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non pas tout-à-fait l'ordre réel des choses, mais faisant sa narration d'après l'ordre de ses souvenirs.

L'évangéliste nous déclare pourquoi il parlait en paraboles en disant : « Afin que fût accompli ce qui avait été dit par le prophète. S. JER. Ceci est pris au psaume LXXVII. Dans quelques exemplaires, au lieu de ce que donne la Vulgate : « Afin que fût accompli ce qu'avait dit le prophète, »> on lit : « Ce qui avait été dit par le prophète Isaïe. » -RÉMIG.Porphyre fait ici cette objection aux fidèles: Votre évangéliste a été si inconsidéré que d'attribuer à Isaïe ce qui se trouve dans les Psaumes, c'est-à-dire qu'il l'accuse d'avoir rapporté ceci comme du prophète Isaïe.-S. JER.-Mais parce que cela ne se trouvait nullement dans Isaïe, je pense que quelques personnes habiles auront fait disparaître le nom du prophète du texte. Je suis porté à croire qu'il y avait d'abord ceci : « Ce qui a été écrit par le prophète Asaph, disant. » En effet, le LXXVIIe psaume auquel appartient cette citation porte pour suscription: Au prophète Asaph (1). Les premiers copistes n'auront pas compris le nom d'Asaph, et, pensant qu'il y avait là une erreur d'écriture, ils auront remplacé ce nom par le nom plus connu d'Isaïe. Il faut remarquer que non-seulement David, mais les autres dont les noms sont rajoutés aux Psaumes et aux Cantiques divins, tels qu'Asaph, Idithum, Emam et autres, dont l'Écriture rappelle les noms, doivent être appelés prophètes. Quant à ce qui est dit au nom du Christ : « J'ouvrirai ma bouche en paraboles, » en le considérant attentivement, nous y verrons décrite la sortie d'Israël d'Égypte, et racontés tous les miracles qui sont contenus dans l'Exode; (1) Ou plutôt d'après le grec, à l'intelligence d'Asaph.

nes dico, quando ex aliqua occasione rerum incipit loqui quousque terminet quicquid ad ipsam rem pertinet, et transeat ad aliud. Nonnunquam sane alius evangelista contexit, quod alius diversis temporibus dictum indicat: non enim omnino secundum rerum gestarum ordinem, sed secundum suæ quisque recordationis facultatem, narrationem quam exorsus est, ordinavit.

Quare autem in parabolis loquebatur manifestat Evangelista, cum subdit: Ut adimpleretur quod dictum erat per Prophetam, etc. HIER. Hoc testimonium de 77 psalm. sumptum est. Leg. in nonnullis codicibus eo loco, ubi nos posuimus, et vulgata editio habet: Ut adimpleretur quod dictum est per Prophetam dicentem, ibi scriptum : Per Esaiam prophetam dicentem. REMIG. Unde Porphyrius objecit fidelibus :

Evangelista vester tantæ insipientiæ fuit, ut quod reperitur in psalmis, ipse deputsverit Esaiæ (id est, velut ex Esaiæ prophetia desumptum retulerit). HIER. Quia ergo minime inveniebatur in Esaia, arbitror postea a prudentibus viris esse sublatum: sed mihi videtur in principio ita editum : Quod scriptum est per Asaph prophetsm dicentem; septuagesimus enim septimus psalmus (de quo sumptum est hoc testimonium) Asaph Prophetæ inscribitur; et primum scriptorem non intellexisse Asaplı ; et putasse scriptoris vitium, atque emendasse nomen Esaiæ, cujus vocabulum manifestius erat. Sciendum est itaque quod, non solum David, sed etiam cæteri (quorum in psalmis, et hymnis, et canticis Dei præscripta sunt nomina) prophetæ sunt appellandi, Asaph videlicet, et Idithum, et

d'où il nous faut conclure que toutes les paroles de ce livre divin doivent être prises dans le sens de paraboles et comme manifestant des choses mystérieuses. Ce sont ces vérités mystérieuses que le Seigneur promet de révéler en disant : « J'ouvrirai ma bouche en paraboles. » LA GLOSE. C'est comme s'il disait: Moi qui ai parlé par les prophètes, je parlerai maintenant en paraboles, et je ferai sortir du trésor de mon cœur des mystères qui étaient cachés depuis l'origine du monde.

Alors Jésus, ayant renvoyé le peuple, vint en la maison; et ses disciples, s'approchant de lui, lui dirent: Expliquez-nous la parabole de l'ivraie semée dans le champ? Et leur répondant, il leur dit : Celui qui sème le bon grain, c'est le Fils de l'homme. Le champ est le monde. Le bon grain, ce sont les enfants du royaume. Et l'ivraie, ce sont les enfants d'iniquité. L'ennemi qui l'a semée, c'est le diable. Le temps de la moisson est la fin du monde. Les moissonneurs sont les anges. Comme donc on cueille l'ivraie. et qu'on la brûle dans le feu, il en arrivera de même à la fin du monde. Le Fils de l'homme enverra ses anges, qui ramasseront et enlèveront hors de son royaume tous ceux qui sont des occasions de chute et de scandale, ei ceux qui commettent l'iniquité; et ils les précipiteront dans la fournaise du feu. C'est là qu'il y aura des pleurs et des grincements de dents. Alors les justes brilleront comme le soleil, dans le royaume de mon Père. Que celuila eutende, qui a des oreilles pour entendre.

S. CHRYS. Le Seigneur avait parlé en paraboles pour les exciter à l'interroger, et quoiqu'il eût dit plusieurs choses de cette manière, personne cependant ne l'interrogeait. Alors il les renvoya : « Et ayant envoyé les foules, il vint dans la maison. » Cependant aucun des scribes ne le suit : d'où il résulte clairement qu'ils ne le suivaient au

Emam Ezarites, et reliqui quos Scriptura commemorat: quodque in persona Domini dicitur: Aperiam in parabolis os meum, etc., considerandum attentius, et inveniemus describi egressum Israelis ex Egypto; et omnia signa narrari quæ in Exodi continentur historia: ex quo intelligimus universa illa quæ ibi scripta sunt, parabolice sentienda, et manifestare abscondita sacramenta: hoc enim se Salvator dicturum esse promittit, dicens : Aperiam in parabolis os meum. GLOSSA. Quasi diceret Quia prius locutus sum per prophetas, modo in propria persona aperiam os meum in parabolis; et eructabo de thesauro mei secreti (sive emittam) mysteria, quæ abscondita erant a constitutione mundi.

Tunc dimissis turbis, venit in domum, et accesserunt ad eum discipuli ejus dicentes :

Edissere nobis parabolam zizaniorum agri. Qui respondens ait illis: Qui seminat bonum semen, est Filius hominis; ager autem est mundus; bonum vero semen, hi sunt filii regni; zizania autem filii sunt nequam ; inimicus autem qui seminavit ea, est diabolus; messis vero consummatio seculi est; messores autem angeli sunt. Sicut ergo colliguntur zizania, et igni comburuntur, sic erit in consummatione seculi: mittet Filius hominis angelos suos et colligent de regno ejus omnia scandala, et eos qui faciunt iniquitatem; et mittent eos in caminum ignis: ibi erit fletus et stridor dentium : tunc justi fulgebunt sicut sol in regno Patris eorum. Qui habet aures audiendi, audiat,

CHRYS., in homil. (48, ut sup.). Locutus fuerat Dominus turbis in parabolis ut eos ad interrogandum induceret; et quam

paravant que pour le prendre dans ses discours (1).-S. JÉR. Or Jésus renvoie les foules et rentre la maison afin que les disciples puissent s'approcher et lui faire en secret des questions que le peuple ne méritait pas d'entendre.

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RAB. Au sens mystique, la foule qui est renvoyée, c'est la foule des Juifs en désordre, et celle qui entre dans l'Église, c'est la foule des nations, et c'est là qu'il expose à ses fidèles les mystères célestes: « Et alors ses disciples s'approchèrent. »S. CHRYS.-Autrefois, voulant apprendre, ils avaient craint d'interroger; maintenant ils interrogent et sont pleins de confiance à cause de ces paroles : « Il vous a été donné à vous de connaître le royaume du ciel. » C'est pour cela qu'ils l'interrogent en particulier, c'est-à-dire à part, ne se souciant pas de la foule qui n'avait pas reçu le même don. Ils laissent de côté la parabole du levain et celle du sènevé, comme plus claires, et ils font porter leurs questions sur celle de l'ivraie, parce qu'elle se rapporte à la parabole précédente de la semence, et qu'elle expose quelque chose de plus; et le Seigneur la leur expose et, leur répondant, il leur dit : « Celui qui sème une bonne semence est le Fils de l'homme. » — RÉMIG.-Il s'est appelé le Fils de l'homme, lui, le Seigneur, pour nous laisser un exemple d'humilité, et aussi parce qu'il devait se trouver des hérétiques qui nieraient qu'il fût un homme véritable. C'est aussi afin que par la foi à l'humanité nous puissions monter jusqu'à la connaissance de la Divinité.

SUITE. - « Le champ, c'est le monde. >> S. CHRYS.De ce que (1) Ainsi que cela est établi plus tard pour les pharisiens, les hérodiens et les sadducéens, c. 22.

vis multa in parabolis dixisset, nullus tamen eum interrogavit : et ideo eos dimisit: unde sequitur: Tunc dimissis turbis, venit in domum. Nullus autem scribarum eum sequitur: unde manifestum est quod propter nihil aliud prius sequebantur quam ut eum caperent in sermone. HIER. Dimittit autem turbas Jesus, et domum revertitur; ut accedant ad eum discipuli, et secreto interrogent quæ populus nec merebatur audire nec poterat.

RAB. Mystice autem dimissa turba tumultuantium Judæorum, ingreditur Ecclesiam gentium, et ibi fidelibus exponit sacramenta cœlestia: unde sequitur: Et accesserunt ad eum discipuli, etc. CHRYS., in homil. (48, ut sup.). Cum aliquando volentes discere formidaverint interrogare, nunc libere interrogant, et confisi sunt;

| quoniam audierant : Vobis datum est posse mysterium regni Dei : ideoque singulariter (sive seorsim) interrogant, non multitudinem æmulantes quibus non erat datum. Dimittunt autem parabolam fermenti et sinapis, ut manifestiores; interrogant autem de parabola zizaniorum, quia habet convenientiam ad præmissam parabolam de semine, et aliquid amplius ostendit. Dominus autem quæ esset parabola exponit: unde sequitur: Qui respondens ait eis: Qui seminat bonum semen est Filius hominis. REMIG. Ideo autem Dominus se Filium hominis appellavit, ut hoc indicio nobis exemplum humilitatis relinqueret; sive quis futurum erat ut hæretici negarent eum verum hominem esse, sive ut per humanitatis fidem possimus conscendere ad Divinitatis cognitionem.

actuel vient de lui.

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c'est lui-même qui sème son champ, il faut en conclure que le monde SUITE. - «La bonne semence, ce sont les enfants du royaume. » RÉMIG, Cest-à-dire les saints et les élus qui comptent parmi les fils. — S. AUG. Le Seigneur entend par ivraie, non pas quelques erreurs mêlées aux Saintes-Écritures, ainsi que le manichéen l'interprète, mais tous les enfants du malin, c'est-à-dire les imitateurs des erreurs du diable ; « L'ivraie, ce sont les enfants mauvais,» mots par lesquels il faut entendre tous les impies et tous les méchants. S. AUG. Tout ce qui est impur dans la maison, c'est l'ivraie. — SUITE. — « L'ennemi qui l'a semé, c'est le diable. »S. CHRYS.-C'est en effet l'œuvre du diable de mêler toujours l'erreur à la vérité. SUITE.« La moisson, c'est la fin des siècles. » Il a dit dans un autre endroit, mais en parlant des Samaritains : « Levez vos yeux, et regardez tout le pays, et voyez que les moissons sont déjà blanches; » et ailleurs : « Il y a beaucoup de moissons, mais peu d'ouvriers,» mots par lesquels il exprime que la moisson est déjà là. Pourquoi dit-il ici qu'elle n'est que dans l'avenir? C'est que c'est dans un sens différent. C'est ainsi qu'après avoir dit à saint Jean que « celui qui sème n'est pas celui qui moissonne, » il dit ici que c'est le même qui sème et qui moissonne. Lorsqu'il parle d'une distinction entre celui qui sème et celui qui moissonne, c'est des apôtres qu'il parle et non de lui-même, car c'est le Christ qui a semé lui-même par les prophètes dans la Judée et dans la Samarie. C'est aussi sous deux aspects différents qu'il prend ici et là les mots semence et moisson; lorsqu'il parle d'obéissance et d'inclination à la foi, la moisson, c'est la per

Sequitur: Ager autem est mundus, etc. | licæ est machinationis veritati semper inCHRYS., in homil. (48, ut sup.). Cum au- serere errorem. Sequitur: Messis vero contem ipse sit qui seminat agrum suum, ma- summatio est seculi. Alio autem loco ait, nifestum est quod præsens mundus est ejus. sed de Samaritanis loquens (Joan., 4): Sequitur Bonum vero semen hi sunt filii Levate oculos vestros, et considerate regioregni. REMIG. Id est, sancti et electi viri, nes, quoniam jam albæ sunt ad messem. qui inter filios computantur. AUG., contra Et rursus (Matth., 9, et Luc., 10): Messis Faustum (lib. 18, c. 7). Zizania autem ex- quidem multa, operarii autem pauci : in ponit Dominus non aliqua falsa veris Scrip- quibus verbis messem dicit jam adesse. Quaturis immissa (sicut Manichæus interpre-liter ergo hic eam dicit esse futuram? Sed tatur), sed omnes filios maligni, id est, imitatores diabolicæ falsitatis, unde sequitur: Zizania utem sunt filii nequam, per quos omnes impios et malignos vult intelligi. AUG., De quæst. Evang. (lib. 1, quæst. 11). Omnis autem immunditia in segete zizania dicuntur. Sequitur: Inimicus qui seminavit ea, est diabolus. CHRYS., in homil. (48, ut sup.). Etenim hoc diabo

sciendum quod in alia significatione messem dicit: unbe et ibi dicit (Joan., 4) quod alius est qui seminat, et alius qui metit; hic autem eumdem dicit esse qui seminat, et qui metit; quoniam ibi non ad sui differentiam, sed apostolorum, prophetas induxit : et enim ipse Christus per prophetas seminavit in Judæis et Samaritanis. Idem ergo nominat semen et messem secundum aliud et aliud.

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fection des choses; mais lorsqu'il traite du fruit de l'audition de la parole de Dieu, alors, ainsi que dans ce passage, il appelle la moisson consommation. - RÉMIG. Par la moisson, il faut entendre le jour du jugement, qui, par le ministère des anges, séparera les bons des mauvais, et cette parole: « Les moissonneurs seront des anges,» est le complément de celle qui se trouve plus bas : « Que le Fils de l'homme viendra juger avec ses anges. »

SUITE.- —« Ainsi qu'ils ramassent l'ivraie, ainsi les anges feront disparaître de son royaume tous les scandales. »-S. AUG.-Est-ce donc de ce royaume où il n'y aura pas de scandale? C'est donc ce royaume, c'est-à-dire de l'Église qu'ils les feront disparaître. Cette ivraie que l'on ramasse tout d'abord nous annonce les persécutions qui précéderont le jugement dernier et sépareront les bons des mauvais. Ce sera là l'œuvre des bons anges, qui rempliront cette œuvre de vengeance avec la même droiture d'intention que le juge qui réalise la loi. Quant au ministère de miséricorde, les méchants en sont incapables.

S. CHRYS.-Ou bien on peut entendre ceci de l'Église du ciel, et alors nous y voyons deux peines, d'abord la chute de la gloire, exprimée par ces mots : « Et l'on ramassera tous les scandales de son royaume,» à savoir pour les empêcher d'être dans le royaume; ensuite, le supplice du feu par ces paroles : « Et ils les précipiteront dans la fournaise de feu. » S. JÉR. (1). Tous les scandales sont signifiés ici par l'ivraie; mais par ces mots : « Et l'on ramassera les

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(1) On ne trouve rien de semblable dans saint Jérôme, ni dans Rabanus, qui a copié ici saint Jérôme, ni dans Bede, ni ailleurs.

Cum enim de obedientia loquitur, et per- | hoc est, quia tribulatione præcedente sepasuasione ad fidem, tunc vocat messem, si- rabuntur impii a piis ; quod per bonos angecut in quo totum perficitur; sed cum in- los intelligitur fieri, quia officia vindicta quirit de fructu auditionis verbi Dei, tunc possunt implere bono animo, quomodo lex, consummationem dicit messem, sicut hic. quomodo judex; officia vero misericordiæ, REMIG. Per messem enim designatur dies mali implere non possunt. CHRYS., in judicii, in quo separandi sunt boni a malis, homil. (48, ut sup.). Vel potest intelligi de quod fiet ministerio angelorum : unde infra regno coelestis Ecclesiæ et tunc ostenditur dicitur (cap. 25) quod veniet Filius homi- hic duplex pœna; videlicet quod excidunt nis cum angelis suis judicare: propter quod a gloria, in hoc quod dicit: Et colligent de sequitur Messores autem angeli sunt. regno ejus omnia scandala (scilicet ne scanSequitur Sicut ergo colliguntur ziza-dala in regnum ejus intrent), et quod comnia, etc., sic angeli colligent de regno ejus omnia scandala, etc. AUG., De civit. Dei (cap. 9). Nunquid de regno illo, ubi nulla sunt scandala? De regno ergo isto ejus quod est hic (scilicet Ecclesia) colligentur. AUG., De quæst. Evang. (lib. 1, cap. 10 et 11). Quod autem primo separantur zizania,

buruntur, in hoc quod subdit: Et mittent cos in caminum ignis. HIER. Omnia autem scandala referuntur ad zizania: in hoc autem quod dicit: Et colligent de regno, etc., inter hæreticos et schismaticos voluit distinguere, ut per eos qui faciunt scandals, intelligantur hæretici; per eos vero qui

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