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PROVIDENCE qui vous comble de fes faveurs. Vous fentez tout le prix des bénédictions de douceur, dont le Ciel vous a prévenues (a) dès votre enfance, & des graces de Salut qu'il vous ménage dans fa miféricorde. Pénétrées d'amour & de reconnoiffance pour un Dieu fi riche dans fes dons, fi magnifique dans ses récompenfes: à la contemplation des merveil les de fa puiffance, de fa bonté & de fa fageffe, vous voulez joindre la prière, la louange & l'action de graces. Dans cette vue vous avez défiré d'avoir un Office compofé des propres expreffions de l'Écriture, qui offrit à vos yeux les principaux traits de cette Providence admirable, qui vous prodigue fes plus rares bienfaits.

On a táché de fatisfaire à un fi pieux defir, dans l'Office qu'on a l'honneur de vous préfenter. On n'a eu aucune peine à trouver dans les Livres Saints dequoi

(a) Pfeaum. 2C. V. 4.

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remplir vos vues. Toute la difficulté s'eft réduite à faire un choix des textes qu'on avait recueillis, & à les mettre dans un ordre convenable. L'abondance de la matière répondoit pleinement à la grandeur du fujet.

En effet, Ecriture-Sainte n'eft, en toutes fes parties, qu'un magnifique tableau qui nous représente la divine Providence dans tous fes effets. Par-tout elle nous montre un Dieu dont la miféricorde s'étend fur tous fes Ouvrages; (a); un Dieu qui a créé l'Univers par 'fa puissance, qui le conferve par fa bon té, qui le gouverne par sa fagesse; un Dieu qui arne les Lys des champs, qui nourrit les Oiseaux du Ciel (b), & qui, après s'être joué, fuivant l'expreffion de l'Écriture, dans la formation du Monde, par la facilité avec laquelle il en a arrangé toutes les parties, & par les agrémens

(a) Pfeau. 144. v. 9. (b) Matth. 6.

qu'il y a répandus, fait fes délices de rapporter toutes fes attentions fur les enfans des Hommes (a); un Dieu en qui nous avons la vie, le mouvement & l'être (b) de qui nous vient toute grace excellente, & tout don parfait (c), dont la plus chère occupation fur la terre, eft de former par fa grace, les Saints qu'il couronne dans le Ciel par juftice; un Dieu en un mot, qui nous aime d'un amour éternel (d), & dont les fentimens pour nous ne trouvent qu'une foible image dans la tendreffe paffionnée d'une Mere pour le fruit le plus cheri de fes entrailles (e). Ces grandes vérités qui fe trouvent à chaque page dans les Livres Sacrés, quel Sujet de confolation, quel motif de confiance n'offrent-elles pas aux ames fidèles! Elles les animent à la vertu; elles les fortifient contre la tentation; elles

(a) Prov. S. Ve 31.
(b) A&. 17, v. 28.
(c) Jacq. I. v. 17.

(d) Jerem. 31. V. 3. ( e ) Ifaïe, 49, v. 15q

adouciffent leurs peines, elles les dirigent dans toutes leurs démarches.

Mais quoique la foi, la raison, & l'expérience fe réuniffent pour dépofer en faveur de ces vérités, la plupart des hommes n'y fons prefqu'aucune attention. Ils vivent, comme s'il n'y avoit point de Providence, Ils femblent tour attribuer à leur induftrie ou au hafard, à la fatalité du deftin, ou aux caprices de la for

tune,

Un refte de Chriftianisme les empêche de dire avec l'Impie qu'ils n'ont rien reçu des mains du Seigneur (a); mais un fonds d'infenfibilité leur fait tout rapporter à eux-mêmes. De-là l'oubli de Dieu, l'abus des bienfaits, le mepris des graces, l'attachement aux biens visibles, l'indiffé rence pour les biens éternels.

Le Jufte qui vit de la Foi, trouve en elle un flambeau qui lui découvre par-tout

(a) Deut. 32. v. 27.

les traits les plus marqués d'une Providence auffi fage dans fes difpofitions, qu'elle eft adorable dans fes deffeins. Sans s'arrêter à la furface des objets fenfibles, il remonte jufqu'à leur principe. Dieu s'offre à fes yeux dans tous fes Ouvrages. Il n'en admire l'ordre, & la beauté; il n'en éprouve les douceurs & les charmes, il n'en recueille les fruits & les avantages, que pour en glorifier le Suprême Auteur. Digne enfant de la Provi dence, il lui eft également foumis dans tous les événemens. La fanté & la maladie, les confolations & les amertumes, les humiliations & les honneurs, la vie & la mort, il reçoit tout de la main de Dieu, il la baife, il l'adore, foit qu'elle. le comble de biens, foit qu'elle l'accable de maux (a); auffi ménage-t'elle pour lui ce qui lui arrive en ce monde, de manière

(a) Job. 2. v. 10.

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