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c'est l'injustice, l'orgueil et la méchanceté résidant dans son esprit, qui constituent son individualité spiritualiste et qui fixent encore mon attention. Cela est vrai pour toutes les individualités sans exception; les applications sont multiples.

II.

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Si une personne est petite, mince, jeune, pauvre et contente, par exemple, ce sont ces cinq natures animales et personnelles qui constituent son individualité et qui composent sa personnalité. Ce sont ces diverses natures dont est formée cette individualité qui fixent mon attention.

III. Ce même phénomène a lieu à l'égard des autres créatures telles que les animaux et les végétaux et à l'égard des objets. Si un chien est petit, blanc à poils longs et soyeux, c'est sa nature petite, sa blancheur, la longueur de ses poils et la nature soyeuse de son poil qui composent son individualité; ce sont ces natures qui constituent véritablement son individualité.

Si ma table est carrée, étroite, basse, vieille, etc., ce sont ces natures qui composent et constituent son individualité, etc., etc.; les applications sont multiples à l'infini. C'est là encore un phénomène général pour toutes les classes d'individualités, c'est-àdire les esprits, les personnes, les animaux, les végétaux, les objets et la matière même.

On voit donc qu'il est vrai de dire que les individualités sont composées de natures et qu'elles s'effacent et disparaissent, en quelque sorte, sous les natures dont elles sont composées et revêtues.

IV. Or, ce sont les natures seules qui dans les individualités fixent continuellement notre attention; ce sont elles seules que nous cherchons toujours à pénétrer, à comprendre, à connaître et à juger.

OBJECTION.

De ce que toute individualité est un composé de natures, ne pourrait-on pas dire, que si l'on supprime à une individualité toutes

les natures qui lui sont propres, cette individualité disparaît, elle s'évanouit et s'anéantit, de sorte que son existence doit être mise en doute? Non! car vous ne pourrez pas enlever une nature à une individualité sans que cette nature ne soit immédiatement remplacée par sa corrélative, qui lui est opposée et qui est sa négation.

Si un homme est grand, riche et malheureux, par exemple, et que vous le dépouilliez de sa nature grande, à l'instant même la nature petite, qui est la négation de la nature grande, apparaîtra. Si vous le dépouillez de sa nature riche, à l'instant même sa corrélative, la pauvreté, apparaîtra, et ainsi de suite; de sorte que votre individualité ne sera plus un homme grand, riche et malheureux, mais un homme petit, pauvre et heureux. Votre individualité aura changé de natures, mais elle n'aura point été détruite et anéantie; elle subsistera toujours, mais avec d'autres natures diamétralement opposées aux premières.

V

ABSORBÉR

DES INDIVIDUALItés sans nombrE PEUVENT SE REVÊTIR D'UNE MÊME NA-
TURE, SANS QUE POUR CELA CETTE NATURE SOIT AMOINDRIE,
OU DIMINUÉE EN RIEN EN ELLE-MÊME.

Par exemple nous pouvons admettre que tous les objets sont revêtus de cette nature que nous appelons la grosseur, sans que pour cela la grosseur considérée dans son abstraction soit absorbée, diminuée en rien.

En effet, cet état de choses ne changera rien à la grosseur; cette nature n'en cessera pas moins d'exister dans toute sa plénitude, dans toute son intensité, dans tout son entier, si je puis ainsi parler, malgré qu'il existera une immensité d'individualités qui se trouveront revêtues de cette nature. Vous aurez beau multiplier le nombre des individualités d'objet qui s'harmoniseront avec la grosseur, que la grosseur n'en existera pas moins

en principe; et vous ne sauriez la morceler, la diviser, la diminuer, l'amoindrir; et lorsque tous les objets seront revêtus de cette nature, vous concevrez parfaitement par la pensée l'existence complète de cette nature en dehors de tous ces objets innombrables, qui cependant seront revêtus de cette nature.

Ce phénomène paraît, au premier abord, inexplicable; mais cependant il n'en existe pas moins.

Supposez que tout le monde, sans exception, soit riche, je dis que la richesse ne sera diminuée en rien en elle-même, qu'elle n'en existera pas moins en dehors de toutes ces individualités qui s'harmoniseront avec cette nature. La richesse en elle-même et dans son abstraction ne sera diminuée en rien.

Supposez que tout le monde soit beau et qu'il n'y ait pas une seule personne de laide, je dis que la beauté ne sera diminuée en rien et qu'elle n'en existera pas moins en dehors de toutes ces individualités, qui seront revêtues de cette nature et qui s'harmoniseront avec elle.

Supposez enfin que toutes les créatures humaines soient parfaites, c'est-à-dire revêtues de la perfection absolue, eh bien je dis que cette nature, que nous appelons la perfection, n'en existera pas moins en principe; elle existera comme nature dans tout son entier sans être amoindrie, absorbée ou diminuée en rien en elle-même, malgré que toutes les existences humaines, c'està-dire des millions et des milliards d'individualités, soient revêtues et saturées de cette nature, que nous appelons la perfection.

C'est là un phénomène matériel et spiritualiste, qui existe incontestablement et universellement, malgré tout ce qu'en pourront dire les sceptiques.

Donc des individualités sans nombre peuvent se revêtir d'une même nature et s'harmoniser parfaitement avec elle, sans que pour cela cette nature soit affaiblie, morcelée, absorbée, amoindrie, diminuée en rien en elle-même.

VI

NOUS NE POUVONS COMPRENDRE LES NATURES, LES CONCEVOIR ET EN AVOIR une idée qu'en LES OBSERVANT DANS LES INDIVIDUALITÉS QUI LES POSSÈDENT ET AVEC LESQUELLES ELLES S'HARMONISENT.

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La longueur, la largeur et la hauteur sont trois na

Je ne puis comprendre la longueur et en avoir une idée qu'en considérant un chemin très long, mais le chemin est ici une individualité d'objet qui s'harmonise avec la nature que nous appelons la longueur.

Je ne puis comprendre la largeur et en avoir une idée qu'en considérant une rivière qui sera large; mais la rivière est une individualité d'objet qui s'harmonise avec la nature que nous appelons la largeur.

Je ne puis comprendre la hauteur et en avoir une idée qu'en considérant une haute montagne; mais la montagne est ici une individualité d'objet qui s'harmonise avec cette nature que nous appelons la hauteur.

J'ai donc une idée de la longueur, de la largeur et de la hauteur, c'est-à-dire de trois natures, à cause qu'il m'a été possible de les observer et de les considérer dans des individualités avec lesquelles elles s'harmonisaient.

C'est à l'existence de cette vérité ou de ce phénomène, que, pour avoir le sentiment d'une odeur et la connaître, il faut la considérer dans l'individualité avec laquelle cette odeur s'harmonise. Ainsi, pour avoir une idée de l'odeur de la violette et de la rose, il faut arrêter son attention sur l'odeur de ces deux fleurs et considérer ces natures dans la violette et la rose, qui sont les deux individualités avec lesquelles ces natures s'harmonisent.

C'est également à l'existence de ce même phénomène que

pour connaitre une saveur il faut l'observer et l'étudier dans l'individualité avec laquelle elle s'harmonise. Ainsi, pour avoir une idée de la saveur de l'orange et de l'abricot, il faut arrêter son attention sur les saveurs de ces deux fruits, qui sont les deux individualités avec lesquelles ces natures s'harmonisent. Nous avons une idée de la blancheur en la considérant dans la neige, le lait, la farine.

Une idée du bleu en voyant le ciel sans nuages.

Une idée de la sphère en voyant une bille de billard.
Une idée du cube en voyant un dé à jouer.

Une idée du cercle ou de la circonférence en voyant le cerceau de l'enfant, etc., etc.

En un mot, pour comprendre et avoir une idée des natures de la matière et des objets, telles que la forme, les couleurs, les dimensions, les saveurs, les odeurs, etc., il faut toujours les étudier, les observer et les considérer dans les individualités avec lesquelles elles s'harmonisent et qui en sont revêtues.

II.

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Ce qui a lieu pour les natures de la matière et des objets a lieu également pour toutes les natures sans exception. C'est ainsi que nous avons une idée de la vie en voyant un animal en mouvement.

Une idée de la mort en voyant un animal dans un état d'inertie complète.

Une idée de la richesse en considérant un homme vêtu d'habits précieux.

Une idée de la misère en voyant un homme couvert de haillons.

Une idée de la beauté en voyant une belle personne, etc.

La connaissance de toutes ces natures personnelles nous vient de l'attention que nous donnons aux personnes qui sont revêtues de ces natures, et c'est en les contemplant pour ainsi dire dans ces individualités que nous arrivons à les comprendre et à en avoir une idée parfaite.

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