Obrazy na stronie
PDF
ePub
[ocr errors]

LA GLOSE (1).-On ne doit pas les mépriser, parce qu'ils sont tellement chers à Dieu que des anges sont envoyés pour les garder. C'est pour cela qu'il est ajouté : « Je vous dis que, etc. » -ORIG. Quelques-uns prétendent qu'un ange gardien a été donné aux hommes, parce qu'ils sont devenus par l'eau régénératrice enfants dans le Christ; ils ajoutent qu'il est impossible qu'un ange saint garde les incrédules et les errants, et que dans le temps de leur infidélité et de leurs péchés, ils sont sous les anges de Satan. D'autres veulent qu'aussitôt qu'il est né un de ceux qui sont préconnus de Dieu, il reçoive un ange gardien. -S. JER. - C'est là une grande dignité des âmes, que chacune d'entre elles ait à l'origine de sa vie un ange envoyé pour la garder.

S. CHRYS. Il ne parle pas ici de tous les anges indistinctement, mais de ceux qui sont suréminents. En disant : « Ils voient la face de mon Père,» il n'exprime pas autre chose que leur plus grande liberté de présence et leurs plus grands honneurs (2) devant Dieu.

S. GREG. Denis l'Aréopagite, ancien et vénérable Père, prétend, à ce que l'on rapporte, que, dans les rangs inférieurs des anges, il en est qui sont pris pour une mission visible ou invisible, tandis que dans les rangs supérieurs il n'y en a pas qui soient employés pour un ministère extérieur. S. GRÉG. (3).-Et les anges voient toujours la face du Père, et cependant ils viennent vers nous parce qu'ils viennent vers nous par une présence spirituelle en restant dans le lieu qu'ils viennent de quitter, en y restant par une contemplation inté

(1) Ou plutôt saint Anselme.

(2) Le mot honneurs était omis dans l'édition latine, mais il se retrouve dans le grec πολλήν τιμήν.

(3) Dans les anciennes éditions, c. 3, sur le 1er chap. de Job.

geli sunt eis ad custodiam deputati: unde | pereminentibus: cum enim dicat: Vident fasequitur: Dico enim vobis quia, etc. ORIG. (ut sup.). Quidam volunt ex eo dari hominibus angelum adjutorem ex quo per lavacrum regenerationis nati sunt infantes in Christo; dicentes non esse credibile incredulis et errantibus præesse angelum sanctum; sed tempore infidelitatis et peccatorum est homo sub augelis Sathanæ. Alii autem volunt mox cum quis fuerit natus eorum qui præcogniti sunt a Deo, accipere sibi præpositum angelum. HIER. Magna enim dignitas animarum, ut unaquæque habeat ab ortu nativitatis in custodiam sui angelum delegatum.

CHRYS. ut sup.). Hic autem, non de quibuscunque angelis loquitur, sed de su

T. II.

ciem Patris mei, nihil aliud ostendit, quam magis liberam præsentiam et majorem eorum honorem apud Deum. GREG., in homil. (34, in Evang.). Fertur autem Diony sius Areopagita antiquus et venerabilis Pater dicere (sicut revera dicit, lib. De cœl. Hier., cap. 13) quod ex minoribus angelorum agminibus ad explendum ministerium vel visibiliter vel invisibiliter mittuntur : nam superiora illa agmina usum exterioris ministerii nequaquam habent. GREG., 2 Moral. (cap. 2). Et faciem ergo Patris augeli semper vident, et tamen ad nos veniunt, quia et ad nos spiritali præsentia foras exeunt, et tamen ibi se unde recesserant per internam contemplationem servant:

97

[ocr errors]

-

rieure. Ils ne sortent pas de la vision divine de manière à être privés des joies de la contemplation intérieure.-S. HIL. Tous les jours les anges offrent à Dieu les prières de ceux qui doivent être sauvés par le Christ; il est par conséquent plein de périls de mépriser celui dont les demandes sont portées au Dieu éternel, invisible, par le service et le ministère des anges. S. AUG. Ou bien ils sont appelés, nos anges, ceux qui sont les anges de Dieu; ils sont de Dieu, parce qu'ils n'ont pas quitté Dieu; ils sont nôtres, parce qu'ils ont commencé à nous avoir pour leurs concitoyens. Ainsi done qu'ils voient maintenant Dieu, ainsi nous le verrons nous-mêmes face à face; vision dont saint Jean a dit : « Nous le verrons comme il est. » Il faut entendre par la face de Dieu sa manifestation, et non pas cette partie du corps que nous appelons de ce nom. S. CHRYS. — Il nous donne une nouvelle raison pour laquelle nous ne devons pas mépriser les petits, et cette raison est plus grande que celle qui précède, en disant : « Le Fils de l'homme est venu, etc.>> RÉMIG. — C'est comme s'il disait: Ne méprisez pas les petits, attendu que j'ai daigné me faire homme pour les hommes. Après ces mots, ce qui a péri, nous devons sous-entendre le genre humain. Tous les éléments gardent l'ordre dans lequel ils ont été placés, mais l'homme a erré en ce qu'il a perdu sa place. S. CHRYS. - Il ajoute une parabole à ce qu'il vient de dire, pour montrer la volonté qu'a son Père de sauver le genre humain : «Que vous en semble-t-il, si un homme avait cent brebis, etc. » S. GRÉG. Ceci se rapporte au Créateur des hommes. Le nombre cent est un nombre parfait : il eut cent brebis lorsqu'il eut créé la

- --

[ocr errors]

neque enim sic a divina visione foras exeunt, ut internæ contemplationis gaudiis priventur. HILAR. (ut sup.). Salvandorum igitur per Christum orationes angeli Deo quotidie offerunt ergo periculose ille contemnitur cujus desideria ac postulationes ad æternum et invisibilem Deum angelorum famulatu ac ministerio pervehuntur. AUG., De civit. Dei (lib. 22, cap 29). Vel angeli nostri dicuntur qui sunt angeli Dei: Dei sunt, quia Deum non reliquerunt; nostri sunt, quia suos cives nos habere cœperunt. Sicut ergo nunc illi vident Deum, ita et nos sumus visuri facie ad faciem : de qua visione dicit Joannes (in epist. 1, cap. 3): Videbimus eum sicuti est : facies enim Dei manifestatio ejus intelligenda est, non aliquod tale membrum quale nos habemus in corpore atque isto nomine nuncupamus.

CHRYS. (ut sup.). Rursus aliam rationem ponit, quare pusilli non sint contemnendi, priore majorem dicens: Venit enim. REMIG. Quasi diceret : Non contemnatis pusillos, quia ego pro hominibus homo fieri dignatus sum; cum enim dicit, quod perierat, subintelligendum est genus humanum. Omnia enim elementa suum ordinem servant; sed homo erravit, quia suum ordinem perdidit. CHRYS. (ut sup.). Deinde ad hae rationem parabolam copulat per quam et Patrem inducit salutem hominum volentem. dicens: Quid vobis videtur? Si fuerint al cui centum oves, etc. GREG., in homil. (24, in Evang. in Matth.). Hoc ad ipsum auctorem hominum pertinet : quia enim centenarius perfectus est numerus, ipse centum oves habuit cum angelorum et bo minum substantiam creavit. HILAR. (at

[ocr errors]

[ocr errors]
[ocr errors]

nature humaine et la nature angélique. — S. HIL. Par cette brebis, il faut entendre l'homme, et par l'homme tout le genre humain. Tout le genre humain a erré dans l'erreur du seul Adam (1). Celui qui cherche un homme, c'est le Christ, et les quatre-vingt-dix-neuf qui sont laissés, c'est la multitude de ceux qui sont glorifiés dans le ciel (2). `-S. GRÉG.-L'évangéliste dit qu'elles ont été abandonnées sur les montagnes pour exprimer les hauteurs, parce que les brebis qui n'ont pas péri étaient restées dans les lieux sublimes. BEDE. - Donc le Seigneur trouva la brebis quand il répara l'homme; et il y dans le ciel une plus grande joie à cause de celle qui est retrouvée qu'à propos des quatre-vingt-dix-neuf autres, attendu qu'il y a plus matière à la divine louange dans la restauration de l'humanité que dans la création des anges. Dieu créa admirablement les anges, mais il restaura plus admirablement les hommes.-RAB. Remarquez qu'une unité manque à neuf pour atteindre dix, et à quatre-vingt-dix-neuf pour atteindre cent. Les nombres auxquels il manque une unité pour être parfaits peuvent varier par l'addition ou la soustraction. L'unité invariable en elle-même, parfait en s'y ajoutant les autres nombres. Et afin que la somme des brebis fût intègre dans le ciel, l'homme égaré était cherché sur la terre.-S. JER. D'autres pensent que le nombre quatre-vingtdix-neuf exprime les justes, et cette petite brebis les pécheurs, d'après ce qu'il est dit ailleurs : « Je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs. » — S. GRÉG.-Il faut nous demander pourquoi le Sei

[ocr errors]

(1) A ceci saint Hilaire ajoute ces mots : « Par les quatre-vingt-dix-neuf brebis qui 'n'ont point erré, il faut entendre la multitude des anges célestes qui se réjouissent dans le ciel et qui ont souci du salut des hommes.

"

(2) Le saint docteur ajoute : « Auxquels seront réunis, avec une grande joie, dans le corps du Christ, ceux qui ont erré. „

:

novem, ut decem sint; et a nonaginta novem, ut centum sint. Variari ergo per brevitatem et magnitudinem numeri possunt quibus unum deficit, ut perficiantur, ipsum vero unum sine varietate in se manens, cum accesserit, cæteros perficit: et ut perfecta summa ovium integraretur in coelo, homo perditus quærebatur in terra. HIER. Alii vero nonaginta novem ovibus justorum putant numerum intelligi, et in una ovicula peccatorum, secundum quod in alio loco dixerat (Matth., 9): Non veni vocare justos, sed peccatores.

sup.). Ovis autem una homo intelligendus | tauravit. RABA. Nota quod unum deest a est, et sub homine uno universitas sentienda est. In unius enim Adæ errore, omne hominum genus aberravit igitur et quærens hominem Christus est et nonaginta novem relicta, cœlestis gloriæ multitudo est. GREG. (ut sup.). Dicit autem Evangelista eas relictas in mentibus, ut significet in excelsis, quia nimirum oves quæ non perierant, in sublimibus stabant. BEDA, Ovem ergo Dominus invenit, quando hominem restauravit : et super eam inventam majus gaudium est in coelo quam super nonaginta novem, quia major materia divinæ laudis est in restauratione hominum, quam in creatione angelorum mirabiliter enim angelos creavit, sed mirabilius hominem res

GREG., in hom. (34, ut sup.). Considerandum autem nobis est cur Dominus plus de conversis peccatoribus quam de stanti

gneur avoue qu'il a plus de joie de la conversion des pécheurs que de la stabilité des justes. C'est que ceux qui sont trop sûrs qu'ils n'ont point commis de péchés graves restent nonchalants à remplir les devoirs les plus élevés, tandis qu'au contraire il arrive souvent que ceux qui ont conscience de quelque faute, sous l'aiguillon de leur douleurs s'enflamment dans l'amour divin ; et parce qu'ils considèrent qu'ils ont erré loin de Dieu, ils compensent leurs pertes précédentes par des gains subséquents. C'est ainsi que dans une bataille un capitaine préfère le soldat qui, ramené de sa fuite, presse vivement l'ennemi, à celui qui n'a jamais tourné le dos et qui aussi n'a jamais eu d'action courageuse (1). Mais il est des justes qui donnent une telle joie qu'on ne pourrait leur préférer aucun pénitent, parce que quoiqu'ils n'aient conscience d'aucune faute, ils ne font pas tout ce qui est permis et ils s'humilient en toute chose. Quelle sera donc la joie lorsque le juste gémira dans l'humiliation, alors qu'il y a de la joie lorsque le pécheur condamne le mal qu'il a fait ?

BÈDE.-Ou bien, par les quatre-vingt-dix-neuf brebis qu'il laissa sur les montagnes, il désigne les superbes auxquels il manque l'unité pour parvenir à la perfection désignée par le nombre cent. Lorsqu'il aura trouvé le pécheur il se réjouira davantage à cause de lui, c'està-dire qu'il fera réjouir les siens davantage qu'à l'occasion des faux justes.

S. JER. Ce qui suit ainsi : « C'est la volonté de votre Père qu'il ne périsse pas un seul, etc., » se rapporte à ce qui est dit plus haut:

(1) Saint Grégoire ajoute à cette comparaison celle d'une terre qui, après beaucoup d'épines, donne beaucoup de moissons, et qui est préférée à celle qui n'a jamais eu ni ronces ni épis.

BEDA. Vel per nonaginta novem ore quas in montibus reliquit, superbos signi cat quibus ad perfectionem (centenario signatam) unitas deest: cum ergo inves rit peccatorem, magis super eum gau (id est, suos gaudere facit) quam super je tos falsos.

bus justis gaudium esse fateatur : quia scili- | in omnibus se humiliant. Quantum ergo gascet, plerumque pigri remanent ad exercenda dium est, si humiliter plangat justus ? cum bona præcipua, qui valde sibi securi sunt gaudium sit, si quod male gessit, damnat quod nulla commiserint mala graviora. At injustus. contra nonnunquam hi qui se aliquid egisse illicite meminerunt, ex ipso suo dolore compuncti inardescunt in amorem Dei. Et quia зe errasse a Deo considerant, damna præcedentia lucris subsequentibus recompensant sic et dux in prælio plus eum militem diligit qui post fugam conversus hostem fortiter premit, quam illum qui nunquam tergum præbuit, et nunquam aliquid fortiter fecit. Sed et sunt quidam justi, de quibus tantum est gaudium ut eis nullus ponitens præponi possit : qui etsi non sint sibi malorum conscii, tamen licita respuunt, et

HIER Quod autem subditur : Sic est voluntas ante Patrem vestrum ut pera unus, etc., refertur ad superius propositan de quo dixerat: Videte ne contemeats unum de pusillis istis, et docet idcirs parabolam positam, ut pusilli non conten

« Voyez à ne pas mépriser un seul de ces petits; » il nous enseigne ainsi que cette parabole a été dite pour que les petits ne soient pas méprisés. Par ce qu'il ajoute : « Ce n'est point la volonté de mon Père, il nous montre que toutes les fois qu'il périt un petit, ce n'est point par la volonté du Père.

Que si votre frère a péché contre vous, allez lui représenter sa faute en particulier, entre vous et lui. S'il vous écoute, vous aurez gagné votre frère. Mais s'il ne vous écoute point, prenez encore avec vous une ou deux personnes, afin que tout soit confirmé par l'autorité de deux ou trois témoins. Que s'il ne les écoute pas non plus, dites-le à l'Eglise; et s'il n'écoute pas P'Eglise même, qu'il soil à votre égard comme un païen et un publicain.

[ocr errors]
[ocr errors]

S. CHRYS. Parce que plus haut il a parlé avec véhémence contre ceux qui scandalisent, les enveloppant de menaces de toutes parts, ici afin d'empêcher que ceux qui sont l'objet de scandale ne s'enorgueillissent, et qu'en évitant un péché, celui de négligence, ils ne tombent dans l'or- gueil, voulant que rien ne les blesse, le Seigneur les arrête sur cette pente, et leur ordonne de faire l'admonition en disant : « Si votre frère pèche contre vous, etc. »S. AUG. Le Seigneur nous avertit de ne point négliger réciproquement nos péchés en cherchant non pas matière à reproche, mais en visant à la correction. Nous devons corriger en aimant, non pas par le désir de nuire, mais par le zèle à corriger. Si vous n'agissez pas ainsi, vous devenez pire que celui qui a péché; il a fait un mal, et il s'est ainsi blessé d'une grave blessure; vous, vous méprisez cette blessure du frère, vous vous montrez pire en vous taisant que lui en vous outrageant.

nantur. In eo autem quod dicit: Non est voluntas ante Patrem, etc., ostendit quod quotiescunque perierit aliquis ex pusillis, non voluntate Patris perit.

Si autem peccaverit in te frater tuus, vade et corripe eum inter te et ipsum solum. Si te audierit, lucratus eris fratrem tuum; si autem te non audierit, adhibe tecum adhuc unum vel duos, ut in ore duorum vel trium testium stet omne verbum; quod si non audierit eos, dic Ecclesiæ; si autem Ecclesiam non audierit, sit tibi sicut ethnicus et publicanus.

CHRYS., in hom. (61, in Matth.). Quia superius vehementem sermonem adversus

scandalizantes proposuit, undique eos terrens, ne rursus hi quibus scandala inferuntur sic fiant resupini ut unum contemnentes in aliud vitium incidant (scilicet negligentiæ), ac per omnia sibi parci volentes in elationem incidant, his Dominus eos comprimit, et redargutionem fieri jubet, dicens: Si autem peccaverit in te frater tuus, etc. AUG., De verb. Dom. (serm. 16). Admonet nos quidem Dominus noster non negligere invicem peccata nostra; non quærendo quid reprehendas, sed videndo quod corrigas : debemus enim amando corripere, non nocendi aviditate, sed studio corrigendi; si neglexeris pejor eo factus es iste injuriam fecit, et injuriam faciendo gravi seipsum vulnere percussit: tu vulnus fratris con

« PoprzedniaDalej »