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avec sagesse, avec bonté, avec justice. Aussi le hasard n'existe pas, il n'a jamais existé et il n'existera jamais.

Ce n'est pas par hasard que le soleil apparaît et disparaît régulièrement à l'horizon, que la pluie tombe, que le tonnerre gronde, que la végétation se développe. Ce n'est pas par hasard que l'homme naît, souffre et meurt, que les empires s'écroulent, que les nations s'agitent, que les peuples se soulèvent. Il existe des lois physiques et morales qui expliquent et démontrent toutes ces choses.

Tout phénomène de la science, tout événement de la vie des peuples, tout incident de la destinée de chacun de nous est un effet qui est toujours dû à l'existence d'une cause certaine, dont il dépend et à laquelle il est étroitement lié, car il n'y a jamais d'effet sans cause, ni de cause sans effet. Dans l'ordre des choses, la cause surgit toujours avant l'effet qui n'apparaît jamais qu'après la cause qui le produit et l'engendre.

II. Toute cause et l'effet qu'elle produit ont toujours trois éléments communs, savoir: l'intensité, la durée et la manière d'être. Ces trois éléments réunis constituent la nature. Or, la nature de tout effet s'identifie rigoureusement avec la nature de la cause qui l'engendre. De telle sorte que des causes semblables produisent des effets semblables, des causes différentes produisent des effets différents. De même des effets contraires ou opposés sont dus à des causes contraires ou opposées. Nous exprimons ce phénomène immuable et universel en ces termes: Les effets et leur cause sont toujours en harmonie parfaite. Aussi, la connaissance de la nature d'un phénomène ou d'un événement, nous révélera toujours la nature de la cause qui a produit ce phénomène ou cet événement, et réciproquement.

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III. De ce que les effets et les causes sont toujours en harmonie parfaite, il s'ensuit que si l'on modifie la nature d'une cause quelconque, la nature de l'effet que cette cause engendre, se trouvera modifiée de la même manière. Aussi il résulte de ce

phénomène, que si l'on veut modifier d'une manière quelconque la nature de tout effet, il n'y a qu'un seul moyen d'y arriver, il faut nécessairement modifier la nature de la cause qui engendre cet effet.

De ce que les effets et les causes sont toujours en harmonie parfaite, il en résulte encore que si l'on détruit une cause quelconque, l'effet que cette cause engendre se trouvera détruit également, d'où il suit que si l'on veut détruire un effet quelconque, il faudra de toute nécessité détruire la cause qui engendre cet effet.

IV. La destinée de toute créature humaine se compose de faits, d'incidents et d'événements rigoureusement subordonnés les uns aux autres, et étroitement liés entre eux.

Cet ordre de choses est universel. Il apparaît aussi bien dans le domaine de la nature physique que dans le domaine de la morale.

De sorte que partout et toujours on constate l'existence d'une suite de causes et d'effets qui s'enchaînent successivement, et forment ainsi, ce que nous appellerons un enchaînement de causes et d'effets.

Dans tout enchaînement de causes et d'effets, excepté le premier terme et le dernier, chaque terme est à la fois effet et cause: effet du terme qui le précède et cause du terme qui le suit.

Le premier des termes de tout enchaînement prend le nom de cause principale. Tous les termes d'un enchaînement sont subordonnés à la cause principale.

Dans tout enchaînement de causes et d'effets, les effets et les causes sont toujours en harmonie parfaite. Aussi tous les termes d'un enchaînement subissent rigoureusement toutes les variations, toutes les fluctuations, toutes les vicissitudes que subit elle-même la cause principale.

De sorte que, pour modifier les effets de tout enchaînement, ou pour détruire tous ces effets, il faut de toute nécessité modifier la cause principale, ou détruire cette cause principale qui en

gendre tous ces effets qui s'enchaînent. Ce que la théologie appelle Dieu et l'Eternité ne sont autre chose que les deux termes extrêmes d'un enchaînement d'un nombre infini de termes.

V. Les enchaînements sont simples, trinitaires ou composés, suivant qu'ils renferment deux termes, trois termes, ou bien plus de trois termes jusqu'à l'infini.

VI.- Un événement, un fait, un incident, si insignifiant qu'on le voudra, est toujours dû à l'existence d'une cause qui l'a produit, et il est toujours suivi d'une conséquence inévitable. Cet incident, quelle que soit sa nature, fait donc partie d'un enchaînement trinitaire de causes et d'effets, dont il est le terme du milieu, et dont les deux termes extrêmes sont toujours sous-entendus.

En matière d'économie, de philosophie et de théologie, et dans l'universalité des phénomènes, on retrouve sans cesse l'enchaînement trinitaire de causes et d'effets.

Je nomme: cause fondamentale le premier terme de tout enchaînement trinitaire; premier effet ou cause secondaire, le deuxième terme, et deuxième effet le troisième terme.

La cause fondamentale a une grande puissance d'action, car seule, elle engendre les deux autres termes ou effets.

Le deuxième effet est entièrement passif, car il doit la vie au concours simultané des deux autres termes, la cause secondaire et la cause fondamentale.

Enfin le premier effet ou cause secondaire est à la fois passif et actif; passif par rapport à la cause fondamentale qui l'engendre, et actif par rapport au deuxième effet qu'il produit avec le concours de la cause fondamentale.

Il suit de là que les trois termes de tout enchaînement trinitaire ont entre eux des rapports d'importance, par suite desquels il en résulte que dans tout enchaînement trinitaire : la cause fondamentale est tout, le premier effet ou cause secondaire est quelque chose, et le deuxième effet n'est rien.

VII. Tout enchaînement peut être simplifié en supprimant un ou plusieurs termes, n'importe lesquels. Mais on ne saurait jamais intervertir l'ordre des termes, c'est-à-dire placer un terme après aucun de ceux qui le suivent, ni avant aucun de ceux qui le précèdent.

La simplification la plus généralement pratiquée est celle qui consiste à supprimer les termes du milieu et à former un enchaînement simple des deux termes extrêmes restants.

RÉSUMÉ.

La théorie des effets et des causes peut se résumer dans trois vérités fondamentales, qui ont une importance de premier ordre. Voici ces trois vérités fondamentales:

1o Il n'y a jamais d'effet sans cause, ni de cause sans effet; 2o Les effets et leur cause sont toujours en harmonie parfaite; 3o Pour modifier la nature de tout effet, il faut nécessairement modifier la nature de la cause, qui engendre cet effet; et pour détruire tout effet, il faut indispensablement détruire la cause qui engendre cet effet.

Ces trois vérités sont des lois immuables, qui régissent l'universalité des phénomènes sans aucune exception; aussi je les

nomme LES TROIS LOIS UNIVERSELLES.

THÉORIE DES NATURES.

I. De quelque côté que nous portions nos regards, soit que nous contemplions les œuvres de la création, soit que nous admirions les produits du génie humain, nos yeux sont frappés par l'aspect d'une immensité de choses d'une diversité infinie.

Mais lorsque l'attention se porte sur toutes ces choses, on ne tarde pas à apercevoir des différences, des contrastes et des oppo

sitions qui conduisent la raison à établir une grande classification trinitaire, par suite de laquelle nous distinguons trois grandes classes de choses, savoir: les objets, les créatures et les natures.

1o Tout objet est formé de matière et se compose de parties; 2o Toute créature animale est douée d'organes et capable de subir des sensations. Toute créature naît, vit et meurt;

3o Mais les natures n'ont point de parties, comme les objets; elles n'ont point d'organes, et ne sont point capables de sensations comme les créatures.

Les objets et les créatures constituent ensemble la classe des individualités.

Les natures considérées en elles-mêmes et en dehors des individualités présentent un ensemble de rapports incontestables.

Ainsi, on ne peut avoir le sentiment de toute nature que par le contraste qu'elle présente, par rapport à une autre nature d'une essence opposée; d'où il suit que chaque nature a sa corrélative qui lui est opposée, ce qui démontre que les natures existent toutes deux à deux, c'est-à-dire par couples.

Dans chaque couple de natures, les deux natures sont : 1o réciproquement corrélatives l'une de l'autre ; 2o chacune d'elles est diamétralement opposée à sa corrélative; 3o chacune d'elles est la négation de sa corrélative.

Il existe donc entre les natures une trinité de rapports incontestables.

II. Les natures sont essentiellement agissantes, en ce que dans les esprits, dans les personnes, dans les animaux, dans les végétaux, dans les objets et la matière, partout enfin elles manifestent leur présence et se montrent au grand jour, si bien que nous subissons leur action à tous les instants du jour et de mille manièrés différentes.

L'action des natures donne lieu à trois phénomènes différents et distincts:

1o Les natures s'harmonisent avec les individualités; 2o elles s'harmonisent entre elles; 3° elles s'enchaînent entre elles,

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