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des représailles dans nos propres injures, et nous nous montrons cléments pour celles qui s'adressent à Dieu.—S. CHRYS. — C'est pour cela qu'il fait ce commandement à celui qui a souffert une injure et non pas à un autre, attendu que celui qui a commis cet outrage supporte plus facilement la correction qui lui vient de lui, et surtout lorsqu'il la lui fait seul à seul; il n'y a rien qui puisse l'apaiser autant que de voir celui qui aurait pu exiger une réparation prendre soin lui-même de son salut.

S. AUG. Lorsque quelqu'un pèche contre nous, ayons grand soin, non pas à cause de nous, car il est glorieux d'oublier une injure, de ne pas oublier, tout en oubliant l'injure, le mal qu'elle a fait à notre frère. Corrigeons-le entre lui et nous, ne nous occupant que de la correction et épargnant sa honte. Il peut arriver qu'à cause de cette honte, il se mette à défendre son péché et que vous rendiez pire celui que vous vouliez corriger. - S. JÉR. Il faut corriger son frère avec art, de peur que, dépouillant toute honte et toute crainte, il ne persiste dans son péché.

S. AUG. L'Apôtre dit : « Convainquez le pécheur devant tous, afin de frapper les autres de crainte. » Il faut donc que vous sachiez que quelquefois le frère doit être corrigé seul, et d'autres fois devant tous. Ecoutez et voyez ce qu'il faut faire auparavant : « Si, dit-il, votre frère a péché contre vous, corrigez-le entre vous et lui seul. » Pourquoi? Parce qu'il a péché contre vous? Comment a-t-il péché contre vous?

contre un homme, le prêtre priera pour lui. S'il a péché contre Dieu qui priera pour lui? La Vulgate traduit ainsi : Si un homme pèche contre un homme, Dieu peut lui être apaisé. Les Septante traduisent ainsi : « On priera pour lui le Seigneur, » "poσεύξωνται περὶ αὐτοῦ προς κύριον.

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in Dei injuria benigni sumus; in nostris | catum suum, et quem vis facere correctio contumeliis exercemus odia. CHRYS. (utrem, facis pejorem. HIER. Corripiendus est sup.). Ideo autem præcepit arguere ei qui enim seorsum frater, ne si semel pudorem passus est injuriam, et non alii; quia ille atque verecundiam amiserit, permaneat in qui fecit injuriam, ab eo mansuetius sustinet, peccato. et maxime cum solus eum corripiat: quum AUG., De verb. Dom. (serm. 16, ut sup.). enim qui vindictam expetere debebat, hic Apostolus autem dicit (1 Timoth., 5] : salutis videtur diligentiam habere, maxime Peccantem coram omnibus argue, ut et hoc eum potest propitium facere. AUG., De cæteri timorem habeant : aliquando erge verb. Dom. (serm. 16, ut sup.). Quando scias corripiendum esse fratrem solum, aliergo in nos aliquis peccat, habeamus mag-quando autem coram omnibus. Quid autem nam curam, non pro nobis (nam gloriosum ante facere debeamus, intendite et videte. est injuriam oblivisci), sed obliviscere inju- Si peccaverit, inquit, in te frater tuus, riam tuam, non vulnus fratris tui: ergo corripe eum inter te et ipsum solum : quare? corripe eum inter te et ipsum solum, stu- quia in te peccavit? Quid est, in te pecesdens correctioni, parcens pudori. Forte vit? Tu scis quia peccavit : quia enim seenim præ verecundia incipit defendere pec- cretum fuit, quando in te peccavit, secretum

Vous savez qu'il a péché, et comme l'on ignore qu'il ait péché, étendez le même secret sur votre correction; car si vous savez qu'il a péché contre vous et que vous vouliez le convaincre devant tous, vous n'êtes pas un correcteur, mais un délateur. Votre frère a donc péché contre vous: si vous seul le savez, c'est contre vous seul qu'il a péché; s'il vous a fait cette injure devant plusieurs, il a péché contre tous ceux qu'il a faits témoins de son iniquité. Il faut donc corriger devant tous ceux qui ont péché devant tous, et en secret ceux qui ont péché en secret. Distinguez entre les temps, et les Ecritures s'accorderont. Pourquoi corrigez-vous le prochain? Parce que vous souffrez de ce qu'il a péché contre vous? A Dieu ne plaise! si vous le faites pour vous, vous n'avez rien fait; si vous le faites par rapport à lui, vous avez bien agi. Voyez le texte lui-même pour savoir si vous devez le faire par rapport à lui ou par rapport à vous. Suivent en effet ces paroles : « S'il vous a écouté, vous aurez gagné votre frère. » Faites-le donc par rapport à lui pour le gagner. Reconnaissez que vous avez péri en péchant contre un homme; car si vous n'aviez pas péri, comment vous eût-il gagné? Que personne donc ne méprise l'offense faite à un frère. - S. CHRYS.-Ces paroles démontrent que l'inimitié fait tort aux deux parties, et c'est pour cela qu'il est dit : « Non pas qu'il se soit gagné lui-même; mais vous avez gagné votre frère; » ce qui démontre que lui et vous, vous aviez souffert de ce dissentiment. S. JÉR. Par le salut d'un autre, nous nous acquérons notre propre salut. Ce qui suit vous montre ce que vous devez faire après, si vous n'avez pas persuadé votre frère: «S'il ne vous a pas écouté, amenez-en un (1) Saint Augustin ajoute que c'est parce qu'il est le membre du Christ.

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S. CHRYS.

quære cum corrigis quæ peccavit: nam si solus nosti quia peccavit in te, et eum vis coram omnibus arguere, non es corrector, sed proditor. Peccavit ergo in te frater tuus; sed si tu solus nosti, tunc vere in te solum peccavit: nam si multis audientibus tibi fecit injuriam, et in illos peccavit quos testes suæ iniquitatis effecit : ergo ipsa corripienda sunt coram omnibus, quæ peccantur coram omnibus; ipsa corripienda sunt secretius, quæ peccantur secretius distribuite tempora, et concordate Scripturas. Quare autem proximum corripis? Quia tu doles quod peccaverit in te? Absit si amore tui id facis, nihil facis; si amore illius facis, optime facis. Denique in ipsis verbis attende cujus amore id facere debeas, utrum tui, an

illius. Sequitur enim: Si te audierit, lucratus erit fratrem tuum, etc. Ergo propter illum fac, ut lucreris illum; agnosce quia in hominem peccando peristi: nam si non perieras, quomodo te lucratus est? Nemo ergo contemnat quando peccat in fratrem. CHRYS. (ut sur.). In quo etiam demonstratur quod inimicitia damnum est commune et propterea hoc non dixit, quod ille lucratus est seipsum, sed quod tu lucratus es eum ex quo ostendit quoniam et tu et ille damnum passi eratis ex discordia. HIER. Per salutem enim alterius nobis quoque acquiritur salus.

CHRYS. (ut sup.). Quid autem facere debeas consequenter, si non persuadeatur, subditur: Si autem te non audierit, adhibe

ou deux avec vous. » Autant il se montrera peu convenable et opiniâtre, autant il faudra que nous insistions pour le remettre, sans nous laisser aller ni à la colère ni à la haine. Ainsi un médecin, lorsqu'il voit que la maladie ne cède pas prise, ne se laisse pas ébranler, mais s'applique davantage à la guérison. Remarquez comment cette correction ne se fait pas par vengeance, mais pour guérir; et à cause de cela, il ne nous est pas ordonné de prendre tout de suite deux témoins, mais seulement dans l'occasion où il ne voudra pas se corriger. Ce n'est point une multitude qu'il envoie alors, mais un ou deux témoins; et il appuie cela du témoignage de la loi, en disant : « Que toute parole soit rendue stable par la bouche de deux ou trois témoins (1). » C'est comme s'il disait: Ainsi vous avez ce témoignage, que vous avez fait tout ce que vous avez pu. —S. JÉR. - Ou bien il faut l'entendre en cette manière : S'il n'a pas voulu vous entendre, employez d'abord un seul de vos frères. Que s'il ne l'écoute pas, employez-en un troisième, ou bien pour le corriger par la honte ou par votre admonition, ou bien pour avoir agi avec témoin. - LA GLOSE (2). Ou bien, c'est afin que s'il dit qu'il n'y a point eu péché, ils lui prouvent qu'il y a eu péché. S. JER. Or, s'il n'a pas voulu les entendre, il faudra le dire à un grand nombre pour qu'on l'ait en exécration, et que l'on auve par l'opprobre celui qu'on n'a pas pu sauver par la pudeur: «Que s'il ne les écoute pas, dites-le à l'Eglise. »S. CHRYS. C'est-àire, à ceux qui président l'Eglise.- LA GLOSE. Ou bien, dites-le à toute l'Eglise pour qu'il ait à souffrir d'une plus grande honte. Qu'à out cela suive l'excommunication qui doit être portée par la bouche

(2) Deutéronome, 19, v. 13. Le témoignage d'un seul y est rejeté. (1) Ou plutôt saint Anselme.

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tecum unum vel duos : quanto enim inverecundior fuerit et pertinacior, tanto magis nos ad medicinam studere oportet; non ad iram et odium etenim medicus cum viderit morbum non remitti, non desistit, sed tunc magis præparatur ad curandum. Vide autem qualiter, non vindictæ gratia hæc correctio fit, sed emendationis et propter hoc, non confestim jubet duos accipere, sed quando ipse corrigi non voluerit: neque tunc ad eum mittit multitudinem, sed unum vel duos : et ad hoc legis testimonium inducit, dicens: Ut in ore duorum vel trium testium stet omne verbum, etc. Quasi diceret Habes jam testimonium quod totum fecisti quod tuum erat. HIER. Vel intelli

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gendum est hoc modo: si te audire noluerit, adhibeatur unus frater tantum; quod si nee illum audierit, adhibeatur et tertius, vel corrigendi studio (ut scilicet vel admonitione aut pudore corrigatur), vel conveniendi sub testibus. GLOSSA. Vel si dixerit non esse peccatum, ut probent illud esse peccatum.

HIER. Porro si nec illos audire voluerit, tunc multis dicendum est, ut detestationi eum habeant, ut qui non potuit pudore salvari, salvetur opprobriis: unde sequitur : Quod si non audierit eos, die Ecclesiæ. CHRYS. (ut sup.). Id est, his qui Ecclesiæ præsident. GLOSSA. Vel die toti Ecclesiæ, ut majorem erubescentiam patiatur. Post

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de l'Eglise, c'est-à-dire par le prêtre qui, lorsqu'il excommunie, ne fait que prèter son organe à toute l'Eglise : «S'il n'écoute pas l'Eglise, etc. » S. AUG. Ne le comptez plus dès lors au nombre de vos frères. Cependant ne négligez pas son salut; car les étrangers euxmêmes, c'est-à-dire les Gentils et les païens, nous ne les comptons pas au nombre des frères, et néanmoins nous cherchons à les sauver. S. CHRYS. Cependant le Seigneur, en ce qui concerne ceux qui sont hors de l'Eglise, ne nous a jamais rien ordonné de semblable à ce qu'il nous ordonue ici pour la correction des frères. Quant aux étrangers, il nous dit: «Si quelqu'un vous a frappé sur une joue, présentezlui l'autre;» et saint Paul : « Quel droit ai-je de juger ceux qui sont au dehors? » Mais quant aux frères, il nous est ordonné de les réprimander et de les éloigner (1). — S. JÉR. - Cette parole: « Ainsi qu'un païen et un publicain, » nous montre qu'il faut avoir plus en horreur celui qui, sous le nom de chrétien, opère les œuvres des infidèles, que ceux qui sont ouvertement païens. Les publicains sont ceux qui cherchent les biens du siècle, et lèvent l'impôt par le négoce et les fraudes, et les vols et les horribles parjures. - ORIG. Remarquons que peutêtre cette maxime ne porte pas sur toute espèce de péchés. Mais si quelqu'un avait commis un de ces péchés qui vont à la mort; si, par exemple, il était devenu profanateur du même sexe que lui, ou adultère, ou homicide, ou efféminé, est-ce qu'il faudrait le réprimander seul à seul, et s'il vous écoutait, le dire gagné? S'il ne vous écou

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(1) Il y a ici amphibologie, et l'on ne sait s'il s'agit de les éloigner du mal ou de les éloigner du sein de l'Eglise.

foris sunt judicare? Fratres autem et arguere et avertere jubet. HIER. Quod autem dicit: Sicut ethnicus et publicanus, ostenditur majoris esse detestationis qui sub nomine fidelis agit opera infidelium, quam hi qui aperte Gentiles sunt. Publicani enim vocantur, qui seculi sectantur lucra, et exigunt vectigalia per negotiationes, et fraudes, et furta, scelerataque perjuria.

hæc omnia sequatur excommunicatio, quæ | dicit (1 Cor., 15): Quid mihi est de his qui fieri debet per os Ecclesiæ, id est, per sacerdotem, quo excommunicante tota Ecclesia cum eo operatur : unde sequitur: Si autem Ecclesiam non audierit, etc AUG., De verb. Dom. (serm. 16, ut sup.). Noli illum jam deputare in numero fratrum tuorum nec sic tamen salus ejus negligenda est: nam et ipsos ethnicos (id est, gentiles et paganos) in numero quidem fratrum non deputamus, sed tamen eorum ORIG. (tract. 6, in Matth.). Videamus salutem semper inquirimus. CHRYS. (ut autem ne forte sententia hæc non de quosup.). Nihil tamen tale præcipit Dominus cunque peccato posita sit: quid enim si observandum in his qui extra Ecclesiam aliquis peccaverit aliquod peccatorum quæ sunt, quale præcipit hic de fratribus corri- sunt ad mortem (puta masculorum concupiendis; sed de exterioribus dicit (Matth., | bitor factus, adulter, homicida, aut mollis), 5) Si quis percusserit te in unam maxil- nunquid talem rationis est ut arguat solus lam, præbe ei et aliam quod et Paulus ad solum ; et (si audierit) statim eum dicere

tait pas, faudrait-il, pour le chasser de l'Église, attendre de l'avoir réprimandé devant plusieurs témoins et devant l'Eglise, et avoir souffert toute cette persistance dans son mal? Il en est qui, regardant à l'immense miséricorde du Christ, enseignent que le Christ ne marquant pas de différence entre les péchés, l'on va contre cette miséricorde divine en accordant aux seuls péchés moindres le bénéfice de ces paroles. D'autres, regardant plus attentivement à ce passage, disent qu'il ne s'agit pas de tout péché, attendu que celui qui commet ces grands péchés dont nous venons de parler n'est pas un frère et n'en a que le nom; d'après l'Apôtre, il n'est point même permis de manger avec lui.

Or, ainsi que ceux qui n'entendent pas ce passage de toute espèce de péchés offrent (1) aux négligents l'occasion de pécher, ainsi, au contraire, celui qui enseigne que, pour les plus petits péchés qui ne sont pas mortels, il faut regarder le pécheur comme un païen et un publicain, après avoir employé la réprimande devant des témoins ou devant l'Eglise, celui-là paraît introduire une doctrine cruelle. Nous ne devons pas affirmer qu'un homme a tout-à-fait péri; car celui qui n'a point obéi à trois réprimandes peut obéir à la quatrième, et ensuite parce que souvent on ne lui rend pas selon ses œuvres, mais souvent au-delà de ses péchés, ce qui est souvent nécessaire en ce monde; d'ailleurs il n'est point dit: Qu'il soit comme un païen et un publicain, mais : Qu'il soit pour vous. Celui donc qui aura commis une faute légère et qui ne se corrige pas, nous devons le considérer comme un païen et un publicain, afin de le couvrir de honte en nous

(1) La particule négative ne se trouve pas dans le texte d'Origène, et nous avons cru qu'elle en avait disparu par une erreur typographique, et que le sens la demandait.

lucrifactum; et si non audierit, non prius | omne peccatum hoc pertinere exponunt; expellat eum de Ecclesia, nisi postquam coram testibus argutus et ab Ecclesia, perstiterit in actu priori? Alius autem respiciens ad immensam misericordiam Christi, docet quoniam (cum verba Christi nullam faciant differentiam peccatorum) contra Christi misericordiam faciunt, qui hæc ad minima tantum peccata pertinere distinguunt. Alius contra caute ipsa verba considerans, non de omni peccato hæc dicta defendet; quoniam qui grandia illa peccata facit, non est frater, sed nominatur frater; cum quo secundum Apostolum (1 Corinth., 5) non oportet nec cibum sumere sicut autem negligentibus peccandi occasionem dant qui non ad

sic econtra, qui docet in minimis et non mortiferis peccatis peccantem post argutionem testium, vel Ecclesiæ, fieri oportere sicut ethnicum et publicanum, aliquid crudelitatis videtur inducere: utrum enim omnino pereat, pronuntiare non possumus: primum, quia qui ter argutus non obedivit, potest in quarto obedire: deinde, quia aliquando, non secundum opera hominis redditur ei, sed amplius quam peccavit, quod expedit in hoc mundo: demum, quia non dixit solum Sit sicut ethnicus et publicanus, sed, sit tibi. Qui ergo in peccato levi correctus ter, non se emendat, nos quidem debemus eum habere sicut ethnicum et pu

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