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se manifeste par eux, qui voulaient la contrarier. C'est là ce qui est rapporté en ces termes: « Et voilà que quelques scribes disent: Celui-ci blaspheme.»-S. JER. Nous lisons dans le Prophète (1): « C'est moi qui détruis toutes vos iniquités. » C'est conséquemment à cette parole que les scribes, qui regardaient le Sauveur comme un simple homme et qui ne comprenaient pas la portée de ces paroles divines, l'accusent de blasphème. Or, le Seigneur, voyant leurs pensées, se montre Dieu, car Dieu seul peut connaître le secret des cœurs et les prononcer; il leur dit ces paroles que signifie son silence: « Je puis remettre aux hommes leurs péchés en vertu de cette même puissance qui me fait voir vos pensées; par vous-mêmes, comprenez ce que je puis faire pour le paralytique. » C'est ce qui suit : « Et Jésus ayant vu leurs pensées, leur dit Pourquoi pensez-vous du mal dans vos cœurs? »S. CHRYS. Il ne détruisit pas leur soupçon, celui par lequel ils avaient vu, dans ses paroles dites plus haut, une insinuation de sa divinité; car s'il n'avait pas été l'égal du Père, il aurait dû dire: « Je suis loin d'avoir ce pouvoir, » c'est-à-dire de remettre les péchés. Bien plus, il établit le contraire par ses paroles et par son miracle, et c'est pour cela qu'il ajoute : « Qu'est-il plus facile de dire: Vos péchés vous sont remis? ou de dire: Levez-vous et marchez? » La guérison de l'àme l'emporte d'autant plus sur celle du corps que le corps est audessous de l'âme; mais cette dernière étant plus visible, il l'opère, quoique moindre, pour démontrer la première plus élevée, mais moins visible.

(1) Isaïe, chap. 43, v. 25. Mais on n'y lit pas, pas plus que dans la citation de saint Jérôme, toutes, qui d'ailleurs doit être sous-entendu, car Dieu remet toutes les iniquités

ou aucune.

manifestat unde sequitur: Et ecce quidam | Matth.). Non quidem eorum destruxit suspide scribis dixerunt intra se: Hic blasphe-cionem (qua scilicet cogitabant eum præmat. HIER. Legimus in Propheta: Ego dicta dixisse ut Deum); si enim non esset sum qui deleo omnes iniquitates tuas. Consequenter ergo scribæ, quia hominem putabant, et verba Dei non intelligebant, arguunt eum vitio blasphemiæ. Videns autem cogitationes eorum, ostendit se Deum, qui potest cordis occulta cognoscere, et quodammodo tacens loquitur: Eadem potentia, qua cogitationes vestras intueor, possum et hominibus delicta dimittere: ex vobis intelligite quid paralyticus consequatur: unde sequitur: Et cum vidisset Jesus cogitationes dixit Ut quid cogitatis mala in cordibus vestris? CHRYS., in hom. (30, in manifestum.

eorum,

æqualis Deo Patri, oportebat eum dicere: Longe sum ab hac potestate, scilicet dimit tendi peccata : nunc autem contrariumn firmavit sua voce, et miraculi ostensione. Unde subdit: Quid est facilius dicere: Dimittuntur tibi peccata tua? an dicere: Surge et ambula? Quanto quidem anima corpore potior est, tanto peccatum dimittere majus est quam corpus sanare; sed quia illud quidem non manifestum, hoc autem manifestum, facit minus (quod est manifestius) ut demonstret majus et non

S. JER. Celui-là seul qui les remettait savait si les péchés étaient réellement remis (1). Mais ceci : « Levez-vous et marchez, » pouvait être confirmé tant par le témoignage de celui qui se levait et marchait que par celui qui voyait. Quant à la puissance, elle est la même, celle qui remet le mal du corps et celle qui remet celui de l'âme. Cependant il y a une grande distance entre faire et dire; le miracle sur le corps fut une image de celui opéré dans l'àme, et c'est ce qui est exprimé ainsi : « Afin cependant que vous sachiez que le Fils de l'homme a sur la terre le pouvoir de remettre les péchés.»-S. CHRYS.

Auparavant il n'avait pas dit : « Je vous remets les péchés, » mais : « Les péchés vous sont remis. » Or, comme les scribes lui résistaient, il dit, s'élevant dans l'expression de sa puissance : « Que le Fils de l'homme a le pouvoir de remettre les péchés, » et pour se montrer l'égal de son père, il ne dit pas que c'est par un pouvoir étranger que le Fils de l'homme les remet, mais qu'il a lui-même ce pouvoir.

LA GLOSE (2). Ces mots : « Afin que vous sachiez,» peuvent être des paroles du Christ, ou une addition de l'évangéliste, et c'est comme s'il disait : « Ils doutaient qu'il pût remettre les péchés; mais afin que vous sachiez que le Fils de l'homme a le pouvoir de remettre les péchés, il dit au paralytique. » Si au contraire on les suppose dans la bouche du Christ, elles reviennent à ceci : « Vous doutez que je puisse remettre les péchés, mais afin que vous sachiez que le Fils de l'homme, etc., etc. » Cette rédaction n'est pas complète, mais ce qui

(1) Auparavant c'était tout l'inverse, à savoir que Jésus seul savait si les péchés n'étaient pas remis. Nous avons rétabli d'après le texte de saint Jérôme qui contient ceci, du moins quant à la matière.

(2) Ou plutôt saint Anselme, Les éditions précédentes portaient à tort à la marge:

Glose interlinéaire.

HIER. Utrum sint paralytico peccata di- | lem, non dixit quod Filius hominis indiget missa, solus noverat qui dimittebat; surge aliquo ad dimittendum peccata, sed quoniam autem et ambula, tam ille qui surgebat, habet. quam hi qui surgentem videbant, poterant approbare; quanquam ejusdem virtutis sit, et corporis et animæ vitia dimittere. Inter dicere tamen et facere multa distantia est fit ergo carnale signum, ut probetur spirituale unde sequitur: Ut autem sciatis quoniam Filius hominis habet potestatem in terra dimittendi peccata. CHRYS., in hom. Supra quidem paralytico non dixit: Dimitto tibi peccata, sed, dimittuntur tibi peccata. Quia vero scribæ resistebant, altiorem suam potentiam demonstrat, dicens quia Filius hominis habet potestatem dimittendi peccata: et ut ostendat se Patri æqua

GLOSSA. Hæc autem verba: Ut sciatis, possunt esse Christi vel Evangelistæ, quasi Evangelista diceret: Ipsi dubitabant eum peccata dimittere; sed ut sciatis quoniam Filius hominis habet potestatem, ait paralytico. Si autem Christus dicatur pronuntiasse hæc verba, sic intelligentur : Vos dubitatis me posse peccata dimittere, sed ut sciatis quoniam Filius hominis, etc. Quæ quidem oratio imperfecta est; sed subditur, actus rei loco consequentis, ubi dicitur : Ait paralytico Surge et tolle lectum tuum. JOAN. Episcop. Ut quod fuit testimonium infirmitatis, sit probatio sanitatis : et vade

manque est sous-entendu et se trouve suivre comme la conséquence de ceci: «Il dit au paralytique: Levez-vous et emportez votre lit. » — JEAN, évêque (1). — Afin que ce qui avait été la preuve de sa maladie servit de témoignage à sa guérison: « Et allez dans votre maison, »> vous guéri par la foi au Christ, ne restez pas mêlé aux perfides Juifs. -S. CHRYS. Il lui ordonna cela afin que l'on ne prit pas pour une simple apparence ce qui venait de se passer; ce qui suit : « Il se leva et il alla dans sa maison,» sert à démontrer la vérité du fait. Cependant, les hommes qui étaient là présents ne peuvent s'élever jusqu'à une véritable interprétation, car si leur pensée eût été la vraie, ils auraient reconnu qu'il était le Fils de Dieu. Ce n'était pourtant pas peu de chose que d'estimer qu'il était au-dessus de tous les hommes et qu'il venait de Dieu.

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S. HIL. Au sens mystique, on le voit aussi, rejeté par la Judée, revenir dans sa cité. La cité de Dieu est la foule des croyants, et Jésus-Christ y est entré porté par son vaisseau, c'est-à-dire par son Église.-JEAN, évêque (2).-Le Christ n'a pas besoin de vaisseau, mais c'est le vaisseau qui a besoin du Christ, car jamais sans un pilote du ciel le vaisseau de l'Église ne pourrait parvenir au port du ciel. S. HIL.-Par le paralytique, c'est l'universalité des nations qui est présentée au médecin; ce paralytique est présenté par le ministère des anges; il est appelé fils parce qu'il est l'œuvre de Dieu; on lui remet les péchés que la loi ne pouvait pas remettre, car c'est la foi seule qui justifie. Il est une figure de la résurrection, car en emportant son lit,

(1) Ou plutôt saint Pierre Chrysologue de Ravenne dans son sermon 60o, qui est à tort attribué à saint Chrysostôme.

(2) Pierre Chrysologue.

in domum tuam; ne christiana fide curatus | Ecclesiam) vectus. JOAN. Episcop. Non moreris in perfidia Judæorum. CHRYS., in hom. (30, in Matth.) Hoc autem præcipit, ut non æstimetur phantasia esse quod factum est: unde ad veritatem facti ostendendam, subditur: Et surrexit, et abiit in domum suam. Sed tamen astantes homines adhuc deorsum trahuntur: unde sequitur: Videntes autem turbæ, etc. Si enim bene cogitassent apud se, cognovissent quia Filius Dei erat interim autem non parvum erat æstimare omnibus hominibus majorem, et a Deo venire.

HILAR. (can. 8, in Matth.). Mystice autem a Judæa repudiatus, in civitatem suam revertitur. Dei civitas fidelium plebs est: in hanc ergo introivit per navim (id est,

autem Christus indiget navi, sed navis Christo; quia sine cœlesti gubernatione navis Ecclesiæ per mundanum pelagus ad cœlestem portum non valet pervenire. HIL. In paralytico autem gentium universitas offertur medenda; hic itaque (angelis ministrantibus) curandus offertur; hic filius nuncupatur, quia Dei opus est; huic remittuntur animæ peccata, quæ lex laxare non poterat; fides enim sola justificat; deinde virtutem resurrectionis ostendit, cum sublatione lectuli infirmitatem corporibus docuit defuturam.

HIERON. Juxta tropologiam autem interdum anima jacens in corpore suo virtutibus dissolutis a perfecto doctore Domino

il nous enseigne l'affranchissement, pour notre corps, de tonte espèce de douleurs.

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S. JER. Dans le style figuré, l'on entend ceci quelquefois dans le sens qu'une âme qui git sans force dans son corps, après avoir perdu toutes ses vertus, est présentée au Seigneur, le docteur parfait, pour être guéric.-S. AMBR.-Tout malade doit intéresser à sa guérison ceux qui prient, qui peuvent rendre la force aux pas chancelants de notre conduite. Qu'ils soient du moins les moniteurs de notre âme et l'élèvent aux choses supérieures, malgré la torpeur dont l'enveloppera la faiblesse de son enveloppe extérieure. -JEAN, évêque (1). – Le Seigneur, sur cette terre, ne s'arrête pas à la volonté des insensés, mais il regarde à la foi d'autrui. C'est ainsi que le médecin luimême, sans s'arrêter à la répulsion du malade, ne fait attention qu'à ce qu'exige son mal.

RAB.-Se lever, c'est arracher son âme aux désirs de la chair; enlever son lit, c'est élever son àme des désirs terrestres jusqu'à ceux de l'esprit; aller dans sa maison, c'est retourner au paradis, ou à la surveillance sur soi-même pour ne plus pécher. - S. GREG. Par le lit on peut entendre la volupté des sens. Or, celui qui est en santé doit soulever ce en quoi malade il gisait, car il gisait malade en ces volup tés pendant qu'il était retenu par leur délectation, tandis que, guéri maintenant, il doit les porter, en supportant l'outrage dans cette même chair dont les désirs l'avaient endormi.-S. HIL. Ce que voyant, les foules furent saisies de tremblement. C'est là un grand sujet de crainte de tomber entre les mains dissolvantes de la mort avant d'avoir obtenu le pardon de ses péchés, sans lequel personne ne peut

(1) Pierre Chrysologue de Ravenne.

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offertur curanda. AMBROS. in Lucam (cap. | est ad paradisum redire, vel ad internam 5). Unusquisque enim æger petendæ salutis sui custodiam, ne iterum peccet. Greg., debet adhibere precatores, per quos actuum 23, Moral. (cap. 15). Vel per lectum vonostrorum clauda vestigia, verbi cœlestis luptas corporis designatur: jubetur itaque remedio reformentur sint igitur monitores ut hoc sanus portet, ubi infirmus jacuerat; mentis, qui animum auditoris ad superio- quia omnis qui adhuc vitiis delectatur, ris erigant, quamvis exterioris corporis de- infirmus jacet in voluptatibus carnis, sed bilitate torpentem. JOAN., Episc. Dominus sanatus hoc portat, quia ejusdem carnis autem in hoc seculo insipientium volunta- contumelias postmodum tolerat, in cujus tes non quærit, sed respicit ad alterius prius desideriis requiescebat. HILAR. (can. fidem; nec medicus languentium respicit 8, in Matth.). Videntes autem turbæ tivoluntatem, cum contraria requirat intir-muerunt; magni enim timoris res est, non mus. RAB. Surgere autem, est animam a dimissis a Christo peccatis in mortem recarnalibus desideriis abstrahere; lectum tollere, est carnem a terrenis desideriis ad voluntatem spiritus attollere; domum ire,

solvi; quia nullus est in domum æternam reditus, si cui indulta non fuerit venia delictorum. Cessante autem timore, honor

rentrer dans la demeure éternelle. Lorsque tombe cette crainte, l'on peut rendre gloire à Dieu de ce que, par le moyen de son Verbe, il a donné aux hommes le triple pouvoir de la rémission des péchés, de la résurrection des corps et du retour au ciel.

Jésus, partant de ce lieu, vit un homme assis au bureau des impôts, nommé Matthieu, auquel il dit : Suivez-moi; et lui aussitôt se leva, et le suivit. Et Jésus étant à table dans la maison de cet homme, il y vint beaucoup de publicains et de gens de mauvaise vie, qui s'y mirent avec Jésus et ses disciples. Ce que les pharisiens ayant vu, ils dirent à ses disciples: Pourquoi votre maitre mange-t-il avec des publicains et des gens de mauvaise vie? Mais Jésus, les ayant entendus, leur dit : Ce ne sont pas les sains, mais les malades qui ont besoin de médecin. C'est pourquoi alles, et apprenez ce que veut dire cette parole : J'aime mieux la miséricorde que le sacrifice. Car je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs.

S. CHRYS. Après avoir fait ce miracle, Jésus ne séjourna pas plus longtemps en ce lieu pour ne pas exciter davantage l'envie des Pharisiens. Et nous aussi faisons-le, et ne nous obstinons pas à rester auprès de ceux qui nous tendent des embûches. C'est pour cela qu'il est dit : «Et Jésus, partant de là (du lieu où il avait fait le miracle), vit un homme assis dans un bureau de péage et appelé Matthieu. >>-S. JER. -Les autres évangélistes, saint Marc et saint Luc, n'ont pas voulu, par honneur et par respect pour lui, l'appeler de ce nom vulgaire Matthieu, et l'ont appelé Lévi, car il avait deux noms. Réalisant cette parole de Salomon: « Le juste est son propre accusateur,» il dit lui-même son nom de Matthieu et se désigne comme publicain; par là, il apprend à ceux qui le liront qu'ils ne doivent nullement désespérer de leur salut, pourvu qu'ils se convertissent à une meilleure vie, puisque lui, en un instant, a été changé de publicain en apôtre.-LA GLOSE. - Ces

Deo redditur, quod potestas hominibus hac via data sit per verbum ejus, et peccatorum remissionis, et corporum resurrectionis, et reversionis in cœlum.

non sacrificium; non enim veni vocare justos, sed peccatores.

CHRYS., in homil. (31, in Matth.). Cum Christus fecisset miraculum, non permanEt cum transiret inde Jesus, vidit hominem sit in eodem loco, ne Judæorum zelum sedentem in telonio, Matthæum nomine: et accenderet ampliorem hoc et nos faciaait illi: Sequere me et surgens seculus mus, non obstinate obsistentes eis qui inest eum. Et factum est discumbente eo in sidiantur: unde dicitur: Et cum transiret domo, ecce multi publicani et peccatores inde Jesus (scilicet a loco ubi miraculum venientes discumbebant cum Jesu et disci- fecerat), vidit hominem sedentem in telonio, pulis ejus. Et videntes pharisæi dicebant Matthæum nomine. HIER. Cæteri evangediscipulis ejus: Quare cum publicanis et listæ, propter verecundiam et honorem peccatoribus manducat magister vester? At Matthæi, noluerunt eum nomine appellare Jesus audiens ait: Non est opus valentibus vulgato (Marc., 2 et Luc., 5), sed dixerunt medicus, sed male habentibus: euntes au- Levi (duplici enim vocabulo fuit). Ipse autem discite quid est, misericordiam volo, ettem Matthæus, secundum illud Salomonis

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