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non plus ne les abandonnassent à cause de ce mépris. Pour empêcher aussi que les apôtres ne rougissent de leur mission en se disant entre eux : « Il nous envoie mendier, » il les appelle ouvriers, et ce qu'on leur donne salaire; et il dit : « L'ouvrier est digne de son salaire,» pour qu'ils ne puissent penser que leur ministère, qui est tout de parole, n'était pas un service important. Ces paroles n'établissent pas quel est le prix dont est digne le travail apostolique, mais elles donnent aux apôtres une règle de conduite, et elles doivent convaincre, ceux qui fournissent à leurs besoins, que ce qu'ils donnent est une dette.

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S. AUG. La parole évangélique n'est pas chose vénale et ne doit pas être prêchée pour un salaire temporel. Si elle était ainsi vendue, elle serait vendue à un prix bien vil! Que les prédicateurs demandent aux peuples la nourriture nécessaire à leur vie, et qu'ils attendent de Dieu seul la récompense de leur ministère. Ce que le peuple donne à ceux qui l'évangélisent en leur charité, il ne le leur donne pas comme leur salaire, mais pour subvenir à leurs besoins afin qu'ils puissent continuer à l'évangéliser.-S. AUG. Après avoir dit à ses apôtres : «Ne possédez pas de l'or, » le Sauveur ajoute immédiatement après : « L'ouvrier mérite de recevoir sa nourriture,» paroles qui montrent pourquoi il ne voulut pas qu'ils portassent avec eux et possédassent de l'or, non parce que l'or n'est pas nécessaire à la vie, mais pour leur faire comprendre qu'il les envoyait de telle manière que leur salaire devait leur être payé par ceux qu'ils allaient évangéliser, comme il l'est aux soldats. Le Seigneur n'a pas voulu, par ces paroles, ordonner à ses apôtres de ne vivre que de ce que leur offriraient ceux

quasi ab his despecti. Deinde ut non dicant |
apostoli Mendicantes ergo nos jubet vivere
(ut in hoc verecundarentur), monstrat hoc
eis debitum esse operarios eos vocans; et
quod datur mercedem appellans: non enim
quia apostolorum in sermonibus operatio
erat, æstimare debebant parum esse benefi-
cium quod præstabant : et ideo dicit: Di-
gnus est operarius cibo suo. Hoc autem
dixit, non quidem ostendens tanto pretio
apostolos dignos esse labores; sed apostolis
legem inducens, et tribuentibus suadens
quia quod ab ipsis datur, debitum est.

AUG. Non ergo est venale Evangelium, ut pro temporalibus prædicetur. Si enim sic vendunt, magnam rem vili pretio vendunt. Accipiant ergo prædicatores sustentationem necessitatis a populo, mercedem dispensa

tionis a Domino: non enim a populo redditur quasi merces illis qui cibi in charitate Evangelii serviunt, sed tanquam stipendium datur quo ut possint laborare pascantur. AUG., De cons. Evang. (lib. 2, cap. 30). Cum diceret Dominus apostolis: Nolite possidere aurum, continuo subjicit: Dignus est enim operarius cibo suo : unde satis ostendit cur eos possidere hæc ac ferre noluerit, non quod necessaria non sint sustentationi hujus vitæ, sed quia sic eos mittebat ut eis hoc deberi demonstraret ab illis quibus Evangelium credentibus annuntiarent, tanquam stipendia militantibus. Apparet autem hic non præcepisse Dominum ista, tanquam evangelista vivere aliunde non debeant, quam eis præbentibus quibus annuntiant Evangelium (alioquin contra hoc

qu'ils devaient évangéliser, car alors Paul aurait été contre cette défense, lui qui vivait du travail de ses mains. Mais il a voulu leur donner ce pouvoir, et leur indiquer qu'à cause de ce pouvoir cela leur était dû. Ne pas obéir à une prescription du Seigneur, c'est là une faute contre l'obéissance; mais l'on peut ne pas user d'un pouvoir qu'il a donné et l'abandonner comme on abandonne un droit. Ce que le Sauveur disait, que celui qui annonce l'Évangile doit vivre de l'Évangile, s'adressait aux apôtres, afin que, pleins de sécurité, ils ne portassent aucune des choses nécessaires à la vie, grandes ou petites; cette parole: « Ni de bâton, » détermine que tout absolument doit être fourni par les fidèles à leurs prêtres, pourvu qu'ils ne demandent pas le superflu. Dans saint Marc, lorsqu'il leur dit de n'emporter que leur bâton, ce bâton signifie leur pouvoir, tandis que ce qui est dit ici des chaussures s'entend du souci qui ferait qu'on en porte dans la crainte que celles dont on se sert viennent à manquer. C'est ainsi que l'on doit entendre les deux tuniques, c'est-à-dire que personne n'en porte d'autre que celle dont il est revêtu, dans la crainte que celle-ci vienne à manquer. Il doit s'en rapporter au pouvoir dont il est le ministre. Saint Marc, en nous apprenant qu'ils étaient chaussés de sandales (1), nous met sur la voie d'un sens mystique que ces mots renferment. Cette chaussure laisse le pied nu par-dessus, et l'enveloppe par-dessous. Ainsi l'Évangile ne doit être ni couvert ni s'appuyer sur des intérêts temporels; et, en nous commandant de ne pas porter deux tuniques, mais d'être vêtus avec plus de simplicité, il nous aver(1) La sandale, en grec σavozov, est, comme on le sait, une chaussure qui ne couvre que la plante des pieds, et quelquefois recouvrant le pied de bandelettes.

præceptum fecit Paulus, qui victum de cum (cap. 6) ne quid tollerent in via, nisi manuum suarum laboribus transigebat); virgam tantum : sed et calceamenta, cum sed apparet potestatem dedisse apostolis, dicit Matthæus in via non esse portanda, in qua scirent sibi ista deberi. Cum autem curam prohibuit; quia ideo portanda cogia Domino aliquid imperatur, nisi fiat, ino- tantur, ne desint. Hoc et de duabus tunicis bedientiæ culpa est cum autem a Domino intelligendum est, ne quisquam eorum præpotestas datur, licet cuique non uti, et tan- ter eam qua esse indutus aliam portandam quam de suo jure recedere. Hoc ergo or- putaret, sollicitus ne opus esset; cum.ex dinans Dominus, quod qui Evangelium potestate illa possit accipere. Proinde Marannuntiant, de Evangelio vivant, illa apos- cus dicendo calceari eos sandaliis (vel sotolis loquebatur, ut securi non possiderent leis), aliquid hoc calceamentum mystica neque portarent huic vitæ necessaria; nec significationis habere admonet; ut pes nemagna, nec minima; ideo posuit: Nec que tectus sit desuper, neque nudus ad tervirgam, ostendens a fidelibus suis omnia ram; id est, non occultetur Evangelium, deberi ministris suis, nulla superflua requi- nec terrenis commodis innitatur. Et quod rentibus. Hanc ergo potestatem virgæ no- non portari duas tunicas, sed expressius mine significavit, cum dixit secundum Mar- indui prohibet, monet non dupliciter, sed

tit de vivre avec simplicité et non avec duplicité. Ainsi il est incontestable que tout ce que le Seigneur a dit, il l'a dit, partie dans un sens figuré, partie dans un sens propre, et les évangélistes ont tantôt donné l'un, tantôt donné l'autre. Que celui qui penserait que le Sauveur n'a pas pu, dans le même passage, parler tantôt au sens figuré, tantôt au sens propre, jette les yeux sur les autres parties de l'Évangile, et il verra combien cette pensée est peu sérieuse et peu réfléchie. En voyant que le Seigneur, à propos des aumônes et des autres commandements qui sont donnés dans ce passage, recommande de laisser ignorer à la main gauche ce que fait la droite, il conviendra que c'est là réellement une figure.

S. JER.- Une partie de ces paroles est historique, le reste doit être pris dans le sens anagogique (1). Il n'appartient pas aux maîtres de posséder l'or, l'argent et la monnaie qui est dans les ceintures. L'or signifie souvent le sens, l'argent la parole, la monnaie la voix. Tout cela, vous devez ne le recevoir de personne, si ce n'est de Dieu, et ne pas accepter les enseignements de la philosophie, de l'hérésie ou d'autres perverses doctrines.-S. HIL. -La ceinture faisant partie du costume de celui qui sert, et comme on ne la prend que pour aider à son action, en nous défendant d'avoir de l'argent dans nos ceintures, il nous défend toute vénalité dans notre ministère. Nous sommes prévenus aussi de ne pas porter de sac dans notre chemin, c'est-à-dire d'avoir à laisser toute préoccupation de notre subsistance matérielle. Tout trésor est pernicieux sur la terre, car notre cœur sera nécessairement là où est (1) Dans un sens plus élevé, du mot grec ¿vzywyn, qui élève en haut.

simpliciter ambulare: ita Dominum omnia | pro sensu, argentum pro sermone, as pro dixisse nullo modo dubitandum est, partim voce: hæc non licet vobis ab aliis accipere, proprie, partim figurate; sed evangelistas sed data a Domino possidere, neque hærealia istum, alia illum inseruisse scriptis suis. Quisquis autem putat non potuisse Dominum in uno sermone quædam figurate, quædam proprie, ponere eloquia; cætera ejus inspiciat; et videbit quam temere hoc atque inerudite arbitretur: quia enim Dominus monet ut nesciat sinistra quid faciat dextera (Matthæus, 6), ipsas eleemosynas et quicquid hic aliud præcipit, figurate accipiendum putabit.

HIER. Hæc historice dixerimus, cætera secundum anagogem. Non licet magistris aurum, et argentum, et pecuniam quæ in zonis est, possidere. Aurum sæpe legimus

ticorum et philosophorum perversæque doetrinæ suscipere disciplinas. HILAR. (can. 10, in Matth.). Quia vero zona ministerii apparatus est, et ad efficaciam operis præcinctio, per hoc quod æris in zona inhibetur possessio, ne quid in ministerio venale sít, admonemur. Admonemur etiam nec peram habere in via, curam scilicet secularis substantiæ relinquendam ; quia omnis thesau rus in terra perniciosus est, corde illic futuro ubi condatur et thesaurus. Dicit autem: Non duas tunicas; sufficit enim nobis semel Christus indutus; neve post intelligentiam veram, altera deinceps vel hæresis vel legis

notre trésor. Il dit aussi : « Ni deux tuniques. » Lorsque nous avons revêtu le Christ, c'est assez, et après nous être enveloppés de cette vérité incontestable, rejetons le vêtement ou de l'hérésie ou d'une loi étrangère.« Ni chaussures, » c'est-à-dire que, marchant sur une terre sainte et débarrassée des épines et des ronces, ainsi qu'il fut dit à Moïse, nous ne devons défendre nos pieds par d'autres sandales que celles que nous avons reçues du Christ.—S. JÉR.—Ou bien le Seigneur nous apprend ainsi à ne pas laisser embarrasser nos pieds des liens de la mort, mais d'entrer nu-pieds sur la terre sainte ; à laisser même ce bâton qui pourrait se changer en serpent; à ne nous appuyer sur aucun appui de la chair, car un bâton ou une baguette de cette nature ne sont jamais que des roseaux qui se brisent et déchirent la main de ceux qui s'y appuient.-S. HIL. C'est avec raison que nous pouvons nous passer de tout secours étranger, ayant un bâton de la racine de Jessé (1).

En quelque ville ou quelque village que vous entriez, informez-vous qui y est digne de vous loger, et demeurez chez lui jusqu'à ce que vous vous en alliez. Entrant dans la maison, saluez-la, en disant: Que la paix soit dans cette maison! Si cette maison en est digne, votre paix viendra sur elle, et si elle n'en est pas digne, votre paix reviendra à vous. Lorsque quelqu'un ne voudra point vous recevoir, ni écouter vos paroles, secouez, en sortant de cette maison ou de cette ville, la poussière de vos pieds. Je vous dis en vérité qu'au jour du jugement Sodome et Gomorrhe seront traitées moins rigoureusement que cette ville.

S. CHRYS. Le Seigneur ayant dit plus naut : « L'ouvrier est digne de son salaire, » et craignant que ces paroles ne parussent ouvrir à ses

(1) Esaïe, 11, v. 1.

veste induamur; non calceamenta, quia in | In quamcunque autem civitatem aut castellum

sancta terra peccatorum spinis atque aculeis non obsessa, ut Moysi dictum est (Exod., 3), nudis pedibus statuti, admonemur non alium gressus nostri habere (quam quem accepimus a Christo apparatum. HIER. Vel docet Dominus pedes nostros mortiferis vinculis non alligari, sed sanctam terram ingredientes esse nudos; neque habere virgam, quæ vertatur in colubrum; neque aliquo præsidio carnis inniti; quia hujusmodi virga et baculus arundineus est, quem si paululum presseris, frangitur, et manum transforat incumbentis. HILAR. (can. 10, ut sup.). Potestatis autem extraneæ jure non sumus indigi, habentes virgam de radice Jesse.

intraveritis, interrogate quis in ea dignus sit; et ibi manete, donec exeatis. Intrantes autem in domum, salutate eam, dicentes: Pax huic domui. Et si quidem fuerit domus illa digna, veniet pax vestra super eam; si autem non fuerit digna, pax vestra revertetur ad vos. Et quicunque non receperit vos, neque audierit sermones vestros, exeuntes foras de domo vel civitate, excutite pulverem de pedibus vestris. Amen dico vobis, tolerabilius erit terræ Sodomorum et Gomorrhæorum in die judicii, quam illi civitati.

CHRYS., in homil. (33, in Matth.). Quia dixerat superius Dominus : Dignus est operarius cibo suo, ne crederetur propter hoc

disciples toutes les portes, les avertit d'user de la plus grande prudence dans le choix de leur hospitalité, et leur dit : « Dans quelque ville ou dans quelque bourg que vous entriez, demandez quel en est l'habitant qui est digne. » — S. JÉR. — Les apôtres, en entrant dans une ville nouvelle pour eux, ne pouvaient pas savoir qui c'était. Leur choix d'hospitalité devait donc être fixé par l'opinion générale et par le jugement des voisins, afin que la dignité de l'apôtre ne fût pas compromise par le manque de considération de celui qui le recevrait. S. CHRYS. Pourquoi donc alors le Sauveur s'assit-il lui-même à la table d'un publicain (1)? C'est que ce publicain avait mérité cet honneur par sa conversion. Or, ce conseil du Seigneur devait tourner non-seulement à la considération des apôtres, mais encore à la manière d'être traités, car si leur hôte est digne de l'Évangile, il fournira amplement à tous leurs besoins, du moment surtout qu'on ne lui demandera que le nécessaire. Remarquez comment, au moment où il les dépouille de tout, il les pourvoit de tout, en leur permettant de demeurer chez ceux qu'ils devaient évangéliser. Ainsi ils se trouvaient débarrassés eux-mêmes de tout souci, et ne faisant que demander le nécessaire, ne portant d'ailleurs rien avec eux, n'entrant pas indistinctement chez tous, ils persuadaient aux autres qu'ils n'étaient venus que pour les sauver. Le Sauveur voulait les voir aussi distingués par leur vertu que par le pouvoir des miracles, et il n'y a rien qui annonce autant la vertu que de ne pas user de superflu. S. JER. Par ce

choix d'un hôte, il est bien marqué que cet hôte ne fait pas une grâce, mais en reçoit une, et ce qui est dit qu'il doit être digne exprime assez que c'est lui qui reçoit plutôt qu'il ne donne.

(1) Matthieu, comme on peut le voir dans saint Luc, 1, v. 27, 28, 29.

omnium eis januam aperire, multam diligentiam hic jubet facere de hospite eligendo: unde dicitur: In quamcunque civitatem aut castellum intraveritis, interrogate quis in ea dignus sit. HIER. Apostoli novam introeuntes urbem, scire non poterant quis talis esset: ergo hospes fama eligendus est populi, et judicio vicinorum, ne prædicatoris dignitas suscipientis infantia deturpetur. CHRYS., in hom. 33, ut sup.). Qualiter ergo ipse Christus apud publicanum manebat? Quia scilicet dignus effectus erat ex conversione: hoc etiam, non solum in gloriam eis proderat, sed in cibationem; si enim dignus est, omnino dabit cibum, et maxime, cum nihil amplius necessariis peteretur. Intende au

tem qualiter omnibus eos denudans, omnia eis dedit, permittens in domibus eorum qui docebantur manere: ita enim et ipsi a sollicitudinibus eruebantur, et aliis suadebant quoniam propter eorum advenerant salutem solam, in hoc quod nihil deferebant, et nihil amplius necessariis expetebant, et non ad omnes simpliciter introibant: non enim signis solum volebat eos claros apparere, sed magis virtute: nihil autem ita virtutem designat, sicut non superfluis uti. HIER. Hospes unus etiam eligitur non tribuens beneficium ei qui apud se mansurus est, sed accipiens hic enim dicitur quis in ea dignus sit, ut magis se noverit accipere gratiam quam dare.

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