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» mains; » et comment Plutarque a pu tant blâmer pour cet usage les Gaulois, les Scythes et les Carthaginois 1. On s'explique aussi difficilement comment Sophocle a pu l'attribuer seulement aux barbares. Voici ses expressions:

<< On choisit une vierge pour la sacrifier pour le salut de la » ville, car c'est une ancienne coutume chez les barbares » d'offrir une offrande humaine à Kronos 2. >>

19. Des sacrifices humains en Asie. Les Bassares et les Syriens.

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Après avoir parcouru la Grèce dans tous les sens, nous allons jeter un coup d'œil rapide sur l'Asie orientale, et là encore nous allons retrouver l'usage constant des sacrifices humains offerts aux dieux.

Les Bassares sont un petit peuple de la Lydie. Voici ce que nous en dit Porphyre :

« Quant aux Bassares, qui jadis avaient imité non-seulement » les sacrifices des Tauriens, mais qui encore mangeaient la >> chair des hommes sacrifiés... qui ignore que, entrant en fu»reur contre eux-mêmes et se mordant mutuellement, ils ne » cessèrent de se nourrir de sang, que quand ceux qui, les » premiers, avaient introduit ces sortes de sacrifices, eurent » détruit leur race 3.

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En avançant vers l'orient, nous trouvons, en Syrie, Laodicée et Pergame, et Porphyre nous dit encore :

« Une vierge, à Laodicée de Syrie, était sacrifiée tous les » ans à Minerve; maintenant on lui a substitué une biche1. » Cette malheureuse coutume persistait encore, en ces con

1 Voir Annales, t. I, p. 461-462.

2

Δἱμορρόεν τὸ κόριον ᾑρέθη πόλει·

Νόμος γάρ ἐστι τοῖσι βαρβάροις Κρόνῳ

Θυηπολεῖν βρότειον ἀρχῆθεν γέρας.

(Soph., frag. 457, édit. Didot, p. 332.)

3 Βασσάρων δὲ δὴ τῶν τὸ πάλαι τὰς Ταύρων θυσίας οὐ μόνον ζηλωσάντων, ἀλλὰ καὶ τῇ τῶν ἀνθρωποθυσιῶν βακχεία βοράν τούτων προσθεμένων, etc. (Porphyre, De l'abstinence de la chair des animaux, 1. 11, c. 8; édit. Didot, p. 26.)

4 Εθύετο γὰρ καὶ ἐν Λαοδικείᾳ τῇ κατὰ Συρίαν τῇ ̓Αθηνᾷ κατ ̓ ἔτος παρθένος, vy de lapos (Porphyre, De l'abstinence, etc., 1. II, c. 56; édit. Didot, p. 45; et dans Eusèbe.)

trées, même au 8° siècle de notre ère. Voici en effet ce que rapporte Cedrenus:

« Les habitants de Pergame, à l'instigation d'un certain » mage, avaient coupé en morceaux une femme enceinte, et, » l'ayant fait bouillir dans un vase, ils obligèrent tous ceux >> qui voulaient combattre, de tremper le gantelet de leur >> main droite dans la victime. C'est pour cela que, par un juste » jugement de Dieu, ils furent livrés à leurs ennemis 1. »

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Abordons maintenant les célèbres adorateurs du feu et les sectateurs de Zoroastre; là encore nous trouvons les sacrifices humains.

Dans la route de Xerxès (478 ans avant Jésus-Christ) pour entrer dans la Grèce, l'armée étant arrivée en Macédoine, dans un endroit appelé les Neuf voies, les Perses y firent un sacrifice humain qu'Hérodote raconte en ces termes :

« Ayant appris que ce lieu s'appelait les Neuf voies, les Perses » y enterrèrent vivants neuf jeunes hommes et neuf jeunes >> filles choisis parmi les habitants du pays. » A ce propos, Hérodote ajoute « qu'Amestris, femme de Xerxès, fit enterrer >> vivants quatorze des fils des Perses les plus illustres, comme » une offrande agréable au dieu qui habite sous terre 2.

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Plutarque confirme ce fait en changeant seulement le nombre des victimes humaines.

« Amestris, dit-il, femme de Xerxès, dans l'espoir de pro» longer sa vie, fit enterrer douze hommes tout vivants, qu'elle » offrit à Pluton, ce dieu qui, suivant Platon, a été nommé » Adès, pour son humanité, sa sagesse, son opulence et le

· Εἰσηγήσεσι γάρ τινος Μάγου ἐνέγκαντες οἱ τῆς πόλεως ἔγκυον γυναῖκα, ταύτην ἀνετέμον, καὶ τὸ βρέφος ἐν κακάβῳ ἑψήσαντες, εἰς τὴν τοιαύτην θεοβδέλυκτον θυσίαν πάντες οἱ πολεμεῖν βουλόμενοι, τὰ μανικία τῆς δεξιᾶς χειρὸς αὐτῶν ἔβαψαν, etc. (Gedrenus, abrégé d'histoire, in-fol., t. 1, p. 450. Paris, 1647.)

2 Εννέα δὲ ὁδοὺς πυνθανόμενοι τὸν χῶρον τοῦτον καλέεσθαι, τοσούτους ἐν αὐτῷ παῖδάς τε καὶ παρθένους ἀνδρῶν τῶν ἐπιχωρίων ζώοντας κατώρυσσον. Περσικὸν δὲ τὸ ζώοντας κατορύσσειν. Ἐπεὶ καὶ ̓́Αμηστριν τὴν Ξέρξεω γυναῖκα πυνθάνομαι γηράσασαν δὶς ἑπτὰ ἐόνταν ἐπιφανέων Περσέων παῖδας ὑπὲρ ἑωυτῆς πῷ ὑπὸ γῆν λεγο μένῳ εἶναι Θεῷ ἀντιχαρίζεσθαι κατορύσσουσαν (Hérodote, l. vi, c. 114).

» charme persuasif de la parole qui retient les âmes près de » lui 1. »

21.

Des sacrifices humains chez les Gètes, les Scythes et les Massagètes. Remontons maintenant vers le nord, et là nous trouvons encore la continuelle pratique de l'homme dévoyé par une puissance mystérieuse et incompréhensible à sacrifier ses semblables.

« Les Gètes, dit Hérodote, se croient immortels, et pensent » que celui qui meurt va trouver leur dieu Zalmoxis, que quel» ques-uns d'entre eux croient le même que Gébéleizis. Tous » les cinq ans, ils désignent par la voie du sort quelqu'un de leur » nation, et l'envoient porter de leurs nouvelles à Zalmoxis, avec » ordre de lui représenter leurs besoins2. Voici comment se fait » la députation. Trois d'entre eux sont chargés de tenir une » javeline la pointe en haut, tandis que d'autres prennent par » les pieds et par les mains, celui qu'on envoie à Zalmoxis. Ils >> le mettent en branle, et le lancent en l'air, de façon qu'il >> retombe sur la pointe des javelines. S'il meurt de ses blessu>> res, ils croient que leur Dieu leur est propice; s'il n'en meurt » pas, ils l'accusent d'être un méchant. Quand ils ont cessé de >> l'accuser, ils en députent un autre en lui donnant aussi » leurs ordres, tandis qu'il est encore en vie.»

Quant aux Scythes, voici ce que nous en dit le même historien.

Sur un grand autel formé de sarments, les Scythes placent un vieux Cimeterre en fer. C'est le simulacre de Mars, auquel ils offrent tous les ans des sacrifices de chevaux, et lui immolent plus de victimes qu'au reste des dieux. « Ils lui sacrifient >> aussi la 100 partie de tous les prisonniers qu'ils font sur >> leurs ennemis, mais non de la même manière que les ani

1 Αμηστρις δὲ ἡ Ξέρξου γυνὴ δώδεκα κατώρυξεν ἀνθρώπους ζῶντας ὑπὲρ αὑτῆς τῷ Αδη, ὃν ὁ Πλάτων φησὶ φιλάνθρωπον ὄντα, καὶ σοφὸν, καὶ πλούσιον, πειθοῖ καὶ λόγῳ κατέχοντα τάς Ψυχὰς, Αδην ὠνομάσθαι. (De la superstition, n. 13.) Voir en core Aristide, t. 11, p. 414, et Hyde, de Religione persarum, c. 2; et Brisson, lib. 11, de Regibus persarum.

2 Διὰ πεντετηρίδος δὲ τὸν πάλῳ λαχόντα αιεί σφεων αὐτέων ἀποπέμπουσι ἄγγε λον παρὰ τὸν Ζάλμοξιν, ἐντελλόμενοι τῶν ἂν ἑκάστοτε δέωνται, etc. (Hérodote, l. 1, c. 94).

» maux; la cérémonie diffère beaucoup. Ils font d'abord » des libations avec du vin sur la tête de ces victimes humai»> nes, les égorgent ensuite sur un vase, portent ce vase au » haut de la pile, et en répandent le sang sur le Cimeterre. >> Pendant qu'on porte ce sang au haut de la pile, ceux qui » sont au bas coupent le bras droit avec l'épaule à tous ceux >> qu'ils ont immolés et les jettent en l'air. Après avoir achevé >> le sacrifice de toutes les autres victimes, ils se retirent; le » bras reste où il tombe, et le corps demeure étendu dans un » autre endroit. Tels sont les sacrifices établis parmi ces peu» ples; mais ils n'immolent jamais de pourceaux et ne veulent » pas même en nourrir dans leurs pays 1. »

Cette remarque qu'ils s'abstiennent complètement de pourceaux est significative pour le sens moral, après que e père de l'histoire a raconté sans un mot de blâme ces sacrifices d'êtres humains. Voici ce qu'il nous dit encore des Massagètes :

<< Ils ne prescrivent point de bornes à la vie; mais lorsqu'un >> homme est cassé de vieillesse, ses parents s'assemblent, et >> l'immolent avec du bétail. Ils en font cuire la chair et s'en » régalent. Ce genre de mort passe chez ces peuples pour très» heureux 2. »

Nous citerons encore le trait suivant des mœurs des peuples scythes, parce qu'il peut servir à faire connaître l'origine de coutumes semblables chez d'autres peuples antiques.

« Les tombeaux de leurs rois sont dans le pays des Gerrhes, » où le Borysthène commence à être navigable. Quand le roi » vient à mourir, ils font en cet endroit une grande fosse » carrée. Cette fosse achevée, ils enduisent le corps de cire, » lui fendent le ventre; et après l'avoir nettoyé et rempli de » souchet broyé, de parfums, de grains d'ache et d'anis, ils le >> recousent. On porte ensuite le corps sur un char, dans une » autre province, dont les habitants se coupent, comme les » Scythes royaux, une partie de l'oreille, se rasent les cheveux >> autour de la tête, se font des incisions au bras, se déchirent · Θυσίαι μέν νυν αυταί σφι κατεστέασι ὑσὶ δὲ οὗτοι οὐδὲν νομίζουσι, οὐδὲ τρέφειν τοπαράπαν ἐν τῇ χώρη θέλουσι. (Hérodote, l. iv, c. 63.)

2 Επεὰν δὲ γέρων γένηται κάρτα, οἱ προσήκοντες οι πάντες συνελθόντες θύουσι μιν, καὶ ἄλλα πρόβατα ἅμα αὐτῷ. (Hérodote, l. 1, c. 216.)

ve SÉRIE. TOME IV.

No 24; 1861. (63° vol. de la coll.) 28

» le front et le nez, et se passent des flèches à travers la main » gauche. De là on porte le corps du roi sur un char, dans une >> autre province de ses Etats, et les habitants de celle où il a » été porté d'abord suivent le convoi. Quand on lui a fait par» courir toutes les provinces et toutes les nations soumises à » son obéissance, il arrive dans le pays des Gerrhes, à l'extré» mité de la Scythie, et on le place dans le lieu de sa sépul» ture, sur un lit de verdure et de feuilles entassées. On plante » ensuite des piques autour du corps, et on pose par-dessus » des pièces de bois, qu'on couvre de branches de saule. On » met dans l'espace vide de cette fosse une des concubines du roi, • qu'on a étranglée auparavant, son échanson, son cuisinier, son » écuyer, son ministre, un de ses serviteurs 1, des chevaux, en » un mot, les prémices du reste de toutes les choses à son » usage, et des coupes d'or: ils ne connaissent en effet ni l'ar» gent ni le cuivre. Cela fait, ils remplissent la fosse de terre, » et travaillent tous, à l'envi l'un de l'autre, à élever sur le » lieu de sa sépulture un tertre très-haut.

» L'année révolue, ils prennent parmi le reste des servi»teurs du roi, ceux qui lui étaient le plus utiles. Ces serviteurs » sont tous Scythes de nation, le roi n'ayant pas d'esclaves » achetés à prix d'argent, et se faisant servir par ceux de ses » sujets à qui il l'ordonne. Ils étranglent une cinquantaine de » ces serviteurs, avec un pareil nombre de ses plus beaux » chevaux..... Cela fait, ils prennent les cinquante jeunes gens » qu'ils ont étranglés, les placent chacun sur un cheval, après » leur avoir fait passer, le long de l'épine du dos jusqu'au col, » une perche, dont l'extrémité inférieure s'emboîte dans le >> pieu qui traverse le cheval. Enfin, lorsqu'ils ont arrangé >> ces cinquante cavaliers autour du tombeau, ils se reti» rent 3. >>

23.

Des sacrifices humains chez les Indiens.

Tout le monde connaît l'abominable coutume, en usage dans

· Ἐν δὲ τῇ λοιπῇ εὐρυχωρίῃ τῆς θήκης, τῶν παλλακέων τε μίην ἀποπνίξαντες θάπτουσι, καὶ τὸν οἰνοχόον, καὶ μάγειρον, καὶ ἱπποκόμον, καὶ διήκονον, καὶ ἀγγελιηpopov, etc. (Hérodote, l. iv, c. 71.)

2 Τουτέων ὧν τῶν διηκόνων ἐπεὰν ἀποπνίξωσι πεντήκοντα, etc. (Ib. c. 72.) 3 Ibid.

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