Obrazy na stronie
PDF
ePub

IV

TOUTE FACULTÉ ANIMALE CONSISTE DANS LA POSSIBILITÉ DE DISTINGUER

[ocr errors]

LES NATURES DE LA MATIÈRE QUI CORRESPONDENT A CETTE FACulté.

Il m'est possible de distinguer la lumière et les couleurs, de faire la différence d'une lumière vive, ardente, d'une lumière pâle, incertaine, mourante, à cause que je suis doué de la faculté de voir.

Il m'est possible de distinguer les odeurs fortes ou agréables des odeurs faibles ou désagréables, à cause que je suis doué de la faculté de sentir.

Il m'est possible de distinguer les sons harmonieux et agréables des sons discordants et désagréables, à cause que je suis doué de la faculté d'entendre.

Il m'est possible de distinguer les corps pesants des corps légers, les surfaces douces et polies des surfaces rugueuses et raboteuses, à cause que je suis doué de la faculté du tact et du toucher, etc., etc.

On voit, ainsi, que toute faculté animale consiste dans la possibilité de sentir et de distinguer les natures de la matière, qui correspondent à cette faculté.

Remarque.-Ce phénomène que nous venons d'analyser n'est, en quelque sorte, que la reproduction de celui que nous avons développé dans le deuxième paragraphe du premier chapitre, où nous avons prouvé que les organes du corps servent à sentir, à distinguer et à constater l'existence des natures de la matière. Cette analogie de phénomènes se comprend facilement. De ce que les facultés s'identifient avec les organes, la possibilité de distinguer les natures de la matière peut être attribuée indistinctement aux facultés et aux organes.

V

TOUTE SENSATION ANIMALE EST UN EFFET QUI A POUR CAUSE UNE FACULTÉ

ANIMALE.

Toute faculté, quand elle se manifeste par la fonction de l'organe qui lui correspond, donne lieu à un résultat, à quelque chose que notre être ressent et éprouve, en un mot à un effet. C'est cet effet que l'on nomme sensation, et que j'appellerai sensation animale.

Il n'y a pas de sensation animale sans faculté animale, ni de faculté animale sans sensation animale, attendu qu'il n'y a jamais d'effet sans cause, ni de cause sans effet.

APPLICATIONS.

1o Si j'éprouve une sensation d'odorat, c'est à cause que je suis doué de la faculté de sentir.

2o Si j'éprouve une sensation de tact, c'est à cause que je suis doué de la faculté de toucher.

3o Si j'éprouve une sensation d'ouïe, c'est à cause que Dieu m'a doué de la faculté d'entendre.

4o Si j'éprouve une sensation de goût, c'est à cause que Dieu m'a doué de la faculté de distinguer les saveurs, ou si l'on veut de la faculté de savourer.

5o Si j'éprouve une sensation de vue, c'est à cause que je suis doué de la faculté de voir.

6o Si j'éprouve une sensation de respiration, c'est à cause que je suis doué de la faculté de respirer.

Nous constatons donc cette vérité, à savoir que les facultés animales engendrent les sensations animales.

Les facultés animales et les sensations animales sont donc inséparables comme le sont : la lumière et la clarté, le choc et le bruit, etc.

Et de même qu'il ne saurait y avoir de bruit sans choc, et réciproquement, de choc sans bruit; de même il ne saurait y avoir de sensations animales sans facultés animales, ni de facultés animales sans sensations animales.

Nous disons donc :

Les facultés animales engendrent les sensations animales.
En d'autres termes :

Toute sensation animale est un effet qui a pour cause une faculté animale; ce qui revient à dire que toute faculté animale est une cause, et toute sensation animale est l'effet de cette

cause.

Traduisons cette vérité suivant notre langage accoutumé; nous aurons la figure que voici :

[blocks in formation]

CHAPITRE TROISIÈME.

DES NATURES DE LA MATIÈRE, DES ORGANES DU CORPS, DES FACULTÉS ANIMALES ET DES SENSATIONS ANIMALES.

LES NATURES DE La matière, les organes du corps, les facultés anIMALES ET LES SENSATIONS ANIMALES FORMENT UN VÉRITABLE ENCHAINEMENT DE CAUses et d'effets.

[ocr errors]

I. Dans le chapitre premier, paragraphe 3, nous avons prouvé que les natures de la matière sont une cause et les organes du corps un effet de cette cause.

Dans le chapitre deuxième nous avons démontré (paragraphes

2 et 3) que les organes du corps sont une cause et les facultés

animales un effet de cette cause.

Mais dans le 5o paragraphe de ce même chapitre, nous avons vu que les facultés animales sont une cause, et les sensations animales un effet de cette cause.

Il suit de là que nous avons quatre choses, qui sont successivement liées entre elles, et qui forment véritablement un enchaînement de causes et d'effets.

[blocks in formation]

Ecrivons cet enchaînement, composé de quatre termes, suivant

notre langage accoutumé; nous aurons la figure que voici :

LES NATURES de la Matière.

LES ORGANES

du Corps.

LES FACULTÉS LES SENSATIONS animales.

animales.

II. Dans cet enchaînement composé de quatre termes les natures de la matière sont ce que nous appelons la cause première ou principale.

Nous avons démontré, en effet, que ce sont les natures de la matière qui ont engendré, dans l'homme, la création des organes, d'où découlent comme conséquence les facultés animales d'abord, et les sensations animales ensuite. Ces quatre choses sont donc inséparables, et véritablement liées entre elles par les rapports de cause à effet ; si bien, que si la cause principale, les natures de la matière, venait à disparaître, tous les effets que cette cause engendre disparaîtraient aussi.

En effet, si les odeurs disparaissaient, le nez deviendrait inutile, la faculté de sentir impossible, et les sensations d'odorat impossibles également.

Si la lumière disparaissait; nos yeux deviendraient tout à fait inutiles, la faculté de la vue impossible, et les sensations de vue également impossibles.

Si le bruit et la sonorité n'existaient plus; les oreilles deviendraient inutiles, la faculté d'ouïr impossible, et les sensations d'ouïe impossibles également.

Les odeurs, la lumière et le bruit sont trois natures de la matière, et l'on vient de voir que ces trois natures sont chacune une cause principale d'un enchaînement composé de plusieurs termes, si bien, que ces causes principales cessant d'être, tous les effets qu'elles engendrent cesseraient d'être également.

III.-Nous avons démontré qu'il était possible de simplifier tout enchaînement composé, en supprimant un ou plusieurs termes (Théorie des effets et des causes, chap. VIIe, paragr. 1er).

« PoprzedniaDalej »