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l'entendre d'eux par surcroit; mais par ce qui suit et par le contexte, on voit qu'il faut le rapporter au diable; en ce sens qu'on ne peut comparer les œuvres du Seigneur aux œuvres de Béelzebub. Ce dernier ne désire qu'une chose, tenir captives les âmes des hommes, le Seigneur veut les délivrer; il prêche les idoles, le Sauveur prêche la connaissance d'un seul Dieu; il entraîne au mal, le Seigneur rappelle aux vertus: comment peut-il y avoir accord entre eux, alors que leurs œuvres sont si diverses?

S. CHRYS.Celui donc qui n'amasse pas avec moi, et qui n'est pas avec moi, ne peut pas être regardé comme agissant avec moi (1), et il ne chassera pas avec moi les démons, attendu qu'il ne désire que la destruction de ce que je fais moi-même. Mais, dites-moi, s'il fallait combattre avec quelqu'un qui ne veut pas marcher avec vous, cela serait-il la même chose que s'il était contre vous? et le Seigneur n'at-il pas dit ailleurs: «Celui qui n'est pas contre vous est pour vous? » Cette dernière parole ne contredit pas celle que nous venons de citer: ici le Seigneur parle du diable son adversaire, là de l'homme qui était de moitié avec les disciples et dont il a été dit : « Nous avons vu quelqu'un chasser les démons en votre nom.» Il paraît qu'ici il a voulu parler d'une manière voilée des Juifs, et les assimiler au diable; ils étaient en effet contre lui, et ils dispersaient ceux qu'il réunissait luimême. Il est convenable de penser que c'est de lui-même qu'il a parlé, parce qu'il était l'adversaire du diable et qu'il détruisait ses œuvres. (1) Le grec πρὸς ἐμὲ ὁμόνοιαν ἐπεδείξατο fxe le sens du latin comparandus.

non esse idipsum est quod contra esse. HIER. Non tamen putet hoc quisquam de hæreticis dictum et schismaticis (quamquam et ita ex superfluo possit intelligi), sed ex consequentibus, textuque sermonis, ad diabolum refertur, eo quod non possint opera Salvatoris Beelzebub operibus comparari. Ille cupit animas hominum tenere captivas, Dominus liberare; ille prædicat idola, hic unius Dei notitiam; ille trahit ad vitia, hic revocat ad virtutes: quomodo ergo possunt inter se habere concordiam, quorum opera sunt diversa?

CHRYS., homil. (12, ut sup.). Qui ergo non mecum congregat, neque mecum est, non erit mihi comparandus, ut mecum dæmones ejiciat, sed magis desiderat quæ mea

sunt spargere. Sed dic mihi si oportuerit cum aliquo præliari, qui non vult tibi auxiliari, hoc ipso non est adversum te ipse etiam Dominus alio loco dixit (Marc. 9, vers. 38, et Luc., 9, vers. 50): Qui non est adversum vos, pro vobis est. Sed non est contrarium hoc quod hic dicitur : hic enim loquitur de diabolo adversario existente, ibi autem de homine qui in parte erat cum eis, de quo dictum erat (ut sup.): Vidimus quemdam in nomine tuo ejicientem dæmonia. Videtur autem Judæos hic occulte insinuare, cum diabolo statuens eos : ipsi enim adversus eum erant, et spargebant quæ ipse congregabat: sed et decens est credere, hoc de seipso dixisse, quia adversus diabolum erat, et quæ illius sunt, dispergebat.

C'est pourquoi je vous déclare que tout péché et tout blaspheme sera remis aux hommes; mais le blaspheme contre le Saint-Esprit ne leur sera point remis. Et quiconque aura parlé contre le Fils de l'homme, il lui sera remis; mais si quelqu'un a parlé contre le Saint-Esprit, il né lui sera remis ni en ce siècle, ni dans le siècle à venir.

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S. CHRYS. Le Seigneur a répondu aux Pharisiens en les excusant: Maintenant il va les effrayer. Dans la correction il faut non-seulement que l'excuse y entre, mais il faut encore que la menace y trouve sa place.-S. HIL. Il condamne la parole des pharisiens et de ceux qui leur sont unis, d'une manière fort sévère, en promettant le pardon de tous les péchés, et en refusant au seul blasphème contre l'Esprit, sa miséricorde. C'est pour cela que je vous dis : « Tout péché et tout blasphème sera remis. » RÉMIG.-Il faut savoir que le pardon n'est pas accordé indistinctement à tout le monde, mais à ceux qui auront fait une pénitence en rapport avec leurs péchés. Ainsi est détruite l'erreur de Novatien, qui prétendait qu'après le baptême on ne pouvait pas se relever d'une chute par la pénitence, ni mériter le pardon de ses péchés, appliquant cette fatale doctrine surtout à ceux qui avaient nié leur foi dans la persécution. -SUITE. «Le blasphème contre l'Esprit ne sera pas remis. » S. AUG. Quelle différence y a-t-il V entre cette parole: « Le basphème contre l'Esprit ne sera pas par donné, » et celle-ci qui se trouve dans saint Luc: « Celui qui aura blasphémé contre l'Esprit-Saint, cela ne lui sera pas remis,» si ce n'est que la parole de l'un des deux évangélistes est plus développée que l'autre? Il la développe sans la détruire. Dans la première, l'esprit et

Ideo dico vobis: Omne peccatum et blasphe- | Ideo dico vobis: Omne peccatum et bla mia remittetur hominibus, spiritus autem blasphemia non remittetur. Et quicunque dixerit verbum contra Fílium hominis, remittetur ei : qui autem dixerit contra Spiritum Sanctum, non remittetur ei, neque in hoc seculo, neque in futuro.

phemia remittetur. REMIG. Sciendum est tamen quod non passim quibuscunque dimittitur, sed illis qui pro suis reatibus dignam poenitentiam egerint. Destruitar autem his verbis error Novatiani, qui dicebat, quod fideles post lapsum per poenitertiam non possunt surgere, neque peccatorum storum veniam promereri, maxime illi qui in persecutione positi negabant.

CHRYS. (12, ut sup.). Quia Dominus pharisæis excusando responderat, jam eos terret. Est enim hoc correctionis non parva Sequitur Spiritus autem blasphemis pars, non solum excusando respondere, sed non remittetur. AUG., De verb. Dom. serm. et comminari. IIILAR. (can. 12, ut sup.). 11, cap. 8). Quid enim interest ad rem Pharisæorum enim sententiam, et eorum utrum dicatur: Spiritus blasphemia non qui ita cum his sentiunt perversitatem se- remittetur; an dicatur: Qui blasphemaverissima diffinitione condemnat; peccato-verit in Spiritum Sanctum, non ei remitte rum omnium veniam promittens, et blas- tur, ut Lucas dicit (cap. 11)? Nisi forte phemiæ spiritus indulgentiam abnegans. quod eadem sententia apertius isto mode

le blasphème sont nommés sans qu'il soit dit de quel esprit il s'agit ici, et c'est pour cela que ce passage se termine par ces mots : « Et quiconque aura dit une parole contre le Fils de l'Homme. » Après avoir rappelé toute espèce de blasphème, il parle de celui qui les surpasse tous, du blasphème contre le Fils de l'homme, blasphème qui, dans l'Évangile de saintJean, est présenté comme un péché très grave, dans ce passage où il est dit: « Il convaincra le monde de péché, de justice et de jugement; de péché parce qu'il ne croit pas en moi. Et celui qui aura péché contre l'Esprit-Saint, cela ne lui sera pas pardonné.» Évidemment le motif de ceci n'est pas que dans la Trinité l'Esprit-Saint est supérieur au Fils, erreur que n'a jamais soutenue personne, pas même un hérétique.

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S. HIL.-Qu'y a-t-il de si impardonnable que de nier la présence de Dieu dans le Christ (1), et que de lui enlever la présence substantielle de l'Esprit de son Père, lui qui consomme toutes ses œuvres dans l'Esprit de Dieu, lui dans lequel se trouve la divinité se réconciliant le monde?S. JÉR. Ou bien, ce passage doit être entendu en ce sens : Celui qui aura dit une parole contre le Fils de l'homme, trompé par mes dehors humains, et me considérant seulement comme un homme. son erreur, quoique blasphème et quoique erreur coupable, sera néanmoins pardonnable à cause de ce que mon humanité présente d'infirme à l'œil; tandis que celui qui, en présence de mes œuvres divines dont il ne peut pas nier la puissance, me calomniera, poussé par sa jalousie, en disant que le Christ, Verbe de Dieu, et que ces œuvres

(1) Cette manière de s'exprimer in Christo quod Dei est, se retrouve dans saint Hilaire

au can. 16.

quam illo dicitur, et alium evangelistam | Filio Spiritus Sanctus, quod nullus unquam non destruit alius, sed exponit? Spiritus vel hæreticus dixit. enim blasphemia clause dictum est, quia HILAR. (can. 12, ut sup.). Quid autem non est expressum cujus spiritus: et ideo tam extra veniam est, quam in Christo ad hujusmodi expositionem subditur: Et negare quod Dei est, et consistentem in eo quicunque dixerit verbum contra Filium paterni spiritus substantiam adimere, cum hominis, etc. Ideo post universalem com- in Spiritu Dei omne opus consummet, et memorationem omnis blasphemiæ eminen- in eo sit mundum reconcilians sibi? HIER. tius voluit exprimere blasphemiam quæ Vel ita locus iste est intelligendus: Qui dicitur contra Filium hominis, quam Evan- verbum dixerit contra Filium hominis, gelio secundum Joannem valde grave osten- scandalizatus carne mea, et me hominem dit esse peccatum, ubi ait de Spiritu Sancto tantum arbitrans, talis opinio atque blas(Joan., 16): Ille arguet mundum de pec- phemia, quamquam culpa non careat errocato, de justitia et de judicio: de peccato ris, tamen habet veniam propter corporis quidem, quia non credunt in me. Sequitur: vilitatem; qui autem manifesta intelligens Qui autem dixerit contra Spiritum Sanc-opera Dei virtutem negare non possit, tum, non remittetur ei: non ergo hoc dicitur propterea, quia in Trinitate major est

eadem calumniatur stimulatus invidia, et Christum Dei Verbum, et opera Spiritus

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de l'Esprit-Saint ne sont attribuables qu'à Béelzebub, celui-là, il ne lui sera pardonné ni dans ce monde ni dans l'autre. — S. AUG. — Mais si cela a été dit dans ce sens, le mot de blasphème ne serait pas prononcé, et il ne serait question ici que de ce qui, étant dit contre le Fils de l'homme en tant qu'homme, est par cela même pardonnable; mais comme nous y lisons précédemment cette parole: «Tout péché et tout blasphème seront remis aux hommes,» il est hors de doute que le blasphème contre le Père lui-même est contenu dans cette maxime générale : « Le seul blasphème qui est dit irrémissible est celui qui attaque l'Esprit-Saint. » Est-ce que le Père lui-même a pris la forme d'un esclave, de manière que l'Esprit-Saint, sous ce rapport, lui soit supérieur? Et précédemment, au chapitre II. Qui pourrait ne pas être convaincu qu'il a parlé contre l'Esprit-Saint, alors qu'il n'était point encore chrétien catholique? Et d'abord les païens, lorsqu'ils avancent que le Christ a fait ses miracles par la magie, ne doivent-ils pas être assimilés, pour cette parole, à ceux qui disaient qu'il chassait les démons par le prince des démons? Et les Juifs eux-mêmes, ainsi que tous les hérétiques qui confessent l'Esprit-Saint, mais qui nient sa présence dans le corps du Christ, qui est l'Église catholique, sont semblables aux pharisiens, qui niaient que l'Esprit-Saint était dans le Christ. D'ailleurs, parmi les hérétiques, il y en a eu qui ont prétendu que l'Esprit-Saint lui-même était une créature, ainsi les ariens, les eunomiens et les macédoniens; d'autres ont prétendu qu'en Dieu il n'y avait pas Trinité, mais que le Père seul était Dieu, et que tantôt il était appelé Fils et tantôt Esprit-Saint; ce sont les sabelliens (1); les photiniens disent (1) On les appelait aussi patripassianos, et saint Augustin lui-même les appelle ainsi dans ce passage.

Sancti dicit esse Beelzebub, isti non remittetur, neque in hoc seculo, neque in futuro. AUG., De verb. Dom. (serm. 11, ut sup.). Sed si hoc propterea dictum esset, profecto de omni blasphemia taceretur, et hæc sola remissibilis videretur quæ contra Filium hominis dicitur, quasi cum homo solum putatur; cum vero præmissum sit: Omne peccatum et blasphemia remittetur hominibus, procul dubio et illa blasphemia quæ contra Patrem dicitur, ista generalitate concluditur; et tamen hæc sola irremissibilis diffinitur, quæ dicitur contra Spiritum Sanctum. Nunquid nam et Pater formam servi accepit, quasi sit major Spiritus Sanctus? Et jam anten (cap. 3): Quis |

etiam non convincitur dixisse verbum contra Spiritum Sanctum antequain Christianus catholicus fieret? Primo ipsi pagani, cum dicunt Christum magicis artibus fecisse miracula, nonne similes sunt his qui dixe runt eum in principe dæmoniorum ejecisse dæmonia? Judæi etiam et quicunque hære tici, qui Spiritum Sanctum confitentur, sed negant eum esse in corpore Christi (quod est Ecclesia catholica), simile sunt pharisæis, qui negabant Spiritum Sanctum esse in Christo. Quidam etiam hæretici ipsum Spiritum Sanctum vel creaturam esse contendunt, sicut Ariani, Eunomiani et Macedoniani; vel eum prorsus ita negant ut Deum negent esse Trinitatem, sed solum

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aussi que le Père seul est Dieu, que le Fils est un homme, et ils nient tout-à-fait l'existence de la troisième personne, l'Esprit-Saint. Ainsi, il est évident que païens, hérétiques et juifs blasphement contre l'Esprit-Saint. Faudra-t-il donc les abandonner et les considérer comme ne pouvant se sauver, si cette parole qu'ils ont dite contre l'EspritSaint ne doit pas leur être remise? C'est donc à faux qu'on leur promet leur salut par le baptême, ou par leur entrée dans l'Église. En effet, il n'est pas dit : « Cela ne leur sera pas remis dans le baptême, » mais: «Dans ce monde ni dans l'autre. » Il faudrait donc considérer comme étant seuls exempts de ce grave péché ceux qui sont catholiques depuis leur enfance. Et au chapitre xv. Plusieurs pensent que pécher contre l'Esprit-Saint n'est imputable qu'à ceux qui, après avoir été lavés dans l'Église par l'eau régénératrice, et après avoir reçu l'Esprit-Saint, ont payé d'ingratitude ce don si grand du Seigneur, en se plongeant dans l'abîme de quelque péché mortel; ainsi des adultères, des homicides et du renoncement au nom chrétien ou à l'Église catholique; mais je ne sais comment l'on peut appuyer un semblable sentiment, alors que l'Église ne ferme à aucun crime les portes de la pénitence, et que l'Apôtre lui-même nous avertit de recevoir à correction les hérétiques eux-mêmes, afin que Dieu puisse les ramener par la pénitence à la connaissance de la vérité. Enfin, le Seigneur n'a pas dit : « Le fidèle catholique qui aura dit une parole contre l'Esprit-Saint,» mais: « Celui qui aura dit, » c'est-à-dire : « Quiconque aura dit, cela ne lui sera pas remis, ni dans ce siècle ni dans l'autre. »

S. AUG. L'apôtre saint Jean dit : « Il est un péché qui engendre

Patrem esse Deum asseverant, et ipsum nullis autem videtur eos tantummodo pecaliquando vocari Filium, aliquando Spiri- care in Spiritum Sanctum, qui lavacro tum Sanctum, sicut Sabelliani; Photiniani regenerationis abluti in Ecclesia, et accepto quoque Patrem solum esse dicentes Deum, Spiritu Sancto, velut tanto postea dono Filium vero non nisi hominem, negant Salvatoris ingrati, mortifero aliquo peccato omnino tertiam esse personam Spiritum se immerserunt; qualia sunt, vel adulteria, Sanctum; manifestum est igitur a paganis, vel homicidia, vel ipsa discessio a nomine Judæis et hæreticis, blasphemari Spiritum Sanctum. Nunquid ergo deserendi sunt, et sine ulla spe deputandi? Quibus si non est dimissum verbum quod dixerunt contra Spiritum Sanctum, inaniter eis promittitur quod in baptismo sive in Ecclesia remissionem accipiant peccatorum. Non enim dictum est: Non remittetur ei in baptismo, sed, neque in hoc seculo neque in futuro: et sic illi soli æstimandi sunt ab hujusmodi gravissimi peccati reatu liberi, qui ab infantia sunt catholici. Et (cap. 15) Non

T. II.

christiano, sive a catholica Ecclesia: sed iste sensus unde probari possit ignoro; cum et pænitentiæ quorumcunque criminum locus in Ecclesia non negetur, et ipsos hæreticos ad hoc utique corripiendos dicat Apostolus (2 ad Timoth., 2), ne forte det illis Deus pœnitentiam ad cognoscendam veritatem. Postremo non ait Dominus : Qui fidelis catholicus dixerit verbum contra Spiritum Sanctum, sed, qui dixerit (hoc est, quicunque dixerit), non remittetur ei, neque in hoc seculo, neque in futuro.

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