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CHAPITRE SIXIÈME.

CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES SUR LES NATURES.

I

LES NATURES EXISTENT PAR CLASSES.

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I. Les natures, dans leur ensemble, sont très nombreuses, chacune porte un nom différent; mais indépendamment de ce nom différent, les natures se groupent entre elles; elles composent des familles, en un mot elles existent par classes.

Ainsi l'amour, la justice, l'humilité, la sagesse, la douceur, la patience, etc., sont six natures différentes, puisqu'elles portent chacune un nom différent; mais il n'en est pas moins vrai que ces six natures se groupent ensemble, elles sont de la même famille évidemment, enfin elles font partie de la classe des principes, par opposition aux qualités et aux éléments, qui sont d'autres groupes de natures qui appartiennent à d'autres familles, et qui composent d'autres classes de natures.

Il est certain, en effet, que les principes ne peuvent pas être confondus, ni avec les qualités, ni avec les éléments.

II.

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Les qualités forment une autre classe de natures indépendantes des principes.

Parmi les qualités de la matière et des objets nous trouvons plusieurs classes de natures; ainsi les odeurs, les saveurs, les

sons, les couleurs, les formes, les surfaces sont autant de classes de natures, différentes entre elles, mais qui font toutes partie des qualités de la matière.

Quelques-unes de ces classes sont très nombreuses; telles que les odeurs et les saveurs.

Si l'on arrête son attention quelques instants sur les odeurs et les saveurs, par exemple, que d'odeurs différentes n'existe-t-il pas en considérant toutes les fleurs, tous les fruits, toutes les plantes ou racines, etc.? Que de saveurs différentes n'existe-t-il pas si l'on rassemble tous les fruits, tous les vins, tous les légumes, tous les animaux poissons, oiseaux, mammifères, qui servent à la nourriture de l'homme au sein de nos cités opulentes, etc.?

III. - Les éléments, eux aussi, ne sauraient être confondus ni avec les principes, ni avec les qualités, comme nous venons de le voir dans le chapitre précédent, paragraphe 3; ils forment ainsi une classe de natures à part, bien déterminée, bien caractérisée. Et enfin si l'on rassemblait tous les éléments, on trouverait parmi eux diverses classes, telles, par exemple, que la classe des éléments spiritualistes, celle des éléments mixtes, etc., etc.

IV. Nous dirons enfin que quelques-unes de ces classes renferment un petit nombre de natures', tandis que d'autres classes au contraire se composent d'un très grand nombre de natures.

Ainsi, par exemple, la classe des principes divins fondamentaux est très peu nombreuse, puisqu'elle ne se compose que de trois principes: l'amour, la justice, l'humilité; tandis que la classe des odeurs et celle des saveurs sont au contraire si nombreuses, qu'on pourrait les considérer comme innombrables.

En résumé, il nous suffit de constater cette vérité, que les natures existent toutes par classes, qu'elles se présentent, à notre attention et à notre observation, groupées par familles et par collections ou réunions de même espèce, et qu'ainsi elles forment

entre elles des classes bien caractérisées, bien distinctes par des différences, des contrastes et des oppositions.

LES NATURES ONT AUSSI LEURS NATURES.

Dans le chapitre précédent nous avons mis en relief le caractère distinctif des principes, des qualités et des éléments.

Mais le mot caractère, dont nous nous sommes servi, y a tenu lieu du mot nature. En effet, c'est la nature des principes, la nature des qualités et la nature des éléments que nous avons développées et analysées. C'est à l'aide et à cause même de ces caractères ou de ces natures différentes et opposées entre elles, que nous sommes parvenus à distinguer clairement ces natures les unes des autres et à les diviser en trois classes: principes, qualités, éléments.

Nous voyons ainsi que les principes, les qualités et les éléments, qui sont tous les trois des natures, ont chacun leur nature; par conséquent il est vrai de dire que les natures sont également douées de natures.

Nous avons constaté l'existence de ce phénomène dans trois circonstances différentes.

En effet, nous avons reconnu d'abord que les natures s'harmonisent entre elles toutes les fois qu'une nature en qualifie une autre, d'où il suit que les natures ont leur nature (chap. II, paragr. 3, Remarque).

En second lieu, lorsque nous avons considéré les natures dans leurs rapports avec les individualités (chap. III, paragr. 4), nous avons vu que les natures avaient des natures diamétralement opposées aux natures des individualités.

Enfin nous avons vu en troisième lieu que si l'on considère les natures en elles-mêmes; soit dans leur état de corrélation (ch. I, paragr. 5 et 6), soit dans leur caractère distinctif (chap. V); soit

enfin dans leur classification (chap. VI, paragr. 1, qui précède), on reconnaît qu'elles ont des natures qui leur sont propres et que l'on ne saurait leur contester.

Nous avons donc constaté, dans trois circonstances différentes, que les natures ont aussi leurs natures.

Remarque. Ce phénomène se manifeste ainsi sous la forme d'une trinité.

III

TOUTES LES INDIVIDUALITÉS HUMAINES, SANS EXCEPTION, DOIVENT ÊTRE CONSIDÉRÉES COMME FORMANT UNE MULTITUDE INNOMBRABLE DE NATURES ANIMÉES, PARMI LESQUELLES NOUS RETROUVONS TOUJOURS LES PRINCIPES, LES QUALITÉS, LES ÉLÉMENTS.

Chaque individualité humaine est l'image vivante et incarnée d'un certain nombre de natures.

I. En effet, un homme est bon ou méchant, orgueilleux ou modeste, juste ou injuste, sage ou désordonné, etc., etc., c'est-àdire que l'esprit de cet homme réunit en lui diverses natures dont il est revêtu et qui agissent en lui.

II.

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Un homme est grand ou petit, brun ou blond, riche ou pauvre, obscur ou élevé dans le monde, jeune ou vieux, etc., c'està-dire que cet homme réunit en lui diverses natures animales et personnelles qui sont inhérentes à sa personnalité.

Ce fait est un phénomène général et universel, car il n'est pas possible de porter notre attention sur une personne quelconque, sans qu'aussitôt nous n'apercevions dans cette personne un ensemble de natures qu'elle possède, et qui caractérisent son individualité.

En un mot, l'humanité nous présente un vaste tableau, dans lequel toutes les natures, sans exception, s'animent, s'agitent,

luttent constamment les unes contre les autres, se heurtent continuellement en entraînant les individualités, dont elles ont pris possession, vers une destinée particulière, distinctive, harmonique, c'est-à-dire en rapport avec les natures, qui sont cause agissante dans ces individualités. Et toutes ces destinées humaines présentent l'aspect le plus varié, au milieu duquel apparaissent les choses les plus différentes, les plus opposées, les plus étranges.

On peut dire que les seules causes agissantes dans le monde, au sein de l'humanité, sont uniquement les natures, parmi lesquelles on retrouve toujours les principes, les qualités, les éléments, qui toutes ont revêtu la forme humaine.

III. Ce phénomène n'est pas seulement vrai pour les esprits et les personnes, mais il l'est également pour les animaux et les objets. Ainsi mon chien est gros ou petit, son instinct est doux ou irascible; mon chapeau est noir ou gris, en soie ou en paille, à larges bords ou à petits rebords. Du reste, ce fait n'a pas d'importance, j'en fais mention seulement afin de montrer au lecteur que nous sommes en présence d'un phénomène universel.

IV

LES INDIVIDUALITÉS DISPARAISSENT SOUS LES NATURES QU'ELLES POSSÈDENT ET QUI LES CONSTITUENT, DE SORTE QU'ON PEUT DIRE QUE LES INDIVIDUALITÉS SONT COMPOSÉES ET FORMÉES UNIQUEMENT DE NATURES.

Nous venons de démontrer dans le paragraphe précédent que toute individualité se compose d'une réunion de natures, si bien que ce sont elles uniquement qui fixent toujours notre attention.

I. Si une personne est juste, douce et bonne, c'est la justice, la douceur et la bonté résidant dans son esprit, qui constituent son individualité spiritualiste et qui fixent mon attention. Si, au contraire, cette personne est injuste, orgueilleuse, méchante, etc.,

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