Obrazy na stronie
PDF
ePub

rables l'une de l'autre ; elles se trouvent liées entre elles et forment une couple de natures.

La lumière et les ténèbres, le bruit et le silence, la vérité et l'erreur, l'humilité et l'orgueil, etc., sont autant de couples de natures.

Donc les natures existent par couple, c'est-à-dire deux par deux.

IV

DANS CHAQUE COUPLE DE NATURES, LES DEUX NATURES SONT RÉCIPROQUEMENT CORRELATIVES L'UNE DE L'AUTRE.

Ainsi l'abondance et la disette forment une couple de natures. Or il est certain que l'abondance est la corrélative de la disette, et que réciproquement la disette est la corrélative de l'abondance.

Le travail et l'oisiveté forment aussi une couple de natures.

Or il est certain encore que le travail est le corrélatif de l'oisiveté, et que réciproquement l'oisiveté est la corrélative du travail.

L'activité et l'indolence, la vertu et le vice, l'amour et l'égoïsme, etc., etc., sont autant de couples de natures dans chacune desquelles les deux natures sont réciproquement corrélatives l'une de l'autre.

Donc, dans chaque couple de natures, les deux natures sont réciproquement corrélatives l'une de l'autre.

V

DANS CHAQUE COUPLE DE NATURES, CHAQUE NATURE EST DIAMÉTRALEMENT OPPOSÉE A SA CORRELATIVE.

Ainsi, par exemple, le grand est diamétralement opposé au petit, et le petit est diamétralement opposé au grand.

Le long est diamétralement opposé au court, et le court est diamétralement opposé au long.

La discrétion est diamétralement opposée à l'indiscrétion, et réciproquement.

Le savant est diamétralement opposé à l'ignorant, et réciproquement, etc., ctc.

Cela est certain et tout à fait évident.

Donc, dans chaque couple de natures, chaque nature est diamétralement opposée à sa corrélative.

VI

DANS CHAQUE COUPLE DE NATURES, CHAQUE NATURE EST LA NÉGATION DE SA CORRELATIVE.

En effet, la richesse est la négation de la pauvreté, et la pauvreté est la négation de la richesse. Là où il y a richesse il n'y a pas pauvreté, et là où il y a pauvreté il n'y a pas richesse.

La vertu est la négation du vice, et le vice est la négation de la vertu. Là où la vertu existe le vice est absent, et là où le vice existe la vertu est absente.

L'ordre est la négation du désordre, et le désordre est la négation de l'ordre. Si quelque part l'ordre existe, le désordre en sera bani; et si quelque part le désordre existe, l'ordre en sera banni, etc., etc. Les applications sont multiples à l'infini.

Considération.

On peut, dans cette circonstance, comparer le rapport de deux natures corrélatives au jeu de bascule des deux plateaux d'une balance. Si un plateau descend de quelques centimètres, l'autre plateau monte et s'élève rigoureusement du même nombre de centimètres.

Comme application de la vérité que nous analysons, nous

dirons que, plus un objet s'éloigne de ce qui est long, plus il se rapproche de ce qui est court. Plus il se rapproche de ce qui est gros, plus il s'éloigne de ce qui est petit, etc. C'est par suite di même phénomène universel que si, dans une individualité quelconque, une nature se développe dans une certaine proportion, sa corrélative s'amoindrit de la même proportion.

C'est ainsi que plus un peuple se rapproche de la civilisation, plus il s'éloigne de la barbarie.

Si dans une société l'abondance se développe dans une certaine proportion, la disette s'amoindrit dans la même proportion. Donc dans chaque couple de natures, chaque nature est la négation de sa corrélative.

RÉSUMÉ.

Nous voyons dans ce chapitre, que si l'on considère les natures en elles-mêmes, on reconnaît qu'elles existent par couple, c'est-à-dire qu'elles apparaissent deux par deux et dans un état de corrélation intime.

Ensuite dans chaque couple de natures on constate qu'il existe trois sortes de rapports différents, que voici:

1o Dans chaque couple de natures, les natures sont corrélatives l'une de l'autre.

2o Dans chaque couple, les natures sont réciproquement diamétralement opposées l'une à l'autre.

3o Dans chaque couple, les natures sont la négation réciproque l'une de l'autre.

Nous allons maintenant étudier les natures dans leur action, afin de faire comprendre la puissance de leur activité propre.

CHAPITRE DEUXIÈME.

DE L'ACTION DES NATURES.

I

LES NATURES SONT ESSENTIELLEMENT AGISSANTES.

I. Les natures sont essentiellement agissantes, c'est-à-dire qu'elles ont pour caractère distinctif, pour signe particulier, la propriété d'agir, en ce sens que partout elles manifestent leur action, partout elles se montrent au grand jour, et nous éprouvons leur action à tous les instants du jour et de mille manières différentes; notre attention est toujours captivée par leur présence.

Si je mange un fruit délicieux, je sens l'action d'une nature qui manifeste sa présence dans la saveur délicieuse de ce fruit; si j'avale un mauvais remède, cette saveur désagréable n'est autre chose qu'une nature qui fait sentir sa présence et dont j'éprouve l'action; si j'entre dans une étuve, j'aurai très chaud, et là encore la chaleur de l'air, qui est une nature, fera sentir son action. Si je descends dans une cave, au fort de l'été, je sentirai une fraicheur pénétrante, et là également je subirai l'action d'une nature dont je constaterai la présence. Si j'entends un grand bruit, je me trouverai encore sous l'action d'une nature, qui fera sentir sa présence et qui agira sur moi. Si je regarde le soleil, sa lumière affectera mes yeux; ici encore je serai sous l'in

fluence de l'action d'une nature, qui manifestera sa présence. Si je monte sur une montagne, sa hauteur ne sera autre chose qu'une nature qui s'offrira à mes regards et qui agira sur moi. Ce chien qui passe tout près de moi, il est petit, blanc, et à poils longs; je constate en lui la présence de ces trois natures. Cette étoffe de soie, que je vois à l'étalage du magasin, fixe mon attention par sa richesse, l'éclat de ses couleurs, le goût de son dessin; ici encore je reconnais la présence de diverses natures, que je viens de nommer, et qui ont fixé mon attention, parce qu'elles ont agi sur moi. Je regarde une personne quelconque dans la rue, je reconnais qu'elle est grande, jeune et jolie; cette autre que je rencontre un peu plus loin est petite et d'un physique désagréable. Ce sont là encore des natures dont je constate la présence dans ces deux personnes et qui agissent sur moi, car je les vois, je les sens et je subis leur action. Je lis un chapitre des Méditations de Lamartine et je constate l'élévation et la grandeur de son esprit; encore ici je me trouve en présence de deux natures, qui agissent sur moi, qui fixent mon attention et qui manifestent leur présence dans l'esprit de l'illustre écrivain.

Que je lise quelques pages des livres d'histoire de M. Thiers, je reconnaîtrai aussitôt une grande clarté dans l'exposition des faits, une logique serrée dans l'appréciation des événements, etc.; ce sera uniquement le résultat de natures qui existent dans l'esprit de l'historien et dont je constate la présence, dont je reconnais l'action sur mon esprit et mon intelligence, en lisant son livre.

Si je lis quelques passages des Evangiles: le sermon sur la montagne (St. Matth. ch. V, VI et VII), ou la prière d'adieu que le Christ fit à ses disciples (St. Jean, ch. XIII, XIV, XV, XVI et XVII), je ne puis m'empêcher d'arrêter mon attention sur la sympathie, l'amour, la sagesse, et toutes les perfections que je reconnais dans la personne de Jésus-Christ, et dont je constate la présence dans son individualité. Ici, comme toujours, je vois des natures qui manifestent leur présence dans la personne du Christ, qui est une individualité humaine, et qui agissent sur moi.

II.- La présence des natures, partout et toujours agissantes,

« PoprzedniaDalej »