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Et étendant sa main vers ses disciples : Voici ma mère, dit-il, et mes frères. Car quiconque fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux, celui-là el mon frère, ma sœur et ma mère.

S. HIL. (1). Comme tout ce qui précède était annoncé au nom de la majesté de son Père, l'évangéliste nous apprend ce qu'il répondit lorsqu'on lui annonça que ses frères et sa mère l'attendaient au dehors, << lorsqu'il parlait encore aux foules. »S. AUG. Il est incontestable que ce qu'il raconte ici a été dit dans des circonstances convenables. Avant de le raconter l'évangéliste se sert de cette transition : « Lorsqu'il parlait encore aux foules. » Que veut dire ce mot encore, si ce n'est pour exprimer qu'il avait parlé jusque-là en disant les choses que nous avons rapportées. Ainsi saint Marc, immédiatement après avoir rapporté tout ce qui concerne le blasphème sur le Saint-Esprit, ajoute: « Et voilà qu'arrivent ses frères et sa mère. » Saint Luc n'a pas gardé cet ordre, mais il a placé ce fait auparavant et l'a mis selon l'ordre de ses souvenirs. S. JÉR. De cela Évidius conclut à son erreur, c'està-dire de ce que les frères du Seigneur sont nommés dans l'Évangile : « Comment, dit-il, auraient-ils été appelés ses frères, eux qui n'étaient pas ses frères?» Mais il faut savoir que le nom de frères est donné dans quatre circonstances différentes. Il y a le frère par nature, celui de nation, celui de parenté et celui d'affection. Les frères par nature, ce sont Esau et Jacob; de nation, tous les Juifs, qui se donnent entre eux ce nom, ainsi que nous le voyons dans le Deuteronome: « Vous ne pouvez pas placer au-dessus de vous un étranger qui ne soit pas votre frère. » On appelle aussi frères ceux qui ne sont pas de

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(1) La deuxième partie est en termes un peu dissemblables.

cælis est, ipse meus frater, et soror, et ma- | Et veniunt mater ejus et fratres; Lucas

ler est.

HILAR. (cant. 12, ut sup.). Quia prædicta omnia in paternæ majestatis virtute loquebatur, nuntianti sibi quod foris a matre atque fratribus exspectaretur, quid responderit Evangelista demonstrat, sub. dens: Adhuc eo loquente ad turbas, etc. AUG., De cons. Evang. (lib. 2, cap. 40). Hoc sine dubio convenienter gestum intel ligere debemus : præmisit enim cum ad hoe narrandum transiret: Adhuc eo loquente ad turbas. Quid est autem, adhuc, nisi quando illud loquebatur? Nam et Marcus post illud quod de blasphemia Spiritus Sancti retulerat, dixit (cap. 3):

autem non hujus rei gestæ ordinem tenuit, sed præoccupavit hoc, et recordatum ante narravit (cap. 8). HIER. contra Helvidium. Hinc Helvidii una propositio sumitur, ex hoc quod fratres Domini in Evangelio nominantur: Unde (inquit) fratres Domini dicti sunt, qui non erant fratres? Sed jam nunc sciendum est quatuor modis in Scripturis divinis fratres dici: natura, gente, cognatione et affectu. Natura, ut Esau et Jacob (Genes., 25, etc.); gente, ut omnes Judæi fratres inter se vocantur; ut in Deuteronomio (cap. 17): Non poteris constituere super te hominem alienum, qui non est frater tuus: porro cognatione fratres vocantur, qui sunt de una familia,

la même famille, et c'est ainsi qu'il est dit dans la Genèse : « Abraham dit à Loth: Qu'il n'y ait pas de dispute entre vous et moi, parce que nous sommes frères. » Les frères d'affection sont ou d'une manière générale ou d'une manière individuelle; ainsi, d'une manière plus spéciale, tous les chrétiens s'appellent frères, manière de s'exprimer dont s'est servi le Sauveur: « Allez, dites-le à mes frères, » et d'une manière plus générale tous les hommes nés du même père sont unis entre eux par une parenté commune, et c'est ainsi qu'il est dit dans Isaïe: « Dites à ceux qui vous détesteront : Vous êtes nos frères » (1). Je vous demande donc dans lequel de ces sens les frères du Sergneur ont été désignés. Est-ce selon la nature? Mais l'Écriture ne les appelle ni les enfants de Marie ni ceux de Joseph. Est-ce par suite de leur nationalité? Mais il serait absurde qu'il n'y eût d'appelés ainsi qu'un petit nombre de Juifs, alors que tous les Juifs qui étaient là avaient droit à cette dénomination; est-ce selon le sentiment humain ou surnaturel? Mais, dans ce sens, qui méritait davantage d'être appelés frères que les apôtres qui recevaient les instructions du Seigneur dans son intimité. Si cette dénomination leur avait été donnée pour cette raison que tous les hommes sont frères, mais alors il eût été absurde de leur donner ce nom particulièrement à eux en disant: « Voici que vos frères vous cherchent. » Il reste donc à ce que vous entendiez ce nom ni dans le sens de l'affection, ni de la nationalité, ni de la nature, mais de la parenté. S. JER. Ces mots les frères du Seigneur ont fait soupçonner à quelques-uns que Joseph avait eu d'autres enfants d'une précédente épouse, suivant en cela les folles (1) La Vulgate lit ainsi : « Vos frères devenus vos ennemis nous ont dit; » mais le grec des Septante est ainsi : εἴπατε, ἀδελφοι ἡμῶν, τοῖς μισοῦσιν ὑμᾶς.

sicut in Genesi (cap. 13): Dixit autem Abraham ad Loth: Non sit rixa inter te et me, quoniam fratres sumus; affectu autem fratres dicuntur, quod in duo dividitur, in speciale et commune: in speciale, quia omnes christiani fratres dicuntur, ut Salvator dicit (Joan., 20): Vade, dic fratribus meis; porro in commune; quia omnes homines ex uno patre nati, pari inter nos germanitate conjungimur: sicut ibi (Esai., 66) Dicite his qui oderunt vos : Fratres nostri vos estis. Interrogo ergo juxta quem modum fratres Domini in Evangelio appellentur juxta naturam? sed Scriptura non dicit, nec Mariæ eos vocat filios, nec Joseph; juxta gentem? sed absurdum est

ut pauci ex Judæis vocati sint fratres; cum omnes qui ibi fuerant Judæi, fratres potuerint appellari, juxta affectum humani juris et spiritus? verum sit: qui magis erant fratres quam apostoli, quos Dominus docebat intrinsecus? Aut si omnes (quia homines) sunt fratres, stultum fuit nuntiare quasi proprium; ecce fratres tui quærunt te restat igitur ut fratres eos intelligas appellatos, cognatione, non affectu, non gentis privilegio, non natura. HIER., super Matth. Quidam vero fratres Domini de slis uxore Joseph filios suspicantur, sequentes deliramenta apocryphorum, et quamdam Escham mulierculam confingentes: nos autem fratres Domini, non filios Joseph,

erreurs des Évangiles apocryphes et imaginant l'existence d'une certaine Escha; mais nous devons, nous, entendre par ces frères du Seigneur, non pas les enfants de Joseph, mais les cousins du Sauveur, enfants de la sœur de Marie, tante du Seigneur, celle qui est appelée la mère de Jacques-le-Mineur, de Joseph et de Juda, lesquels sont appelés frères du Seigneur dans d'autres passages de l'Écriture. Toute l'Écriture témoigne que le nom de frères s'étend jusqu'aux cousins.

S. CHRYS. Voyez l'orgueil de ses frères ! ils auraient dû entrer et se mêler à la foule pour entendre, ou, s'ils ne le voulaient pas, attendre la fin du discours pour l'aborder (1): ils l'appellent au dehors, ils font cela devant la foule, faisant ici montre de leur vanité et voulant montrer qu'ils parlent au Christ avec autorité. C'est ce que montre l'évangéliste, en l'insinuant cependant d'une manière voilée, par ces mots : « Lorsqu'il parlait encore, » et c'est comme s'il disait : « Est-ce qu'ils n'auraient pas pu le faire à un autre moment; et de quoi voulaient-ils parler ainsi? » Si c'était pour les dogmes de la vérité, ils devaient se contenter de les exposer d'une manière ordinaire, afin de gagner ainsi l'âme de leurs auditeurs, et si c'était pour parler de choses qui les concernaient, il ne leur convenait nullement de se hâter ainsi. L'on voit véritablement qu'ils n'étaient mus que par le désir de la vaine gloire.

S. AUG. Quoi que l'on dise à propos des frères du Seigneur, lorsqu'il s'agit de pécher, je ne veux pas qu'il soit question en aucune manière de la Vierge Marie, à cause de l'honneur qui est dû au Seigneur. Nous

(1) L'on ne peut pas se dissimuler ici le sens excessif de la pensée de saint Chrysostôme qui, dans ce passage, étend jusqu'à la Mère du Sauveur ce reproche d'amovos, qu'il vaudrait mieux traduire par importunité que par orgueil. Saint Thomas omet cette deuxième partie du reproche de saint Chrysostôme que saint Augustin corrige.

sed consobrinos Salvatoris, sororis Mariæ | cum omni potestate Christo aliquid injunmaterteræ Domini filios intelligimus; quæ esse dicitur mater Jacobi minoris, et Joseph, et Judæ, quos in alio Evangelii loco fratres Domini legimus appellatos (Marc. 6 et ad Galat., 1); fratres autem consobrinos dici omnis Scriptura demonstrat.

gunt: quod et Evangelista ostendit, hoc ipsum obscure insinuans, cum dicit: Adhuc eo loquente: ac si diceret: Nunquid non erat tempus aliud? quid autem, et loqui volebant? Si pro veritatis dogmatibus, communiter hoc proponere oportebat, ut CHRYS., in homil. (45, in Matth.). Vide alios lucrarentur; si autem de aliis ad seautem et fratrum ejus elationem: cum ipsos pertinentibus, non oportebat ita fesenim deceret eos ingredi, et audire cum tinanter vocare: unde manifestum est, turba; vel, si hoc non vellent, exspectare quoniam solum ex vana gloria hoc faciefinem sermonis, et tunc eum adire; hi extra eum vocant, et corum omnibus hoc AUG., De natura et gratia (cap. 36). faciunt, et superfluum honoris amorem Sed quicquid dicatur de fratribus, de sancta ostendentes, et monstrare volentes quod | Virgine Maria (propter honorem Christi)

bant.

savons qu'il lui fut donné une plus grande abondance de grâces pour triompher en tout du péché, parce qu'elle devait concevoir et enfanter celui qui bien certainement n'eut aucun péché.

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SUITE. - Quelqu'un lui dit : « Voici que votre mère et vos frères sont dehors qui veulent vous parler. »S. JER. Il me paraît que celui qui les annonce ainsi ne parle pas avec simplicité et seulement par circonstance, mais pour tendre des embûches et pour voir s'il ne fait pas passer la chair et le sang avant les œuvres de l'esprit. C'est pour cela que le Seigneur refuse de sortir, non pas parce qu'il méconnaît ses frères et sa mère, mais parce qu'il a à répondre à quelqu'un qui lui tend un piége. S. CHRYS. Il ne lui dit pas : « Allez, et dites-lui qu'elle n'est pas ma mère,» mais il se contente d'adresser sa question à celui qui vient de lui parler; « Et répondant lui-même à celui qui lui parlait, il lui dit : Quelle est ma mère? quels sont mes frères?»S. HIL.Il ne faut pas croire qu'il ait éprouvé un sentiment de dédain pour sa mère, celui qui du haut de sa croix lui témoigna avec affection ses sollicitudes. - S. CHRYS. S'il avait voulu nier sa mère, il l'aurait fait lorsque les Juifs l'outrageaient à l'occasion de sa mère. S. JER. — Il ne nia pas, ainsi que le prétendent Marcion et le manichéen; il ne nia pas sa mère pour nous porter à penser qu'il était né d'un fantôme, mais il voulut faire éclater sa préférence pour les apôtres sur sa parenté, afin de nous apprendre à préférer l'esprit aux affections de la chair. S. AMB. Il ne repousse pas ces hommages de piété que l'on doit à sa mère; c'est lui qui a apporté ce précepte: <«< Honore ton père et ta mère. » Mais il veut nous apprendre qu'il se doit davantage aux mystères et aux sentiments paternels qu'à son affection

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nullam prorsus cum de peccatis agitur, | ipse respondens dicenti sibi ait: Quæ est habere volo quæstionem: inde enim scimus quod ei plus gratiæ collatum fuerit ad vincendum omni ex parte peccatum, quod concipere et parere meruit eum quem constat nullum habuisse peccatum.

Sequitur: Dixit ei quidam Ecce mater tua et fratres tui foris stant quærentes te. HIER. Videtur mihi iste qui nuntiat, non fortuito et simpliciter nuntiare, sed insidias tendere utrum spirituali operi carnem et sanguinem præferat: unde et Dominus, non quod matrem negaret et fratres, exire contempsit, sed quo responderet insidianti. CHRYS., in hom. (45, ut sup.). Neque autem dixit: Vade, die ei, quoniam non est mater mea; sed ad eum qui nuntiaverat extendit sermonem : sequitur enim

At

ei de

mater mea, et qui sunt fratres mei? HILAR. (can. 12, ut sup.). Non autem fastidiose de matre sua sensisse existimandus est, cui in passione positus maximæ sollicitudinis tribuit affectum (Joan., 19). CHRYS. (ut sup.). Quod si negare vellet matrem, tunc utique negasset, quando Judæi exprobrabant matre (Marc., 6). HIER. Non ergo (juxta Marcionem et Manichæum) matrem negavit, ut natus de phantasmate putaretur; sed apostolos cognationi prætulit; ut et nos in comparatione dilectionis carni spiritum præferamus. AMBR., in Lucam (lib. 6). Nec maternæ refutat obsequium pietatis, cujus præceptum est (Exod., 20): Honors patrem tuum et matrem tuam; sed paternis se mysteriis vel affectibus amplius quam ma

pour sa mère; c'est pour cela qu'il ajoute : « Et, étendant sa main vers les disciples, il dit : Voici ma mère, voici mes frères. »S. GRÉG. -Le Seigneur n'a pas dédaigné d'appeler les fidèles ses frères, en disant ; « Allez l'annoncer à mes frères. » Mais l'on peut se demander comment celui qui est devenu le frère du Seigneur par sa foi, comment il peut devenir sa mère. Pour cela il faut se rappeler que celui qui est devenu le frère et la sœur du Christ par la foi devient sa mère par la prédication, parce qu'il enfante le Seigneur en le répandant dans le cœur de son auditeur; il devient la mère du Seigneur s'il enfante par sa voix l'amour du Seigneur dans l'àme de son auditeur.

S. CHRYS. Par ce qu'il vient de dire, il nous enseigne aussi qu'il ne faut pas négliger la vertu pour nous laisser aller à la confiance que pourrait nous inspirer notre parenté; s'il ne servait de rien à sa mère d'être sa mère, si elle n'avait pas eu la vertu, qui peut se flatter de trouver son salut dans son sang? Il n'y a qu'une seule noblesse, celle de faire la volonté de Dieu, et c'est pour cela qu'il est dit : « Quiconque fera la volonté de mon Père qui est au ciel, celui-là sera mon frère, ma sœur et ma mère. » Plusieurs mères vantèrent le bonheur de la sainte Vierge, célébrèrent son sein et désirèrent d'être des mères semblables à elle. Qui est-ce qui peut vous en empêcher? Il vous a ouvert une large voie, non-seulement à vous, femmes, mais à nous, hommes de pouvoir devenir la mère de Dieu (1).

S. JER. Nous pouvons encore en donner une autre explication. La parole du Seigneur qui s'adresse aux foules s'adresse aussi, dans

(1) Tout ce passage rappelle les paroles de l'Apôtre : « Mes petits enfants que j'enfante de nouveau, jusqu'à ce que le Christ soit formé en vous » (Gal., 4, v. 19).

ternis debere demonstrat: unde sequitur: Et extendens manum in discipulos suos, dixit Ecce mater mea et fratres mei. GREG., in hom. (31, in Evang.). Fideles quidem discipulos fratres nominare dignatus est Dominus, dicens (Matth., 28): Ite, nuntiate fratribus meis. Qui ergo frater Domini fieri ad fidem veniendo potuit, quærendum est quomodo etiam possit esse mater. Sed sciendum nobis est, quia qui Christi frater vel soror est credendo, mater efficitur prædicando quasi enim parit Dominum, quem cordi audientis infundit; et mater ejus efficitur, si per ejus vocem amor Domini in proximi mente generatur.

CHRYS., in hom. (45, ut sup.). Cum his autem quæ dicta sunt, et aliud nos docuit,

videlicet in nulla cognatione confidentes virtutem negligere si enim matri nihil prodest matrem esse, nisi virtus adesset; quis utique alius per cognationem salvabitur? Una enim nobilitas sola est, Dei facere voluntatem : et ideo sequitur: Quicunque enim fecerit voluntatem Patris mei, qui in cœlis est, ipse meus frater, et soror, et mater est multæ mulieres beatificaverunt sanctam Virginem illam, et ejus uterum, et optaverunt tales fieri matres quid est igitur quod prohibeat? Ecce latam vobis constituit viam; et licet non mulieribus solum, sed et viris, fieri matrem Dei.

HIER. Dicamus autem et aliter: Salvator loquitur ad turbas, intrinsecus erudit nationes; mater ejus et fratres (hoc est syna

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