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Ils virent les démons chassés, et ils dirent: «C'est par Béelzebub qu'il chasse les démons. » Ils le voyaient entraîner tout le monde vers Dieu,! et ils disaient : « Celui-ci ne vient pas de Dieu. » C'est parce qu'ils n'exprimaient pas ce qu'ils voyaient et ce qu'ils entendaient, c'est pour | cela qu'il leur enlève la faculté de voir et celle d'entendre. Elle ne leur a pas servi jusqu'ici à avancer, mais à les précipiter vers une plus grande condamnation; c'est pour cela qu'au commencement il ne leur parlait pas en paraboles, mais avec toutes sortes de clartés; il leur parle maintenant ainsi parce qu'ils ont l'ouïe et la vue perverties.-RÉMIG. - Et remarquez bien que non-seulement ses paroles étaient des paraboles, mais encore ses actions elles-mêmes, c'est-à-dire qu'elles étaient des emblèmes des choses spirituelles; ce que rend évident cette manière de s'exprimer : «Afin que, voyant, ils ne voient pas;» on ne voit pas les paroles, mais on les entend. — S. JÉR. — Ceci est dit de ceux qui sont sur le rivage et qui, à cause de la distance et du bruit des flots, n'entendent pas ce que Jésus dit sur la mer.

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S. CHRYS. Ensuite, afin qu'ils ne puissent pas dire: «Ceci est la détraction d'un ennemi,» il leur cite le prophète annonçant cela, afin que soit accompli ce qu'a dit le prophète Isaïe : « Vous entendrez avec l'oreille et vous ne comprendrez pas, et voyant vous ne verrez pas » (1). C'est-à-dire vous entendrez avec l'oreille les paroles, mais vous ne comprendrez pas ce que recouvrent ces paroles; vous verrez de votre vue mon humanité, et vous ne verrez pas, c'est-à-dire vous ne comprendrez pas ma divinité. - S. CHRYS. - Il leur fait ce reproche, parce

(1) Ceci est l'explication des Septante, car voici la Vulgate : « ne comprenez pas; voyez ce qui est visible, et ne comprenez pas.

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Ecoutez en écoutant, et

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runt (Matth., 12): In Beelzebub ejicit dæ- | monia audiebant quod ad Deum omnes attrahebat, et dicunt (Joan., 9): Non est hic homo a Deo. Quia ergo contraria his quæ videbant et audiebant, enuntiabant, propter hoc ipsum videre et audire eis aufertur nihil enim hinc proficiunt, sed in judicium majus incidunt: unde et a principio, non eis parabolice loquebatur, sed cum multa certitudine: quia autem audita et visa pervertunt, jam in parabolis loquitur. REMIG. Et notandum est quia non solum quæ loquebatur, verum etiam quæ faciebat parabolæ fuerunt (id est, signa spiritualium rerum), quod liquido ostendit, cum dicit: Ut videntes non videant verba namque videri non poterant,

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sed audiri. HIER. Hæc de his loquitur qui stant in littore, et dividuntur a Jesu, et sonitu fluctuum perstrepente non audiunt ad liquidum quæ dicuntur.

auditu

CHRYS., in homil. (46, ut sup.). Deinde ut non dicerent quoniam ut inimicus noster nobis detrahit, prophetam inducit eadem sentientem. Unde sequitur: Ut impleatur in eis prophetia Esaire dicentis (cap. 6): Auditu audietis, et non intelligetis; et videntes videbitis; id est, audietis (verba), sed non intelligetis (verborum arcana); videntes videbitis (carnem scilicet), et non videbitis; hoc est, non intelligetis Divinitatem. CHRYS., in homil. (46, ut sup.). Hoc autem dixit, quia sibi ipsis abstulerunt videre et audire,

sures

que ce sont eux qui se sont enlevé le voir et l'entendre, en fermant leurs oreilles, leurs yeux, et en laissant leurs cœurs s'appesantir. Non-seulement ils n'entendaient pas, mais ils entendaient mal; c'est pour cela qu'il est ajouté: « Leur cœur s'est appesanti.»-RAB.-Le cœur des Juifs s'est appesanti du poids de la malice, et c'est l'abondance de leurs péchés qui leur a fait entendre d'une manière dangereuse les paroles du Seigneur, les recevant avec ingratitude. S. JER. Afin que nous ne pensions pas que cet appesantissement du cœur et cette surdité d'oreilles fussent un fait de leur nature et non de leur volonté, il ajoute, pour exprimer que c'était la faute de leur liberté : « Et ils ont fermé les yeux. »

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S. CHRYS. Ainsi il montre l'étendue de leur malice et leur éloignement affecté de Dieu; mais, afin de les attirer, il ajoute : «< Afin qu'ils se convertissent et qu'ils se guérissent. » Paroles qui montrent que, s'ils se convertissaient, il les guérirait: c'est comme si quelqu'un disait «Si j'en avais été prié, je lui aurais pardonné tout de suite; » il exprimerait ainsi la volonté de se réconcilier. C'est ainsi que ces paroles: «De peur que s'étant convertis, je ne les guérisse,» montrent ét la possibilité de la guérison et le salut accompagnant le repentir. S. Aug. Ou bien ils ont fermé les yeux afin de ne pas voir avec leurs yeux, c'est-à-dire qu'ils ont été eux-mêmes la cause pour laquelle Dieu leur a fermé les yeux. Un autre évangéliste n'a-t-il pas dit : « Il a fermé leurs yeux? » Était-ce pour dire afin qu'ils ne voient jamais, ou bien est-ce afin qu'ils ne voient jamais de cette manière, que leur aveuglement venant à leur déplaire, ils se voient amenés par leurs douleurs, par leurs humiliations, à confesser leurs péchés et à chercher amou

Si rogatus essem, confestim donaturus eram, ostendit qualiter aliquis sibi reconcilietur; ita et hic cum dicit: Nequando convertantur et sanem eos, demonstrat quoniam et converti possibile est, et pœnitentiam agentes salvari.

et oculos sibi claudentes, et cor incrassan- rentur, sanarentur : sicut cum aliquis dicit : tes: non enim solummodo non audiebant, sed graviter audiebant: unde sequitur: Incrassatum est cor populi hujus. RABA. Incrassatum est enim cor Judæorum crassitudine malitiæ; et abundantia peccatorum graviter verba Domini audierunt, quia ingrati susceperunt. HIER. Ac ne forte arbitremur crassitudinem cordis et gravitatem aurium naturæ, non voluntatis, subjungit culpam arbitrii, et dicit: Et oculos suos clauserunt.

CHRYS., in hom. (46, ut sup.). In hoc autem intensam eorum nequitiam ostendit, et aversionem cum studio; ut autem attrahat cos, subdit: Et convertantur, et sanem eos in quo demonstrat quià si converte

AUG., De quæstion. Evang. Vel aliter: oculos suos clauserunt, nequando oculis videant; id est, ipsi causa fuerunt nt Deus eis oculos clauderet : alius enim Evangelista dicit (Joan, 12) : Excæcavit oculos eorum : sed utrum ut nunquam videant? an vero ne vel sic aliquando videant, cæcitate sua sibi displicentes, et se dolentes, et ex hoc humilitati atque commoti ad confitendum peccatá sua, et pie quærendum Deum? Sic

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reusement Dieu. C'est ainsi que S. Marc a dit : « Afin qu'ils ne se convertissent pas et que je ne leur pardonne pas. » D'où nous devons conclure qu'ils ont mérité par leurs péchés de ne pas comprendre, et que c'est par miséricorde qu'ils ont reçu de connaître leurs péchés et de mériter leur pardon par leur conversion. Mais la manière dont S. Jean rapporte ce passage en ces termes : « Ils ne pouvaient pas croire, parce qu'Isaïe a dit encore Il a aveuglé leurs yeux, il a endurci leur cœur, afin qu'ils ne voient pas avec leurs yeux, qu'ils ne comprennent pas avec leur cœur, qu'ils se convertissent et que je les guérisse,» paraîtra contredire mon explication, et nous forcer à entendre cette parole: « De peur qu'ils ne voient avec leurs yeux, non pas dans le sens qu'un jour ils puissent nous voir avec leurs yeux, mais dans le sens qu'ils ne verront jamais en aucune manière. En effet, S. Jean dit clairement : « Afin qu'ils ne voient pas avec leurs yeux; » et en ajoutant: « C'est pour cela qu'ils ne pouvaient pas croire,» il montre assez que cet aveuglement n'a pas eu lieu, afin qu'émus et repentants de n'avoir pas compris, ils reviennent par le repentir. Ils n'auraient pas pu se convertir, à moins de croire auparavant, de se convertir par la foi, d'être guéris par leur conversion, et de comprendre par suite de leur guérison, et cet évangéliste nous les montre aveuglés, afin qu'ils ne puissent pas recevoir la foi; car il dit ouvertement: « C'est pour cela qu'ils ne pouvaient pas croire. » Or, si cela est ainsi, qui pourrait ne pas se lever pour défendre les Juifs et ne pas proclamer que cela n'a pas été de leur faute s'ils n'ont pas cru? S'ils n'ont pas cru, c'est que Dieu a fermé leurs yeux; mais si Dieu ne peut pas être considéré comme étant dans son tort, nous sommes obligés

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enim Marcus hoc dicit (cap. 4): Nequando videant; et quod ait: Propterea non poteconvertantur, et dimittantur eis peccata. rant credere, satis ostendit, non ideo factam Ubi intelliguntur peccatis suis meruisse, ut excæcationem, ut ea commoti et dolentes non intelligerent, et tamen hoc ipsum mi- se non intelligere, converterentur aliquando sericorditer eis factum, ut peccata sua co-per pœnitentiam (non enim possent hoc gnoscerent, et conversi veniam mererentur. Quod autem Joannes hunc locum ita dicit (cap. 12) Propterea non poterant credere, quia iterum dixit Esaias: Excæcavit oculos eorum, et induravit cor eorum, ut non videant oculis, et non intelligant corde, et convertantur, et sanem eos; adversari videtur huic sententiæ et omnino cogere ut quod hic dictum est: Nequando oculis videant, non accipiatur ne vel sic aliquando oculis videant, sed prorsus ut non videant; quandoquidem aperte ita dicit : Ut oculis non

facere nisi prius crederent, ut credendo converterentur, et conversione sanarentur, et sanati intelligerent), sed ideo potius excacatos, ut non crederent: dicit enim apertissime: Propterea non poterant credere: quod si ita est, quis non exsurgat in defensionem Judæorum, ut eos extra culpam fuisse proclamet, quod non crediderunt? Propterea enim non poterant credere, quia excæcavit oculos eorum; sed quoniam potius Deus extra culpam debet intelligi, cogimur fateri aliis quibusdam peccatis ita

d'avouer que quelques-uns ont mérité par leur faute d'être aveuglés à ce point que leur aveuglement rendit impossible leur foi. Car voici de nouveau les paroles de Jean : « Ils ne pouvaient pas croire; parce qu'Isaïe a dit encore : Il a fermé leurs yeux. » C'est donc en vain que nous faisons des efforts pour comprendre le passage qu'ils ont été aveuglés pour être convertis. Ils ne pouvaient pas être convertis parce qu'ils ne croyaient pas, et ils ne croyaient pas parce qu'ils étaient aveuglés, à moins, cependant, que l'on ne puisse, avec quelque probabilité, l'expliquer dans ce sens que quelques Juifs, qui étaient guérissables, avaient été jetés dans un tel danger par l'enflure de leur orgueil; qu'après qu'il leur avait été expédient de croire d'abord, ils avaient été aveuglés, afin de ne pas comprendre les paraboles du Seigneur et de ne pas lui donner leur foi. Ne comprenant pas ces paraboles, infidèles, ils crucifièrent le Seigneur avec les autres désespérés, et, après sa résurrection, ils se convertirent, et dans l'humiliation et dans le repentir de la mort du Seigneur, ils aimèrent avec plus d'ardeur celui qui leur avait pardonné un si grand crime. Il avait fallu que la grandeur de leur orgueil fût abattue par cet excès d'humiliation; que si quelqu'un prétend que ceci est déplacé, qu'il se rappelle qu'on le lit en propres termes aux Actes des apôtres : « Et, contrits dans leur cœur, ils dirent à Pierre et aux autres apôtres : Que ferons-nous? » Ainsi, la manière de s'exprimer de Jean : « C'est pour cela qu'ils ne pouvaient pas croire, parce qu'il a fermé leurs yeux pour qu'ils ne voient pas,» peut se ramener à notre explication: ils ont été aveuglés pour être convertis. Ils avaient d'abord été aveuglés par la vérité cachée sous les paraboles, afin d'être ramenés plus tard par une péni

eos excæcari meruisse, qua tamen excæca- | de reatu mortis Domini amplius humiliati tione non poterant credere verba enim diligerent vehementius eum a quo sibi tanJoannis ista sunt: Non poterant credere tum scelus dimissum esse gauderent; quoquia iterum dixit Esaias: Excæcavit oculos niam tanta erat eorum superbia ut tali eorum. Frustra itaque conamur intelligere humiliatione esset dejicienda : quod inconideo fuisse excæcatos, ut convertentur; cum grue dictum esse quilibet arbitretur, si ideo converti non poterant, quia non crede- non ita contigisse in Actibus apostolorum bant; et ideo credere non poterant, quia manifeste legerit (cap. 12). Non ergo abexcæcati erant. An forte non absurde dici- horret quod ait Joannes. (Propterea non mus, quosdam Judæorum fuisse sanabiles, poterant credere, quia excæcavit oculos sed tanto tamen tumore superbiæ periclita- eorum ut non videant.) Ab ea sententia qua tos, ut eis expedierit primo credere; et ad intelligimus, ideo excæcatos ut convertehoc fuisse cæcatos, ut non intelligerent rentur; hoc est, ideo eis per obscuritates Dominum loquentem parabolas; quibus parabolarum occultatas sententias Domini, nen intellectis non in eum crederent: non ut post ejus resurrectionem salubriori pœcredentes autem cum cæteris desperatis nitentia resipiscerent; quia per obscuritatem crucifigerent cum; atque ita post ejus re- sermonis excæcati, dicta Domini non intelsurrectionem converterentur, quando jam lexerunt, et ea non intelligendo non in eutn

tence plus salutaire; aveuglés par cette obscurité, ils ne comprirenț pas les paroles du Seigneur, et ils ne purent pas lui donner leur foi; ne croyant pas en lui, ils le crucifièrent. Mais après sa résurrection, frappés de stupeur en présence des miracles qui se faisaient en son nom, ils furent percés de douleur à la vue de leurs crimes plus grands encore, et abattus jusqu'à la pénitence; ensuite, après avoir reçu le pardon de leurs péchés, leur conversion s'appuya sur un plus grand amour; mais cet aveuglement ne servit pas ainsi à tous pour les convertir. RÉMIG. Cette sentence peut être entendue ainsi, que partout il faille sous-entendre non, en cette manière, afin qu'ils ne voient pas avec les yeux, et qu'ils n'entendent pas avec leurs oreilles, et qu'ils ne comprennent pas avec leurs cœurs, et qu'ils ne se convertissent pas, et que je ne les guérisse pas.

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LA GLOSE (1). — Les yeux de ceux qui voient et ne veulent pas croire sont des yeux infortunés : « Pour vous, bienheureux vos yeux, parce qu'ils voient, et vos oreilles, parce qu'elles entendent. » — S. JÉR. — Si, plus haut, le Seigneur n'avait pas expliqué lui-même qu'en tout ceci il s'agissait de l'intelligence, en disant : « Que celui qui a des oreilles pour entendre entende, » nous aurions pu croire que ces yeux et ces oreilles qui perçoivent sont les yeux et les oreilles du corps. Pour moi, je trouve heureux les yeux qui peuvent connaître les mystères du Christ, et heureuses les oreilles dont Isaïe a ainsi parlé : « Le Seigneur m'a donné une oreille » (2).

LA GLOSE. Cet ail, c'est l'âme qui naturellement est capable d'in

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(1) Non pas dans la Glose, mais dans saint Anselme.

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(2) Dans la Vulgate il y a : M'a ouvert l'oreille. Et saint Jérôme cite ici l'édition des Septante.

crediderunt; non credendo eum crucifixe- Item: Beati oculi quia vident, et aures vestræ runt; atque ita post resurrectionem miraculis quæ in ejus nomine fiebant exterriti, majoris criminis reatu compuncti sunt et prostrati ad pœnitentiam; deinde (accepta indulgentia) ad obedientiam flagrantissima dilectione conversi : quibusdam autem non profuit illa cæcitas ad conversionem. REMIG. Et quantum ad hoc potest hæc sententia sic intelligi, ut in omnibus subaudiatur, non; hoc modo: Nequando oculis videant, et nequando auribus audiant, et nequando corde intelligant, et nequando convertantur,

et sanem eos.

GLOSSA. Sic ergo oculi eorum qui vident et nolunt credere, sunt miseri; vestri au

quia audiunt. HIER. Nisi autem supra legissemus auditores ad intelligentiam provocatos, Salvatore dicente: Qui habet aures audiendi audiat; putaremus nunc oculos et aures, quæ beatitudinem accipiunt, corporales intelligi. Sed mihi videntur oculi illi beati qui Christi possunt agnoscere sacramenta; et illæ beatæ aures, de quibus Esaias loquitur (cap. 50): Dominus apposuit mihi aurem. GLOSSA. Mens enim est oculus, quia naturali vigore ad intelligendum aliquid dirigitur; auris, quia alio docente discit. HILAR. (can. 13, ut sup.). Vel apostolici temporis beatitudinem docet, quorum oculis atque auribus contigit Dei salutare

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