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de leur réalisation, et qu'ils ne deviennent lents à se convertir, il leur montre des châtiments très graves, non-seulement dans la vie future, mais encore dans celle-ci, et il leur présente, sous le voile d'une figure, la peine qui leur est réservée. C'est pourquoi il dit : «Lorsque l'esprit impur, etc. » - S. JER. Quelques-uns (1) entendent ces paroles des hérétiques lorsqu'ils passent de l'incrédulité à la foi, le démon dont ils étaient possédés les abandonne; mais lorsqu'ils se sont reportés du côté de l'hérésie, et qu'ils ont orné leur intérieur de fausses vertus, alors, après s'être adjoint ces autres esprits, le diable leur revient, habite en eux, et leur fin est pire que leur commencement. La condition d'un hérétique est en effet plus déplorable que celle d'un infidèle. Pour l'incrédule, il y a espérance de foi, et dans l'hérétique vous ne trouverez que le déchirement de la discorde. Quoique cette explication ait quelque probabilité et quelque couleur de vérité, je doute qu'elle soit vraie. L'exemple ou la parabole qui précède se termine par ces mots : « Ainsi il en sera de cette exécrable génération; » ce qui nous induit à appliquer ceci non pas aux hérétiques, ou n'importe à quelle classe d'hommes, mais au peuple juif. Le contexte n'est pas vague et indéterminé, flottant au hasard et susceptible d'être détourné de son sens, comme ce qui manque d'ordre; mais il offre une unité compacte, et fait un tout de ce passage avec les conséquents et les antécédents; il faut donc l'entendre, à savoir que l'esprit impur sortit de la Judée lorsque la loi lui fut donnée. Chassé de parmi les Juifs, il

(1) On ne voit pas parmi les Pères qui précédèrent saint Jérôme quel est celui qui aurait donné cette explication. Origène cxplique ce passage de quelques pécheurs dans sa 1re homélie sur le livre des Juges vers la fin. Saint Ambroise, dans son commentaire du 11 ch. de saint Luc, saint Chrysostôme, saint Hilaire sur saint Matthieu, l'appliquent aux Juifs.

surgent in judicio, et condemnabunt gene-novissima eorum pejora prioribus. Multo rationem istam, ne propter temporis tar-quidem pejori conditione sunt hæretici, dationem contemnerent et fierent pigriores, ostendit quod, non solum in futuro seculo, sed et hic gravissima patientur, futuram in eis pœnam sub quodam ænigmate subdens. Unde dicit: Cum autem immundus spiritus, etc. HIER. Quidam istum locum de hæreticis dictum putant, quod immundus spiritus qui in eis ante habitaverat, quando gentiles erant, ad confessionem veræ fidei ejiciatur; postea vero cum se ad hæresim transtulerint, et simulatis virtutibus ornaverint domum suam; tunc aliis septem nequam spiritibus adjunctis, revertatur ad eos diabolus, et habitet in illis, fiantque

quam gentiles; quia in illis spes fidei, in istis est pugna discordiæ. Cum hæc intelligentia plausum quemdam et colorem doetrinæ præferat, nescio an habeat veritatem: ex eo enim quod finita vel parabola vel exemplo sequitur: Sic erit generationi huic pessimæ, compellimur, non ad hæreticos et quoslibet homines, sed ad Judæorum populum referre parabolam; ut contextus loci non passim et vagus in diversum fluctuet, atque insipientium more turbetur; sed hærens sibi, vel ad priora, vel ad posteriora respondeat. Unde immundus spiritus exiit a Judæis, quando acceperunt legem; ex

erra dans les solitudes des nations: « Il marche par des lieux déserts. » — RÉMIG. - Les lieux arides, ce sont les cœurs des Gentils que n'arrosent pas les eaux salutaires, c'est-à-dire qui sont étrangers aux SaintesÉcritures, aux dons spirituels et à l'Esprit-Saint.-RAB.-Ou bien, ces lieux arides, ce sont les cœurs des fidèles que le rusé ennemi explore de tous côtés, après qu'ils ont été purifiés de la mollesse des pensées dissolues, et dans lesquels il tente de fixer ses pas; mais le diable, fuyant loin des esprits chastes, ne pourra trouver que dans le cœur des pervers un repos qui lui plaise. C'est pour cela que le Seigneur ajoute: « Et il ne trouve pas. >>

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RÉMIG. Le diable pensait avoir trouvé dans le cœur des Gentils un repos éternel; mais il est ajouté : « Et il ne trouve pas; » car à l'apparition du Fils de Dieu par le mystère de l'Incarnation, la Gentilité lui a donné sa foi. S. JÉR. Après cette conversion des Gentils, le diable, ne trouvant plus en eux son repos, a dit : « Je reviendrai dans ma maison d'où j'étais parti, chez les Juifs que j'avais quittés auparavant, et en arrivant, il la trouve vide, propre et ornée. » En effet, le temple des Juifs était vide, et il n'avait plus pour hôte le Christ, qui avait dit : « Levons-nous et allons loin d'ici » (1). Mais comme il était vide de Dieu et de ses anges protecteurs, qu'il avait été orné par les observances superflues de la loi et par les traditions des pharisiens, le diable revint à ce lieu qu'il avait occupé autrefois; il prit possession de son ancienne maison, après s'être ajouté sept démons. Alors les dernières destinées de ce peuple deviennent pires que les premières.

(1) Il faut convenir que cette interprétation n'est pas littérale, parce que ces paroles sont celles que le Christ prononça lorsqu'il quitta le lieu de la cène pour se rendre & celui de sa passion.

pulsus autem a Judæis, ambulavit per gen- | populo; sed subditur: Et non invenit, quia tium solitudines : unde sequitur: Ambulat apparente Dei Filio per mysterium incarper loca arida, etc. REMIG, Loca arida ap-nationis suæ gentilitas credidit. HIER. Quæ pellat corda gentium, ab omni humore cum Domino credidisset, ille non invento salutarium aquarum (hoc est sanctarum Scripturarum, spiritualium donorum, et ab infusione Sancti Spiritus), aliena. RABA. Vel loca arida sunt corda fidelium, quæ a mollitie fluxæ cogitationis expurgata callidus insidiator explorat, si quos gressus ibi figere possit; sed castas mentes effugiens diabolus, in solo corde pravorum gratam sibi potest invenire quietem : unde sequitur: Et non invenit.

REMIG. Putabat autem diabolus se perpetuam quietem posse habere in gentili

loco in nationibus, dixit: Revertar in domum meam unde exivi; habeo Judæos quos ante dimiseram. Et veniens invenit vacantem scopis mundatam et ornatam; vacabat enim templum Judæorum, et Christum hospitem non habebat, dicentem (Joan., 14) Surgite et abeamus hinc. Quia igitur, et Dei, et angelorum præsidia non habebant, et ornati erant superfluis observationibus legis, et traditionibus Pharisæorum, revertitur diabolus ad sedem suam pristinam; et septenario numero sibi addito

Ces blasphemes contre le Christ Jésus dans la synagogue annoncent qu'il est possédé par un plus grand nombre de démons que lorsqu'il habitait l'Égypte, et il s'est montré plus coupable en ne recevant pas le Messie déjà venu qu'il ne l'avait été en refusant de croire à son avénement futur. Ce nombre sept est ici ou à cause du sabbat, ou à cause du nombre des dons de l'Esprit-Saint; et ainsi que nous voyons dans Isaïe sept espèces de vertus descendant sur la fleur de la tige de Jessé, ainsi à l'opposé nous voyons un nombre égal de vices consacré dans la personne du diable. C'est avec raison qu'il est dit prendre sept esprits avec lui, ou à cause de la violation du sabbat, ou à cause des péchés criminels qui sont contraires aux sept dons du Saint-Esprit (1). S. CHRYS. Ou bien, ceci est l'expression du châtiment des Juifs; le Sauveur leur dit que lorsque ceux qui étant possédés du démon en ont été délivrés tombent dans le relàchement, ils s'attirent de plus grands maux. Ainsi il en sera de vous-mêmes : vous étiez autrefois esclaves du démon, lorsque vous adoriez les idoles et que vous immoliez vos enfants aux démons; cependant je ne vous ai pas abandonnés; j'ai chassé votre tyran par les prophètes, et je suis venu par moi-même vous délivrer encore davantage; mais parce que vous ne voulez pas correspondre à un si grand bienfait, et qu'il vous entraine à une malice si grande (il est plus grave de tuer le Christ que le prophète), à cause de cela vous êtes réservés à des châtiments plus affreux. Ils se réaliserent sous Vespasien et Titus, et alors le sort de ce misérable peuple fut encore plus affreux qu'il ne l'avait été en Égypte,

(1) On ne trouve pas cette phrase dans saint Jérôme ni ailleurs, elle est seulement indiquée par la Glose.

et

propter criminalia peccata, quæ contraria sunt septem donis Spiritus Sancti.

CHRYS., in homil. (44, ut sup.). Vel hic poenam eorum demonstrat: dicit enim quod cum dæmoniaci liberati fuerint ab

dæmonum, habitat pristinam domum fiunt novissima illius populi pejora prioribus multo enim nunc majore dæmonum numero possidentur blasphemantes in synagogis suis Christum Jesum quam in Egypto possessi fuerant ante legis noti-infirmitate, si desidiores efficiantur, gratiam, quia aliud est venturum non credere, aliud non suscepisse qui venerit. Septenarium autem numerum adjunctum diabolo, vel propter sabbatum intellige, vel propter numerum Spiritus Sancti, ut quomodo in Esaia (cap. 11), super florem qui de radice Jesse descendit, septem spiritus virtutum descendisse narrantur, ita e contrario, vitiorum numerus in diabolo consecratus sit. Pulchre ergo septem spiritus assumi dicuntur, vel propter violationem sabbati, vel

viorem attrahunt adversus se phantasiam: ita et in vobis fiet: etenim ante detinebsmini a dæmone, quando idola adorabatis, et filios vestros dæmonibus occidebatis; sed tamen non dereliqui vos, sed expuli dæmonem illum per prophetas, et per memetipsum rursus veni, amplius expurgare vos volens : quia igitur non vultis attendere, sed in majorem incidistis nequitiam (gravius enim est occidere Christum quam prophetam), propter hoc diffici

à Babylone et sous Antiochus (1). Il leur montre non-seulement cela, mais il leur fait voir la désolation de leur âme abandonnée par toutes les vertus et plus accessible au démon qu'auparavant. Ceci n'a pas été dit seulement pour eux, mais trouve son application en nous-mêmes. Si après avoir été éclairés et arrachés à nos premiers péchés nous retombons dans la même corruption, la peine des péchés postérieurs sera plus terrible que celle des péchés qui ont précédé, et c'est pour cela que le Seigneur dit au paralytique: «Vous voilà guéri: ne péchez pas, afin qu'il ne vous arrive pas quelque chose de pis. » — - RAB. Tout homme converti à la foi est abandonné par le démon, par suite de son baptême; celui-ci, chassé de là, parcourt les lieux arides, c'està-dire les cœurs des fidèles. - S. GRÉG. Les lieux arides et sans eau sont les cœurs des justes: la force de la discipline les a débarrassés des humeurs des concupiscences charnelles; les lieux humides sont les àmes des hommes terrestres: la concupiscence charnelle, en les remplissant de ses humeurs, les fait tomber dans la dissolution; c'est en elle que le diable imprime son pied pervers, d'autant plus profondément qu'il descend sur le terrain détrempé de ces âmes comme sur une terre humide.

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RAB. - Revenant à sa maison, dont il était sorti, il la trouve vide de bonnes actions, par les tristes effets de la négligence; purifiée de toutes souillures, c'est-à-dire de ses anciens vices, par le baptême; ornée de feintes vertus par l'hypocrisie.-S. AUG. Le Seigneur, par ces paroles, nous annonce qu'il y en aura qui, après avoir cru, reviendront

(1) Pour ces dernières persécutions, voyez liv. 1 des Mach., liv. 2, ch. 5, 6 et 7.

GREG., 33, Moral. (cap. 3). Loca enim arentia atque inaquosa sunt corda justorum; quæ per disciplinæ fortitudinem ab omni carnalis concupiscentiæ humore siccantur; loca vero humentia, sunt terrenorum hominum mentes; quas humor carnalis concupiscentiæ, quia replet, fluidas facit; in quibus diabolus iniquitatis suæ vestigia tanto altius imprimit, quanto in eisdem mentibus pertransitus illius quasi in fluxa terra descendit.

liora patiemini. Quæ enim sub Vespasiano | arida peragrat, id est, corda fidelium. et Tito contigerunt, eis multo graviora fuerunt his quæ passi sunt in Egypto, et in Babylone, et sub Antiocho: nec hoc solum ostendit, sed quoniam ab omni virtute erant desolati (seu destituti) et dæmonum actibus occupabiles magis quam ante. Hæc autem, non solum ad illos, sed ad nos etiam dicta esse, rationem habet; si illuminati et a prioribus eruti mali, rursus ab eadem possideamur nequitia: etenim difficilior jam erit pœna posteriorum peccatorum: propter quod paralytico Christus dixit (Joan., 5): Ecce sanus factus es, noli peccare, ne deterius tibi aliquid contingat. RABA. Homo enim quilibet ad fidem conversus est, a quo diabolus per baptismum ejicitur; qui ejectus inde loca

RABA. Rediens autem ad domum suam, unde exiverat, invenit eam vacantem a bonis actibus per negligentiam; scopis mundatam (scilicet a vitiis pristinis) per baptismum; ornatam simulatis virtutibus per hypocrisim. AUG., De quæst. Evang.

au monde, ne pouvant pas supporter les fatigues de la continence. Ces mots : « Il en prend sept avec lui, » nous font entendre que celui qui sera tombé des hauteurs de la justice ajoutera à cette perte le vice d'hypocrisie; les désirs de la chair, chassés par les œuvres ordinaires de la pénitence, après n'avoir pas trouvé à se reposer, reviennent avec plus d'avidité et occupent de nouveau l'âme de l'homme, si la négligence avait suivi leur départ. La parole de Dieu ne pourra plus, portée par la saine doctrine, s'y introduire de nouveau comme habitante de cette maison débarrassée de ses souillures; et comme cette concupiscence de la chair n'aura pas seulement avec elle les sept vices qui sont opposés aux sept dons de l'Esprit-Saint, mais qu'elle entraînera aussi à sa suite l'hypocrisie, qui simule ses vertus, on pourra dire qu'elle est revenue avec sept démons plus mauvais, l'hypocrisie représentant ce dernier nombre d'esprits impurs qu'elle s'est ajoutés.-S. GRÉG. Il arrive souvent que lorsque l'âme se laisse enfler par les premiers progrès de la perfection, au moment où elle se laisse aller à cette enflure de la vanité, elle présente une porte ouverte à son terrible ennemi, et il se précipite par cette ouverture de l'âme en ruines avec d'autant plus de véhémence qu'il gémissait davantage d'en avoir été pour quelque temps chassé.

Lorsqu'il parlait encore au peuple, sa mère et ses frères étant arrivés, et se tenant au dehors, demandaient à lui parler. Et quelqu'un lui dit : Voila votre mère et vos frères qui sont dehors, et qui vous demandent? Mais il répondit à celui qui lui dit cela: Qui est ma mère, et qui sont mes prères?

(lib. 1, quæst. 8). Unde per hæc verba si- | ipsa concupiscentia, ut sint novissima hognificat Dominus quosdam ita credituros, minis illius pejora prioribus. GREG., 7, ut non possint ferre laborem continentiæ, Moral. (cap. 7). Plerumque etiam fit at et ad seculum redituri sint. Quod dicit: cum mens ex ipso exordio sui profectus Assumit secum alios septem, intelligitur extollitur, cumque se jam quasi de virtuquia cum quis ceciderit de justitia, etiam tibus erigit, sævienti contra se adversario simulationem habebit : cupiditas enim car- aditum pandat; tantoque se vehementius nis expulsa per pœnitentiam consuetis ope- in ejus confractione exhibet, quanto et ríbus, cum non invenerit in quibus delec-gravius, quia vel ad modicum fuerat protationibus conquiescat, avidius redit, et jectus, dolet. rursus occupat mentem hominis, si negligentia subsecuta est; ut non introduceretur tanquam habitator mundatæ domui sermo Dei per sanam doctrinam : et quoniam non solum habebit illa septem vitia quæ septem virtutibus sunt contraria spiritualibus, sed etiam per hypocrisim se ipsas habere virtutes simulabit, propterea assumptis secum septem aliis nequioribus (hoc est ipsa septenaria simulatione) redit

Adhuc eo loquente ad turbas, ecce mater eju et fratres stabant foris, quærentes loqui ei. Dixit autem ei quidam : Ecce mater tua, él fratres tui, foris stant, quærentes te alioqui. At ipse respondens dicenti sibi ait : Quæ est mater mea, et qui sunt fratres mei? £ extendens manum in discipulos suos, dirit: Ecce mater mea et fratres mei : quicunque enim fecerit voluntatem Patris mei, qui in

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