelligit et vult tanquam distinctum a determinata creatura, homine v. g., creaturam producit.

Férie 4, le 18 septembre 1861.

>> Dans la Congrégation générale qui a eu lieu dans le cou» vent de Sainte-Marie-sur-Minerve, devant les EE. et RR. Car» dinaux de la sainte Eglise romaine, Inquisiteurs généraux >> dans toute la république chrétienne contre la perversité hé» rétique, ces mêmes EE. et RR. Cardinaux, après le vote des >> Consulteurs, et après avoir mûrement pesé toutes et cha>> cune des propositions sus-énoncées, ont répondu au doute » proposé: NÉGATIVEMENT.

[ocr errors]

>> ANGELUS ARGENTI. »

Maintenant quelles sont les philosophies atteintes par cette solennelle décision? Cela n'est pas bien difficile à deviner. Mais, pour le moment, nous ferons seulement observer que les Annales de philosophie ont toujours combattu l'Ontologisme, sous quelque forme qu'il se présentât. C'est sur ce point qu'elles ont fait expressément leurs réserves, en ce qui touche la philosophie de M. l'abbé Rosmini 1 et la philosophie de MM. les professeurs de Louvain, dans les observations 2 jointes à l'exposé qu'ils ont soumis à la sacrée Congrégation de l'Index. C'est sur ce point qu'elles se sont jointes à la Civiltà cattolica, qui, elle aussi, a constamment combattu l'Ontologisme3.

Nous pouvons ajouter encore que tous nos adversaires en France, tous les Semi-Rationalistes, tous ceux qui attaquent

Feria IV, die 18 septembris 1861.

In Congregatione Generali habita in Conventu S. M. supra Minervam coram EE. et RR. DD. S. R. E. Cardinalibus contra hæreticam pravitatem in tota Republica christiana Inquisitoribus Generalibus, iidem EE. et RR. DD. præhabito voto DD. Consultorum, omnibus et singulis propositionibus superius enunciatis mature perpensis, proposito dubio responderunt : — Negative.

L. S.

Angelus Argenti S. R. et U. I. Notarius.

Voir l'article: Quelques détails sur le sort de la philosophie de M. l'abbé Rosmini, en France, et sur le décret de l'Index qui refuse de la censurer, t. 11, p. 71, et surtout p. 76 (5a série).

2 Voir l'exposé de la philosophie traditionnelle de MM. les professeurs de Louvain, t. 1, p. 276, et nos réserves, p. 286 (5° série).

3 Voir le mot Civiltà Cattolica dans la Table générale du xxe volume (4o série), et en particulier le t. 1x, p. 153, 174, et le t. xix, p. 262.

le Traditionalisme, et tous les Rationalistes, sont Ontologistes à divers degrés. Nous verrons comment tous ces auteurs recevront cette décision.

Et puisque nous avons parlé des décisions philosophiques venues de Rome, nos abonnés seront bien aises sans doute de savoir où en sont restées les discussions entre MM. les professeurs de l'Université catholique de Louvain et leurs adversaires belges.

Après avoir publié la décision de la Congrégation de l'Index, la Revue catholique a gardé le plus profond silence sur cette question. Son adversaire, le Journal historique de M. Kersten, avait fait de même jusqu'à son dernier cahier, celui de décembre; mais, dans ce cahier, éclate tout à coup la déclaration suivante :

« Pour la première fois, le Journal historique éprouve un retard d'une couple de jours. Ce retard a été occasionné par la suppression de deux articles, dont le premier, fort long et occupant la plus grande partie de la 2o feuille, était prêt à être mis sous presse, quand des raisons graves nous ont engagé à le retirer. Cet article était destiné à réfuter un nouveau livre de M. Labis, chanoine honoraire et professeur au séminaire à Tournai, livre intitulé: Réponse au R. P. Dechamps, ou trois chapitres sur la démonstration de la religion. Pour nous faire mieux comprendre, nous citons les premières lignes de cet article :

[ocr errors]

« C'est à regret que nous nous occupons de cette nouvelle publication. A la prière d'une autorité que nous sommes toujours empressé d'écouter, nous

» nous étions engagé, il y a environ trois mois, à ne point rouvrir la contro

[ocr errors]

verse relative au Traditionalisme. On nous garantissait en retour le silence » des Traditionalistes. M. Labis ayant rompu la trève, nous nous croyons dé>>> gagé de notre promesse. D'ailleurs, c'est la seconde fois qu'après un com» promis de ce genre, M. Labis recommence la lutte.»

» Le second article concerne une brochure italienne qui vient d'être publiée à Florence, sous le titre : La Curia romana e i Gesuiti (La cour de Rome et les Jésuites), contenant entre autres deux lettres de S. E. le cardinal d'Andrea et une lettre de S. E. le cardinal Antonelli.

» La publication de ces deux articles nous semblait utile et en quelque sorte nécessaire. Mais notre Révérendissime Évêque (Mgr de Montpellier), mû par des raisons supérieures qu'il a eu la bonté de nous communiquer, nous ayant invité, au moment même de la mise sous presse, à prolonger notre silence sur cette matière, nous nous sommes fait un devoir de retirer lesdits articles et de les tenir en réserve 1. »

Plusieurs remarques sont à faire sur cette déclaration :

1° On y voit que la décision de Rome sur le Traditionalisme de MM. les professeurs de Louvain n'a été acceptée par leurs 1 Journal hist. et littéraire, t. xxvш, p. 404,

« PoprzedniaDalej »