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3o. Parce qu'on les lisait dès leur origine publiquement dans les Églises ;

4o. Parce qu'enfin des altérations partielles eussent été signalées par ceux qui n'y auraient pas trempé, et que des altérations universelles eussent nécessité un complot ridicule à supposer, impossible à réaliser.

Sur l'authenticité de la Bible, on ne peut rien faire de mieux que de populariser l'argument péremptoire qui a reçu sous la plume de Leslie une forme si admirable; il n'a jamais été réfuté, il ne le sera jamais, il ne peut pas l'être.

En voici le résumé :

Leslie prend pour point de départ cette proposition, que la vérité de la doctrine chrétienne sera suffisamment prouvée, si les faits que les Évangiles rapportent de Jésus-Christ sont démontrés

vrais.

On peut en dire autant de Moïse. S'il a véritablement guidé les Israélites à travers la MerRouge, s'il a réellement exécuté les prodiges

qui lui sont attribués dans le livre de l'Exode, il s'ensuit nécessairement qu'il était l'envoyé de Dieu.

On n'a donc qu'à prouver ces faits, pour établir la vérité de la religion chrétienne.

Il existe plusieurs marques ou signes auxquels on peut et doit reconnaître la vérité de faits quelconques, signes dont la réunion et l'ensemble écartent des faits auxquels ils se rapportent tout soupçon de fausseté.

1o. Il faut que le fait se soit passé publiquement, et en présence de témoins.

2o. Le fait doit être de telle nature qu'un homme puisse le saisir et en juger par le seul secours de ses sens externes.

3°. Le souvenir du fait doit avoir été conservé par des monuments et des actes publics.

4o. Il faut que ces monuments aient été établis et que ces actes aient eu lieu au temps même où se sont passés les faits dont ils sont destinés à conserver le souvenir.

Les deux premiers signes, savoir, que les

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faits puissent tomber sous les sens externes ét qu'ils se soient passés en présence de témoins, rendent seuls impossible toute supercherie.

Ainsi, par exemple, qu'un homme prétende avoir divisé les eaux de la Tamise en présence de toute la population de Londres, il n'y aurait pas un homme, pas une femme, pas un enfant qui ne déclarât à haute voix qu'il n'a pas vu la rivière ainsi divisée, et que le prétendu taumaturge n'est qu'un imposteur.

Et si l'on faisait l'objection que le fait a été inventé après la mort de ceux qui auraient pu en être témoins, et que la crédulité des âges postérieurs a pu admettre des faits rapportés comme s'étant réellement passés dans les temps qui les ont précédés, on répond que les deux derniers signes rendent impossible toute erreur de ce genre. En effet, il faut que le souvenir du fait ait été perpétué par des actes et des monuments institués, non après-coup et dans un

temps postérieur au fait, mais à l'époque même où l'on prétend que le fait s'est passé. Qu'on imagine un événement, et qu'on prétende qu'il en reste des monuments publics, que des cérémonies nationales n'ont pas cessé depuis de le commémorer, il n'est rien de plus aisé que de démasquer l'imposture, en montrant que ces monuments ne se trouvent nulle part, et en prouvant qu'én aucun lieu de la terre ces obsérvances et ces cérémonies publiques n'ont été en usage des lido

Par exemple, je fabrique l'histoire d'un événement arrivé il ya mille ans; mon assertion pourra san's doute trouver faveur auprès des gens crédules; mais si j'ajoute que depuis ce tempslà jusqu'à nos jours tout individu mâle de l'âge de douze ans a deu un doigt coupé en commémoration du fait, et qu'en conséquence ce doigt manque à tout individu mâle aujourd'hui vivant, il me sera moralement impossible d'obtenir la moindre croyance, puisque chacun de ces indi

vidus pourra montrer sa main non mutilée, et cette prétendue mutilation se trouvant fausse, on en conclura avec raison que toute l'histoire est fausse. Si au contraire il était prouvé qu'en effet ce doigt manque à tous les hommes de la nation, et qu'il ne leur a été coupé que pour perpétuer la mémoire du fait en question, ce fait lui-même deviendrait indubitable.

Ces signes s'appliquent à la Bible; tous se réunissent à l'appui des faits qu'on rapporte de Moïse et de Jésus-Christ, et il est de toute impossibilité que cette réunion de signes ait lieu pour donner crédità telle imposture que ce puisse être. Moïse aurait vainement essayé de faire croire à six cent mille hommes qu'il les avait fait sortir de l'Égypte à travers la Mer-Rouge; que, pendant quarante ans, il les avait miraculeusement nourris de la manne du ciel, etc., si rien de cela n'eût été vrai ; il lui eût été impossible de leur faire recevoir comme vrais les cinq livres dont il est l'auteur, et dans lesquels il a consigné

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