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CHAPITRE CINQUIÈME.

Ce qu'il faut entendre par le droit de lire la Bible.

Il se pourrait qu'il y eût ici un malentendu, et que l'on confondit le droit de connaître les déclarations inspirées avec le droit de les juger. Le droit de lire n'est pas celui de contredire. Il y a un abîme entre l'un, qui est le résultat nécessaire de notre position par rapport à la Bible,

et l'autre, qui n'est qu'une coupable tentative de l'ignorance présomptueuse.

Pour que le droit réel se dégage lumineux du chaos des prétentions usurpatrices avec lesquelles on le confond, comprenons donc bien. d'abord quels ne sont pas les droits de l'homme par rapport à la Bible.

Nous n'avons pas le droit de nier ce que I'Écriture affirme.

Qu'on le fasse au nom de la raison et de la science, qu'on le fasse au nom de l'équité et de la clémence, peu importe, car les oracles sacrés dérivent d'une suprématie plus puissante, celle de Dieu. Ou plutôt cette suprématie n'est que celle de la raison souveraine sur la raison bornée, la science complète sur la science partielle. Nier hardiment ce que l'Écriture affirme clairerement, et cela, après qu'on a constaté sa céleste origine, c'est absurdité ou impiété, l'une ou l'autre, si ce n'est pas hélas! l'une et l'autre. Qu'on se garde bien de croire que nous venons

défendre une telle prétention; elle trouvera en nous d'inflexibles adversaires.

On a beaucoup ridiculisé la simplicité pourtant si philosophique du chrétien. C'est mal choisir le sujet. Sa vie entière est, dit-on, asservie à quelques textes, à quelques lignes; oui, mais ces textes sont inspirés, mais ces lignes sont de Dieu. Le chrétien ne peut au pis-aller qu'être accusé d'erreur dans son acceptation des preuves de la Bible: une fois ces preuves admises, y at-il rien au monde de plus raisonnable, de plus logique, que d'admettre avec elles le contenu d'une révélation reconnue divine? L'enfant qui croit son père, l'élève qui croit son maître, sont bien plus crédules, si crédulité il y a, que le chrétien qui croit son Dieu. Car un père, un maître, peuvent se tromper et nous tromper, mais Dieu ne peut ni l'un ni l'autre. Croire Dieu sur parole, c'est recueillir les fruits de la docilité sans en courir les dangers. Mais enseigner que Dieu a parlé et contredire cette Parole,

ce n'est pas émanciper et affranchir l'esprit humain, c'est l'enivrer et le perdre. Avant donc de nous reprocher notre soumission, absolue à l'Ecriture, qu'on daigne nous montrer ou qu'elle n'est pas de Dieu, ou qu'il y a une source de connaissance plus simple et plus sûre que le témoignage de Dieu. Que s'il n'y pas de fondement,de certitude plus solide, pourquoi attaquer en détail chaque point de croyance, et non une fois pour toutes l'origine de la foi? Nous avons évidemment le droit de rejeter toute la Bible si elle n'est pas divinement inspirée, mais si elle l'est, nous n'avons pas le droit d'en rejeter un seul iota. Impossible de reconnaître à la science, ou à la raison, directement ou indirectement, par des principes de philosophie naturelle ou métaphysique, par des déductions prochaines ou lointaines, impossible de reconnaître le droit d'anéantir, de contredire, de violenter, de contrarier, le sens réel de la révélation.

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Le droit de lire la Bible est impliqué dans le fait et le mode de révélation.

La révélation existe.

Elle est écrite.

Le

gros bon sens, auquel est confiée l'utile mission de résoudre d'emblée les points qu'on

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