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abstenant de le voir, mais qu'il soit jugé par Dieu comme un païen et un publicain, ce n'est point à nous à le dire, mais à Dieu à l'établir par son jugement.

Je vous dis en vérité que tout ce que vous lierez sur la terre sera lié aussi dans le ciel, et que tout ce que vous délierez sur la terre sera aussi délié dans le ciel. Je vous dis encore que si deux d'entre vous se réunissent ensemble sur la terre, quelque chose qu'ils demandent, elle leur sera accordée par mon Père qui est dans les cieux. Car en quelque lieu que se trouvent deux ou trois personnes assemblées en mon nom, je m'y trouve au milieu

d'elles.

S. JÉR. Parce qu'il avait dit : « Qu'il vous soit comme un païen et un publicain, » et que le frère ainsi rejeté aurait pu répondre ou penser: Si vous me méprisez, et moi, je vous méprise; si vous me condamnez, et moi, je vous condamne, il donne aux apôtres un pouvoir tel que l'on sache que ceux qu'ils ont condamnés, ils les ont frappés d'une sentence qui est fortifiée par une sentence divine. C'est pour cela qu'il est dit : « Je vous le dis en vérité, tout ce que vous aurez lié, etc. >> - ORIG. Il ne dit pas « dans les cieux, » ainsi qu'il l'avait dit à Pierre, mais « dans le ciel; » car ce pouvoir n'est pas aussi parfait que celui donné à Pierre.-S. HIL. (1).—Ceci doit nous inspirer la plus grande crainte, à savoir que le jugement de la sévérité apostolique ait été démontré immuable par celui qui renferme toutes choses. Ainsi, ceux que ce jugement aura liés sur la terre, c'est-à-dire

(1) Ceci est évidemment une subtilité'; car dans l'Ecriture les cieux et le ciel désignent la même chose. D'ailleurs, souvent le ciel est pris pour le ciel principal, ainsi que dans ce passage: « Le Seigneur, son siège est dans le ciel » (ps. 18, v. 4).

blicanum, ut cum abstinemus ab eo confundatur; an autem, etiam a Deo, quasi publicanus et ethnicus judicetur, non est nostrum pronuntiare, sed est in judicio Dei.

audierit, sit tibi sicut ethnicus et publicanus; et poterit contempti fratris hæc esse responsio vel tacita cogitatio: Si me despicis, et ego te despicio ; si me condemnas, et tu mea sententia condemnaberis ; potestatem tribuit apostolis ut sciant qui talibus condemnantur, humanam sententiam divina sententia corroborari: unde dicitur : Amen dico vobis : Quæcunque alligaveritis, etc. ORIG. (ut sup.). Non dixit, in cœlis, sicut Petro, sed, in cœlo uno, quia non sunt tantæ perfectionis sicut Petrus. HILAR. Per hoc tamen ad terrorem maximi metus, quo ad præsens omnes continentur, immobile severitatis apostolicæ judicium demonstravit; ut quos in terris ligaverint (id est, HIER. Quia dixerat: Si Ecclesiam non peccatorum nodis innexos reliquerint) et

Amen dico vobis, quæcunque alligaveritis su per terram, erunt ligata et in colo; et quæcunque solveritis super terram, erunt soluta et in cœlo. Iterum dico vobis, quia si duo ex vobis consenserint super terram, de omni re quamcunque petierint, fiet illis a Patre meo, qui in cœlis est: ubi enim sunt duo vel tres congregati in nomine meo, ibi sum in medio eorum.

gneur avoue qu'il a plus de joie de la conversion des pécheurs que de la stabilité des justes. C'est que ceux qui sont trop sûrs qu'ils n'ont point commis de péchés graves restent nonchalants à remplir les devoirs les plus élevés, tandis qu'au contraire il arrive souvent que ceux qui ont conscience de quelque faute, sous l'aiguillon de leur douleurs s'enflamment dans l'amour divin ; et parce qu'ils considèrent qu'ils ont erré loin de Dieu, ils compensent leurs pertes précédentes par des gains subséquents. C'est ainsi que dans une bataille un capitaine préfère le soldat qui, ramené de sa fuite, presse vivement l'ennemi, à celui qui n'a jamais tourné le dos et qui aussi n'a jamais eu d'action courageuse (1). Mais il est des justes qui donnent une telle joie qu'on ne pourrait leur préférer aucun pénitent, parce que quoiqu'ils n'aient conscience d'aucune faute, ils ne font pas tout ce qui est permis et ils s'humilient en toute chose. Quelle sera donc la joie lorsque le juste gémira dans l'humiliation, alors qu'il y a de la joie lorsque le pécheur condamne le mal qu'il a fait ?

BÈDE.-Ou bien, par les quatre-vingt-dix-neuf brebis qu'il laissa sur les montagnes, il désigne les superbes auxquels il manque l'unité pour parvenir à la perfection désignée par le nombre cent. Lorsqu'il aura trouvé le pécheur il se réjouira davantage à cause de lui, c'està-dire qu'il fera réjouir les siens davantage qu'à l'occasion des faux justes.

S. JER. Ce qui suit ainsi : « C'est la volonté de votre Père qu'il ne périsse pas un seul, etc., » se rapporte à ce qui est dit plus haut:

(1) Saint Grégoire ajoute à cette comparaison celle d'une terre qui, après beaucoup d'épines, donne beaucoup de moissons, et qui est préférée à celle qui n'a jamais eu si ronces ni épis.

| in omnibus se humiliant. Quantum ergogandium est, si humiliter plangat justus? cum gaudium sit, si quod male gessit, damnat injustus.

bus justis gaudium esse fateatur : quia scilicet, plerumque pigri remanent ad exercenda bona præcipua, qui valde sibi securi sunt quod nulla commiserint mala graviora. At contra nonnunquam hi qui se aliquid egisse BEDA. Vel per nonaginta novem over illicite meminerunt, ex ipso suo dolore com- quas in montibus reliquit, superbos signifipuncti inardescunt in amorem Dei. Et quia cat quibus ad perfectionem (centenario deзe errasse a Deo considerant, damna præ- signatam) unitas deest cum ergo invers cedentia lucris subsequentibus recompen- rit peccatorem, magis super eum gaudet sant sic et dux in prælio plus eum mili-(id est, suos gaudere facit) quam super jus | tem diligit qui post fugam conversus hostem tos falsos. fortiter premit, quam illum qui nunquam tergum præbuit, et nunquam aliquid fortiter fecit. Sed et sunt quidam justi, de quibus tantum est gaudium ut eis nullus ponitens præponi possit : qui etsi non sint sibi malorum conscii, tamen licita respuunt, et

HIER Quod autem subditur: Sic no est voluntas ante Patrem vestrum ut perest unus, etc., refertur ad superius propositum, de quo dixerat: Videte ne contemnatis unum de pusillis istis, et docet idcire parabolam positam, ut pusilli non conten

H

« Voyez à ne pas mépriser un seul de ces petits; » il nous enseigne ainsi que cette parabole a été dite pour que les petits ne soient pas méprisés. Par ce qu'il ajoute: « Ce n'est point la volonté de mon Père, il nous montre que toutes les fois qu'il périt un petit, ce n'est point par la volonté du Père.

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Que si votre frère a péché contre vous, allez lui représenter sa faute en particulier, entre vous et lui. S'il vous écoute, vous aurez gagné votre frère. Mais s'il ne vous écoute point, prenez encore avec vous une ou deux personnes, afin que tout soit confirmé par l'autorité de deux ou trois témoins. Que s'il ne les écoute pas non plus, dites-le à l'Eglise; et s'il n'écoute pas l'Eglise même, qu'il soil à votre égard comme un païen et un publicain.

S. CHRYS. Parce que plus haut il a parlé avec véhémence contre ceux qui scandalisent, les enveloppant de menaces de toutes parts, ici afin d'empêcher que ceux qui sont l'objet de scandale ne s'enorgueillissent, et qu'en évitant un péché, celui de négligence, ils ne tombent dans l'or- gueil, voulant que rien ne les blesse, le Seigneur les arrête sur cette pente, et leur ordonne de faire l'admonition en disant : « Si votre frère pèche contre vous, etc. » — S. AUG. Le Seigneur nous avertit de ne point négliger réciproquement nos péchés en cherchant non pas matière à reproche, mais en visant à la correction. Nous devons corriger en aimant, non pas par le désir de nuire, mais par le zèle à corriger. Si vous n'agissez pas ainsi, vous devenez pire que celui qui a péché; il a fait un mal, et il s'est ainsi blessé d'une grave blessure; vous, vous méprisez cette blessure du frère, vous vous montrez pire en vous taisant que lui en vous outrageant.

nantur. In eo autem quod dicit: Non est voluntas ante Patrem, etc., ostendit quod quotiescunque perierit aliquis ex pusillis, non voluntate Patris perit.

Si autem peccaverit in te frater tuus, vade et corripe eum inter te et ipsum solum. Si te audierit, lucratus eris fratrem tuum; si autem te non audierit, adhibe tecum adhuc unum vel duos, ut in ore duorum vel trium testium stet omne verbum; quod si non audierit eos, die Ecclesiæ; si autem Ecclesiam non audierit, sit tibi sicut ethnicus et publicanus.

CHRYS., in hom. (61, in Matth.). Quia superius vehementem sermonem adversus

scandalizantes proposuit, undique eos terrens, ne rursus hi quibus scandala inferuntur sic fiant resupini ut unum contemnentes in aliud vitium incidant (scilicet negligentia), ac per omnia sibi parci volentes in elationem incidant, his Dominus eos comprimit, et redargutionem fieri jubet, dicens : Si autem peccaverit in te frater tuus, etc. AUG., De verb. Dom. (serm. 16). Admonet nos quidem Dominus noster non negligere invicem peccata nostra; non quærendo quid reprehendas, sed videndo quod corrigas : debemus enim amando corripere, non nocendi aviditate, sed studio corrigendi; si neglexeris pejor eo factus es: iste injuriam fecit, et injuriam faciendo gravi seipsum vulnere percussit: tu vulnus fratris con

S. AUG. Souvent on dissimule criminellement la vérité, quelquefois en n'instruisant pas ou en n'avertissant pas les méchants, d'autres fois en ne les corrigeant pas et en leur évitant les reproches; tantôt c'est pour nous éviter la peine, tantôt pour ne pas nous exposer à leurs inimitiés, tantôt pour qu'ils ne nous empêchent pas et ne nous nuisent point dans les possessions temporelles que notre cupidité désire acquérir, ou que notre infirmité craint de perdre.

Si quelqu'un épargne ses reproches ou sa correction à ceux qui font mal, parce qu'il attend un temps plus opportun, ou qu'il craint qu'ils n'en deviennent plus mauvais, ou qu'ils soient un empêchement aux soins qu'il voudrait donner aux autres infirmes pour les former à une bonne et pieuse vie, ou bien parce qu'il redoute qu'il ne les détournent de la foi et qu'ils ne les persécutent, il n'y a point là mal de cupidité, mais conseil de charité. Ceux qui sont préposés aux églises ont des motifs beaucoup plus graves que ceux qui composent les églises, pour ne point s'épargner dans les invectives contre les péchés. Cependant il n'est point tout-à-fait exempt d'une faute de ce genre celui qui, quoique non supérieur, s'aperçoit de beaucoup de choses dont il devrait avertir et qu'il devrait corriger parmi ceux avec lesquels il est lié par les liens de la vie commune, et qui ne le fait pas pour éviter l'inconvénient qui en résulterait pour lui, à cause des choses temporelles dont il use licitement, mais dans lesquelles il se complaît plus qu'il ne devrait.

S. CHRYS.Il faut remarquer que souvent le Seigneur amène celui qui a contristé à celui qui est contristé. Ainsi, lorsqu'il dit : « Si vous vous êtes rappelé que votre frère a quelque chose contre vous, allez

1

rem habent causam ecclesiarum præpositi, qui in ecclesiis constituti sunt, ut non parcant objurgando peccata: nec ideo tamen ob hujuscemodi culpam penitus alienus est, qui licet præpositus non sit, in eis tamen quibus vitæ hujus necessitate conjungitur, multa monenda vel arguenda novit, et negligit; devitans eorum offensiones propter illa quibus in hac vita non indebitis utitur, sed plus quam debuit delectatur.

temnis pejor es tacendo, quam ille convi- | consilium charitatis. Longe autem gravio tiando. AUG., De civit. Dei (lib. 1, cap. 9). Plerumque enim a malis docendis et admonendis, aliquando etiam objurgandis et corripiendis, male dissimulatur; vel cum laboris piget, vel cum eorum inimicitias devitamus, ne impediant et noceant in istis temporalibus rebus, sive quas adipisci adhuc nostra cupiditas appetit, sive quas adhuc amittere formidat infirmitas. Si autem propterea quisque objurgandis et corripiendis male agentibus parcit, quia opportunius tempus inquirit, vel eisdem ipsis meruit ne deteriores ex hoc efficiantur, vel ad bonam vitam et piam erudiendos impediant alios infirmos, aut premant atque avertant a fide; on videtur esse cupiditatis occasio, sed

CHRYS. (ut sup.). Considerandum autem quod quandoque Dominus eum qui contristavit ad eum qui contristatus est ducit; sicut, cum dicit (Matth., 5): Si recordatus fueris quod frater tuus habet aliquid adversum te, vade reconciliari fratri tuo:

« Voyez à ne pas mépriser un seul de ces petits; » il nous enseigne ainsi que cette parabole a été dite pour que les petits ne soient pas méprisés. Par ce qu'il ajoute: « Ce n'est point la volonté de mon Père, il nous montre que toutes les fois qu'il périt un petit, ce n'est point par la volonté du Père.

Que si votre frère a péché contre vous, allez lui représenter sa faute en particulier, entre vous et lui. S'il vous écoute, vous aurez gagné votre frère. Mais s'il ne vous écoute point, prenez encore avec vous une ou deux personnes, afin que tout soit confirmé par l'autorité de deux ou trois témoins. Que s'il ne les écoute pas non plus, dites-le à l'Eglise; et s'il n'écoute pas P'Eglise même, qu'il soit à votre égard comme un païen et un publicain.

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S. CHRYS. — Parce que plus haut il a parlé avec véhémence contre ceux qui scandalisent, les enveloppant de menaces de toutes parts, ici afin d'empêcher que ceux qui sont l'objet de scandale ne s'enorgueillissent, et qu'en évitant un péché, celui de négligence, ils ne tombent dans l'or- gueil, voulant que rien ne les blesse, le Seigneur les arrête sur cette pente, et leur ordonne de faire l'admonition en disant : « Si votre frère pèche contre vous, etc. »S. AUG. Le Seigneur nous avertit de ne point négliger réciproquement nos péchés en cherchant non pas matière à reproche, mais en visant à la correction. Nous devons corriger en aimant, non pas par le désir de nuire, mais par le zèle à corriger. Si vous n'agissez pas ainsi, vous devenez pire que celui qui a péché; il a fait un mal, et il s'est ainsi blessé d'une grave blessure; vous, vous méprisez cette blessure du frère, vous vous montrez pire en vous taisant que lui en vous outrageant.

nantur. In eo autem quod dicit : Non est voluntas ante Patrem, etc., ostendit quod quotiescunque perierit aliquis ex pusillis, non voluntate Patris perit.

Si autem peccaverit in te frater tuus, vade et corripe eum inter te et ipsum solum. Si te audierit, lucratus eris fratrem tuum; si autem te non audierit, adhibe tecum adhuc unum vel duos, ut in ore duorum vel trium testium stet omne verbum; quod si non audierit eos, dic Ecclesiæ; si autem Ecclesiam non audierit, sit tibi sicut ethnicus et publicanus.

CHRYS., in hom. (61, in Matth.). Quia superius vehementem sermonem adversus

scandalizantes proposuit, undique eos terrens, ne rursus hi quibus scandala inferuntur sic fiant resupini ut unum contemnentes in aliud vitium incidant (scilicet negligentime), ac per omnia sibi parci volentes in elationem incidant, his Dominus eos comprimit, et redargutionem fieri jubet, dicens : Si autem peccaverit in te frater tuus, etc. AUG., De verb. Dom. (serm. 16). Admonet nos quidem Dominus noster non negligere invicem peccata nostra; non quærendo quid reprehendas, sed videndo quod corrigas : debemus enim amando corripere, non nocendi aviditate, sed studio corrigendi; si neglexeris pejor eo factus es iste injuriam fecit, et injuriam faciendo gravi seipsum vulnere percussit: tu vulnus fratris con

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